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17 juillet 2006

Allemagne: le bruyant tamtam de l´intégration

Le racisme allemand face à ses carences démographiques ?

Bien tard, et malgré tout plein d´espoir ?

« Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite. »   

Henry Ford sur le progrès 

Ce vendredi 14 juillet, Angela Merkel, la chancelière allemande a invité les représentants de 88 associations étrangères ainsi que quelques réussites choisies de l´intégration en pays allemands afin de s´entretenir sur l´intégration des étrangers en Allemagne. La réunion qui n´a duré que trois heures n´a pas réellement permis ni de s´entretenir sur le fond du problème, ni de débattre d´un sujet complexe. Avec 1 minute 40´par délégation, les invités eurent à peine dit leurs nom et celui de l´association qu´il représentait qu´on passait au suivant. Certains observateurs pensent même qu´il ne s´agissait que d´un PR national tapageur asserti de belles photos de groupe qui avait plus le caractère d´un signal que celui d´une concertation quelconque. Ou ne s´agissait-il que de meubler d´images et de noms d´association représentée pour entériner une marche à suivre que la politique, embarrassée par ses affirmations antérieures selon lesquelles l´Allemagne n´était pas un pays d´émigration, se contorsionnait.

Les partis politiques, en effet, bien avant cette rencontre, avaient, et cela depuis les mauvaises notes de l´Etude de Pisée de 2002, 2003, trouvé la bête noire dans les défaillances linguistiques de leurs concitoyens d´origine étrangère. On se demandait ce que les mathématique avait à voir avec la langue ; par ailleurs, l´intelligence ou la créativité imaginaire ou même sociale n´a que très peu à voir avec la langue. Car sinon tous les allemands seraient des génies, et quiconque ne maîtriserait pas cette langue ne pourrait être ni intelligent, ni un génie. Or, en France, aux Etats-Unis, en Union Russe, en Chine il y a des génies et des sommités intellectuelles…et elles ne parlent pas l´allemand.

Certes, ne soyons pas bornés ; la maîtrise d´une langue est capitale pour la socialisation de tout individu, et même de son évolution intellectuelle parce qu´elle lui permet de d´exprimer ses besoins, ses désirs, ses tourments et de les confronter à la réalité ou à l´imaginaire de sa société. Et cependant, dans le domaine de la créativité, du génie intellectuel, la langue ne joue pas le ton principal, mais la capacité ou le talent de saisir ou de rassembler des phénomènes rationnels et en tirer des conclusions pratiques ou abstraites d´usage réel. L´évolution des mathématiques, par exemple, prouve que certains signes ont été découverts ou inventés par des chercheurs qui en avaient besoin pour mieux rationaliser leurs idées. Ce qui veut en réalité dire que l´intelligence, et c´est très logique, se crée, au besoin ses propres symboles, son propre langage pour atteindre ses buts. C´est exactement cela le sens et la portée du progrès : créer ce qui n´existe pas encore, mais dont l´évidence ou l´utilité rend un service remarquable à l´existence humaine et à la société.

Or on remarque que plus un système de norme de valeurs devient imposant et autoritaire par ses symbolismes et ses conventions (et la langue en est une), sa créativité s´estompe. Car à force de se conformer, de suivre le pas social du normal,  de l´habituel, ou du conventionnel requis dans la famille, la société, le milieu, plus de talents d´observation, d´expression créative libre  et même de réflexion hors de norme sont détruites ou étouffées. Trouver un équilibre entre la norme, le conventionnel requis qui enrichirait l´esprit et les qualités créatives et les entretiendrait plutôt que ces précieuses valeurs ne seraient détruites en bas âge déjà. Tout ce qu´on développerait alors ne serait plus qu´un rebus, une piètre partie de ce qu´on aurait récolté si toutes les capacités avaient été, dès le départ en bas âge, entretenu.

