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3 février 2006

Le Congo: la croisé des chemins

Mieux qu´une simple globalisation: la liberté

A couteaux tirés

Ce qui fait l´agressivité et l´acuité des rapports Nord-Sud, ce n´est pas seulement une question de race, de méthodes, de principes, de conception sociohistorique existentielle, mais bien un ensemble de tout cela. Un fossé long et interminable de logiques, d´intentions et d´opportunités tous soutenus par la prédominance ou les étroits intérêts occidentaux à leur tour enveloppés dans des structures économiques, sociales, financières, militaires les contraignant ou les habillant d´une robe de normes qui, sous des allures volontairement trompeuses d´humanisme et d´assistance internationale, ne reproduisent que les intérêts dominants de l´occident concerté.

Nous sommes tous capitalistes et nous voulons le rester, mais tout étant de la même

confession économique, le Pouvoir Blanc met tout en œuvre afin que toute capitalisation, et c´est à dire tout développement en Afrique soit vouée à l´échec ; à moins que ce ne soit sous la mainmise et le contrôle de l´homme blanc comme en Afrique du Sud ; il commandite des rébellions armées, c´est le cas par exemple de la rébellion katangaise au Congo indépendant de 1960, tout en assassinant son leader légitime élu Patrice Lumumba pour le remplacer par un fantoche : Mobutu Sese Seko.

Ce genre de décapitation politique, coup très prisé par la France, la Belgique, l´Angleterre, les Etats-Unis, se répétera pratiquement partout en Afrique noire : à croire effectivement qu´un complexe racial domine tout l´occident. Outre la cupidité et la rapacité économique et financière. Certains africains attribuent cette perversion au syndrome de l´hivernisme : le froid saisonnier qui empêche l´esprit d´accéder à une vision plus large de la liberté, des droits humains, de la réalisation au sens universel. Un égoïsme pernicieux, en somme qui aveugle, abrutit et rend rapace, obtus et criminel.

Je n´y crois pas beaucoup car on trouve en occident bien de gens qui ne sont ni racistes, ni esclavagistes ou criminels de droit commun.

Mais alors comment expliquer que l´homme blanc, au moment où sortant de l´épidémie de peste qui fit 50 millions de morts sur le continent européen, s´en va vagabonder dans le monde et massacrer les indiens d´Amérique, ceux du pacifique, pratiquement toutes les races qu´il rencontre pour de l´or, de l´argent, pour leurs terres et pour leur travail ?

Pourquoi ne sait-il pas, en être humain civilisé ou se déclarant comme tel, étant reçu partout sans la moindre animosité partout où ses voiles le menèrent, se refusa-t-il à composer ouvertement, sincèrement et établir des rapports sociaux responsables et partagés ? Pourquoi viola-t-il, vola-t-il et tua-t-il pour s´emparer de ce qui ne lui appartenait pas ?

Et pourquoi extermine-t-il les indiens d´Amérique systématiquement en tuant tous les bisons qui étaient la base de survie des natifs de ce beau continent avant de les canarder comme des pigeons ou de les repousser en réserves étroites et consignées ? Pour, plus tard, importer des vaches écossaises, irlandaises ? 

L´esclavage des noirs africains qui s´en suivi pendant 400 ans prouve qu´on ne peut parler ni de black out ni d´actes isolés et involontaires : toute l´armada du Pouvoir Blanc s´en mêla à cœur joie : les français, les anglais, les italiens, les allemands, les hollandais, les espagnoles, les portugais, les suisses pourtant neutres et faussement vertueux…tous ceux qui possédaient voiliers au 15ième siècle s´empressèrent d´enchaîner leur nègre, de le torturer, de le soumettre à leurs existentialismes brutaux, criminels, sans le moindre égard pour quelques considérations morales ou éthique que ce fut.

Cette histoire de l´esclavage, cette époque de meurtres, de viols, d´exactions en tout genre et de soumission à la capitalisation et au sens étroit de l´histoire du maître, dans ses détails, sa généalogie, ses intentions profondes, a une valeur incommensurable pour tous les peuples qui ont subi ces crimes. Particulièrement pour l´homme noir parce qu´avec une violence et un mépris inégalés, ces barbares de la culture et de la liberté l´on castré historiquement, détruit sa culture, étriqué sa liberté et son libre et souverain développement.

