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6 juin 2006

Iran et l´occident : une proposition immorale ?

L´occident délierait-elle un faux tapis rouge à l´Iran ?

Céder un droit légitime pour des haricots ?

"Le Capitalisme ne ment pas LA PLUPART DU TEMPS… il ment TOUT LE TEMPS. Quand il dit la vérité, c’est le résultat d’un DOUBLE MENSONGE. " Kwame Ture alias Stokely Carmichael 

Les membres occidentaux du conseil de sécurité ont proposé par voie diplomatique à l´Iran un paquet soit disant alléchant d´ouvertures sur le marché occidental, de perspectives d´investissements qui seraient, aux dires de leur porte parole américain Condoleeza Rice, à même de convaincre Téhéran d´abandonner le projet national iranien d´enrichissement de l´uranium servant à nourrir ses centrales énergétiques atomiques. Aux premiers abords, tout semble normal si ce n´était que quittant les accusations non fondées selon lesquelles l´Iran poursuivait en réalité de se doter de bombes atomiques et de devenir donc une puissance respectée, sinon crainte ; l´occident argumente au général et tente par tous les moyens à désintéresser l´Iran de son indépendance atomique légitime.

Fini la taxation comme axe du mal et le gel des relations américano iranienne qui datait de la prise d´otages américains à Téhéran en 1979. Par ailleurs, l´Amérique a toujours accusé l´Iran sans preuves réelles d´instruire et de d´alimenter le monde de terroristes musulmans et notamment en Irak depuis l´invasion gratuite de ce pays par les Etats-Unis et leur alliance qui, rappelons-le à toute fin utile, se plaça au dessus du votum du Conseil de Sécurité et même de l´Assemblée Générale. L´Invasion décriée de l´Irak qui ne semble pas porter rapidement ses fruits et enlise les forces américaines dans un bourbier grandissant dans lequel l´armée américaine perd les nerfs et assassine à vue dans l´arrière pays plus qu´elle ne poursuit de terroristes, ceux-ci devenant invisibles, et cependant toujours meurtriers. Ces excès ont soulevé la colère du Premier ministre irakien qui perd, dit-il, lentement patience devant les actes journaliers criminels de l´armée de « libération ».

Ce contexte, ajouté aux escarmouches et embuscades talibanaise en Afghanistan qui ont sensiblement augmenté en nombre et en victimes parmi les troupes occidentales, crée un malaise d´embourbement dans des tranchées à longue haleine, ce qui n´était ni dans les intentions américaines, ni dans leurs intérêts. Pour ce qui est du financier, l´Irak fait une victime de premier choix : on peut s´accaparer de ses finances et de ses réserves en or qui sont déposés aux Etats-Unis, et d´autorité, avec la bienveillance d´un gouvernement et d´une constitution fantoche et aliénée, on se paie quasiment soi-même pour des commandes de travaux qu´on a soi-même décrété en lieu et place du peuple irakien dont les recettes pétrolières paient tous les frais. Jamais une occupation n´a été aussi injurieuse pour communauté internationale, pour les envahisseurs qui se révélaient n´être que des pirates de la souveraineté et du pétrole irakien, et pour les irakien eux-mêmes dont on avait, par un prétexte des plus fallacieux, détruits l´homogénéité de l´économie existante pour la substituer par un construit, une architecture étrangère dont ils devaient payer le prix rubis sur ongle sans l´avoir ni conçu, ni commandé. On tuait ainsi le travail de conception, pour ravaler l´irakien à l´exécution aveugle. Par ailleurs, cette guerre a fait plus de 200.000 victimes irakiennes directes, et continue chaque jour à en faire au moins 100 avec les bombes, la malnutrition, le manque, le désordre et le chômage.

Voilà un tableau qui lentement ne plait plus au peuple américain naïf qui s´était laissé entraîner aveuglément dans cette guerre savamment orchestrée par l´administration Bush poussée et secondée par la puissante industrie militaire américaine représentée par Dick Cheney et ses acolytes. A force que les morts américains étaient rapatriés et enterrés aux Etats-Unis, les larmes des parents et des amis revinrent ; et depuis, cette guerre inutile et arrogante avait perdu et sa douteuse légitimité, et son importance pour ne devenir qu´une large fosse engloutissant de vies humaines, de matériels et de finances. Selon une étude de Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie, et Linda Bilmes, de l’université de Harvard, le prix de la guerre d’Irak a été fortement sous-évalué par l’administration Bush. Dans une étude rendue publique le 9 janvier, ils ont estimé que son coût pourrait atteindre jusqu’à 2 000 milliards de dollars pour les Etats-Unis, si les troupes américaines restent jusqu’en 2010 en Irak. Les deux chercheurs incluent dans leur calcul les morts et les blessés américains. Répondant à ce rapport, le Pentagone a affirmé que le coût des opérations (qui n’incluent pas les équipements militaires, ni les pertes) était de 4,5 milliards $ par mois. (Source : Monde Diplomatique du 18 janvier 2006).