Pour l´Allemagne de la crise économique et d´un chômage de près de 12% dû à une réunification bâclée ( eh oui, même les génies de la « Wirtschaftswunder » pêchèrent pas rapacité), et avouons-le sincèrement car cet état des choses n´est pas un trait de génie (eux-mêmes se qualifient de pays de penseurs et de poètes) d´une intelligentsia qui comme dans tout l´occident, savait de moins en moins, malgré science, technologie et moyens financiers abondants, résoudre les problèmes de l´avenir socioéconomique de leurs sociétés autrement qu´en endettant les générations suivantes scandaleusement. Et dans une Allemagne en mal de natalité (et pour cause, bien de jeunes avaient l´impression que leurs enfants, s´ils en faisaient, ne seraient rien d´autre que des esclaves endettés jetés sans remord au chômage), dont la courbe démographique n´était plus corrigible comme pour le japon, il y avait lieu de faire ce qu´on aurait dû entreprendre depuis longtemps : quitter la xénophobie et intégrer les étrangers qui, eux, faisaient encore des enfants dont on avait un besoin urgent pour garantir et financer l´avenir. Une bonne chose si elle permettait enfin de vaincre le racisme allemand et son arrogance gratuite. Le pourrait-elle, cela est une autre histoire ; car face au terrorisme de droite nazi toléré et légalisé, et face au latent racisme allemand pour les étrangers en général, s´ajoutait la guerre sociale sur les marchés tendus de l´emploi, et il faut l´avouer aussi : un utilitarisme peu intégratif des mains d´œuvre arabes invités dans toute l´Europe du Boom des années 60, et auxquelles ont avait offert gracieusement le confort abondé et uniforme de HLM ou de containers sans humour. Hélas, alors qu´en pensait s´en débarrasser au plus vite aussitôt que leur besoin aurait tari, ils restèrent, firent des enfants, mais restèrent bon gré mal gré la plaie ouverte de la société en supportant les bas métiers que les allemands ne voulaient plus faire par vanité ou fausse fierté raciale, et la médiocrité et les bas salaires dont les allemands se gardaient. Dans toute l´Europe, on observera le même traitement, les mêmes conditions et conséquences sociales qui touchèrent, selon les pays les turcs, les nord africains, les noirs africains. Les portugais, les grecs, les italiens, les espagnols, eux virent, aussitôt que l´Union Européenne se conforta économiquement, très vite leurs conditions s´améliorer car ils pouvaient rentrer chez eux et connaître un niveau de vie qui n´avait rien à envier à leur ancien pays d´immigration.

La Leitkultur (culture directrice) : un débat maladroit qu´on éteignit bien vite, parce qu´il réveillait un questionnement ennuyeux sur les valeurs et les contenus de valeur des idéaux de la société allemande. Les chrétiens démocrates (CDU) qui soulevèrent ce concept et voulurent le rendre public si pas l´imposer à la société, avaient sous estimé les petits fis de leurs anciens immigrés qui tout en n´héritant de la société que de son bas de pavé et de ses aigres, plutôt pauvres avantages, avaient fait l´université. Ces enfants d´ouvrier étaient devenus juristes, historiens, ingénieurs. Et devant l´arrogance et le contenu judéo chrétien de la Leitkultur, ils posèrent certaines questions qui embarrassèrent les allemands au plus haut point. Les principales sont celles-ci :

-          Puisque la Leitkultur se réclamait de la culture allemande, pouvait-on savoir depuis quand ou à quand remontait cette culture ? Etait-ce avant ou après la deuxième guerre mondiale ?

-       Si les immigrés se pliaient ou devaient rallier à la norme de la Leitkultur ; devaient-ils eux aussi faire l´esclavage, massacrer les juifs, ou avaient-ils eux aussi le droit de faire partie des nazis auxquels la Haute Cour Constitutionnelle allemande reconnaissait le droit d´exprimer leurs idées pourtant décriées ?

-       L´immigré avait-il le droit oui ou non de critiquer le passé criminel allemand et de faire un choix moral ou éthique qui s´écartait de la Leitkultur ?

-       Eu égard à l´endettement public exorbitant de l´Allemagne, de sa prochaine crise démographique, les enfants des étrangers ne seraient-ils pas que des cobayes ou des esclaves auxquels les allemands offriraient des bas salaires, le ghetto et le mépris du racisme pendant qu´ils travailleraient dur pour payer les dettes allemandes et leurs grasses pensions pendant qu´eux-mêmes y seraient interdits ?    

