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18 novembre 2006

L´occident et ses fausses prétentions humanitaires

Trop tard pour s´excuser, trop tard pour réparer, trop  tard pour changer…?

L´occident pris au piège de ses propres vices ?

Tony Blair en faux muezzin au minaret du capitalisme : « Il faut sauver l´Afrique ! »

Un sociologue affirmait : prenez quinze personnes au choix, mettez-les en ligne dehors par un beau jour ensoleillé, et demandez leur ce qu´ils voient. Vous aurez quinze réponses différentes. Toutes seraient vraies, et cependant si vous avez de la chance, une seule sera complètement vraie, notamment celle qui dira : « je vois la phénoménologie de l´existence humaine ». Les autres, celles qui décrivaient la nature, le mouvement humain, le bruit, l´empressement du temps ou la beauté du paysage ne seraient pas fausses, mais elles ne donneraient ou ne décriraient qu´une partie de la réalité visible, or la réalité a aussi une part invisible ; et c´est parfois la plus importante.

Cette petite introduction, chers et honorés lecteurs pour dire qu´en tant qu´êtres humains, nous avons tous une saisie spontanée ou momentanée de la réalité, et mêmes des rêves et des attentes qui est différente de celle de tout autre que nous. Question d´angle de vue, d´échelle de valeurs prioritaires, ou même d´affinités subjectives personnelles. Et cependant, malgré ces petites différences, nous sommes tous des êtres humains et à ce titre nous devons accepter ou prendre comme entendu que certains besoins, certaines nécessités, certaines attentes nous sont communes et légitimes, autant sur le plan collectif qu´individuel. Ce qu´on peut reprocher fondamentalement à la culture occidentale, et même à la culture mohammadienne ; c´est, pour la chrétienne après plus de 1400 ans de lecture et connaissance assidue de sa propre Bible et des préceptes sacrés de sa propre religion, d´en avoir perverti et Sali les dogmes et les principes sacrés qu´elle imposait. Ce fut la même chose pour les musulmans. Tous se conduisirent envers la race noire comme s´ils se trouvaient devant leur bétail.

Je reviens toujours à cette constatation pour plusieurs raisons dont l´importante cependant est celle-ci que dans ces deux cultures, ces deux religions sont les fondements, la source autant éthique que morale de leurs sociétés respectives. Aujourd´hui encore ces deux sociétés se vantent de leurs croyances, ou du moins de l´origine de leurs valeurs judéo chrétiennes ou musulmane dans lesquelles, selon eux, leurs valeurs sociohistoriques puisent leurs légitimations et leurs contenus éthiques et moraux. Mais alors, comment expliquent-ils que justement, contre ces préceptes sacrés, ils ont longtemps et largement pêché dans le passé ? Si avec l´épée ou la poudre ils s´en allèrent imposer aux autres leurs croyances, pourquoi ne prirent pas eux-mêmes la peine de la respecter ? La question : de quel Dieu s´agissait-il donc qui recommandait le crime, le viol, le déni de droit et de libertés pour légitimer l´aspiration à sa bonté, à la toute puissance du bien, était plus que logique et conséquente. Le mal était-il le fondement du bien, ou encore celui de l´ordre social civil pourvu que celui-ci soit injustement commis au nom de la divinité absolue ? Faut-il vraiment croire que Dieu (quel que soit-il) qui est magnificence, bonté et bien résolu aie recommandé le mal pour créer le bien ? Et si vous permettez mon doute affirmé, j´en doute absolument. Et je dirai même plus : toute cette interprétation primitive et scandaleuse de la foi n´avait au fait qu´un but : donner au clergé et aux prélats ou mullah, c´est comme on veut, le droit d´exercer arbitrairement leurs bas instincts.

On retrouve notamment dans la culture chrétienne, dans la notion du pêcher sexuel, la fausseté établie selon laquelle l´amour physique (qui est somme toute générateur de la procréation humaine) serait un pêcher. Ceci permettait à l´église de réprimer la sexualité pendant des siècles alors qu´elle dépendait d´elle, ou du moins des enfants nés de cette horrible pratique que jusqu´au 13ième siècles les papes et le clergé pratiquèrent à satiété. On vit même certains prélats, pendant la colonisation africaine et latino américaine, s´y adonner avec un empressement quasi sacerdotal. Et même aujourd´hui où le célibat est exigé dans les ordres, l´homosexualité fait rage dans les rangs des prêtres de la chrétienté dans le monde entier, et pas comme on voulait le faire croire, seulement en Afrique. Peut-être devrait-on en arriver à respecter la nature humaine comme Dieu l´a faite, et permettre à ces hommes de Dieu de se marier et exercer honnêtement leur sexualité plutôt que tromper leur monde, et se rabattre sournoisement aux enfants, par la pédophilie, par exemple, ou vivre sur un qui vive de fausseté et de mensonges.

