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26 mai 2006

L´apparence, le réel et la conscience de réalisation

L´élite africaine méconnaîtrait-elle ses devoirs ?

Processus positif de maturité ou égarement désemparé ?

Commentaire sur l´article d´Africultures : L'université africaine ou le supermarché du savoir minimum par Antoine Nguidjol Docteur en philosophie, Attaché d'administration scolaire et universitaire. Publié le 24/05/2006

Vivre d´apparences et de carences dans l´imitation servile ou le suivisme indigent ou se motiver adéquatement à ses objectifs et répondre aux exigences de l´avenir ; telle est la grande question qu´on peut poser à l´élite africaine, à ses universités et ses représentants politiques. Dans cet excellent article précis, clair et brillamment argumenté sans verser dans le pédantisme qu´on rencontre souvent chez les intellectuels frustrés et jouant à cache-cache avec leur propre subconscient piégé à l´impuissance ; Antoine Nguidjol fait le procès de l´intelligentsia africaine dans son évolution historique et aboutit à la même conclusion que nous, que celle-ci, entravée par la colonisation aliénante du passé, par un lourd apparatchik étatique plus fonctionnaliste que créatif, la repousse à la petite moyenne attentiste et passive, au lieu de faire des universités : lieu de discussion et de raffinement de l´existentialisme motivé et actif par la connaissance et la critique, des lieux où on cherche des solutions aux problèmes réels, et où on convie et affûte l´imaginaire et la technique à répondre aux exigences de la réalisation sociohistorique.

Tout de suite, lorsqu´on leur met le tableau de leurs manquements et de leurs carences devant les yeux, les intellectuels africains vont aux palmes et, au lieu de reconnaître la pure réalité, se renferme à la surdité. Pour des gens qui aiment gouverner ou qui se donnent ce devoir, et qui aiment conduire ou se faire piloter par des voitures étrangères (comportant au moins 2000 pièces assemblées) ou voler dans des avions (au moins 6000 pièces) payés avec les deniers du peuple, la moindre des choses voudrait qu´ils soient capables de répondre à quelques questions pertinentes portant sur l´avenir de ceux dont ils se réclament les porteurs de décisions. Et pas seulement d´y répondre oisivement, mais d´y répondre en se plaçant du point de vue de la réalisation des leurs. Comme le remarque le philosophe Antoine Nguidjol, sur les rapports entre l´université et l´Etat, et à l´aveugle alourdissement de la fonction publique, de l´armée et surtout au manque de motivation sociohistorique avisée et déterminée sur les buts imposés par la réalisation existentielle ( je fais allusion ici aux applications techniques et aux exigences de promotion et d´organisation de la technicité dans la société), il se passe un phénomène de vase communiquant, de moyenne médiocre et opportuniste qui empêche le niveau intellectuel de s´élever par la recherche et la créativité innovatrice de moyens et de buts pouvant servir à la société pour résoudre ses handicaps, ses contradictions et épanouir des applications logiques débouchant sur des solutions réelles pratiques et utiles. Tous les universitaires, en effets, ne rêvent que d´être fonctionnaire. Au besoin avec chauffeur et villa aux frais de l´Etat, plutôt que d´envisager le riche et créatif chemin de l´indépendance créative.

Mais ne soyons pas aveugles, la société leur a inculqué cette fausse vision de l´emploi de leurs connaissances et de leurs possibilité en négligeant de développer et d´organiser les autres secteurs importants d´emboîtages de l´architecture sociale en gestation. Et au lieu de dire la vérité à la société, de chercher et d´épanouir ses valeurs les plus ambitieuses parce qu´elle viennent enrichir la société et l´émanciper, Pour qu´elle se réalise le plus pleinement et le plus agréablement et paisiblement que possible, ces aspirants choisissent, bien sûr la fonction publique peu créative et plutôt abrutissante qu´innovatrice. Les résultats actuels confirment ce mal.

Le grand problème des sociétés africaines est non celui de la connaissance comme telle, mais celui de l´organisation et de la gestion de l´accumulation. Et bien entendu celui de la promotion et de la diversification de cet accumulation. Sans diversification et évolution des techniques de production, de gestion, des transports ; sans industrialisation tout court, le capital africain continuera à fuir et préférer les marchés industrialisés peu rentables parce que celles-ci, au moins, leur offrent une rentabilité orientée et sûre. Autant dire qu´inévitablement l´université et la connaissance doivent

accomplir leurs fonctions : apporter leur contribution innovatrices et réalisantes à la société, sinon celle-ci tourne en rond et se complait à des attitudes, des solutions de demi mesures, à la longue plus affligeantes et stagnantes qu´épanouissantes. Tout cela pose, comme nous le disions au début la question importante : l´élite africaine est-elle à la hauteur de ses devoirs ? Si oui, il serait grand temps qu´elle le prouve, parce que comme les choses semblent se présenter, il y a du pain sur la planche. Et mieux vaudrait s´y atteler aujourd´hui que demain.

Et il serait bon que cette élite cesse de bouder, de se cacher derrière l´importation des produits étrangers, et remplissent enfin ses devoirs efficacement. Pour le bien de tous. Cette élite africaine doit se faire à la réalité qu´elle sera toujours jugée sévèrement, pas parce qu´elle est noire ou issue de l´Afrique, mais c´est, qu´on le veuille ou non, la loi impérative de la connaissance : celui qui arrive en dernier est jugé non pas par rapport à sa faiblesse ou les nombreux handicaps qui ont jonché son parcourt, mais par la connaissance actuelle et les exemples réels existants. C´est dur, mais on n´y peut rien ; après tout, cette élite emploie aussi des voitures et des avions modernes, construites selon des normes actuelles éprouvées. Ce n´est que le sens logique et critique de l´histoire.

L´occident du court terme semble se complaire dans la francafrique avec le principe : aussi longtemps qu´ils n´y verront que du feu, nous en profiterons. Et cependant, à force de manger les tous les œufs de la poule sans veiller à ce que de nouveaux petits poussins viennent relayer la poule à la pondaison, celle-ci vieillira et s´essoufflera. D´où viendront donc les œufs tant appréciés à l´omelette du petit déjeuner ? Ceci pour dire que l´occident se conduit actuellement contre ses propres intérêts, par cupidité et rapacité. Et parce qu´elle considère l´Afrique, comme jadis, comme son réservoir naturel de matières premières et de main d´œuvre. Cette attitude est primitive et pour le moins révoltante. Il et aussi grand temps de lui faire comprendre que les africains, eux aussi ont droit à la réalisation. Ce ne sont pas des esclaves du monde occidental. En aucun cas. Cette époque là est révolue et bien finie. Et si ils ne l´ont pas encore compris, encore une fois : bwana, cette époque est bien finie. Et il est grand temps de trouver un meilleur partenariat qui respecte et prend compte aussi de la réalisation des africains.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa muntu

munkodinkonko@aol.com

   

                

   

