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27 mai 2006

La liberté, ce n´est pas seulement un slogan, un rite ou un mythe.

Cette déesse de l´existence humaine vaut hautement sa lutte

Le prix incessible et irréductible de la liberté

            

« Dame aux charmes élégants et irrésistibles, elle trouble nos rêves, nos désirs, nos attentes de ses offres futées et affolantes. Et cependant, elle ne nous réserve ses grâces profondes que si nous savons l´aimer passionnément, organiser, orner et protéger le lit sur lequel nous nous donnons à elle »   Musengeshi Katata (Les Cercles Vicieux) 

                Haïti

Toi, terre montagneuse

Toi, qui fus peuplé d'Indiens

Toi, qui eus beaucoup d'or

Toi, qui fus colonie prospère

Toi, pays de la Caraïbe

Toi, jadis nommé "Perle des Antilles"

Toi, pays aux belles plages

Toi, pays tant aimé

Toi, avec tes rayons de soleil brillants.

Qu'es-tu devenu?

Où caches-tu cette beauté tant désirée?

Où caches-tu cette prospérité dont tu es capable?

Où caches-tu ces ressources qui nourrissaient plus d'un?

Haïti, Réveille-toi!

Haïti, ouvre les yeux!

Redeviens belle et prospère!

Redeviens "Perle des Antilles"!

Redeviens notre lumière brillante!

Redeviens les rayons qui éclairent la Caraïbe!

Redeviens notre fierté!

Redeviens notre orgueil!

Redeviens Ayiti!

Laurence Françoise Géhy (13 ans)

Honorés lecteurs, je vous ai offert ce poème écrit par une enfant douée dont l´esprit, déjà conscient de la dégradation de son pays, élève chez elle un regain de regret. Cela m´a rappelé le poème que je considère comme le plus beau de la littérature française : le Lac de Lamartine. Et depuis que j´ai appris que ce poète s´opposa et se battit contre l´esclavage, mon admiration pour son œuvre et sa plume a grandi. Et ceux qui parlent de racisme chez moi devraient changer de musique : leur orchestre joue mal et faux. J´ai dans ma famille des français, des américains, des allemands…je suis vraiment au dessus de ce bas sentiment. Mais j´ai appris que c´était une façon comme une autre de rester primitif, c´est à dire qu´au lieu de nous rendre justice, ces étroits esprits faisaient comme par le passé : ils se cachaient derrière un prétexte pour noyer leur chien, et ne pas avoir à « rendre à César ce qui lui appartient ». Nous allons donc les acculer avec une systématique qui les surprendra. Et lentement cuit à notre dialectique, il s´en trouveront embroché et ridiculisé au plus haut point. C´est de bonne guerre. Et celle-ci est pour eux à l´avance perdue, comme à Dien Bien Fu, au Vietnam. Et aux africains qui tergiversent ou hésitent, je cite le grand des grands : le général Giap vainqueur à plate couture à Dien Bien Fu contre les français arrogant et mieux armés, et plus tard contre les américains. Cet esthète de la guérilla dira à ses soldats désespérés, exténués et au bord de l´abandon : « C´est quand la bataille devient dure, que la victoire approche ». Et c´est lui qui eut raison. La grande France se retira battue on ne peut plus honteusement. Plus tard ce fut la grande Amérique qui vint boire la défaite jusqu´à la lie. Et aujourd´hui encore, cet homme, ce vainqueur incontesté est resté humble et souriant : la simplicité du talent, rien que cela.

Cette histoire me rappelle une épisode plus qu´élucidante sur les tribulations racistes américaine envers Mahammed Ali, alias Cassius Clay qui refusa, comme tout le monde le sait, à aller assassiner le vietcong pour satisfaire aveuglément aux excès hégémoniques de l´impérialisme américain. Il fut condamné à 5 ans de prison ferme et à 10.000 dollars d´amende. Dieu merci, la Cour Suprême américaine, à l´unanimité, lui rendit ses droits menacés par une administration blanche touchée dans son amour propre d´esclavagiste qu´un de ses anciens esclave libéré quitte la marque de propriété du christianisme du maître pour l´Islam. « Frappe la tête et le corps tombera, disait-il. Ou encore « Je suis le plus grand, le plus fort ». Et à propos de son enrôlement forcé, il disait en s´y refusant : « Pourquoi devrai-je aller au Vietnam tuer de pauvres vietcongs qui ne m´ont rien fait ? Vous, les blancs, vous êtes mes ennemis, vous êtes ceux qui nous ont fait souffrir pendant 400 ans d´esclavage de tous les maux, c´est vous qui êtes responsables de nos déboires, du racisme, des slams et de la pauvreté des noirs, pas les vietcongs. » Brillante dialectique. Un champion noir de toute grandeur d´âme, de tout talent, et d´une éthique morale à tout épreuve. Et même si aujourd´hui quelque peu affaibli par la maladie de Parkinson, il tremble de ses pas ou de ses mots, cet homme est grand et restera dans l´histoire humaine le boxeur le plus talentueux des temps. Et un exemple inoubliable pour tout enfant noir, pour tout homme de bonne foi. Car il avait prouvé que la liberté et le droit à la réalisation libre, indépendante et souveraine, n´est pas seulement réservée aux blancs, mais aux noirs aussi. Et qu´il y avait lieu, au besoin, de se battre pour ce droit que personne n´a le droit de refuser à un autre.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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