Au-delà de l´impact de la religion sur le comportement sociohistorique de la race blanche envers la noire, il y a aussi une logique renversante : notamment qu´en détruisant les droits humains, la personnalité historique, la liberté de l´homme noire, on avait la prétention de faire démocratie et liberté. Remarquons ici la similitude avec la logique bancale évoquée plus haut du mal engendrant le bien, ou encore du pêcher sexuel par lequel cependant la chrétienté emplissait ses églises. Et c´est cet art révolu de fausser ou d´inverser la vérité – en fait pour en tirer bassement profit – qui est à la base de l´hégémonie occidentale actuelle sur le monde. Faire l´esclavage, tuer, violer, vilipender au nom de la civilisation, et établir un ordre économique et financier de domination culturelle qui, tout en chantant faussement de la liberté et de la démocratie, ne défendait pas moins farouchement les privilèges, le centralisme et les exactions faites au nom de cet ordre établi. Et ceux auxquels on priva et continuait à priver sciemment de droits et de moyens existentiels n´étaient-ils pas eux aussi des enfants de Dieu ? N´appartenaient-ils pas à ce système, à cet ordre qui se prétendait défendre et prôner la liberté et la démocratie ? Après tout, c´étaient des êtres humains qui n´étaient pas tombés du ciel ! Et quand bien même ils faisaient parti du système, n´avaient-ils pas eux aussi le droit à la liberté, à la démocratie, à s´épanouir et être heureux ? Ces privilèges qui engendraient les disparités et les distorsions du chômage, de la pauvreté, par exemple, ou lorsqu´on les attaquait et les bombardait illégalement ; cela ne leur enlevait-il pas des droits de réalisation légitimes, illégitimement ?

C´est avec cette optique que je juge tous les méfaits et exactions historiques faites à tous les peuples du globe pour établir l´hégémonie occidentale. Car á mon avis prêcher le bien et commettre sciemment le mal, cela ne pas ensemble ; il n´y a que le bien pour générer le bien ou la vertu. Et c´est ainsi qu´il faut juger l´esclavage, la colonisation, la honteuse et criminellement sournoise francafrique, car ces entreprises socioéconomiques et culturelles, sous le faux prétexte de civilisation ou de progrès, n´avalisaient qu´une chosification des autres ouvrant sur une fausseté d´intention laquelle n´avait qu´un but : avilir, employer, soumettre, dominer, asservir pour vivre aux dépends des autres. Maintenant, si on acceptait un court instant que ces effets négatifs dont particulièrement les africains souffrent ne sont que du simple hasard, des erreurs en fait qui ne peuvent pas faire condamner tout le système qui est vertueux et idéal ( ! ) ; pourquoi cet ingrat mépris a-t-il été entretenu si longtemps ? Pourquoi la papauté en la personne de Nicolas V donna-t-il en 1454 officiellement aux chrétiens le droit de prendre les noirs en esclavage et de s´emparer de leurs biens et de leurs terres pendant 400 ans ? Et notons que jusqu´à ce jour, cette papauté ne se croit pas en devoir de s´excuser ! Pourquoi tout l´occident supporta et conforta l´immonde Apartheid en Afrique du Sud jusqu´à ce qu´il tomba sous la lutte sanglante des noirs ? A ce qui semble la liberté était servie à certains dès leur naissance de par leur couleur de peau blanche, tandis que les noirs, eux, devaient, qu´ils le voulurent ou pas, saigner sang et eaux pour avoir le droit d´y aspirer. N´était-ce pas un peu raciste ? Ce système, ce monde appartenait-il à tous ou était-il un lieu privilégié pour certains, et pour d´autres un lieu de souffrances, d´interdictions et de soumission ? L´Afrique qui avait souffert cet affreux enfer depuis le début du 15ième siècle se demandait : à quand la fin de cette cruelle et injuste conspiration ?

