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23 juillet 2006

Un livre très intéressant

Une vue éclairante des rapports Afrique - Occident

L'Afrique au secours de l'Occident

Préface de Boubacar Boris Diop, Postface de Pierre Kipré, Auteur: Anne-Cécile Robert, 2006 Les Éditions de L'Atelier/Les Éditions Ouvrières.

"Et si c'était L'Occident, et non l'Afrique, qui avait besoin d'aide?  Et si c'était au continent africain de venir au secours de l'Occident?  En répondant par l'affirmative à ces deux questions impertinentes, l'essai d'Anne-Cécile Robert s'oppose à la vision condescendante du livre de Stephen Smith Négrologie.  Alors que le capitalisme globalisé est en train de mettre à sac la planète, l'Afrique pourrait, en puisant dans son patrimoine culturel, apporter une vision plus harmonieuse et plus équilibrée du rapport entre les humains et la nature.  Sans idéaliser une Afrique mythique ni nier la dramatique situation dans laquelle se trouve souvent le continent noir, le livre suggère que le prétendu "retard" de l'Afrique ne serait que l'expression d'une formidable résistance culturelle à un modèle économique dévastateur.

Le succès de la première édition de L'Afrique au secours de l'Occident conduit les Éditions de l'Atelier à publier cette nouvelle édition avec des éditeurs d'Afrique de l'ouest dans une version de poche à un prix accessible aux lecteurs du continent africain (9 euros).

Anne-Cécile Robert est journaliste au Monde diplomatique et professeur associé à l'Institut d'études européennes de l'université Paris 8. 

Boubacar Boris Diop est écrivain et auteur de « Le temps de Tamango » (Le Serpent à Plumes, 2002)

Pierre Kipré est professeur d'histoire africaine à l'École normale supérieure d'Abidjan et ancien ministre de l'Éducation nationale de Côte-d'Ivoire.

Table des matières 

Préface.................................................................................               p.9

Introduction...................................................................................      p.19

Chapitre I - Un miroir de l'Occident..................................................   p.31

Les habits neufs de l'occidentalisation.............................................   p.33

L'Afrique, dominée exemplaire........................................................    p.38

Le libre-échange, ce médicament qui tue........................................   p.41

Quand les pauvres financent les riches...........................................   p.47

Lutte contre la pauvreté ou lutte contre les pauvres?........................ p.51

La corruption, partie intégrante de la mondialisation........................  p.55

Incantations démocratiques et ingérence politique..........................   p.60

Conclusion: Le modèle occidental poussé à l'absurde...................    p.64

Chapitre II - Maudits soient les yeux fermés..................................     p.71

La modernité africaine, les pingouins et nous................................    p.74

Ces médias qui raffolent de l'Afrique-cauchemar............................   p.85

L'Afrique, mourra-t-elle guérie?.....................................................    p.90

Le piège des réparations.............................................................       p.100

Cette fierté tranquille d'être africain..............................................     p.109

Conclusion: Éloge de la rencontre..............................................      p.120

Chapitre III - Besoins d'Afrique.....................................................     p.131

Les vertus simples du lien social.................................................       p.134

L'informel, laboratoire de la modernité..........................................     p.140

L'étranger le sens de l'accueil.....................................................       p.145

En convenance avec le monde....................................................     p.149

Fausse pauvreté, vraie misère....................................................       p.152

Indispensable parole.................................................................        p.156

Forces de l'esprit et psychanalyse.............................................       p.160

L'Afrique chez nous..................................................................         p.166

Le paradigme relationnel...........................................................         p.173

Conclusion: Démiurges et magiciens........................................       p.184

Conclusion générale:

Plaidoyer pour la diversité du monde..........................................       p. 195

Postface par Pierre Kipré..........................................................         p.203