Beaucoup trop de noirs aujourd´hui, surtout aux Etats-Unis, en Guadeloupe, à Haïti, en Jamaïque, en République Dominicaine…mais aussi en Afrique ne connaissent que l´histoire du maître, ne parlent que sa langue, n´emploient que sa logique et ses symboles. Et pourtant, ces instruments culturels ne sont pas les leurs. Leurs âmes, comme marquées au fer rouge comme le bétail ou comme à l´époque où les esclaves étaient marqués aux initiales de leurs maîtres, ne retrouvaient plus leurs tissus originels de liens sensibles les rattachant à leur identité sensible initiale. Ils végètent plutôt qu´ils ne se réalisent. Certains se sont acclimatés à leurs chaînes invisibles, d´autres souffrent l´enfer en essayant de retrouver le legs perdu. D´autres enfin sont assis sur une névrose qui consiste à être chahuté entre deux identités dont on ne sait plus laquelle des deux est la vraie ; celle qui conduit à la paix requise de l´âme.

Que ces horreurs se soient passées, il faut savoir en découdre, se guérir et d´une façon ou une autre aller de l´avant. Bob Marley, un fervent patriote de sa race ne chantait-il pas à raison dans « Redemptation Song » :

Emancipate yourselves
from mental slavery
None but ourselves can free our mind
Wo! Have no fear for atomic energy
'Cause
none of them-a can-a stop-a the time
How long shall they kill our prophets
While we stand aside
and look
Yes, some say it's just a part of it
We've got to fulfil de book

Ce qui blesse et révolte, ce n´est pas seulement le mal en lui-même et les hérésies qu´il révèle, c´est aussi lorsqu´on se rend compte que toutes ces cruautés n´étaient en vérité que des traits de caractère conscients et volontaires de la race blanche ; que malgré sa bible chrétienne et ses dix commandements, malgré 2000 ans de foi chrétienne, ces occidentaux ne se sont ni améliorés, ni fait réellement cas de leurs propres sacrements. Pire : ils ont employé leur religion, leur Dieu blanc chrétien dont ils prédisaient et imposaient le catéchisme au besoin avec crimes et violation qu´il était l´unique et le seul Dieu, pour commettre des méfaits de toute nature sans le moindre remord. Tout en oubliant sciemment que si tout cela était vrai, ce Dieu dont ils chantaient les louanges avait eu la grandeur et la générosité de ne pas les avoir créés seuls sur cette terre, ni en couleur de peau, ni en langue, ni en pays ou continent. Si c´était le Dieu de tous, un Dieu de miséricorde, de justice, d´équité et de bien ; ce Dieu leur aurait-il donné le droit de torturer, d´enchaîner, d´assassiner, de violer et de voler les autres races, de ses propres enfants ? De quel Dieu s´agissait-il donc ?

Un Dieu de justice, de liberté, un Dieu pour tous ? Pour aller le dimanche se confesser et le lendemain se remettre au crime et au viol ? Qui croyait franchement que Dieu, s´il était réellement chrétien, se complaisait d´une telle fausseté, d´une telle sournoiserie et perdait son temps le dimanche à assister à l´église, devant l´autel rassemblé de sa prière, à cette mystification de la vertu ? Au lieu d´aller humer l´air frais et pur sur les collines ou le paysage féerique de la nature dont il avait, en architecte talentueux et inégalable, conçu les contours ?

Je suis persuadé qu´il irait même à préférer l´assistance à la naissance menacée d´un tendre enfant, plutôt que d´assister à la grotesque et méchante mise en scène de menteurs et de faussaires invétérés.

    

Ces dix commandements qu´on faisait avaler aux autres en les soumettant à tous les maux sans soi-même s´y conformer ; quelle valeur avaient-ils ? N´étaient-ils pas un prétexte donnant libre cours à la médiocrité morale et éthique plutôt qu´à éclairer le comportement du croyant ? Et pourquoi les blancs qui étaient les enfants de ce Dieu ne se croyaient-ils pas obligés de respecter ses principes ? Mais les autres devaient y croire…se soumettre et supporter tous les sévices les plus bas ?

Il devient clair à tout homme de bonne foi que ce Dieu chrétien n´était rien d´autre qu´un bel attrape nigaud, un prétexte en fait que la civilisation occidentale arborait comme un pieux paravent, et derrière celui-ci, elle entretenait tous les vices et les monstruosités de son caractère sournois, rapace, criminel. Ou sinon comment explique-t-on tous ces crimes historiques, toute cette systématique invétérée pour corrompre, avilir, soumettre et exploiter que nous connaissons actuellement ? Ce n´est pas du hasard, tout cela, c´est voulu et organisé. Etait-il possible que l´homme blanc, n´aie jamais compris sa propre bible ?

Léopold II, roi des belges et « propriétaire » du Congo de par la volonté de ses pairs occidentaux disaient à ses missionnaires à leur arrivée au Congo en 1883 : « Apprendre aux élève à croire, pas à raisonner ». Franz Joseph Strauss de la CSU allemande, de son vivant aimait, lui, à dire : « Wir lassen die Kirche im Dorf und die Politik in Bonn. » Entendez : Laissons l´église au village et la politique à Bonn.

