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25 juillet 2006

Sur la nouvelle destruction du Liban

Israël pris au piège de l´isolation en voisinage arabe.

Détruire le Liban à quel but ?

Beaucoup de gens se demandent : qu´est-ce qui se passe, les israéliens, s´ils ne s´agissait que de libérer deux soldats enlevés, pourquoi prendre en compte la destruction de tout un pays en occasionnant des pertes disproportionnées en vies humaines, en biens, en matériel militaire ? Etait-ce seulement, comme pour le 9/11, la fierté blessée qui tournait à la rage de détruire et de massacrer tout en démontrant sa suprématie militaire aux arabes ? On se demande bien ce qui se passe, parce que tout semble tout à coup prendre des proportions de guerre prétexte. Israël serait-il de nouveau en mal de territoire, et aurait profité de l´enlèvement de deux de ses soldats qui étaient vraisemblablement, pendant que leurs collègues bombardaient et assassinaient des femmes et des enfants innocents, à l´abri ? L´administration  américaine de Bush, selon le New York Times, aurait accordé aux israéliens deux semaines de destruction avant qu´ils n´interviennent pour exiger un cessez-le feu. Heureux qui a de tels amis qui lui permettent de massacrer et de bombarder à loisir. Lorsqu´on apprend de telles intrigues contre la paix d´un pays, on se demande bien à quelle culture barbare la domination occidentale nous entraîne dans ses étroits retranchements. Car il s´agit bien d´actes désespérés d´imposer partout dans le monde une culture qui n´arrivait plus à satisfaire ni à ses propres ambitions, ni à celles de tout le monde et de chacun. On avait longtemps crû qu´il suffisait de placer et d´entretenir des puissances satellites bien armées, et gouvernées par des despotes qui dirigeaient les finances et l´économie de leur pays entre les mains des banques occidentales. Cette stratégie ne semble plus tenir : de partout explosent des protestations civiles, armées ; et ces brasiers, pour les éteindre, ne nécessitaient plus le bâton et des mensonges de « démocratie » mais des concessions qui toutes tendaient vers le respect de valeurs de réalisation. C´était bien plus que le capitalisme centraliste occidental n´avait à offrir. Il ne restait que le bombardement ou la dictature par procuration : l´arme bornée et primitive de l´exploitant simple d´esprit.

Pour Israël chargée de dominer les arabes pour le compte occidental afin d´assurer l´exploitation du pétrole dont la région regorge (combien de temps encore), les choses ne se présentaient plus comme dans les années ´90 ou avant. La flambée islamiste – surtout fondamentaliste (Notons qu´on se demande pourquoi on les nomme fondamentalistes si leurs attentats criminels ne tenaient compte ni de la vie d´innocents, ni de la tolérance qui est un élément humain et culturel fondamental. Mais soyons francs et objectif : le capitalisme occidental et son judéocatholicisme qui  s´était volontairement imposé sur le monde, n´avait-il pas fait l´esclavage, massacres en tous genres, colonisations déculturantes et oppression économiques et militaires pour parler aujourd´hui de « civilisation » ?) n´était rien d´autre qu´une révolte consciente et organisée contre l´assujettissement à l´étranger que représentait Israël, et derrière lequel un plus grand monstre complice régnait et tirait les ficelles : l´occident.

Et ce face à face culturel entre l´islam et le judéo christianisme, loin d´employer ses meilleures valeurs pour s´imposer ou repousser l´autre, tous deux se cachaient derrière les symbolismes les plus sourds de leurs cultures. L´un arborait un islam primitif et rétrograde dont on se demandait parfois si sa rigidité et son manque évident d´humanisme libéral n´était pas une insulte criante à la liberté et aux droits individuels primaires ; l´autre, par contre, arborait le militarisme dominant et abusif qui pour atteindre ses buts financier et économiques, ne lésinait pas à détruire sournoisement des valeurs humaines et sociales. C´est le face à face de la pudeur sournoise et de l´illumination excessives et dominantes de la foi islamique contre la corruption, le nu commercial de la femme, et le catéchisme-prétexte derrière lequel tous les vices semblaient autorisés, pourvu qu´on fut blanc. Dans tous les deux cas, la tolérance et le respect de l´autre étaient liés à l´abandon du sacré qui n´était rien d´autre qu´une affabulation. Le faux dominant de fausses valeurs destructives et sans perspectives que la domination elle-même. L´être humain ? Il n´était plus qu´un vil instrument pour atteindre ses buts.

