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23 septembre 2006

Les criminels dessous des déchets toxiques d´Abidjan

Deux managers français de la Trafigura hollandaise inculpés

Belle Abidjan, la poubelle idéale des déchets toxiques européens ?

Le nouveau scandale international d´intoxication par déchets toxiques illégalement « recyclés » à Abidjan dans la nuit du 19 au 20 août 2006 par la société de droit ivoirien Tommy crée en toute hâte par les sieurs Claude Dauphin, directeur de la Trafigura Beheer BV, et Jean-Pierre Valentini, le manager ouest africain de la même firme hollandaise au cours d´une « mission humanitaire » en Côte d´Ivoire, cet acte volontaire de haute criminalité à l´environnement, à la santé, aux législations et conventions internationales en vigueur sur le traitement de déchets toxiques, a mis le feu aux poutres de ceux qui, comme nous accusent les managers occidentaux de mener, sous la sournoise complicité de leurs gouvernements respectifs une guerre destructive méprisante envers l´Afrique. Dans tout le net et les commentaires publics de journaux étrangers, surtout des pays concernés France, Hollande, Côte d´Ivoire), on y décèle une information ambiguë, lapidaire, confuse tentant à cacher la nature exacte de ce délit. Pourquoi ?

Mais parce qu´il révèle un sentiment, des dispositions criminelles entendues qui se pratiquent depuis des décennies à d´autres niveaux : économiques, financiers, d´aides, d´influences politiques et commerciaux ayant pour but et intention de nuire volontairement aux intérêts des africains, à leurs vies, à leur avenir. Et cela en leur rejetant le plus cavalièrement du monde les déchets, les excédents industriels, la responsabilité des maladies infectieuses inconnues, le poids de porter les coûts financiers des entreprises économiques d´accumulation occidentale (esclavage, colonisation, abattement de barrières douanières africaines avec l´aide de la Banque Mondiale et de la FMI dans le but d´y déverser à prix de dumping les excédents hautement subventionnés de l´agro-industrie occidentale du sucre, du lait, des viandes, des tomates…etc).

D´autre part, cette histoire mettait en exergue les faiblesses internes de l´organisation et du sens du devoir des institutions africaines qui, devant l´appât alléchant de gains opulents (il s´agissait tout de même ici d´encaisser 15 millions d´€ pour faire disparaître 581 tonnes de déchets toxiques pétroliers), mettait sa propre population en danger imminent. Encore une fois la preuve qu´on avait beau accuser les occidentaux de tous les maux, de tenter les africains avec des propositions immorales volontairement camouflées en innocentes transactions commerciales courantes, et cependant, personne ne pourra plus dire que tous les africains sont des saints. On ne peut pas toujours évoquer son innocence, sa faiblesse ou sa cécité pour justifier sa participation à un délit criminels (surtout si 15 millions d´€ sont en jeu). On dirait plutôt qu´il y a eu corruption et dévoiement (volontaire ou pas du devoir de protection et d´assistance en personne en danger immédiat).

La responsabilité des autorités hollandaises dans cette affaire est sans conteste, parce que selon les recherches de journalistes et de Green Peace, il ressort que l´administration hollandaise concernée a fermés les yeux sur la nature exacte de la cargaison du « Probo Koala » lorsqu´il s´agissait de lui délivrer les autorisation de quitter le pays à destination de la Côte d´Ivoire via le Nigeria, mais elle ne ferma pas les yeux lorsqu´il s´agissait neutraliser cette cargaison de déchets toxiques en Hollande ! La différence entre 250 millions d´€ et 35.000 € de frais de stockage par jour en hollande et 15 millions d ´€ à Abidjan fut un argument décisif pour les managers. Et cependant, qui donna à cette cargaison les autorisations nécessaires à quitter le port, celle-ci exigeant non seulement une destination confirmée, mais par la nature toxique de sa cargaison, des précisions spécifiques sur la qualification technique de la société chargée de la neutralisation ? Autre chose, le Probo Koala, navire grec battant pavillon panaméen a erré pendant deux semaines aux côtes d´Abidjan avant de recevoir l´autorisation de larguer cargaison ; vraisemblablement n´avait-elle pas précisé la destination exacte de sa dangereuse cargaison à son départ de la Hollande. Est-ce possible ? Pas du tout, sauf si les autorités hollandaises ont fermé expressément les yeux. De nos jours toutes les cargaisons sont spécifiées et déclarées avant de recevoir l´autorisation de quitter un port. Et particulièrement les cargaisons de déchets toxiques ou dangereuses. Et c´était le cas. Il est même possible que la Trafigura Beheer BV ait essayé de se libérer de sa honteuse cargaison au Nigeria (ce ne sera pas la première fois pour ce pays). En fin de compte, ces deux managers français ont, par un « don humanitaire » obtenu l´autorisation de faire disparaître leur cargaison par Tommy à Abidjan. Triste et coupable épopée.

