Après 11 semaines de résistance acharnée

La loi De Villepin sera réformée

Ca y est, le chef du cabinet Sarkozy l´a annoncé : la loi De Villepin sur l´emploi, sous sa forme actuelle sera réformée ou abrogée et transformée. Une bonne manche pour tous ceux qui ont protesté contre cette version moderne de l´esclavage métropolitain. La paix sociale reviendra-t-elle de sitôt ? Sarkozy l´espère bien, la France aussi ; et cependant, la question qui reste posée est : comment diable résoudra-t-on le chômage des jeunes le plus haut de la communauté européenne ? Qu´est-ce qui va bien pousser ou attirer le patronat à employer qui soit plus alléchant que le profit ?

Apparemment rien, sauf bien entendu une relance économique au-delà de 4% de croissance. Et cette perspective est plutôt illusoire que raisonnable. Que va-t-il maintenant se passer ? Comment faire bouger les choses ? L´endettement de l´Etat français, le chômage l´a affaibli face au patronat ; et faire des cadeaux de subventionnement à l´emploi, cela ne ferait qu´accroître le gouffre grandissant de la dette, et fausserait le marché de l´emploi, celui des impositions directes et par voie de conséquences, celui des caisses sociales. Ce ne serait que cosmétique coûteuse et plutôt affligeante et inutile qu´efficace. Un face à face inévitable et sans issue ?

Certes les débutants, ainsi que tous les étudiants et aspirants professionnels touchés par cette réforme De Villepin avaient le droit de s´opposer à cette levée plutôt curieuse de la protection du droit du travail pour les jeunes, mais le pouvoir public est lui aussi pressé à réagir au risque de ne pas laisser la jeunesse vagabonder sur un marché de l´emploi hésitant et plutôt récalcitrant que brûlant de nouveaux engagements. Comment satisfaire tout le monde, comme l´Etat y est tenu, dans son propre intérêt ?

Telle sera la question que devra résoudre le gouvernement De Villepin qui a bien perdu la face cette fois-ci. Mais peut-être a-t-il déjà dans la poches des amendements moins confrontatifs,  que celles qui ont valu à la France 11 semaines de contestations sociales véhémentes ? Sans cela on ne voit pas comment le patronat se mettrait, pour l´amour de la paix sociale, à employer massivement. Dans un système où le profit est le nerf de toute entreprise, ne pas suivre ses intérêts, c´est renier le système lui-même. Ou se mettre la corde au cou, c´est tout comme.

Et maintenant ? Comment résoudre cette équation très française en rendant justice à tous ? Ce ne sera pas facile, pas du tout.

A tous les contractants sociaux français, cependant un mot : à mon avis cette impasse est symptomatique pour la crise économique actuelle ; et je déplore, comme tout africain que la francafrique aie à ce point appauvri ce continent, qu´il a pratiquement disparu du marché international commercial de biens industriels. Tout le monde croit que sa vérité se trouve à Paris ; moi cependant je pense fermement que la vérité se trouve en Afrique, derrière un politique vicieuse et criminelle d´exploitation et d´étouffement économique et financier entretenue par un groupe autocratique français primitif et borné. C´est à Paris qu´on tire ces vilaines ficelles qui corrompent, assassinent et confinent les africains à la misère, les empêchant ainsi de se développer, de devenir des partenaires commerciaux et industriels valables, capables de consommer et de produire. Là est à mon sens le pêcher français. Et si aujourd´hui leurs enfants montaient aux barricades pour des licenciements sans préavis pendant 2 ans, que feraient-ils s´ils devaient subir ce que les africains souffraient chaque jour, et cela depuis des siècles de la part de cette même France de liberté, égalité, fraternité ? 

Tout le monde le sait, tout le monde connaît l´ampleur infamante de cette immonde et inhumaine francafrique pour le continent noir, et cependant, de génération en génération, les enfants français viennent y mettre leur venin ; comment cela s´explique-t-il ? Seraient-ils tous aveugles ou seraient-ils tous criminels et inhumains ? Chacun pour soi et Dieu pour tous, et cependant la race noire devait être brimée, avilie, massacrée, traitée de moins que rien et empêchée sciemment à sa liberté, à sa souveraine et indépendante réalisation ?

Voilà notre dilemme, et il est grand et s´allonge chaque jour de nouvelles victimes.

Et pour en revenir à ces aspirants ou débutants qui défendirent vaillamment leur droit à être traité en respectant les droits pour lesquels leurs parents avaient lutté et travaillé, n´ont-ils pas un sens qui leur dit que ce droit est aussi applicable aux africains dans ce sens que eux aussi auraient droit à l´emploi, au respect de leurs désirs, de leurs attentes, de leurs aspirations à la liberté et à la réalisation de leurs rêves ? La France, leur pays, cependant, leur enlève chaque jour cet espoir de réalisation avec des méthodes, des conspirations honteuses et scandaleuses. Et ils doivent bien se dire, ces citoyens de demain que leur situation actuelle est en grande partie causée par le meurtre économique et financier de ce continent. Et que si les africains viennent à Paris chercher l´emploi, c´est parce que chez eux Bwana francafrique les étouffe.

Espérons qu´ils auront compris que leurs emplois futurs sont aussi dépendant du futur développement de l´Afrique, et de sa liberté. Car lorsqu´on produit et surproduit, il vaut mieux respecter ses futurs clients plutôt que de les assassiner ou de les mépriser. S´ils ne viennent plus acheter…ça s´appelle le chômage, tout simplement. Et personne n´a encore compris que la criminelle francafrique était une des raisons principales de cette crise, eh bien; bienvenue au pays des aveugles de la crise !

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu 

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