Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
30 mars 2006

Pour l´Afrique, XXIe siècle, siècle de liberté et de réalisation ?

Se retrouver soi-même et sortir de l´immonde sourduté de la soumission

Le grand défi du XXI siècle

                                                                                       « Frappe la tête et le corps tombera »

                                                                                                                          Mohammad Ali

Si on peut résumer rapidement le court de l´histoire humaine, on reconnaîtra que nous avons quitté l´ère barbare du gourdin et de la pierre taillée, pour entrer dans celle des conquêtes illégales, abusives et triviales avant de passer par la période d´accumulation de la connaissance, de diversification des moyens qui est notre état culturel actuel. Et malgré la domination occidentale et son impérialisme tendant à contrôler et à se préserver indéfiniment une hégémonie financière, économique, culturelles et même religieuse, les esprits éclairés, de ceux qui ne se lésinent pas seulement à travailler boire, manger et dormir, admettent que notre réalisation, qu´elle soit individuelle, collective ou universelle, est liée à des évidences auxquelles nous ne pouvons plus ni fermer les yeux, ni fausser les valeurs indéfiniment sans mettre en danger l´équilibre écologique de la planète, la liberté et la libre réalisation des autres, ainsi que la coexistence pacifique qui de jour en jour, à mesure que les pays dits du tiers monde s´émancipe et sortent de leur aveuglement colonial, remet bien de monopoles exercés trivialement, en cause.

Sensiblement, un phénomène d´implosion interne, de remises en cause de valeurs héritées de l´esclavage, des droits de faits ou de la raison du plus fort fait chavirer les logiques les plus sévères regroupées autour de prétentions démocratiques qui ne cachaient, en réalité qu´un autocratisme fondé sur le privilège et la préséance du plus fort, du plus riche, du mieux armé. Ce phénomène de cercles vicieux, empruntant à la rapacité, à l´hégémonie raciale, ou au capitalisme primitif volontaire s´était établi non seulement en tant que logique de gestion ou de promotion, elle a aussi défini d´autorité du contenu des valeurs sociales à tel point que le bien, la morale, l´éthique ou la vertu ont été à ce point corrompus, que leur valeur culturelle historique pour la race humaine n´en est devenue que très opportuniste.

La liberté avec laquelle la France avait fait l´esclavage, celle avec laquelle les occidentaux exterminèrent les indiens d´Amérique ou celle avec laquelle un Georges Bush envahit illégalement le territoire souverain et indépendant de l´Irak n´était pas la même que celle de leurs victime, il n´y a aucun doute là-dessus. Le comble, c´est que tous ces actes criminels, autant que la guerre du Vietnam, l´entretien de la honteuse et inhumaine francafrique par la France actuellement vont rester impunis ou risquent de devenir monnaie courante pour tous ceux qui peuvent se le permettre, car aucun tribunal n´est prêt à citer ces criminels en justice. Bien au contraire, ce sont ces états criminels qui citent et imposent des peines à tous ceux qui ne concourent pas à leurs buts, s´ils ne sont pas, comme Victor Allende, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Martin Luther King, Malcolm X, John Fitzgerald Kennedy exécutés tout simplement.

Cette inversion des valeurs est si perverse qu´elle a fait désespérer bien de peuples et corrompus bien d´élites acculées. Tout effort de résistance semblait vain, toute dépravation semblait mener à la soumission, à la mort de la conscience ; mais étonnamment, à un vivotement toléré dans la reconnaissance et le soutien du maître qui profitait de la situation et générait, dans sa logique, un élargissement de bien être, et entretenait la solidarité de ses membres. Tout allait bien jusqu´au moment où, le système des maîtres, soutenu depuis toujours par l´exploitation des pays du tiers monde se trouva à la fois devant leur insolvabilité que devant sa propre surproduction. L´impasse. Saturation ou totalitarisme financier et économique ?

Les banques regorgent de réserves monétaires, la technologie et la production sont à leur plus haut niveau, et cependant, à l´horizon, les nouveaux clients devenaient rares parce qu´appauvris ou confinés à la débauche, tandis que la concurrence au sein du monde occidental lui-même se faisait âpre. Et pour corser le tout, la Chine, l´Inde sortaient lentement mais puissamment du sous développement en devenant des concurrents remarquables sur le marché mondial des biens industriels.

Et s´ensuit, pour l´occident le chômage des invendus et de la rationalisation  entraînant l´endettement public galopant et l´effondrement des assurances sociales et des caisses de pension ; et tandis que certains industriels déménageaient discrètement vers le marché chinois alléchant où à l´Est de l´Europe, d´autres faisaient l´agréable pour eux, mais pour la société lentement stagnante l´expérience que dans cette période trouble et incertaine, on gagnait plus d´argent à acheter et vendre des actions, des société à la bourse qu´a créer et engager des partenaires de production. Et maintenant, que faire ? Personne n´était aveugle pour croire que l´effet de boomerang en Chine ou en Inde n´aurait pas lieu ; mais où trouver des clients et de meilleurs lieux d´investissements, que diable ? L´Afrique entière avait été, par racisme et discrimination saignée à blanc…

Et la question principale du système capitaliste occidental s´imposait comme par elle-même : et si le monde international n´existait pas, que feraient donc ces nations rapace et surproductrices ? Les allemands avaient beau dire dans leur arrogance: « Wir brauchen die Welt nicht ; die Welt braucht uns », ils devaient cependant reconnaître qu´étant le plus grand exportateur du monde, la vérité peut être lue aussi de l´autre côté de leurs frontières : ce sont eux qui ont un besoin urgent du monde, et pas l´inverse. Et lorsqu´on étouffe ou on assassine ses futurs clients comme l´avait fait l´occident des siècles durant à l´égard de l´Afrique, on ne doit pas s´étonner qu´un jour celui-ci ne soit pas à mesure ni de commander, ni de payer les alléchants articles de surproduction occidentale.

J´ai une sympathie particulière pour les luttes sociales qui s´engagent actuellement en Europe impérialiste, et cependant, malgré que je sache que le pire va encore arriver, tout cela me laisse froid. Ces gens on vu nos femmes et nos enfants enchaînés et traînés à l´esclavage pour que leurs sociétés accumulent gratuitement ; ils ont vu nos enfants mourir de faim et d´apathie, pendant qu´eux finançaient les rébellions et les élites corrompues qui leur enlevaient leur dernière chemise. Avec de jolis concerts, on essaya d´étouffer la vérité en la rendant chantante et dansante, ou encore ces « parrainez donc un enfant noir avec un dollar par jour » ; mais lorsque cet enfant irait à l´école, qui paierait ses livres ?  Et si un jour cet enfant avait besoin d´emploi, ou se trouvait aux portes de l´Europe, c´était : fout le qu´en, ici tu es indésirable ; rentre chez  toi et tire ton plan. Lorsqu´on apprenait que 80% de ces donations restaient en occident comme frais administratifs, on avait compris : sur 1 dollar, les pauvres ne voyaient que 20 cents, et encore.

Autant vous avouer franchement que lorsque les débutants ou auparavant les banlieusard mettaient la France à mal, cela me laissait complètement indifférent, et tout en sachant qu´ils menaient une lutte juste ; je me disait : ce sont les mêmes qui venaient, de génération en génération prendre la place de leurs parents pour nous opprimer. Et maintenant que le système, faute de victimes, se rabat sur ses propres enfants, ce sont les grosses barricades et les cris de douleurs. Mais savaient-ils au moins ce que la francafrique faisait en Afrique ? C´était pire que cela, et tous exigeaient que le nègre garde le sourire et chante et danse…pendant qu´on le pillait à nu et qu´on lui volait son avenir et ses droits de réalisation. La sainte bible à la main.

A mon humble et cependant raisonné avis, le défi de ce siècle résidera dans le retour de valeurs réalisantes et nourrissantes pour l´individu, la société, le monde. La cupidités et la folie des grandeurs de certains peuples, de certaines sociétés vont essayer de jouer au cosmétisme pour repousser l´évidence impérative de changements profonds de valeurs productives, morales et éthiques que nous impose toute sagesse de coexistence pacifique et de réalisation harmonieuse et équilibrée.

Croire que des faits comme l´endettement public américain atteignant 9.000 milliards de $ et poussant ce grand état le plus industrialisé et le plus riche de la terre à s´endetter encore plus pour faire enfin face à ses obligations courantes en mars 2006, ou encore que de petits dictateurs téléguidés en Afrique ou ailleurs massacraient et appauvrissaient leurs propres peuples ; que ce genre d´illogisme suicidaire est la règle efficace de l´avenir et l´idéal de tous, c´est persister dans la médiocrité. Même si on a un PIB de 10.400 milliards de $ comme les Etats-Unis, c´est de la pure hérésie et conduit à la catastrophe. Et si par surcroît ce même pays couve une disparité criante, si pas injurieuse entre le pauvre et le riche, c´est à se demander si les autres, ceux dont on prive d´assurance maladie invalidité, de salaires raisonnables sont citoyens américains ou des moins que rien. Ces inégalités, pour peu organisées et entretenues qu´elles soient depuis des siècles, sont un affront criant à la vraie démocratie et à la vraie liberté.

Et pour l´Afrique, pour nous qui avons depuis 600 ans souffert pour alimenter un système malsain, inhumain, aveugle et rapace ; je me souhaite, en lieu et place de tout enfant noir épris d´amour et de liberté pour sa vie et sa réalisation, que ce continent retrouve non seulement sa liberté perdue, mais œuvre enfin souverainement à la réalisation de ses rêves, de ses désirs les plus ambitieux, les plus beaux. Et de cela j´en fais ma prière la plus pieuse.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

                       

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité