Ce discours qui dérange

Dieudonné Mbala Mbala : un symbole à abattre ?

Après 20 victoires de tentatives de condamnation fallacieuse en justice, ce 10 mars 2006, Dieudonné a été condamné à 5000 € d´amende pour "provocation et incitation à la haine raciale" ; pour ses propos dans le Journal du Dimanche du 8 Février 2004, peu après que des agressions aient été commises pendant un de ses spectacles à Lyon:
"sale nègre, les juifs auront ta peau+, voilà le genre de slogans que j'ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui l'action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d'Ariel Sharon"
[...]
"Ceux qui m'attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l'esclavage".

Par ailleurs, il a été tenu de payer 1 Euro symbolique à la partie civile constituée par SOS-Racisme, l'UEJF, la Licra, Avocats sans frontières et le Consistoire israélite de France. Ainsi que de faire publier ce jugement dans plusieurs journaux français: Le Figaro, Le Journal du Dimanche, Libération et [Le Monde].

L´histoire de l´animosité visiblement retenue contre cet humoriste et virtuose de l´esprit métis d´origine franco camerounaise est des plus confuse. Que lui reproche-t-on en fait ; de recracher un racisme français que la société française et le pouvoir français en premier voudrait, comme toujours, passer à la sourdine ?  Ou lui reprochait-on sa critique antisémite dans un pays où la liberté d´expression était soi disant un bien fondamental protégé ? Sarkozy qui avait osé dire que les noirs étaient plus brutaux que les arabes, ce qui en soi est une discrimination, n´avait-il pas lui aussi jeté l´huile sur le tissu social en ébullition pendant les émeutes de banlieue ? Ou encore lorsqu´il avait dit que ces jeunes étaient des racailles qu´il fallait nettoyer au Kärcher ; en tant que ministre français, n´avait-il pas exprimé un jugement haineux et subjectif regrettable ?

Pour bien comprendre le phénomène Mbala Mbala, il faut aller dans sa conscience noire d´une part, et dans l´idéal français de liberté, égalité, fraternité d´autre part. On arrive à bien de clarté sur le discours de cet humaniste assis entre la douleur d´être noir et la révolte qui en découle, et l´idéal douteux de son pays qui dans l´histoire a vendu des esclaves, pillé, volé et violé d´autres peuples, d´autres cultures, s´il n´a pas participé à leur extermination définitive pour réaliser son accumulation et son bien être actuel. Et sur ce tissu historique du capitalisme hégémonique blanc, les juifs ont exercé dans les plantations cubaines, dominicaines, haïtiennes ; bref partout où les esclaves furent vendus, fouetté et soumis grâce au Code Noir de 1685 à 18 heures de travaux forcés et à un statut des plus immonde pour toute humanité, des rôles prépondérant de propriétaires de terres. Par ailleurs, le commerce triangulaire qui résultat de cette traite négrière échangée ou monnayée contre des métaux précieux ou contre des bien de production qui revinrent en Europe enrichir celle-ci, ses banques et sa société permettant ainsi les grands travaux d´infrastructures de toutes les métropoles occidentales, engrangeant et finançant le commerce et l´entreprise industrielle.

Après le bris de la deuxième guerre mondiale et de l´Holocauste par laquelle remarquons-le bien Pétain et le gouvernement de Vichy livrèrent les juifs français à l´Allemagne qui les assassina. Et à ce propos une petite note : pendant qu´aux festivités du 14 juillet l´Allemagne était invitée aux parades, les fusiller africains qui aidèrent à la libération de ce pays, eux faisaient défaut. A Thiaroye, on les assassinat plutôt que de las remercier. Quant aux juifs eux-mêmes, ils ne firent pas montre de génie humanitaire en occupant illégalement les territoires palestiniens jusqu´aujourd´hui, et ils soutinrent le régime de l´Apartheid en lui livrant des conseillers militaires, des armes et des bactéries qui servirent notamment à générer un Anthrax pernicieux ne s´attaquant qu´aux noirs. Sont-ce là des gens qui peuvent se réclamer de la liberté ? Ou s´agit-il de les privilégier, de fermer les yeux sur leurs méfaits ; pendant que leurs victimes, elles, réclamaient vainement justice ?

