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11 septembre 2006

Le pape Bénédicte XVI visite officiellement l´Allemagne

Redorer le blason de valeurs chrétiennes en désuétude

Un pape allemand pour sauver le monde blanc acculé ?

« Laissons l´église au village, et la politique à B… »

« Il n´existe pas de vaches qui seraient élevées au paradis afin de donner leur lait sur terre » 

Franz Josef Strauss. Ex ministre président de Bayern 

Si on en croyait ce brillant politicien décédé de Bayern, on pourrait dès lors se demander : que faisait donc le Pape dans la capitale bavaroise ? A peine le chef de l´église catholique était-il arrivé qu´il incitait, au cours de sa messe publique du dimanche 10 septembre, le croyant à lutter contre la désuétude de la foi et celle des valeurs traditionnelles. Retour aux sources ? Les valeurs chrétiennes, la foi n´avaient-elles pas, au cours des temps, subis des transformations sous l´influence et les pressions des forces sociales dominantes, à savoir l´industrialisation ou le libéralisme émancipant de la démocratie ? Back to the roots… ? Oubliait-on par hasard que l´église chrétienne, dans toute son histoire, avait trempé à tous les crimes d´un capitalisme primitif, immoral et sans éthique ? Avait-on oublié que ce fut un pape chrétien portugais : Nicolas V qui décréta en 1454 l´esclavage des africains ? Toute l´extermination des indiens d´Amérique n´avait-elle pas été faite avec la bible, ainsi que la honteuse colonisation destructrices des valeurs culturelles, sociales et identitaire de l´Afrique, autant que celles des indiens d´Amérique et des îles du pacifique n´avaient pas été faites bras dessus, bras dessous avec les hordes complices du pouvoir blanc ? Dieu était-il toujours blanc ? De quel genre de Dieu, de foi s´agissait-il donc, si celle-ci, en grand criminel historique parcourut le monde entier en y semant injustices, meurtres, déportations, viols et violences ? Des questions qui, lorsqu´elles étaient posées par des africains, restaient sans réponse. Et pourtant, qu´on le veuille ou non, un jour il faudra bien y répondre.

Mais revenons à l´Allemagne. Pour Angela Merkel, chancelière actuelle de ce pays, cette visite est des plus heureuse, parce qu´après le Mundial du football qui fut un succès évident pour distraire ses compatriotes et les empêcher d´y regarder de trop près dans ses réformes, il fallait un nouveau palliatif avant que la grande coalition (CDU-SPD) confrontée avec un nombre accru de réformes amères ne baisse la culotte et fasse avaler à la population allemande une des plus amère pilule de l´après guerre. Et l´échéance du premiers janvier 2007 qui verrait la taxe sur la valeur ajoutée augmenter de 16 à 19% se rapprochait dangereusement. Et la venue du plus grand prélat de l´église, avant que l´hiver n´ouvre ses bras froids, était la bienvenue. Surtout si celui-ci, comme l´a fait le pape Bénédicte XVI, invitait les croyants à retrouver leur foi…ce que cela veut dire !

La société allemande, plus qu´une autre en Europe se trouve étrangement aux abois : avec 12% de chômage, bientôt 1.600 milliards € de dettes publiques fédérales auxquels s´ajoutait les dettes des pays comme Berlin : 69 milliards € ou le Nordrhein-Westfalen : 110 milliards…etc. Ajouter à cela une démographie décroissante (qui paiera donc les dettes si joyeusement amassées ?) et une assurance sociale en banqueroute…le tableau n´était ni le plus beau, ni le plus élogieux pour les architectes de la Wirtschaftswunder de l´après guerre. Tout n´était plus comme avant. Et malgré que l´Allemagne soit le premier pays exportateur de biens du monde, et que l´industrie des machines accusait depuis 25 ans un boom impressionnant (mais l´Inde et la Chine ne s´industrialisaient-ils pas ?), l´incidence de ces bonnes affaires ne semblait pas recréer l´emploi à domicile ; bien au contraire, le marché intérieur stagnait dangereusement.