Enclavé au milieu de pays arabes islamisants, comment Israël pouvait-il exercer son pouvoir de domination ou d´émancipation culturelle, si ce pays n´arrivait pas à établir entre lui et ses voisins arabes des rapports culturels, commerciaux, économiques à même de lui permettre d´avoir accès aux peuples, ceux qui, en vérité, décident de la pratique et du contenu de la démocratie quelle qu´elle soit ? Les peuples peuvent vivre et exister sans gouvernement, mais un gouvernement ne peut pas exister sans peuple. Croire que sans intégration au Moyen-Orient, sans échanges commerciaux et économiques assidus, Israël, grâce à sa suprématie militaire impressionnerait qui que ce soit ; cette illusion ne pouvait qu´être momentanée et de courte durée. Pour l´Etat hébreu, outre cette frustration de l´isolement, se conjuguait d´autres facteurs non moins déprimants : l´endettement public israélien galopant, et bien entendu la courbe démographique angoissante. Les meilleures pronostiques d´experts prévoient à ce pays dans 30 ans un irréversible envahissement arabe, car ce sont eux qui font des enfants, pas les juifs. Eux jouent au soldat. Ce sont, si on veut, des enfants arabes qui viendront payer les dettes juives ; n´est-ce pas l´ironie la plus injurieuse pour les juifs ? Sarcastiques, certains observateurs disent que c´est une raison pour s´endetter à cœur joie ; d´autres par contre, à la perspective d´un judaïsme dépendant d´arabes, cela les rend nerveux et plutôt tristes. L´insoluble impasse. Quand le vin est tiré, il faut le boire…quelqu´amers soit-il. Inch Allah.

A quelque chose cette situation de dépopulation juive est absurde et déprimante : à croire que comme le Japon et l´Allemagne qui s´illustrèrent au 20ième siècle par un usage dépensier et abusifs de leurs jeunesses dans des guerres barbares et gratuites, les victimes de l´Holocauste, pour avoir adopté le militarisme et la belligérance de leurs oppresseurs de jadis, subissaient, eux aussi le même sort. Voilà les revers cachés de ce bombardisme insolent et plutôt méprisant envers le Liban qui, malgré tout ce qui a été fait et entrepris par les occidentaux en y dépêchant 40.000 immigrés canadiens, 25.000 américains, 10.000 philippins, 3.000 allemands…etc, ne fut pas à même de devenir entièrement chrétienne. Ou d´étouffer l´animosité conjurée de la Hezbollah.