Beaucoup d´africains, dans leur aliénation ou leur naïveté, ne savent plus à quoi s´en tenir ; malgré qu´ils se reconnaissent des valeurs et des principes officiels de ce monde dans lequel nous vivons, ils font hélas la pénible expérience que pour eux les choses sont toujours différentes, que leurs efforts ne mènent, malgré leur assiduité, toujours aux pas d´un mur devant lequel ils n´arrivent pas à s´épanouir librement. Et même si leur instruction ou leur intelligence le leur permet, ils restent isolés en avancée, tandis que les leurs, ceux qui doivent apprécier et jouir des services de leurs meilleurs enfants, ceux-là se butent à une systématique paralysante, si pas sournoisement antagoniste. Outre les facteurs internes, caractéristiques à chaque pays, à chaque société, on était tout de même surpris que l´occident, tout en élevant des barrières douanières envers les pays africains sur leurs produits agricole, par exemple, n´en déversait pas moins, avec la complicité de la banque mondiale et du Fond Monétaire International, ses excédents de sucre, de laits, de tomates, de poissons et de poulets surgelés, de mais, d´huile et de riz en Afrique à des prix de dumping ! Cela détruisait la jeune l´agriculture africaine et procréait le chômage et la paupérisation des paysans. Par ailleurs, ce même occident consommait à une vitesse effrénée les matières premières africaines et n´y investissait pas du tout ; elle préférait investir en Chine ou dans les pays de l´Europe de l´est, eux qui n´avaient livré ni esclaves pendant 400 ans, ni matières premières au moloch occidental. Et pour comble de mépris, ces occidentaux entretenaient une francafrique de la pire des considération envers l´Afrique depuis 46 ans, ce qui se traduisait pas l´assassinat d´élites éclairées, par la corruption et la prostitution des intérêts africains en dévoyant ses élites ou en y installant des dictateurs sanguinaires et irresponsables. Pourrait-on encore prétendre que tout cela n´était qu´un pur hasard des choses ? Depuis 600 ans ? Fallait-il y croire ? Nul n´était aveugle pour voir que, comme pendant l´esclavage où les esclaves noirs furent employés à engranger l´accumulation qui servit plus tard à la colonisation et l´asservissement de leurs parents africains, les matières premières étaient transformées en des armes affreuses qui servaient à fauter des troubles et des rébellions civiles sur le continent, et c´est dire à détruire la paix sociale et les conditions de développement.       

C´est bien cela, chers et honorés lecteurs de Réalisance, le mal dans lequel nous vivons. Il est de taille. Nous ne cachons ni nos propres erreurs, ni nos défauts, encore moins nos manquements actuels ou passés, notamment d´avoir été faibles ou naïf à l´égard de l´occident. Loin de là. Mais chacun devrait se tenir le nez, et cesser de fausser la réalité dans un sens ou dans l´autre, car en fin de compte, il ne s´agit de rien d´autre que de la liberté. De notre chère et tendre liberté. De ce droit légitime auquel chaque être humain aspire, et par lequel il doit se réaliser. Et si au départ les paramètres ou les principes de son milieu existentiel sont faussés ou érodés continuellement, il vaut mieux qu´il le sache pour mieux se battre et motiver adéquatement ses droits, ses devoirs. Il n´existe pas de liberté humaine qui serait d´autorité réservée à certains,  et refusée ou allouée en petites portions misérables à d´autres. Elle est, comme le droit à l´existence et à la réalisation, égale pour tous.

Devant la relève chinoise qui s´annonce à l´horizon, l´occident va engager un combat défensif d´intérêt ; et dans celui-ci, elle sera tentée, comme par le passé, de négliger nos droits et peut-être même de les ignorer. Nous cependant, nous y tenons, et plus que jamais nous estimons que cette habitude généreuse par laquelle nous servions à l´occident de bouc émissaire ou de souffre douleurs pour n´avoir plus tard que le droit de souffrir encore plus cruellement au bas de l´échelle, est finie et bien finie. Pendant 600 ans nous avons été obligés de donner le sang, la sueur et les larmes de nos enfants ; nous n´en avons récolté que le mépris, la haine, la discrimination, la misère et le racisme. Cette fois, avant de donner quoi que ce soit, nous exigerons d´abord le paiement des factures passées. Rubis sur ongle. Après, nous verrons bien. Mais inutile de nous entraîner dans des guerres ou des combats qui n´étaient ni les nôtres, ni celles de nos intérêts étroits. Nous n´avons plus rien à offrir, et à notre liberté nous y tenons passionnément. Et sans la moindre illusion. Cette fois, si l´occident devait faire des compromis, se retreindre ou même se faire violence, il devrait le faire dans sa propre chair, dans ses propres substances ; en aucun cas sur notre compte ou notre maigre nudité.             

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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