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Commentaires
M
Cela m´a fait plaisir de savoir que quelqu´un, et peut-être un ami, dans le gris tourmenté et incessant de l´Internet, a percu mon discours. Je dois m´avouer que ce nom Cohen m´a attiré, parce qu´il rappelle quelqu´un dont j´aime passionnément le discours politique: Daniel Cohen Bendit des verts allemands, actuellement député européen. J´ai suivi sa vie et sa facon de voir les choses: absolument intelligent, engagé pour la liberté humaine qu´il ne voit pas seulement du point de vue occidental, mais très largement.<br /> Ceci dit, Michel, si tu permets que je te tutoie, beaucoup de gens ne voient pas où je veux en venir: les africains se rétractent, souvent faussement blessé par mes analyses parce qu´excédé, ils ont pris l´habitude de ne pas réfléchir ou de suivre le vent ou le courant dominant du monde occidental à tort dominant, et se retrouvent avec moi à ressasser leurs carences et leurs défauts. Quant aux occidentaux habitués, dans leur abusive domination à n´exercer et à ne voir ou comprendre la liberté que depuis leurs propres fenêtres, lorsque je leur sort leurs excès et leurs abus historiques prouvant qu´ils sont en réalité bien primitifs et étroits, c´est naturellement les fausses colères et la fausse honnêteté qui se met à argumenter ou a trouver des cachettes pour ne pas reconnaître la bête vérité. Et cependant, ce que nous cherchons, ce qu´il nous faut, ce sont des hommes nouveaux, une vision plus généreuse, plus équitable de la liberté et de la réalisation humaine qui engage tous et entraine tous dans une réelle responsabilité existentielle. Celui qui croit aujourd´hui que l´air qui est pollué aux Etats-Unis ne l´intéresse pas, se trompe beaucoup car cet air se déplace et vient empoisonner ses enfants où qu´ils soient. Par ailleurs, combien de temps allons-nous assister passivement à la saignée intellectuelle de l´Afrique vers l´occident, ce qui la condamnait à la pauvreté et à la misère, pendant que la francafrique, elle étouffait ce continent et le vouait à la stagnation en le pillant sauvagement à l´extermination ? N´était-il pas injuste que ces médecins, ces ingénieurs, ces techniciens africains viennent arracher le travail à leurs confrères occidentaux en acceptent de vils salaires, alors qu´ils pouvaient être plus utiles dans leurs milieux naturels et participer activement au développement et à l´épanouissement de celui-ci? N´étaient-ils pas temps de dire à ces dictateurs africains, ces oncles Toms de la francafrique ainsi que leurs maîtres et commanditaires que cette époque était finie et bien révolue, et qu´ils devaient remplir leurs devoirs et payer et organiser efficacement leurs cadres afin qu´ils remplissent adéquatement leurs devoirs et servent les leurs plutôt que de les quitter? Ceci n´étaient que deux exemples qui montrent à quel point la situation actuelle est dichotomique et absurde. Mais je me réjouis toujours, d´entendre dans la mêlée la voix d´un ami; ca change des injures et des insultes d´ignorants et d´obtus qui ne comprennent pas. Et encore une fois merci, et avec toute ma sympathie, Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.
M
Bravo Musengeshi!<br /> <br /> Des hommes comme toi font avancer le monde vers autre chose qu'un désastre.
M
Oui; c´est vrai; là je reconnais bien le fier bouclier de la veuve et de l´orphelin. Tu as exactement compris non seulement la réalisance, mais le discours entier de ce blog. Et je me dis, quelle dommage que tous ceux qui commentent sur ce blog n´aient pas toujours le même entendement. C´est en effet de l´être humain dont ils s´agit de remettre la réalisation au centre de l´intérêt et de la finalité sociale. Partout en occident on l´envoie au chômage ou on l´endette pour nourrir les intérêt d´un moloch capitaliste de jour en jour plus gourmand et rapace; et on se demande où tout cela va-t-il aboutir? En Afrique, et particulièrement au Congo, au lieu de se désister de l´exploitation unilatérale et barbare de la francafrique, on y envoie des soldats pour défendre l´ordree capitaliste du maître blanc. Cette hérésie est une ligne linéaire qu´on peut lire lorsqu´on analyse les faits historiques passés, et entre autre l´esclavage et la colonisation. Je me réjouis de voir que tu es de ceux auxquels ces faits sautent aux yeux. Avec toute mon amitié, Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.
L
Bonjour Musengeshi,<br /> <br /> Je pense que le problème est de se calquer sur l'occident, sur les pays industrialisés car que voit-on aujourd'hui dans ces pays? un échec de l'école, un échec de l'emploi pour tous et un échec de l'intégration à tous les niveaux. je pense qu'il est temps de repenser la société et de remettre l'Humain au centre de toute évolution.<br /> <br /> Amitiés, Le Troll.
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