Et pour être plus exhaustif, cet éloquent pragmatique de la politique dira encore : „Es gibt keinen Kühe die im Paradies gezüchtet werden um auf der Erde gemolken zu werden“. Entendez: Il n´existe pas de vache qui seraient élevées au paradis pour être traite sur terre.

Patrice Lumumba auquel Paul Henry Spaak jetait avec mépris : « Je suis blanc : ce qui veut dire que je possède la beauté et la vertu, qui n´ont jamais été noires. Je suis la couleur de la lueur du jour », comme son prophète et maître à penser Simoni Kimbangu ont été bestialement assassinés ou contraint à l´enfermement cruel à vie pour avoir osé s´opposer à ces agissements inhumains. Le grand prophète Kimbangu disait : « Pourquoi tuer votre prochain et espérer rester en vie et pour combien de temps ? Dieu n'est pas le temps, ni l'espace. Il est un TOUT dans le TOUT ( Wena wa Kalunga ). »

Ce sage parmi les sage, ce prophète inégalé de la race noire parlait d´un Dieu noir, de celui qui lui était apparu et lui avait donné mission de porter la lumière de son peuple avili, meurtri, assassiné, voué à la soumission. Ce n´était vraisemblablement pas les pensées, les objectifs, la vertu du Dieu chrétien blanc qui lui conseillait et accompagnait le mal, le crime et le parjure de ses adeptes dans leurs honteuses tribulations.

Et c´est bien la différence non seulement entre le pacifique et vertueux Kimbanguisme et le christianisme criminel, faux et sournois. Et cette différence persiste aussi à l´égard de l´Islam qui, lui aussi comme le christianisme ne voit la liberté, la réalisation humaine que sous sa propre foi. Et les autres ? Si Allah était réellement un Dieu, et nous n´en doutons pas, pourquoi manque-t-il de tolérance ?

Pourquoi ses enfants ont-ils, pendant presqu´un millénaire contraint les noirs à l´esclavage, détruit et étouffé leurs cultures et leurs usages ?

Le grand Simoni Kimbangu ne s´exclamait-il pas excédé : « Dieu existe. Ô combien grand est son amour, sa générosité, sa pureté morale et éthique ; mais ce n´est pas un Dieu de crime, d´abus et d´interdit. Son serment de liberté et de réalisation est notre foi la plus brûlante »

Certes, et beaucoup l´on déjà compris, que ce soit pour la religion chrétienne que pour l´Islam : ce sont ceux qui se cachent derrière la religion qui commettent tous les

crimes et les dégoûtantes exactions que les autres quels qu´ils soient, doivent subir. En fait, c´est plutôt une question d´hommes, de caractères que de religion. Mais alors, pourquoi ne s´améliore-t-il pas le voyou, le bandit, l´assassin de la vrai foi ; celui qui couvrait son Dieu de boue et de crimes sans nom ? Impénitent, incorrigible ou foncièrement mauvais ? Mais alors, pourquoi le laisse-t-on porter faussement l´étendard de la religion ? Nous y voilà. Serait-il qu´on le fait pour cacher que l´aristocratie qui vit de la foi s´enrichit en fait d´actes bas et immoraux, pourvu que le rouble roule ?

Georges Bush en tout cas se croit, dans son allocution mensuelle de février 2006 sur l´état de la Nation a caractérisé l´Iran comme un peuple pris en otage par un clergé islamique borné et dictatorial. Il s´agit plutôt d´empêcher le musulman près d´Israël de se libérer de la tutelle nucléaire occidentale. Surtout si le pas vers la bombe atomique n´est pas bien loin ; ce qui dérangerait l´hégémonisme occidental en ce moment mis à mal par une crise économique de croissance et des défaillances structurelles internes sans précédent (pauvreté due au chômage, démographie chancelantes, ruines des caisses de pensions) et à cela s´ajoute une montée inattendue du prix de l´énergie du pétrole (que les experts américains évaluent, dans un très prochain avenir à 200$ le baril) et cette montée industrielle plutôt renversante de la Chine, de l´Inde au front du marché industriel mondial. Le malaise n´est, même à coup de trompeuses chasses aux sorcières du terrorisme, plus à cacher. Car les chiffres, eux, ne mentent pas.

Et nul ne peut plus cacher, surtout les occidentaux, qu´ils sont embarrassés par leurs échecs de croissances, leurs chômages dérangeants, leurs endettements galopants. Et ça tombe bien mal que l´Iran, juste en ces moments, aspire à son indépendance nucléaire, ce qui est en fait un droit légitime pour toute nation moderne.