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Commentaires
S
Lorsque j´ai eu ce livre entre mes mains, je n´en croyais pas son titre ; et cependant, il était bien là ! Et je me suis dit : est-ce une façon très française de fêter la cruauté de leur exploitation envers l´Afrique, est-ce cet humour malsain et sournois qu´ont les intellectuels et éditeurs français à suggérer aux africains que ni l´esclavage, ni la colonisation, ni la francafrique n´avaient assagi les appétits français, qu´il fallait plus que cela ? Ou était-ce, au-delà d´un paternalisme cachant pudiquement leur mauvaise conscience, une pilule du genre : nous sommes si mauvais, mais s´il te plait, nous te demandons de mourir courageusement pour nous ?<br /> J´ai lu ce livre attentivement, quoiqu´intérieurement dévoré par une révolte sans pareille. Mais je me suis dis en fermant les yeux, et devant toutes les images de ces derniers 600 ans : ceux des nôtres qui ont traversé cet enfer de sang, de larmes, de cris sourds et solitaires face au mépris le plus primitif, le plus bas de la rencontre avec l´européen, ces ancêtres ont malgré tout survécu et lutté, malgré la négation qui les dévorait et les consumait, pour une meilleure liberté. Il fallait donc que j´aie moi aussi le courage de savoir ce que cet ouvrage prétendait. Le principal défaut de la Culture Nègre, cela a toujours été, que ce fut en faces des hordes arabes ou des hordes occidentales, de ne pas savoir ce que pense son ennemi de demain ou ce qui justifie ses intentions historiques. Au lieu de cela, l´Afrique, par naïveté ou par ignorance du danger qui se trouvait en face de lui, avait toujours ouvert les bras, mieux, il avait réservé à ses hôtes, malgré leurs noirs desseins et leurs cruelles méthodes de cohabitation, une amabilité qui s´avérera inconsciente et fatale. <br /> Dans cet ouvrage que je qualifierai de bien écrit et d´objectif, à la fin, j´ai été envahi d´une incroyable colère : d´une part parce qu´il réveillait des douleurs et des plaies incroyablement vives, mais au gré de son objective énumération, description du systématisme occidental d´avilissement de l´Afrique et de l´homme noir, ce livre ne prenait ni la peine de réclamer justice, ni celle, au nom d´un humanisme pluraliste et démocratique, d´exiger de l´occident qu´il cessa son épopée barbare contre la race noire comme l´aurait fait par exemple un Jean Ziegler. <br /> Toute se perdait dans des appréciations nébuleuses reconnaissant le talent social, la simplicité ou la clarté des relations sociales africaine qu´il y avait lieu de louer et de préserver comme dans un zoo payant afin que l´animal ne jouisse plus de sa liberté, oubliant par là que la liberté et la réalisation sont des exigences existentielles fondamentales de tout être humain. Et plutôt que de les reconnaître à la race noire, on préférait les louer. Et plutôt que de condamner sans ambages l´occident, on parlait de l´absurde ou de l´impasse volontaire dans laquelle cette culture, contrairement à toute philosophie sociale ou culturelle fondée sur le bon sens, l´intelligence et la raison critique, se propulsait. On se croirait chez un diplomate dont la vérité, pour peu qu´il l´aima, ne le relevait cependant pas du devoir d´enfumer les vraies conclusions réelles, pour les aplanir derrière un paravent de Realpolitik qui ne changeait rien aux choses, parce sa voiture tournait encore au pétrole, et parce que la dépendance occidentale aux matières premières africaines empêchaient toute lucidité et toute objectivité éthique ou morale. Et l´Union Russe, elle avait elle aussi des matières premières ; pourquoi ne pas y aller exercer les mêmes méthodes et principes d´exploitation ? Non ? Pourquoi, parce qu´ils sont blancs ou parce qu´ils sont diablement à même de défendre leurs avoirs ! Cher lecteurs, permettez-moi de poser cette ultime question : si je comprends bien, malgré 400 ans d´esclavage, 100 ans de criminelle colonialisation, 46 ans avilissant de fausse indépendance et d´avilissement politique qui nous épuisaient dans une pauvreté et un manque criant, Mme Anne Cécile robert louait nos valeurs sociales et nous demandait de venir au secours de ceux qui depuis des siècles, pertinemment, volontairement les détruisaient, vouant ainsi notre culture et notre existence à la perdition ? <br /> Ce livre laisse à l´africain que je suis et que je resterai toujours, un goût amer que l´auteur, pour peu intellectuelle ou journaliste du Monde qu´elle soit, est restée, comme biens de générations d´instruits abreuvés à des valeurs équivoques entretenues et soutenues par des Montesquieu, napoléon, et autres, enfermée dans un paternalisme qui à force de jouer l´équilibrisme entre un judéo christianisme d´historicité sanglante et criminelle et un systématisme existentiels qui ne savait plus ce qu´était la morale ou l´éthique, pour ne pas sombrer dans le vide qui s´ouvrait à inexorablement ses pieds. <br /> Tout cela est bien dommage, parce que la prétention intellectuelle en France, dans tous l´occident, était devenue un mélange scandaleux de francafricanité criminelle, de préceptes d´intégrité aussitôt, comme à Harvard dans l´affaire Enron, jetés par-dessus bord pour faire carrière ou vendre le malaise incertain et indéfini pour ne pas subir l´exclusion appauvrissante du système. Un intellectuel, hélas, c´est mieux que cela ; Jean Ziegler et bien d´autres en font la preuve vivante. A lire, comme on lit un journal français : rester vigilant et ne pas se fier aux apparences. L´argument ambitieux, hélas, se trouvait ailleurs. Shaka Bantou
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