La France, outre son passé esclavagiste, pilleur et exterminateur des peuples avait beau cocarder liberté, égalité, fraternité ; elle entretenait cependant une francafrique criminelle pour le continent africain. Elle intervenait dans la souveraineté d´Etat indépendants, commanditait des coups d´Etat et des assassinats d´élus politiques indésirables parce que luttant contre l´hégémonie française gratuite et insalubre sur nombre de pays de l´Afrique noire. L´histoire du triste dictateur Blaise Campaore et l´assassinat de Thomas Sankara est bien connue, ainsi que l´Affaire Boutefika, celle du Rainbow Warrior, et la récente intervention sanguinaire en Côte d´Ivoire. A ce qu´il semble, il suffit à Jacques Chirac de prétendre que les africains n´étaient pas encore mûrs pour la démocratie pour leur faire digérer une politique française des plus douteuse, dont la sournoiserie est tout autant criminelle que perverse. Et cependant, aucun juge ne lèvera le doigt pour sermonner cet enfreinte flagrante à la constitution française et au droit des gens. Qu´attendent-ils ? Voilà ce qui bouillonne dans l´esprit d´un Dieudonné Mbala Mbala. Car il lui semble bien qu´il y a défaut de justice et étouffement de droits.

Et dans cette campagne menée sournoisement contre lui, il s´agit de faire taire un symbole gênant qui, tout en relevant les méfaits de son propre pays dans le passé, cherche, dans un humanisme nouveau et sincère à réveiller une France qui n´a que trop longtemps été entraînée dans des actions douteuses, impropres qui ne répondaient ni à l´esprit de la révolution française, ni à l´idéal affirmé de liberté, égalité, fraternité. Et c´est là le drame, parce que 60% des français s´étaient déclarés favorables à la loi de suffisance autocratique sur les effets positifs de la colonisation, tandis que 30% s´avouaient publiquement racistes. Dans ce contexte malsain et plutôt demeuré que moderne et idéal, le discours humoriste critique de Dieudonné soulève, de la part d´esprits bornés et primitifs, une animosité gratuite et plutôt sournoise parce qu´elle veut se cacher derrière les idéaux français pour continuer à entretenir de faux sentiments, de fausses pensées discriminatoires et racistes au nom de la race blanche.

Au fait, pourquoi est-il interdit de critiquer les israéliens ; sont-ils des sains ? Ou seraient-ils devenus les protégés privilégiés du pouvoir français ? Et pourquoi en est-il ainsi ? Parce qu´ils sont blancs ou parce qu´ils jouent un rôle financier international remarquable sur l´échiquier économique Mondial ? Cela les empêche-t-il de se comporter humainement à l´égard des palestiniens dont ils canardent les élites chaque jour, ou de respecter le droit des gens ?

Ces associations qui font sur Dieudonné une véritable chasse aux sorcières, où sont-elles pendant que l´Irak était envahie illégalement, où étaient-elles pendant que la France par sa francafrique et son hégémonisme abusif en Afrique assassinait des femmes et des enfants noirs ou leur privait d´avenir en corrompant leurs élites pour endetter criminellement ce continent en l´obligeant à consommer les surproduction françaises. Où sont donc ces organisations pendant que l´Amérique transforme les aéroports européens en place de transit pour leurs prisonniers enlevés illégalement de par le monde pour les convoyer en Roumanie, en Pologne, en Egypte, en Syrie, au Maroc et leur faire subir de tortures immondes et dégradantes ?   