L´autre conflit atomique qu´il ne faut pas perdre de vue, celui de Corée, l´Amérique, à bout de conflits ouverts, serait bien contente de le larguer aux pourparlers de six nations, pour ne pas avoir à supporter, encore une fois, le poids coûteux de quelques concessions ou entreprises musclées. Les ressources militaires, économiques américaine ont une limite, car lentement, en voulant jouer au policier international auto déclaré sans concept et sans appui de légitimité, même avec l´orgueil de la nation la plus triche et la mieux armée de la terre, on perdait lentement de vue que la Chine, elle s´industrialisait à une vitesse vertigineuse et devenait un adversaire commercial et industriel de taille qui repoussait tous les occidentaux dans l´endettement et le chômage. Et dans ce contexte d´une Amérique éparpillée à tous les fronts et dont la dette publique excédait 9000. Milliards $, l´Iran avait la partie belle et comptait asseoir ses ambitions nucléaires.

Ces nouvelles cartes du Conseil de sécurité, au fait, que révèlent-elles ? Sinon que contrairement à ce que beaucoup de naïfs ne veulent l´avouer, le Conseil de Sécurité, excepté la Chine et l´Union Russe qui s´opposent à toute sanction, est bien pro occidental et partial, pour ne pas dire colonial. Parce que, du point de vue de la souveraineté nationale iranienne, ce pays a légitimement le droit de se doter de l´énergie atomique, de haut en bas. Pourquoi alors ce faux théâtre empressé à convaincre ce pays perse de ce dont ni le Conseil de Sécurité, ni quelque Etat que ce soit n´avait le droit ni de regard, ni d´interdiction ? La bombe atomique ? Mais qui donc faisait le même drame pour les israéliens ou les Indiens, les pakistanais ? N´y avait-il pas l´expression d´une fausse mesure de considération ? Nous pensons que oui. Car ne l´oublions pas, tous les pays du Conseil de Sécurité ont eux des bombes atomiques et exercent sur le monde un cartel quasi complice et imposant. Ce qu´on semble à tout prix vouloir empêcher, c´est qu´une nation perse du Moyen Orient ne vienne à devenir intouchable et puissante ; cela pourrait donner des idées aux autres, et rendre ardue l´aveugle « disposition » du pétrole à l´occident, car celle-ci pourrait bien devenir alors une arme de dissuasion. L´occident s´est donné un mal évident à retarder ou empêcher l´érection de raffineries suffisantes sur le territoire iranien, afin que celle-ci soit toujours obligée de raffiner en occident, même pour ses besoins nationaux. Ce qui crée un déficit énorme au budget de l´Etat iranien qui vend son pétrole raffiné à domicile à 8 cents/litre à perte, en subventionnant publiquement un produit qui sinon, reviendrait plus cher.

Cette stratégie de dépendance, l´Iran l´a déjà comprise et ne veut pas commettre la même erreur avec l´atome. A-t-elle compris ce qu´il y avait d´amoral dans la proposition occidentale ? Ce ne sont pas les facilités, le bonbon ou le chocolat ; c´est plutôt le fait que si elle accepte ce deal, elle entérine un droit légitime pour l´échanger contre un droit contractuel. L´un est immuable et inconditionnel, l´autre est dépendant et conditionnel. En langage populaire on pourrait dire : on n´échange pas une femme qui vous a fait des enfants sains et forts avec une jeune vierge élevée à la cour de l´ennemi. L´une avait fait ses preuves, on connaissait son caractère, on aimait et chérissait ses enfants ; l´autre était seulement prometteuse, elle pourrait tout aussi bien s´avérer stérile ou volage. Si l´Iran prenait cette main tendue en niant sa souveraineté, elle risquait fort de se retrouver avec des poux plein la poigne. En tout cas, espérons qu´elle saura préserver sa liberté, car il s´agit de liberté ; ou de la question : avons-nous le courage de cuire et de manger notre propre pain comme nous l´aimons, ou acceptons-nous qu´on nous apprenne comment ils doit être cuit et apprécié. Faire confiance à l´homme blanc peut coûter bien cher ; l´Afrique en a fait douloureusement l´expérience, et continue à en saigner abondement de plaies que ce même Conseil de Sécurité et le monde occidental entier ne résout qu´en leur vendant encore plus d´illusions, encore moins de liberté. Faut savoir de quel côté son pain est beurré, et se méfier de faux compromis qui mènent tout droit à la dépendance et aux pieds de l´occident. 

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

              

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