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27 avril 2006

Réalisance : une autre façon de voir les choses

Clairement, et sans ambiguïté :

Ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas.

« Celui qui abandonne la liberté pour jouir de la sécurité ne mérite ni l´un, ni l´autre. »   Benjamin Franklin

Oui, nous voyons les choses autrement que les autres ; et je pensais que bien de gens l´avaient compris ; notre message qui a rapidement trouvé un nombre chaque jour croissant d´adhérents dans le monde entier le prouve. Et cependant, je remercie personnellement le parti communiste français d´avoir pensé à nous, hélas à tort, parce que nous avons des vues qui sont complètement différentes. Nous ne sommes même pas socialisants, de cet hybride trompeur assis à cheval entre l´acclamation d´un capitalisme primitif et la fausseté d´une solidarité aliénée aux recettes sanguinaires et criminelles du néolibéralisme. Et pendant que celui-ci pillait, violait  et ensanglantait le tiers monde, ces messieurs gonflaient d´ambition et redistribuaient les gains en jouant les généreux attentionnés et solidaires. Mais si ces recettes faisaient défaut, comme en ces moments de crise en occident, c´était la fin des haricots : on endettait honteusement les prochaines générations et on dépensait les deniers durement épargnés des assurances sociales pour soutenir un système socioéconomique maraude, autocratique et exclusif. Produire, produire à tout prix ; et si les autres n´existaient pas, que ferait-on ? A qui vendrait-on donc ses excédents ? Ne voit-on pas cette énorme, cette montagne de l´absurdité ?

Cette question reste sans réponse ; mais ces invétérés n´ont pas de solution à leur dilemme, sauf qu´elle menait à l´impasse. On se croirait revenu à l´époque de l´esclavage ou de la colonisation où l´occident vivait et s´accaparait des biens financiers et humains des autres, pour arriver à l´évidence que les autres, pour entretenir et rendre le système viable et fructueux, devaient eux aussi devenir possesseurs de revenus aptes à réaliser leurs attentes, à les rendre actifs dans le système. Le monde ne semble pas beaucoup avoir changé, sauf pour les africains qu´on appauvrissait et qu´on étouffait à distance, en consommant rageusement leurs matières premières et en leur faisant avaler les surplus de la société industrialisée. Piètre monde. Cette forme destructive et dévorante de la liberté est symptomatique pour un idéalisme primitif et rapace de l´existence humaine ; il faut lui opposer un meilleur équilibre, de meilleures valeurs éthiques et morales afin que cette malfaçon existentielle prenne enfin compte de ses abus et revienne à la raison. Sinon, si tel est le sens irréversible de l´histoire, il n´y a aucune raison à ce que certains produisent, polluent, contraignent et jouent aux faux policiers internationaux bombardant à loisir pendant que d´autres sont tenus, au nom de fausses valeurs plus fourbes qu´équitables à subir, supporter ou consommer ce qui les affaiblit et les détruit.

La réalisance, fondée sur le lumumbisme, les enseignements spirituels de Simon Kimbangu, et sur les pensées politiques de Malcolm X, de Franz Fanon, de Marcus Mosiah Garvey se réclame d´une liberté universelle, mais aussi d´une sévère recherche de l´harmonie et de l´équilibre de réalisation, entendus non seulement comme un lieu interne de devoirs et de droits, mais aussi comme une communion externe d´obligations respectant l´existentialisme des autres tant que ceux-ci ne mettraient pas en danger le nôtre. Par ailleurs, l´acte de réalisance est un acte qui convie à prendre conscience du respect et de l´utilité raisonnable et responsable de la nature. Voilà, ce n´est pas un communisme même idéaliste qui n´aboutissait qu´à un apparatchik de fonctionnaires privilégiés : en fait une dictature d´un autocratisme faussement bienveillant. Et croire que l´ingénieur doit gagner autant que l´ouvrier est aussi une utopie car l´un a étudié, et produit pour la société des services de haute qualité, tandis que l´autre s´est vraisemblablement refusé à autre chose que l´exercice manuel. Là où il ne faut aucune différence, c´est dans la jouissance et les services des biens sociaux publics car ceux-ci appartiennent à tous et se doivent de rétablir l´équilibre involontairement rompu. Il en va de soi aussi de transferts sociaux dits de rééquilibre.