La France a le droit d´aspirer à la puissance et au bien être de ses citoyens, ce n´est que légitime ; mais ce qui dérange, c´est qu´avec des méthodes de flibustier et d´intrigant, elle emploie, depuis des siècles l´Afrique pour arriver à ses fins. Qu´elle soit une nation industrielle, cela ne dérange personne, mais qu´elle surproduise pour faire avaler aux autres ses désirs, cela dérange énormément. Parce que ces surplus étouffent et aliènent les pays faibles dans leur développement en engloutissant leurs accumulations. Et logiquement faudrait-il dire à tous ces occidentaux surproduisant et imposant aux autres leur système économique et monétaire et leurs normes militaires, politiques, économiques qu´ils pêchent à la liberté et entravent toute évolution démocratique qui ne serait pas de leur obédience. De quelle liberté, de quelle démocratie s´agit-il donc ? De la toute puissance du sacré de l´homme blanc ?

Nous avons vu nos enfants, pendant 400 ans durant enlevés, voué au vil l´esclavage et traités moins que des animaux ; nous avons vu revenir les criminels d´hier qui, par la colonisation nous détruisirent nos us et nos usages en nous inculquant que la culture de l´homme blanc était la meilleure, la seule, ainsi que sa religion chrétienne dont la France dit qu´elle est sa fille aînée. Nous voyons aujourd´hui nos belles femmes et nos beaux enfants mourir de faim et d´apathie parce que l´occident nous tient à la gorge et nous impose un système infamant. Et tout ce mal fait autant à notre subconscient qu´à notre âme n´a été relevé jusqu´à ce jour par aucun juge.

Aucun juge ne s´est levé pour nous rendre justice ni pour l´esclavage, ni pour la colonisation, ou l´actuelle mainmise sur notre avenir ; et c´est bien déprimant , et pour le moins injuste. Par contre, pour un juif, il semble bien que les montagnes se déplacent. Serait-ce parce que depuis l´esclavage, ces juifs étaient les alliés étroits du Pouvoir Blanc et qu´aujourd´hui, au Moyen Orient et sur les places financières mondiales ils ont la haute main aux côtés du Pouvoir Blanc ? Ou est-ce parce qu´ils sont, somme toute blancs ?

Malgré tout ce qui est entretenu contre lui, contre ce symbole vivant de la France moderne, multiculturelle et réellement humaniste, Dieudonné Mbala Mbala doit poursuivre son discours de révolte et de questionnement éthique et moral de la société française. C´est une question de principe dont la valeur sociohistorique et philosophique est immense et sans pareil pour tout être humain sur terre, pas seulement pour la France.

Nous sommes de la race la moins raciste du monde : ce n´est pas nous qui avons fait l´esclavage, mais bien l´homme blanc; ce n´est pas nous qui avons exterminé les indiens d´Amérique, vendu illégalement la Louisiane ou gazé 6 millions de juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Pour tous ceux qui en doutent, il suffit d´aller faire un tour dans l´histoire pour s´en convaincre. Mais ce que nous ne sommes pas, et la France doit en prendre compte qu´elle le veuille ou non, des souffres douleurs désignés pour la race blanche ou pour les français. Et si la France se réclame de la liberté, de l´égalité, de la fraternité, elle doit y tenir et cesser de souiller ou de mépriser ses propres valeurs.

La liberté, que bien trop d´esprits étroits définissent comme étant l´exercice aveugle et borné de leurs intérêts assaisonné d´un humanisme pervers et douteux, est cependant bien autre ; elle n´est la propriété de personne, même pas de la France. Et chaque être humain de bonne foi y a un droit légitime. Il est donc indécent, ou immoral de privilégier les uns et de poursuivre les autres. Car dans cette valeur incommensurable de l´existence humaine, toutes les valeurs les plus belles, les plus fières de la race humaine y ont trouvé domicile sous un toit généreux, moral, éthique appartenant à tous. Et c´est cela qu´il faut à tout prix préserver et défendre. Et j´espère que Dieudonné le fera avec passion et conviction, sans racisme et sans discrimination aucune, car de part son intelligence, il n´en a pas besoin. Ce sont les simples d´esprit et les primitifs qui s´abaissent à ce genre de bassesses, et tout le monde sait qu´ils sont notoirement blancs.    

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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