Sur le plan international, les choses n´allaient pas mieux. Le bushisme actuel du partenaire américain avait réveillé un indésirable fanatisme islamique criminel dont le terrorisme devenait, à la longue, coûteux et dépensier en armes, en hommes et en mesures préventives. D´autre part, les africains s´étaient réveillés de leur somnolence historique et réclamait qu´on cessât de les assassiner sous de faux prétextes de liberté et de démocratie avec des aides truquées, des endettements obligés, et un déversement des surplus agricoles et industrielles de pays soit disant amis de l´Afrique. Sans oublier ces barrières douanières et ces prix de dumping des pays de l´Union Européenne et des Etats-Unis dans le sucre, les viandes, le lait, et tous leurs dérivés qu´on avait élevé pour fausser le marché et subventionner ses propres producteurs, pendant qu´on exigeait des africains qu´ils écartent les jambes et se suicident à la consommation de produits qui étouffaient et éliminaient leur agriculture, leurs faibles industries.  Quant à l´Afghanistan, à l´Irak ou au Liban où l´occident paradait en désespoir de cause, tous ces brasiers risquaient, le jour où les fronts bas les alliés devraient quitter à grandes enjambées les lieux, de traîner dans la boue la crédibilité occidentale. Parce que, par exemple des chiffres comme : en 2005, 85% de PIB de l´Afghanistan avait été fait avec de l´opium ! Et que ce pays, à lui seul, satisfaisait 90% des besoins en opium du monde. Franchement, que faisaient donc les américains et leurs alliés en uniformes clinquants dans ce pays, si devant leurs yeux et leurs armes, la drogue se cultivait et se vendait. Peut-être vaut-il mieux avouer qu´il est plus facile de parader en grands uniformes dans un pays étranger, que d´y investir. Et les gens, eux, ils doivent produire pour vivre.

Le monde, lui, était en train de changer, nous le savons ; crois en moi et tu seras sauvé : c´est du plus beau mensonge. La Chine et l´Inde montent à l´assaut de leurs industrialisations. Et pendant que le pape incitait à la prière et à des valeurs qui avaient, dans leur avarice et leur cupidité, détruit la famille, le mariage pour mieux livrer la femme et l´individu social à l´aveugle consommation du profit industriel, on se demande s´il avouerait lui-même que la Monsanto, la banque du Vatican, avait été mêlée à plus d´un scandale de ventes d´armes, d´escroquerie aux licences biologiques, à des financements et entretiens de juntes criminelles en Amérique latine. S´abandonner aux industriels obscurs, rapaces et inhumains ; c´est vendre son âme à bas prix. Personne ne semblait avoir remarqué qu´après avoir employé l´être humain pour s´industrialiser et faire profit à loisir, l´industrie rationalisait et préférait les machines, envoyant ainsi son homme au chômage dégradant ? Faut-il être aveugle ! Le profit au delà du bon sens, ne mène qu´à la catastrophe sociale : non seulement les emplois disparaissait, mais la consommation avait produit des enfants gras, plus agressifs et désordonnés que cultivés et intelligents. Fallait-il continuer aveuglement à croire à ces valeurs mercantiles qui ne remplissaient plus ni les églises, ni le portefeuille ? Ni même la famille…

La société allemande accusait 1,5 millions d´enfants vivant avec un revenu moyen en dessous de la moyenne la plus basse. Et si les femmes s´émancipaient de plus en plus, et préféraient la carrière professionnelle à la maternité ; c´est tout simplement que la société allemande (qui soit dit en passant abattit l´infrastructure maternelle de la ex DDR qui était plus sociale) est en retard de soutenance de la mère en profession extérieure. Un livre tendancieux, celui de Eva Hermann, une ancienne journaliste (sans enfant), enjoignait les femmes à reprendre leur rôle passé de mère et de femme de ménage. Il faut en avoir du toupet, après avoir pratiqué le tir en blanc accompagné de cocktails et d´individualisme nonchalant, de venir prêcher aux autres femmes ce qu´on n´a soi-même pas eu le courage et la volonté de pratiquer. Sans doute craignait-elle pour sa pension menacée par la démographie négative. Typiquement occidental et chrétien : buvez l´eau, moi je prends du vin.

On le voit : si cette visite du pape semblait anodine, elle n´en porte pas moins un aspect politique, même si ce n´est que celui de prêcheur aux portes du désert. Car on se demande bien si l´esprit qui a fait autant de bourdes sur sa propre société, sur les autres ; si cet esprit devait continuer à mentir, tricher, fausser et détruire des valeurs humaines dont, quelques années plus tard, il se mettrait démonstrativement à regretter la disparition. Il n´y a pas meilleures larmes de crocodiles. Dieu est blanc !

Mon Dieu cette arrogance aveugle et bornée ! Et il avait dicté ou recommandé tous ces crimes faits en son nom ? Retour aux sources ? Voulait-on par hasard remettre l´esclavage, l´Holocauste, la colonisation à l´ordre du jour ? Piller violer, voler, appauvrir l´Afrique tout en consommant ses richesses abusivement, tout cela au nom de Dieu ? Eh, bien… !

Musengeshi Katata

Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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