Nous sommes sans contestes capitalistes, mais ce capitalisme n´est ni exclusif, ni ségrégatif comme on le voit depuis des siècles, surtout en Afrique où la francafrique et son sournois paternalisme colonial entretient un hégémonisme ségrégationniste. Ce que nous reprochons au néolibéralisme capitaliste occidental, aux communistes et aux socialistes, c´est, en fin de compte, d´être rapaces, faux, égoïstes ; et surtout de manquer de sens évident d´équilibre. Le tout, logiquement, est toujours plus grand que la partie, quelle qu´elle soit. Aujourd´hui des multinationales sont devenus tellement riches, tellement puissantes et influentes qu´on se demande si ce ne sont pas des Etats synthétiques qui, tout en jouissant de pouvoirs financiers énormes, échappent aux devoirs et au contrôle de toute territorialité.

Toute l´histoire du passé, et surtout du 19ième siècle ressemble au ménage d´un cocu qui court le monde en s´exerçant abusivement et sans scrupule, qui se vante de sa phallocratie, tandis que son voisin avec lequel sa femme le trompe, lui, se refuse à entretenir des enfants qui légalement sont les siens. Dans la situation actuelle des pays industrialisés, cela se traduit par le chômage, les assurances sociales balkanisées et l´endettement public galopant qui touchent plus les pauvres que ceux qui étaient tenus d´éviter ou de combattre ce genre de maux. Et on parle déjà du retrait de l´Etat et de rendre l´initiative aux acteurs civils (comment en serait-il autrement si l´Etat est endetté comme le dernier des manants) ; ce qui veut tout simplement dire qu´en fin de compte, ceux qui se vantaient d´organiser et de gouverner le destin social, face à leurs incapacité de résorber le chômage et d´équilibrer la société, ils se cachaient et se retiraient de leurs devoirs. Mais curieusement, ils voulaient garder les privilèges, les gros gains et les hautes pensions du passé ! Pour eux c´étaient des droits acquis, mais qu´en est-il du chômeur ; pouvait-il lui aussi se réclamer du droit acquis au travail ? Voilà le dilemme.

Beaucoup de nos adhérents ont compris ce que signifie la réalisance, d´autres pas ; c´est dans la nature des choses. Les gens ont été élevés et abreuvés par des valeurs qui s´avèrent aujourd´hui fausses ou caduques ; changer les esprits, éveiller l´attention sur ces invisibles changements qui s´opèrent douloureusement pour certains, et irréversiblement pour tous, n´est pas facile. Et comme je le dis toujours, mieux vaut défendre nos droits et notre sens de la liberté aujourd´hui, que de subir demain des faits accomplis ou une vile, partiale version de la liberté. Certes, et disons le franchement : beaucoup ne se font pas d´idées sur l´avenir ou ceux de leurs enfants parce qu´ils n´en ont pas les moyens ni financiers ni intellectuels. D´autres n´en ont pas besoin : ils sont du meilleur côté de moulin social. Tant mieux pour eux. Mais ceux qui se désistent malgré qu´ils en aient les moyens et le loisir, ceux-là pêchent par déni d´eux-mêmes. Plusieurs se disent : pourquoi me torturer, après tout, tout se fera sans mon avis ; ceux d´en haut font toujours ce qu´ils veulent. On en voit, comme certains africains qui, tout en sachant que le christianisme les aliénaient, reniaient cette religion, mais s´accrochaient désespérément à la soutane du curé, en désespoir de cause, parce qu´ils n´avaient rien d´autre sous la main pour les soutenir dans leur changement d´orientation. D´autres, complètement désorientés, se remettaient à la prière et au bon hasard la chance le sort de l´avenir. Cependant que l´organisation et la gestion sociale de l´avenir va exiger, dans le très prochain avenir, plus de rationalité, de précision et de prévenance dans l´exercice de ses devoirs et ses obligations envers la chose publique qu´il n´a jamais été fait état jusqu´à nos jours. L´avenir ne tolérera plus ni l´amateurisme délinquant, ni l´irresponsabilité cachée sous le faux manteau  de l´opportunité politique.

L´homme de demain veut se réaliser largement et sans restrictions au sein d´une société humaine sans frontière qui respecte ses ambitions et les encourage avec des préceptes intègres, consciencieux, responsables et généreux quant aux libertés et aux moyens de réalisation. Et c´est cela qui fera de notre société moderne de demain : un monde réfléchi et rigoureux, certes, mais un monde équitable, solidaire, conscient et flexible qui répond valablement à ses devoirs et aux défis incessants de la complexité, plutôt que de s´en décharger. Personne n´a la vertu de réaliser plus que lui-même; c´est donc que tous nous avons le devoir de participer à notre individuelle et commune réalisation.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com      

                  

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