Ce fut le retrait en débandade pour les instigateurs de cette oiseuse idéologie sociale allemande. Tout le monde avait compris qu´un débat ouvert allait rouvrir des plaies que les politiciens allemands, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, avait tenu à panser avec un silence astucieux. Parce qu´un débat ouvert aurait mis à jour des vérités qui risquaient de diviser ou de compartimenter la société, et la plupart des allemands risquaient de juger ou de répondre à ces questions plutôt affectivement que rationnellement, en tenant compte de l´avenir. Et l´avenir, il valait mieux la construire sur des valeurs démocratiques que de réveiller des valeurs qui ne l´étaient plus. Ce questionnement qui est resté caché, risque toujours un jour de remonter en surface, et peut-être le fera-t-il un jour prochain où la crise du chômage, le poids de l´endettement public auraient perdu leurs poids affligeant sur la société. Ce serait beaucoup mieux. Pour la raison, le jugement et l´histoire qui serait analysée ou critiquée avec moins de sentimentalisme ou de fanatisme gratuit.

A cet exemple de l´Allemagne se rallie l´immigration française, par exemple, avec sa propre spécificité, quoi que le problème soit exactement le même, en somme. En France, on oublie par trop souvent d´admettre le droit critique de l´immigré devenu français sur le passé criminel, exterminateur et illégalement dominateur de ce pays. Ou encore des intrigues contre la liberté et la démocratie que la France, sous la francafrique, faisait avaler à l´Afrique en arborant sournoisement de fausses valeurs et de faux prétextes d´aide, d´assistance économique ou encore plus fallacieux de l´amitié entre les peuples. L´immigré africain qui devient français, allemand, anglais, italien, de par sa nationalisation, épousait autant le passé que les actes futurs de la nation dont il avait choisi la nationalité. Et s´il en partageait dès lors l´histoire et les ambitions, il avait aussi le droit de critiquer et d´élever la voix lorsqu´il avait l´impression que ses valeurs morales et éthiques étaient bafouées.

Un des exemples frappants qui met l´immigration en exergue est le libre exercice religieux de l´islam, et particulièrement le port démonstratif du foulard de tête. En France une loi française en interdisait l´usage à l´école et dans les fonctions publiques ; en Allemagne la Cour Constitutionnelle venait de casser l´interdit établi par plusieurs instances administratives : les femmes islamistes avaient bien le droit de porter leurs encoutrements religieux, même en fonctions publiques. On avait bien cette fois l´impression qu´en France, c´est Jacques Chirac qui faisait la loi. Et si Sarkozy voulait abusivement interdire la Tribu Ka, en alléguant des paragraphes des plus douteux, on avait bien l´impression que ceux qui aimaient à dire que l´ «Afrique n´est pas encore mûre pour la démocratie», après lui avoir fait subir 400 ans d´esclavage et 100 ans de colonialisation déculturante, tout en la pillant et la violentant aujourd´hui sous la francafrique, avaient tous conservé leurs visions étroites de la démocratie. Et mine de rien, on se demandait ce qu´ils allaient, avec leurs missionnaires armés jusqu´aux dents, faire en Afrique, au Congo ? Quelles valeurs défendaient-ils donc, si á domicile, le racisme battait son plein ?

Intégration ! Intégration ! Et en réalité, c´est à peine si les gens, la société savait ce que ce mot exigeait ou exprimait. Existait-il une intégration sans intégrité, sans respect de la valeur humaine ? En France, une métisse d´origine sénégalaise s´achetait une perruque européenne pour cacher son métissage lors d´une postulation d´emploi. Chez Renault, un de ses directeurs noirs indésirables était mis à froid dans un bureau sombre et isolé parce qu´il avait refusé de démissionner. Il gagne son procès en justice. Est-ce vraiment cela, l´intégration ?       

A Madrid, en plein aéroport international, un journaliste noir, Magatte se faisait tabasser par des policiers espagnols ! Parce noir et portant un passeport français. Les dernières déclarations d´un certains député italien Roberto Calderoli sur l´équipe de football de France selon laquelle : « …une équipe qui, pour obtenir des résultats, a sacrifié son identité en alignant des Noirs, des musulmans et des communistes » Ce qui prouve à bon escient, et malgré les vœux d´intégration qu´on entend en Europe, le combat réel des valeurs démocratiques, autant dans leurs contenus que dans leurs portées, sont plus que jamais importants pour tout immigré. Car bien souvent ce qu´on lui offre est tapissé de mensonges et d´un utilitarisme qui risquerait, s´il fermait les yeux, à se réveiller un jour en bien mauvaise compagnie éthique et morale. L´immigration n´est ni la prostitution, ni un non lieu privé de droits et de libertés ; c´est un choix raisonné et conscient. Il doit donc s´exercer avec responsabilité et ambition. Et veiller á ce que les valeurs qu´il défend soient louables et irréprochables. A ce titre la liberté et la démocratie deviennent de véritables valeurs parce qu´elles appartiennent à tous. 

