13 septembre 1958: date fatidique pour les camerounais
Les mains sales et ensanglantées ; la conscience criminelle et fausse : cette France qui mentait et trahissait l´Afrique de la liberté.
« Vous avez cherché le débat, j´étais prêt à me débattre ; maintenant que vous préférez la déroute, je vous la laisse » Charles De Gaule
Honorables lecteurs, un jour lorsque nos enfants les plus doués, les plus épris de notre histoire décriront avec amour et respect de la vérité nos pas sur le tapis des temps, ils réserveront à Ruben Um Nyobé une place si chaude et si brûlante, qu´elle restera, tel un autel ou un phare illuminé qui, dans la nuit éparpillée et saignante de l´histoire de la colonisation française, marquera à tout jamais le fossé qui nous sépare avec le passé de cette nation qui se prétendit des droits des hommes, et s´en alla cependant en Afrique piller, violenter, déporter, assassiner à loisir. Et quand bien même le Cameroun, la chère patrie d´Um Nyobé, ainsi que bien d´autres nations se battirent jusqu´au dernier pour préserver à cette nation française son indépendance et sa liberté menacée par le régime nazi d´Adolphe Hitler.
Aussitôt la guerre gagnée, la France montra son vrai visage : d´Algérie à Madagascar, fidèle à son passé dévergondé, elle noya l´Afrique dans le sang de ceux qui hier encore se battirent aux côtés de ses enfants sous l´appel chaleureux du Général De gaule pour libérer la France métropole occupée et, curieusement, sous Pétain, copulant traîtreusement avec l´ennemi. Avec bravoure et sous des pertes énormes, les africains offrirent leurs vies pour une cause juste, pour un monde libre et indépendant. Mais lorsque ce fut leur tour d´exiger justice et respect de valeurs communes, on leur offrit du plomb au nom de liberté, égalité, fraternité ; quelle fourberie, n´est-ce pas ? Le racisme pur et indécent qui sous entendait que ces valeurs n´étaient valables que pour les blancs ! La France poussa le mépris jusqu´à soutenir le régime de l´Apartheid…question de profit. Ce profit qui subjuguait la morale, l´éthique, la liberté. Et on se demandait encore aujourd´hui : en quoi donc croyaient donc les français ; sur quelles valeurs réelles se fondait leur Nation ?
Aujourd´hui, lorsque nous interpellons les intellectuels français pour leur rappeler leur fausseté, autant que leur prédilection pour le sang, le travail gratuit, et les richesses abusées de notre continent ; on les voyait embêtés, et bien plus d´un jouait au caméléon devenu l´ami des nègres, ou ils découvraient, après 600 ans d´abus de crimes et d´horreurs, que la liberté appartenait aussi aux noirs…hélas, il fallait qu´ils luttent pour elle, qu´ils offrent leurs élites qu´on assassinat à qui mieux mieux, qu´ils se soumettent à la race blanche, afin de mériter que celle-ci leur reconnut ce bien universel incessible. La race blanche en distributeur auto déclaré de la liberté… Aucun d´eux ne s´était un instant excusé, ou avait ouvertement regretté tous les crimes et sévices que la race noire a dû endurer pour s´entendre offrir une liberté à sens unique, tronquée, fausse, de basses vertus.
Oui, un jour nos enfants écriront notre histoire, comme le disait Patrice Lumumba. Et dans nos larmes, dans le sang infaillible et chaud des nôtres, dans leur désespoir incompris, dans leurs cris assourdis et étouffés par 400 ans d´esclavage, 100 ans de colonisation, 46 ans de francafrique, nous leur demanderont, dans leur prière la plus belle, de recréer notre plus bel espoir et de le mettre à nu comme la fleur la plus parfumée et la plus éclatante de l´histoire humaine : car notre âme blessée et cruellement trompée des siècles durant a besoin d´une nourriture exceptionnelle, d´un vœu sans tache, de pure, avare et solitaire élégance.
Aujourd´hui cependant, nous allons encore verser nos larmes pour honorer la foi et le courage d´un des plus beaux enfants de l´Afrique : Um Nyobé ! Ainsi que les 500 mille innocents qui périrent avec lui. Et le porter au fier héritage des immortels de la liberté de ce continent. Nous n´oublierons ni son nom, ni son sacrifice, ni sa brûlante et fière conviction. Et sans voix, mais de tout cœur, l´Afrique entière s´agenouille devant sa tombe. Dieu humble et miséricordieux, accepte cet enfant pieux et juste dans tes bras, car il a su aimer, et offrir aux siens sa prière la plus fidèle, la plus tendre.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu