Une banqueroute de sourdine et de mauvaise foi

Un résultat qui confirme la rapacité occidentale

« Liberté, égalité, fraternité ! Paroles vaines, funestes même, depuis qu'elles sont devenues politiques ; car la politique en a fait trois mensonges. »  Louis Veuillot

Que disions-nous ? L´occident mène l´Afrique et le tiers monde en bateau. Et de conférence en conférence, nos intellectuels pantins se laissent transformer en ours de cirque : lourdaud, condamnés à jouer le rôle de clown quêtant en langue inconnue pour l´occident des droits que celui-ci n´était pas prêt à lui reconnaître ou lui accorder. Tout ce théâtre conférencier n´était, pour les crieurs égosillés du tiers monde et de l´Afrique, que frais d´hôtel et dîners aux frais de l´Etat ; l´occasion de voir du beau monde. Du tourisme, en fait, où l´animateur demandait aux participants de crier bien fort devant un mur de lamentation qui rappelait étrangement la Mecque. Et le soir, épuisé par les mensonges et les sournoiseries de négociations trompeuses, le muezzin de l´OMC (Organisation Mondiale du Commerce), de sa voix harassante, en appelait à la prière alarmée de la foi. Allah est grand et Mahomet est son prophète ! On croyait entendre, dans une liturgie chrétienne : Dieu est blanc, et Jésus est son fils et notre sauveur ! En allégories dominantes ces deux religions se ressemblaient dans leurs absolutismes. Et c´était bien l´image que nous a laissé les pourparlers trompeurs de Doha. Parce qu´en vérité, les pays riches, outre leurs propres dissensions, ne voulaient ni réduire leurs subventionnisme agricoles qui noyaient par des prix de dumping le tiers monde et l´Afrique particulièrement, ni baisser le rideau protectionniste de leurs barrières douanières qui les protégeait des produits africains. Ceci avait pour conséquences d´appauvrir les paysans africains d´année en années, d´empêcher les investisseurs de se tourner vers l´Afrique, de miner purement et simplement le développement de ce continent. A part cela, tout l´occident affichait le monde libre et parlait résolument de démocratie ! A croire que la démocratie, c´est l´art pour les occidentaux d´étouffer et d´étrangler leurs partenaires africains. Après l´esclavage, la colonisation et la scandaleuse francafrique : le confinement à la misère et à la pauvreté. Faut-il vraiment croire que l´occident savait ce que c´est que la liberté ou la démocratie ? Nous ne le pensons pas ; ces mots semblaient, selon toute évidence, ne cacher qu´une vision étroite et rapace des intérêts et des intentions hégémoniques occidentales de domination.

Tous ceux parmi les africains qui se faisaient des illusions, ou aimaient ces discussions vides parce qu´elles leur permettaient de pratiquer un tourisme sans issue, ont été largement déçu par l´ajournement du Directeur Général de l´OMC Pascal Lamy qui lui dû consacrer l´échec de pourparlers ensablés. Les américains, comme les occidentaux, pour torpiller l´Afrique, se retiraient derrière le prétexte bien connu derrière « des accords bilatéraux », ce qui leur permettait, selon Pascal Lamy, d´entretenir leur colonialisme économique. «Les règles actuelles qui régissent le commerce international sont marquées par le colonialisme économique des 19-ème et 20-ème siècles. Les pays émergents ont raison de les refuser. Conclure des accords bilatéraux dans des conditions actuelles ne profitera pas aux pays en développement», a-t-il déclaré à la presse. Voilà un avis clair et précis.

Fini les vacances de pourparlers, de dîners trompeurs et inutiles, le status quo de la colonisation et de la dépendance économique se ferait désormais derrière les portes de la bilatéralité. On aurait plus facile à noyer son chien, à corrompre et à avilir les faibles aux abois. Cela rappelait à s´y méprendre la « clause de la nation la plus développée » qu´on fit avaler aux juristes africains abrutis (inconscients ou aveugles, le résultat était le même : la mystification) du tiers monde dans les années ´70. Le cirque occidental des mensonges et des illuminations. Et pourtant, avec leurs matières premières, et surtout pour ce qui est du Congo de la RDC et de l´Afrique du Sud, les africains avaient les moyens de briser le cartel occidental et d´imposer des conditions équitables de relations commerciales internationales. Mais voilà, les occidentaux le savaient et veillaient à ce que les pouvoirs, dans ces pays, leur soient absolument dociles et affiliés. La foire aux corrompus et aux inconscients trompés et pillés pouvait allègrement ouvrir largement ses portes.

Chers et honorés lecteurs, quoique nous nous donnions beaucoup de mal à éclairer les africains sur les véritables enjeux qui se déroulent devant leurs yeux, à attirer leurs attentions sur la fausseté des compromis qu´on leur vend comme des percées équitables dans les rapports économiques et commerciaux avec l´occident, force nous est de constater que les mêmes erreurs, les mêmes escroqueries ont conjoncture. Comment cela s´explique-t-il ? Serions-nous aveugles ou simplement castrés au point que nous ne sommes plus à même de déjouer le méchant et rapace occultisme économique et financier dans lesquels l´hégémonisme occidental nous entraîne sans ni respecter nos droits à la libre et souveraine réalisation, ni nos droits légitimes au développement. Et cependant, une Afrique forte, développée, qui remplit ses devoirs envers ses propres enfants, ne peut être qu´un meilleur partenaire économique et financier, parce qu´il peut mieux acheter et mettre valablement sa créativité au service du monde. Certains esprits étroits, cependant, sont restés ancrés à la chosification et au mépris obscène et insolent de ce continent. Et ce ne sont pas seulement les occidentaux, ce sont, hélas aussi bien d´africains qui, dans leur manque de vision globale, condamnent de millions de leurs compatriotes africains à la mendicité et à la pauvreté la plus injurieuse. Un scandale inconscient et irresponsable. Car le monde, lui, est en train de changer avec la montée industrielle fracassante de la Chine et de l´Inde. Et l´occident, l´Europe, contrairement à ce que  pensent ces attardés, aura besoin, pour vaincre l´ouragan qui se dessine à l´horizon, d´une Afrique forte et rassurante. Seuls les idiots et les aveugles n´en voient pas l´opportunité, ils continuent, malgré le bon sens, à persévérer dans leur fausseté. Un affront non seulement à la liberté, à la démocratie, mais aussi au respect de la valeur humaine.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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