Cette guerre du terrorisme qui n´est en réalité qu´une guerre religieuse entre l´islam et le christianisme, ne mâchons pas les mots ; a cependant, et c´est ce que l´occident veut toujours cacher à l´opinion publique, un aspect non négligeable de guerre de libération qui induit aussi l´Afrique et tous les exploités de la terre. Tout le monde s´est rendu compte en effet, que l´impérialisme occidental, que son capitalisme partial et exclusif n´était plus up to date. 60% des intellectuels arabes sont au chômage pendant que des sommes énormes de leurs cheikhs sont investis en occident et servent à celle-ci à jouer au monopoly des sociétés d´investissement, de Hedge fonds américains à restructurer ou à parer à la concurrence chinoise plutôt qu´à développer les sociétés arabes.

En Afrique ce n´est pas mieux ; c´est encore pire parce que là le primitif capitalisme de la francafrique, du dollar, se sont embrasés en feu de brousse et pillent et corrompent à cœur joie. Et pendant ce temps, jour pour jour, ce moloch occidental engloutit à larges gorgées le pétrole, l´or, les diamants, toutes les matières premières précieuse de l´avenir, mais ses plans, ses centres d´activités sociales se rétrécit autour d´un cercle devenant de jour en jour plus petit.

La politique occidentale en Afrique est une des plus scandaleuse qu´un continent n´aie jamais subi. Et les années qui vont suivre vont être encore plus douloureuses parce que l´occident acculé par la concurrence chinoise, indienne, mexicaine, brésilienne, doit aussi faire face à ses carences internes. C´est donc qu´elle n´aura ni les moyens, ni le loisir de soutenir ou de réparer les bris des structures périphériques. C´est ainsi qu´on les voit parader en uniformes et en armes pour faire montre d´autorité et inciter au respect, dès lors que toutes ces parades dorées ne résolvent pas le problème réel : celui d´une promesse trahie. C´est de parade en parades militaires, plus de dépenses et du m´as-tu vu que de véritable efficacité.

La pression qui a été faite sur le Congo est d´une violence et d´une inconscience sans comparaison par rapport aux autres pays africains, parce que la rapacité venait à la fois des français, des américains, des belges. Les richesses de ce pays en sont en grande partie la cause. Et cependant, il est temps de se libérer de ces vampires et de retrouver une organisation sociale qui réponde d´abord à nos désirs, qui satisfait d´abord à nos attentes, à ceux de nos femmes et de nos enfants.

Ces temps où l´or, les diamants, toutes les richesses de nos terres servaient aux étrangers pendant que les nôtres mouraient de faim n´est plus soutenable. Pourquoi devons-nous tolérer ou supporter que des femmes étrangères se parent de nos diamants pendant que les nôtres, nos mères qui nous ont porté l´eau sur la tête, ne savent de leur vie jamais s´offrir nos propres richesses ? Est-ce normal, est-ce juste ? Ce n´est pas le jour où ces matières premières seront épuisées que nous allons enfin commencer à penser à eux…ce jour-là il sera trop tard. A césar ce qui lui revient.

Il est donc temps de créer et d´organiser une société qui remette à chacun ses droits usurpés et lui donne le sentiment que ce bout de terre qui est le nôtre est sa patrie, sa chère et tendre patrie : un lieu unique au monde où sa vie, ses désirs, ses rêves autant que ceux de tous les siens sont respectés, aimés, et attendus à la construction d´une nation comme l´ont défendu et rêvé Kimpa Mvita, Simoni Kimbangu, Patrice Lumumba.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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Commentaires
S
Bien réfléchi. Cet exposé vaut bien le titre d´un commentaire qui empreinte son titre à l´excellent ouvrage de Tibor Mende. Ce que les africains ne comprennent pas, et j´anticipe sur le prochain article que j´ai lu avec un réel plaisir, qu´une monnaie n´est qu´un bout de papier sans remplir ses devoirs de quantification, de promotion et de défense de la souveraineté et des buts pour lequels elle a été souverainement émise. Elle ne peut donc pas être "garantie" par un tiers qui ne participe pas activement à la réalisation des buts et des devoirs lui consigné par son propriétaire. Pire: on ne peut pas confier sa valeur à un tiers extérieur l´employant à d´autres buts que celui de ses maîtres, ou au besoin agissant contre elle. Que l´occident aie créé et imposé à l´Afrique noire un tel système escroc ne prouve que d´autant mieux sa mauvaise foi et sa rapacité envers l´Afrique noire. Et si les intellectuels économistes noirs n´ont pas saisi et compris cette humiliation et sa portée pour leurs économies et leurs peuples, cela les met dans une lueur douteuse et incapable. Il est temps de remettre de l´ordre dans l´étable africaine: de reprendre la souveraineté financière, économique, politique et de les confier au peuple et au marché dont ils sont le symbole réel. Shaka Bantou
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