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18 mai 2006

Il ne faut ni cacher la vérité, ni l´ignorer; et agir

Pour l´Afrique, le temps presse

L´Afrique doit changer et mieux se motiver face à sa réalisation

Devant ses misères et manquements actuels, surtout face au monde occidental qui lui donne le ton et la musique de la norme et des centres et buts d´intérêts, l´Afrique doit sortir de son passé, résoudre ses contradictions et mieux se motiver pour l´avenir. Pour un avenir qui rende justice à la réalisation et à l´épanouissement sensible de ses enfants. Je sais, cela est vite bien dit que réalisé ; et cependant, quelle chance avons-nous eue jusqu´à ce jour de nous réaliser pleinement sous l´ombre de l´hégémonie occidentale ? Bien maigre, ne nous faisons aucune illusion. Cette civilisation nous a non seulement chosifié, mais elle excelle dans l´art sournois de nous enfermer dans son utilitarisme étroit tout en nous abreuvant de mensonges et d´illusion qui, toutes ne conduisaient qu´à une seule impasse : celle de notre négation. Et pendant que eux ils consommaient nos matières premières à satiété, empochaient à vil prix la valeur de notre travail et de nos efforts, ils nous demandaient de tenir bien haut le drapeau du capitalisme unilatéral qui nous appauvrissait et nous vidait de nos substances vitales qui se retrouvaient accumulées dans les banques occidentales, dans leurs musées, à garnir leurs tables somptueuses, et á entretenir leurs caractères cupides et méprisant. Pendant ce temps, on faisait des concerts bidons ; on lançait des société d´aides plus trompeuses qu´efficaces pour jeter la fumée aux yeux des victimes auxquelles on volait la dernière chemises. Tromper les apparences, pour mieux exploiter et avilir. Car ces soit disantes aides aux enfants déshérités, au plus tard lorsque cet enfant devenait adulte,  cherchait emploi chez eux ou réclamait son droit à la réalisation professionnelle et culturelle, les portes se refermaient : « c´est tire ton plan, rentre chez toi ; qu´est-ce que tu viens chercher ici ? Vous, les noirs, vous nous envahissez ! ». Le vrai visage de ce subterfuge apparaît et se fait repoussant avec une hargne et une sourdine irrévocable. Sarkozy, en tribun de son peuple, raccompagnait, comme ses prédécesseurs, les illégaux africains dans leurs pays d´origine, et recevait de la société française des acclamations. Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que la France exerce ses prérogatives frontalières ; pourvu qu´on oublie pas de cesser de tromper les africains, de les appauvrir et les piller avec la francafrique. Car cette sournoise paupérisation institutionnalisée accompagnée de faux slogans vides de coopération et d´assistance ne conduisaient qu´à cet exode contraint vers l´Europe ou les pays occidentaux riches.

On observe le même phénomène entre le Mexique et les USA : un million de mexicains illégaux sont repoussés chaque année à la frontière la mieux gardée du monde, ce qui n´empêche pas 500.000 de ces désespérés de déjouer tout de même cette surveillance. Et de se retrouver illégal aux Etats-Unis où les problèmes de légalisation et de revenu les attendent.

Ceux qui partout dans le monde allait, pour piller et exploiter, prétendre qu´ils faisaient le progrès ou l´enrichissement pour tous, mentaient effrontément. Aujourd´hui, on les surprend tous à se casaner derrière leurs fortunes, leurs avoirs : les richesses et les moyens de productions se sont retrouvés accumulés et concentrés entre occidentaux. Et ni eux, ni leurs enfants ne sont prêts à l´intégration dont ils chantaient si bien les fausses louanges, et que ni la FMI ou la Banque Mondiale ne consacraient. Bien au contraire, ces institutions ne géraient et ne comprenaient que la logique du maître : celui dont on doit promouvoir et entretenir les intérêts et l´expansion. Un de leurs directeurs exécutif : Horst Köhler est devenu président de l´Allemagne, par reconnaissance aux multiples services qu´il a rendu au monde occidental en propageant un néolibéralisme des plus musclé. En Colombie, en Argentine, au Mexique, en Afrique ; lorsqu´on citait le nom d´Horst Köhler, on était surpris qu´on voie les gens cracher symboliquement de dégoût. Aujourd´hui, à l´abri des siens, et devant l´hérésie à laquelle il a œuvré toute la durée de ses fonctions au FMI et qui se caractérise actuellement par un chômage insoluble et ruineux, une maigre croissance économique, une dette publique effrayante de 1500 milliards €, des assurances sociales et la caisse des pension en déficit, et une population irrémédiablement vieillissante et peu productive d´enfants. Et curieusement, il se met à prophétiser de reconstruire ce qu´il avait aidé à détruire auparavant. Fallait-il en arriver là pour comprendre et agir selon une vérité somme toute connue : respecter ses clients même s´ils sont petits, car leur croissance et leur épanouissement encensent nos ventes. Sagesse bien tardive, car le mal néocapitaliste, lui, semble bien s´installer et croître. Et lorsque la Chine et l´Inde se mettront à produire efficacement, il y aura des pleurs et des grincements de dents en occident.

Devant ce succinct tableau qui donne cependant des repères de conclusion, l´Afrique doit non seulement faire des réformes décisives, mais elle doit aussi revenir à une sévère démarche sociohistorique qui la ramène vers l´entretien ambitieux et constant de ses intérêts légitimes de réalisation sociohistorique. Depuis l´éducation, la formation professionnelle jusqu´à la critique des erreurs et des traditions rétrogrades, tout doit subir un changement orienté et motivant ; si on veut répondre aux exigences des temps modernes et mieux se défendre et s´imposer dans un monde qui, que nous le voulions ou non, influe sur nous, sur notre sensibilité, sur nos moyens existentiels et notre éclosion culturelle. C´est donc que nous devons nous préparer sérieusement à élever et défendre notre idéal, nos moyens d´expression et de réalisation culturelle à s´adapter, apprendre, mais aussi savoir offrir le meilleur  d´eux-même, et sans complexe confronter notre créativité avec celle des autres. Le monde, ou la marche de l´histoire, on le sait, choisit toujours les meilleures expressions culturelles. Il serait mieux que nous soyons à même d´en être fier, plutôt que comme aujourd´hui nos arts, nos matières premières, et mêmes nos intellectuels servent à l´étranger plutôt qu´à nous-mêmes. Il n´y a que nous-même pour aimer et estimer à sa juste valeur notre culture ; l´histoire de notre passé le prouve, autant qu´elle nous enseigne que ni les chrétiens, ni les musulmans ne se sont fais jadis le moindre cas de nos religions, de nos croyances, de notre culture tout court. Quand on a une belle femme, il ne suffit pas de dire : « c´est la mienne » ; il faut aussi lui donner les moyens de soigner cette beauté qui la rend irrésistible, afin qu´elle ne flétrisse pas de sitôt, et lui donner les moyens de s´épanouir le plus richement que possible, parce qu´ainsi fleurie, elle offrira d´autant mieux ses charmes les plus précieux à notre admiration. L´idiot, c´est celui qui, sans avoir cultivé et arrosé patiemment son jardin, veut cependant récolter et manger les fruits des autres. Malcolm X disait à raison : “The future belongs to those who prepare it today.” Il est grand temps de penser à l´avenir.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

   

      

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