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12 avril 2006

De quoi sont capables les noirs français ?

Peuvent-ils profiter de la crise économique ou seront-ils les perdants ?

Sous l´ombre affligeante de la crise économique

Commentaire du 12.04.2006 sur afrikara sur l´article : Les Noirs de France peuvent-ils profiter de la crise politique française ?

Profiter de quoi, profiter de qui? Et d´abord, cet article donne l´impression que le noir n´a pas encore compris que tout ce remue-ménage politico social n´est rien d´autre que le visage bourdonnant de la crise économique! A croire que l´économie, ce n´est pas le fort du noir. Se battre, tout le monde doit le faire où il se trouve; la question est : se battre pourquoi, sait-on au moins en quoi cela consiste ou pourquoi on se bat? La nature réelle de l´enjeu ? J´ai toujours plaidé pour une culture multidimensionnelle, de responsabilité et d´incidence universelle qui donne et oblige à tout être humain où qu´il soit et quel qu´il soit à des droits et des devoirs de liberté et de réalisation inconditionnels. Sans comprendre de ce dont il s´agit, et surtout où commence le front et en quoi il consiste, ne brasse-t-on pas le vide?

Et lorsqu´on sera arrivé à délimiter la nature réelle de l´existentialisme noir en France ou ailleurs, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Hollande, on se rendra compte qu´on ne peut pas travailler pour des français qui sournoisement veulent continuer à massacrer les africains avec leur francafrique! Ou laisser élever ses enfants dans une culture qui leur apprend que Napoléon, Montesquieu, Michel Debré et tous les esclavagistes et les racistes français étaient des héros de l´histoire française? Il faudra bien choisir, c´est vrai. Beaucoup trop d´africains en occident croient qu´ils ont atteint l´Eldorado heureux et sans problème; et cependant, cette crise aidant et dévoilant lentement le centralisme et la xénophobie de l´occident, ils vont bientôt apprendre à leurs dépends que ces "civilisés" peuvent redevenir bien vite racistes et primitifs. Profiter de la crise? Oui, comment le faire si on a ni capital, ni force politique légale? Il faudrait peut-être commencer par là: être organisé et mettre de son côté les arguments reconnus d´influence et d´action: le capital et la représentation politique. Et ce n´est pas aussi facile qu´on le croit; il suffit de voir aux Etats-Unis pour se rendre compte que le Pouvoir blanc fait tout pour empêcher toute velléité d´organisation économique ou politique de la race noire. En France, Dieudonné et Taubira ont été éliminés brillamment de la représentation politique influente. Et décidément, on doit le dire: les noirs se laissent toujours déjouer...avec éclat.

Si il y a un remue-ménage en occident parce qu´ils se sont rendus compte que leur hégémonie s´écroule lentement, et que leurs fausses valeurs qu´ils avaient fait avaler aux africains pour les dominer et les soumettre ne tiendront plus longtemps, et que la Chine, l´Inde, et tous les autres vont leur disputer légitimement le marché international, et que l´Afrique va devoir rediscuter les valeurs trompeuses et les rejeter pour se développer et se réaliser librement. Tout cela bouillonne déjà pendant que certains noirs ne rêvent que de tranquillité occidentale et de reconnaissance; mais ces bienfaits sont le résultat de combat, d´entreprise, de créativité...croire qu´on peut se les réclamer oisivement ou les recevoir en cadeau parce qu´on est noir...est d´une sublime naïveté, si ce n´est pas de la pure faiblesse d´esprit! De l´opportunisme sournois on ne peut plus.

A mon avis il n´y a que deux voies: se prostituer et suivre l´occident dans sa débauche bien connue en se disant: après tout je suis français; que m´intéresse les douleurs de l´Afrique, le racisme ou la discrimination, essayons de nous mettre du meilleur côté du pont, de celui où il fait bon vivre. Ou alors il faut avoir le courage, mais aussi l´intelligence, devant le visible écroulement des valeurs et le changement prochain de pôles économique, financier et même philosophique, à en appeler à un renouveau intellectuel sociohistorique des valeurs existentielles et philosophiques. Mais pour cela, il faut non seulement avoir compris ce qui se passe, mais avoir la foi et la conviction du changement. Proposer mieux que l´image désolante de l´Afrique ployant sous le poids de ses contradictions et celui du joug occidental. Est-ce le cas? L´immigré africain ou le français issu de l´esclavage, ne sont-ils pas plutôt des gouttes d´eau dans la mer occidentale? Combien sont députés? Sénateurs? Combien sont chefs de parti politique; chefs d´entreprises autre que celui du jardinage et de boîtes de nuits ?

Ce n´est pas parce que quelques universitaires parlent bien le français et l´écrivent avec ambition que cela suffit à créer des penseurs...il faut hélas plus que cela. L´africain apprendra à ses dépends les dures années de crise qui vont suivre que son combat, au lieu de lui être épargné par son arrivée en occident, n´en est devenu que des plus crucial, et inévitable. Parce que les blancs, eux, vont se replier sur leurs anciennes valeurs historiques, redevenir de plus en plus conservateurs, centristes et repoussant devant l´écroulement de leur monde autocratique. Ni l´Afrique, ni l´africain n´échapperont à l´épreuve du feu de vérité historique: cultiver ses valeurs, les épanouir et les défendre. Et ne pas jouer le faux faible ou l´ignorant heureux profitant des autres ou se laissant maltraiter à loisir. Le 21ième siècle, c´est un siècle de réalisation et de liberté, pas celui d´insomnie ou de gratuite domination. Le temps passé, ne revient plus; et personne ne peut plus tromper l´autre en lui disant sournoisement: "tu n´as pas besoin d´histoire, de liberté ou de te réaliser, je ferai tout cela pour toi" Mais comment celui qui a osé mentir et tromper à ce point saura-t-il comment nous envisageons notre vie, la couleur de nos désirs, la passion de nos attentes, la beauté et la tendresse de nos rêves? Incroyable prétention que d´avoir un seul instant osé prétendre cela. Ou d´y avoir cru, de s´y être laisser abuser.

Il y a des chances d´un monde meilleur, d´une crise qui n´aboutisse pas à la catastrophe, surtout pour le monde occidental ; mais chacun doit y mettre du sien : l´occident soit accepter biens de vérités, et parmi elles qu´une démocratisation réelle des moyens de production, qu´une conception plus généreuse et universelle de la liberté sont inévitables si on veut aboutir à une vraie liberté, à une vraie démocratie.

Quant aux aliénés d´hier, aux soumis ou aux suivistes trompés et avilis, ils doivent reprendre leurs droits et faire preuve de créativité et de réalisance. Sans cela, la Chine et tous ceux qui arrivent, nous obligeront à respecter leurs existentialismes ; et il n´est pas dit que leurs méthodes seront vertueuses et sans reproche. La liberté, il vaut toujours mieux la concevoir et la construire que de la subir, c´est bien connu. Qu´on ne se fasse aucune illusion.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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