Quelques questions, cependant, éveillent notre attention : et si cette vendetta israélienne n´avait d´autre but que d´attirer l´Iran et la Syrie dans un piège de confrontation ouverte, ce qui aurait permis à l´armée israélienne de détruire, par cette même occasion, toutes les installations d´ambition nucléaire de l´Iran ? Les américains, selon toute vraisemblance, n´arriveront pas à imposer ni un embargo, ni une quelconque pression politique sur Téhéran ; le pétrole risquerait des envolées indésirables. Quand aux iraniens, ils semblent avoir évalué leurs droits légitimes à l´énergie nucléaire à leurs justes valeurs et se réservaient, en temps opportun, à donner une réponse valable à ce conflit, au lieu de tomber dans un piège stratégique qui les conduirait à un gambit vide ou désavantageux. Faire appel au Conseil de Sécurité pour empêcher un pays indépendant d´exercer un droit légitime comme l´a fait l´occident, tout cela a mouillé tout le monde en prouvant que l´ONU, hormis la Chine et la Russie, n´était rien d´autre qu´une chambre d´entérinement de l´hégémonisme occidental institutionnalisé. Une bien maladroite et pénible complicité. Cela rappelait la réponse d´un Putin au dernier G8 à Georges Bush qui lui, répondant à la question d´un journaliste lui demandant si il y avait rapprochement entre Putin et lui sur la démocratie. Le président américain lâcha : « …j´ai pu apprécier que le président Putin a une autre vision de la démocratie ». Et Putin de répondre à cette critique voilée : « …en tout cas, ce ne sera pas la même démocratie que celle qui sévit actuellement en Irak ». Ce qui m´avait personnellement scandalisé, ce fut que la plupart des journalistes rirent. A se demander s´ils n´avaient pas compris le pénible sarcasme accusateur qui venait d´être échangé devant eux. Triste monde qu´est le nôtre où un pays indépendant et souverain était bombardé dans le Moyen-âge, ses structures sociales et politiques fourvoyées, ses citoyens massacrés au nom d´une démocratie qui n´en était pas une. La démocratie du pétrole, de l´utilitarisme occidental aurait-elle à ce point détruit notre bon sens ?

Ce qui blesse et révolte dans cette guerre gratuite du Liban, c´est qu´encore une fois ce pays sera détruit pour un enjeu qui n´était pas le sien. Et à mon sens Israël se trompe bien si elle croit qu´elle arrivera à détruire le Hezbollah ou le Hamas. Au plus ce pays bombardera et fera des victimes ; et au mieux ces institutions fantômes renaîtront après son départ. Ce sont, si on peut dire la cime de la contestation musulmane contre l´hégémonie occidentale formalisante ; et si celle-ci les assujettissait et violentait leurs valeurs, plutôt qu´elle ne leur reconnaissait le droit à être indépendant et singulier dans leur foi, la révolte repousserait, comme de la mauvaise herbe. Pourquoi tous les immigrés arabes en occident ne devenaient-ils pas tous terroristes ou fondamentaliste ? Le dialogue réel de possible et équitable cohabitation.

Le problème de la fameuse « démocratie occidentale » est qu´elle détruit d´abord les valeurs étrangères, puis les remplace par des vides et des illusions qui servent plus à son industrie et à son hégémonie culturelle et financière qu´aux adeptes de l´islam. Or ceux-ci, mieux que tout autre communauté, sont ancrés dans leur religion. Ceci donne naturellement aux faux mullah en mal de réussite industrielle la partie belle pour tromper et aveugler certains croyants dans un extrémisme ou un fondamentalisme borné, intolérant et peu libéral. Mais cela n´est-il pas dû au fait que la société musulmane stagnait et se réfugiait dans la religion plutôt que de résoudre les problèmes rationnels et créatifs du bien être matériel ou intellectuel réel ? Au plus l´homme est incapable et acculé par la pauvreté ou l´échec de réalisation économico sociale, et plus il se met à prier fiévreusement, c´est bien connu. Par contre, le bonheur et la richesse matérielle rendent libéral et tolérant ; croire donc qu´en faisant l´esclavage, la colonisation ou l´exploitation économico financière, même pour sauver Israël, c´est de bonne démocratie, c´est mettre l´huile dans le feu au Moyen Orient. Les arabes sont une culture millénaire qui n´a pas besoin de fausses leçons politiques occidentales intéressées pour comprendre ou accéder à leur démocratie qui, soit dit en passant, sera de toutes les façons la leur, et c´est à dire différente de toute autre. D´autre part, il est au 21ième siècle bien pervers de prétendre que la liberté et la démocratie soient les suites de bombardements et d´assassinats. Il est temps de le comprendre, et de s´en accommoder. Question de tolérance, de liberté et de réalisation pour tous.

Musengeshi Katata

Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com 

 

             

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