On pourra dire ce qu´on veut, et bien plus d´un français nous reprochera de nouveau de taper sur l´hexagone. Mais ce scénario est cependant sans autre interprétation : il rejoint bien tous les autres méfaits francafricains, et plus loin encore l´esclavage et la colonisation. Mais soyons francs ; qu´est-ce qui empêchait la Trafigura Beheer, une société hollandaise, et donc européenne, de se conformer à la législation européenne en désarmant cette cargaison en France, en Italie, en Allemagne, par exemple ? Trop cher ? Mais alors, mes amis, il faut arrêter de traiter les dérivés du pétrole. Ce n´est pas à l´Afrique de porter la responsabilité de l´épargne occidentale.

N´est-ce pas un vielle procédure bien connue qui remonte à l´esclavage ? C´est criant comme un poing dans l´œil. On prend les mêmes et on recommence. Il n´y a que les idiots et les aveugles qui pensent que le monde a changé. Hélas, ce n´est pas notre cas, et notre devoir nous incitent à éclairer les gens sur ce point.

La France a réagit rapidement et mis en vigueur contre ses deux managers les condamnations internationales qui avaient été faites sur ces deux malfaiteurs dans l´affaire de l´escroquerie au pétrole irakien avec la complicité de Tarek Aziz. Trop, c´était vraiment trop. Et ici la preuve que des malfaiteurs ne deviennent pas du jour au lendemain…des saints. Pire, ils persistent. L´OECDE a porté plainte contre ces malfaiteurs, ainsi qu´elle a dépêché des experts et une société française de décontamination de l´environnement pour parer au plus urgent et libérer Abidjan de son fardeau criminel qui aura déjà coûté la vie à 7 personnes dont 4 enfants, et rendu malades 44.000 personnes.

L´occasion, encore une fois de demander aux occidentaux de porter à tous les plans la responsabilité et le poids financier, économique et social de leurs propres entreprises, plutôt que de la revêtir depuis des siècles aux africains. A chacun son destin, ce n´est que normal. Quant aux africains, il est grand temps de cesser de se laisser corrompre et de porter les défauts d´un existentialisme qui assassinait nos femmes et nos enfants. Il y a une autre façon de sortir de la misère que celle de se prostituer l´âme et de sacrifier la santé et l´avenir de ceux qui sont la prunelle de nos yeux.

Musengeshi Katata

Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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Commentaires
S
Cette histoire est symptomatique pour les rapports malheureux qui régissent l´occident avec l Afrique : deux managers véreux et criminels qui, pour faire épargner ou augmenter les gains de leurs sociétés, rejette sur les ivoiriens des déchets toxiques mortels. Et d´autre part une administration africaine qui se laissait corrompre à cette criminelle entreprise qui ruinait sa réputation et la santé de ses concitoyens dont elle était sensé protéger les intérêts. Tous les acteurs y sont présents, dans cette affaire, et dans leurs rôles les plus fidèles. Et cela fait autant mal au cœur, que cela scandalise. Parce que, c´est la preuve que ces « missions d´aides humanitaires », comme nous l´avons toujours dit, ont réellement, et sans le moindre équivoque, le caractère étouffant, sournois et criminel néfaste à l´Afrique et aux africains. D´après le rapport de l´ONU diffusé à ce propos, les habitants des lieux immédiats de déversement de ces déchets toxiques, si cette situation n´était pas rapidement réparée, la population allait, dans les 3 ans qui allaient suivre, accuser un nombre de cancer très élevé et en mourir. Il s´agissait donc d´un acte au caractère très criminel. Inutile de poser la question si ces managers se seraient permis cette infamie chez eux, en Europe, en Amérique, en pays arabe ? Sûrement pas, c´est pour cela qu´ils ont préféré l´Afrique, parce qu´on sait la tromper facilement en corrompant ses fonctionnaires. D´autre part, misère, inconscience et corruption créent un mélange éthique et moral en Afrique des plus bas ; il faut à tout prix se développer, vaincre le bas du pavé et se garder de tels faiblesses ou bassesses de caractère. Shaka Bantou
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