Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
3 avril 2006

Sur les africains éparpillés à l´étranger

Les purs africain et l´âme du continent noir.

L´africain entre le mal à être et le mal à devenir

L´Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité.                    Patrice Emery Lumumba

Malgré cet exemple égyptien élogieux, Zé, il ne faut pas se faire d´illusion ; les australiens, les sud africains et les américains blancs sont de nationalité et de cultures différentes. Il sont certes restés blancs, et se reconnaissent du Pouvoir blanc, mais leurs idéaux et leurs aspirations sont totalement différents ; à part bien entendu leur incorrigible défaut à soumettre et dominer les peuples qu´ils rencontrèrent avec des méthodes des plus honteuses. Par ailleurs, ces africains exilés sont comme l´article le reconnaît bien, soumis à des matrices culturelles différentes, ce qui déforme bien. Et je doute qu´ils soient d´une quelconque valeur pour l´Afrique. Voyez donc Taubira : c´est le prototype même de l´intégrée refusée à l´exercice d´une multiracialité effective débouchant sur une universalité réelle, la seule pouvant guérir les séquelles psychiques, morales et sociales frappant autant les victimes que les bourreaux de la déportation esclavagiste. Lorsqu´elle va en Ouganda, de quelle culture parle ou défend-t-elle ? Celle de ses anciens maîtres qu´elle a dû, malgré elle avaler, ou celle de l´Afrique dont elle ne connaît plus rien ?

Et pour mieux expliquer ma pensée, je l´ai laissée candidate aux élections ; et même, je la laisse gagner (allons soyons généreux avec cette belle et intelligente femme). Que va-t-elle donc faire de la francafrique, la bête française qui nous assassine les femmes et enfants chaque jour qui passe ? Va-t-elle la renvoyer aux calandres grecques, et se mettre sur le dos toute une e de politiciens, de managers et de puissants écornifleurs vivant depuis 40 ans comme des sangsues ou des vampires du sang de nos enfants ? Autant te dire qu´elle ne fera pas long feu ; ces gens sont les plus cruels et les plus criminels de la France, et ils sont prêts à tout. On le voit en Afrique. Je laisse cependant cette question ouverte, son sort et toute spéculation ayant été réglée par l´écartement politique de la belle guyanaise.

Mais ce qu´elle défendrait, culturellement ; ne serait-ce pas la culture française ? J´ai suivi son développement et ses interviews publics. A aucun moment elle ne m´a donné l´impression d´avoir réellement compris de quoi il s´agissait réellement. Tout le monde craint en France la remise en cause de l´ordre colonial esclavagiste français dans les Dom Tom et en Afrique, ou toute revendication pouvant déboucher sur quelques exigences ou réparations quelconques sur ses crimes historiques antérieurs. La France aime les vides et les creux causés dans ses idéaux retors et primitifs de jadis pour alimenter un machiavélisme de diviser pour mieux régner lui permettant d´atteindre ses buts hégémoniques en Afrique, son dernier repaire de grandeur. Croire qu´une Christiane Taubira, aussi belle et française soit-elle viendrait y changer quelque chose, c´est être bien naïf. Nous ne le sommes, hélas pas.

Dieudonné, lui, cependant, me donne une plus solide et plus vitale impression, et malgré le jugement infamant qui pèse sur lui en ce moment (espérons qu´il ira en appel et gagnera), il serait à même de faire changer beaucoup de choses ; ne fut-ce que par la révolte et le profond désir de changement qu´on ressent chez lui.

Mais revenons à nos exilés et éparpillés dans le monde occidental étranger ; croire que ces gens qui doivent s´assimiler, c´est à dire se plier et se conformer pour survivre et s´intégrer, vont cultiver un lien irréductible à l´Afrique...c´est jouer à des hypothèques découvertes. A mon avis ils vont conserver des liens affectifs, sentimentaux, mais cela s´arrêtera là. Pour l´Afrique, ils sont perdus au sens le plus culturel du terme. Et même s´ils rentraient un jour en Afrique, ils auraient, comme les libériens des difficultés à retrouver leurs racines et surtout, à les soigner et leur donner la grandeur et l´éclat qui permettent à ces racines de grandir et de fleurir les fleurs les plus belles de leurs âmes. Surtout le Libéria nous a montré à quel point il est plus facile de rentrer en Afrique que de restaurer une histoire passée ; la raison, les sentiments, le sens de l´histoire, dès qu´il a été interrompu et tronqué, il nécessite alors de beaucoup plus de doigté et de fermeté culturelle pour le remettre sur pied, lui rendre son harmonie intérieure et le chant qui éveillait sa fierté et la force de sa foi. Croire qu´il suffit, comme beaucoup le croient de crier au rassemblement, à l´union ou au réveil de la conscience pour mettre tout le monde d´accord est de la pure illusion. Il faut bien plus que cela. Il faut de la patience, beaucoup d´amour et de compréhension pour arriver à retrouver ces rares liens, ces racines silencieuses et quasi inexplicables qui font la beauté, le chant secret d´une culture. Etre noir ne signifierait plus s´en vanter ou le crier à tous les toits, mais serait une source de jouvence étrangement rafraîchissante, pure, généreuse...immensément riche et créative. C´est là que se trouve notre vrai nid, notre vraie Afrique ; celle que personne ne peut ni nous voler ni nous en séparer. Encore moins en fausser les valeurs, parce que nous serions armés pour les défendre avec une rage toute exceptionnelle ; comme le ferait une mère qui veille à la vie et à la croissance de son bel enfant. Cet article me laisse un arrière goût amer : parce qu´il prouve qu´en vérité personne ne semble faire cas de l´importance de l´idéal africain qui lui ne fleurit qu´en Afrique ; ni en exil, ni en terre étrangère. Et que pour avoir accès à son cœur réchauffant, il faut lui apporter la lumière de son propre soleil, l´arroser de la pureté de ses propres eaux, le consoler les jours de tristesse, essuyer ses larmes, veiller sur ses res récoltes, tailler ses pousses sauvages et le libérer des herbes étouffantes et de l´ivraie avec un amour particulier dont l´art  ne sourd que des meilleurs cœurs de ses plus beaux et passionnés enfants, et ceux-ci, pour écouter tendrement et suivre les battement effrénés de son âme, vivent sous la chaleur attendrie de son souffle et de son nombril, pas à l´étranger. 

Musengeshi Katata                                                                                                                                                                                                  Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com 

             

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité