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11 janvier 2006

Le courage de faire l´histoire plutôt que de la subir

Commentaire sur Afrikara

En attendant le réveil des damnés du derme

Le courage de faire l´histoire, plutôt que de la subir. 

  (11 Janvier 2006 23H40 )

L´une des plus grandes faiblesses de l´homme noir, c´est son manque de détermination historique face à sa propre réalisation, face à la défense de ses droits légitimes, face à la promotion et à l´entretien de sa propre réalisation. Beaucoup se mettent aussitôt à crier, à vouloir tromper la réalité par honte ou par ignorance tout court de la réalité universelle moderne. Et pourtant elle est là et bien accusatrice. Ou si on veut, pleine d´insuffisance, de stagnation, et en définitive, de pénible misère. Et le plus curieux, est que ceux qui devaient apporter le changement à leurs propres frères sont empêtrés dans les mêmes maux; certes à un autre niveau, mais c´est pire parce qu´ils désertent leurs devoirs culturels pour assouvir leurs droits existentiels. Ce reproche quelque patriotique qu´il soit, n´est pas dogmatique; chacun a le droit de protéger d´abord sa propre existence, cela va de soi. Ce qui révolte, ce sont ceux qui, pour justifier leurs traîtrises ou leur cécité culturelle, deviennent volontairement des marchands d´aliénation mentale qui convient leurs frères et soeurs à la prostitution, à ramper à l´autel du christianisme ou de la consommation étrangère tout en sachant que ceux-ci n´ont qu´un but: nous aliéner, détruire à jamais notre spiritualité originelle, notre culture et ainsi nous transformer en cobaye sans identité, n´ayant qu´un but: servir la culture, la religion, les intérêts du Pouvoir Blanc.

L´exemple d´Haïti est phénoménale dans son analyse: 200 ans d´indépendance, et visiblement pas un grain de progrès. Les haïtiens à l´étranger injectent chaque année 2 milliards de dollars dans l´économie haïtienne; mais ils seraient surpris d´apprendre que les banques du Canada s´arrangent, comme en Afrique, à rapatrier cet argent vers son lieu premier d´origine. Ah, oui; les noirs et les techniques bancaires! C´est toute une anthologie. Et ce n´est pas tout. Cette république a été minée économiquement par la France et les Etats-Unis, que c´est à en pleurer de rage. Et tandis qu´elle produisait intellectuel sur intellectuel, on les fit discrètement immigrer à l´étranger, au Canada, en France pour affaiblir l´avènement d´une véritable pensée intellectuelle sociale de réalisation. Avec notamment l´aide aveugle de l´UNICEF. Dans les années 70, ne vit-on pas les haïtiens enseigner au Congo par milliers ? Où sont-ils donc passés ces génies pour régler leurs problèmes de développement? Disparus sans laisser de trace. Et il suffit de voir Haïti aujourd´hui pour se demander: mon Dieu, où sont donc passés les acquis de 200 années d´indépendance? Est-ce tout, ce désastre social et cette misère quasi insoutenable? Eh bien oui, parce que le noir se laisse toujours baiser par l´occidental, parce qu´il croit encore naïvement à la chrétienté, et parce qu´ainsi aliéné, instruit ou pas, il vivote sur son propre enjeu: sa propre histoire, sa propre réalisation déjouée.

On se rappelle des 150 millions de francs lourds exigés honteusement par la France pour entériner l´indépendance d´Haïti? Se rappelle-t-on que ce pays mit jusqu´en 1947 pour payer sa dette, intérêts et dividendes? La France et les Etats-Unis revinrent et firent de ce pays un dépotoir de leurs banques commerciales, et un marché pour toutes leurs industries. Et à force d´aimer les produits importés plutôt que ses propres produits...le résultat est aujourd´hui visible à l´oeil nu: misère et désolation. Et en Haïti, on peut afficher dix diplômes, personne n´y croit plus. Et il est vrai que la réalité quotidienne de chaque jour, ne fait pas beaucoup honneur aux intellectuels haïtiens. Il faut changer d´engagement et de façon de voir les choses, ou rien ne changera de sitôt.

Pour les noirs français en France, je ne leur reproche pas de lutter pour le respect des libertés et des droits en France; après tout, c´est leur pays. Non, ce que je leur reproche, c´est de croire qu´il suffit de manifester à Paris pour changer les choses. Petite remarque: la banlieue s´est rebellée, les choses ont-elles déjà changé? Un système qui prend 30 ans pour se rendre compte de l´injustice sociale de son disfonctionnement, qui continue à torturer l´Afrique sous sa cupide et immonde francafrique, qui s´endette comme le plus aveugle des manants( 1065 milliards d´Euros ou 47 milliards par an d´intérêts négatifs, ou encore 17.000 euros par tête d´habitant), une société qui n´arrive pas à juguler son chômage et parle toujours de démocratie et de liberté...pour peu que les noirs ne font jamais attention aux chiffres économiques, ceux-ci vont hélas décider de l´avenir de la démocratie et des libertés en France. Du moins des contenus de ces valeurs françaises.

A mon avis, le seul langage que comprend le capitaliste occidental quel qu´il soit est celui de l´argent: pécunia nervus rerum, on le sait. Ce n´est donc qu´en s´organisant pour choisir volontairement ceux qui reçoivent notre argent ou non et au besoin, créer notre propre réseau d´approvisionnement, ça va leur faire réfléchir, et à ce moment là ils seront peut-être disposé à élargir, à étendre la "démocratie" par delà la Banlieue, les chômeurs, la périphérie des Dom Tom. Parce que c´est ça la vérité: dans le système actuel, ce sont les mêmes qui empochent alors qu´ils n´ont que faire de l´argent parce qu´ils sont déjà riches. Mais ce qu´ils ne veulent pas reconnaître est plus qu´évident: ils sont à court d´imagination et de créativité; ils n´arrivent plus à résoudre les problèmes réels, fondamentaux de la société, notamment juguler le chômage et ouvrir la société à tous les français, plutôt que d´en exclure quelques uns avec de faux mots de patience et d´engagement. MK

munkodinkonko@aol.com

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