Musengeshi katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

           

                         

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Commentaires
S
J´ai beaucoup aimé cet article, surtout ses réflexions cachées. Ce qui a rendu la Leitkultur difficile à imposer, ce sont ces questions et leurs réponses qui auraient mis à jour la véritable intrigue sociale occidentale qui se résout à utiliser les enfants et les biens des autres, tout en leur refusant une réelle et équitable reconnaissance sociohistorique à l´intérieur comme à l´extérieur du monde occidental déterminé à dominer, soumettre, employer à ses buts exclusifs. Ainsi, pour répondre par exemple à la question depuis quand datait la culture allemande judéo chrétienne, on comprenait tout de suite ce que ces fils doués d´immigrés voulaient en réalité dire :<br /> 1. Les juifs avaient vécu 700 ans (!) en Allemagne ; ils s´y étaient intégrés, avaient eus des enfants et des parents allemands…et furent tout de même massacré, brûlés et gazés comme des moins que rien. <br /> 2. Et pour ce qui était de l´antériorité culturelle, il ne faut oublier ni les croisades, ni le protestantisme d´un Martin Luther qui recommanda à ses adeptes de brûler tous les incroyants ! Par ailleurs, on oubliait par trop souvent que l Allemagne, comme tout l´occident avait fait l´esclavage à qui mieux mieux, participé au massacre des indiens d´Amérique, avec le général Lothar von Trotta, en Namibie, massacré les hereros. Au Togo et au Cameroun, ils y firent autant d´expériences sur les autochtones, dans des camps de concentrations. Et la première et la deuxième guerre mondiale qu´ils déclanchèrent par leur cupidité et leur absolutisme racial élitaire coûta plus de 100 millions de vies humaines au monde !<br /> Maintenant, au regard de tous ces abus et hérésies culturelles, les immigrés en Allemagne devaient-ils se sentir fier et confiants d´appartenir à une société qui se réclamait «de nouveau» de telles valeurs ? Ou avaient-ils le droit de veiller, n´en déplaise aux allemands, aussi le droit de porter la responsabilité de l´avènement et l´éclosion d´une société meilleure société ? Qui réprimerait ces horreurs et ces actes criminels ? N´en déplaise à ceux qui rêvent encore du nazisme ou de la toute puissance du Pouvoir blanc, ces immigrés ont le droit d´élever leurs voix et de combattre, aux côtés d´allemands de bonne foi, tout retour à la barbarie hitlérienne. <br /> Valeurs judéo chrétienne ? On se croirait au cirque des mémoires oublieuses ! N´est-ce pas les chrétiens qui avaient massacrés les juifs après 700 ans de consanguinité devant une église catholique sourde et complice ? Quant à l´esclavage, n´est-ce pas un pape catholique portugais qui ordonna l´esclavage des noirs et le vol de leurs terres ? A quoi peut donc ressembler un recours à la culture judéo chrétienne ; sinon à la barbarie, à l´escroquerie et à la discrimination raciale ! Sommes-nous encore si bornés ou sommes-nous définitivement bêtes ?<br /> Cet article m´a plu, parce qu´il se rapporte à tout l´occident. Y compris le Japon. On entend d´ici déjà les cris : impossible ; cela ne peut plus arriver ! Et cependant, de bonne sagesse humaine, prévenir vaut mieux que guérir. Il n´est resté à personne inconnu que ce que l´occident appelait « démocratie » n´était rien d´autre que l´organisation et les privilèges de son hégémonie, et qu´avec des méthodes des plus sournoises et criminelles irresponsables, ces messieurs bombardaient et faisaient bombarder pour imposer leur pérennité. Il est grand temps qu´ils reviennent sur terre, et reconnaissent que cette terre n´est pas leur poulailler. Il appartient à tous. Et qu´à ce titre, nous avons tous le droit d´accéder à la liberté et au bien être. N´en déplaise à ceux qui croient ou veulent nous faire avaler le contraire. Shaka Bantou
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