Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
3 décembre 2006

Le management allemand et la corruption

Un défaut de philosophie commerciale ou un vice de la crise économique ?

Tous inscrits au gain pervers de la corruption ?

« Ce sont souvent ceux qui trichent, mentent et corrompent qui réclament des autres la vertu et la droiture, quand eux-mêmes se gardent bien de respecter la morale et le droit »  MK

Et le pire, c´est qu´on a toujours l´impression que le système, la justice leur est plus clémente que lorsqu´il s´agit de petites gens qui elles paient rubis sur ongle leurs impôts, et n´ont pas tous les avantages d´exonération dont bénéficient les riches. La question est : pourquoi doivent-ils encore tricher et corrompre, s´ils sont riches et avantagés ? Pas assez de fortune ? Est-ce le vice pénétrant et incurable, ou est-ce une sorte de fièvre, de drogue fort prisée de la corruption ? Ces questions, beaucoup se les posent en Allemagne, en France, et bien ailleurs ; surtout après l´acquittement du conseil d´administration de Mannesmann dont le procès, au bout de 7 ans d´instruction et de recours, venait de prendre fin avec un petit acquittement complet pourvu du paiement de 5,8 millions € des 6 inculpés à des institutions caritatives. La justice leur reprochait, lors de reprise par Vodafone (Grande Bretagne) en 2000, d´avoir trahi leur fidélité à Mannesmann en recevant de celui-ci après la reprise la modique somme de 60 millions € en pensions et frais de dédommagement liés à la fin de leur service ! Acquitté tout simplement. Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank paiera de son argent de poche cette contravention ; après tout, les 3,6 millions qu´il devait donner aux associations caritatives ne représentaient que deux mois de ses honoraires. Et dire que la Cour de cassation avait cassé  le premier acquittement en estimant qu´il y avait eu dommage aux intérêts de Mannesmann. Subtilité : lorsque Vodafone paya les managers pour leurs précieux services, Mannesmann n´existait plus ; et donc n´avait plus aucun droit ou dommage à exiger. Aussi simple que cela. Bravo, pourrait-on dire : tirez donc les rideaux, la pièce était merveilleuses ; les acteurs auraient-ils l´amabilité de revenir sur scène se baigner dans les acclamations du public ? Merci, merci infiniment…

Le scandale qui émeut actuellement l´Allemagne (c´est à peine si ces derniers temps on peut déjeuner tranquillement sans qu´un nouveau scandale ne vienne à jour !), c´est celui de Siemens. Non, ce n´est pas une suite de l´affaire BenQ, mais un tout autre chapitre de corruption. Cette fois ce sont 6 managers et employés (mis aux arrêts d´instruction) de Siemens qui ont, par une caisse noire corrompu et forcé l´octroie à l´étranger de commandes. Entre autre en Grèce aux jeux olympiques d´Athènes de 2004, et à Abacha, l´ancien président du Nigeria.

Le choc fut grand, lorsqu´après avoir plus ou moins sans dommage survécu l´affaire BenQ qui avait tous les relents de forfaiture, il y a trois semaines, à 6 heures du matin, 200 policiers et spécialistes de la BKA envahissent 30 succursales administratives de Siemens à Munich, Erlangen et en Autriche et y saisissent tous les documents et les ordinateurs. Le procureur de Munich reprochait à Siemens une lourde accusation fondé sur : détournement de fonds, corruption, blanchissement monétaire, entretien de caisses noires dont le montant allait jusqu´à 200 millions € ! Le chef de Siemens, Klaus Kleinfeld était sur la défensive, et plutôt embarrassé : cette histoire qui a été révélée par un ancien employé de Siemens risquait d´avoir des conséquences indésirables, et cela pas seulement en Allemagne. En effet, Siemens est quottée à la Bourse américaine et celle-ci a la SEC, la célèbre et réputée société de contrôle boursier Securities and Exchange Commission, habilitée notamment par la Foreign Corrupt Pratices Act (FCPA) de 1977 issue du scandale de la watergate. Et si cette pénible société se mettait à rechercher contre Siemens, comme pour Mercedes jadis, elle avait l´habitude d´envoyer une armée d´avocat et d´experts comptables qui prendraient, des mois durant place au sein de la société et retourneraient celle-ci compte par compte avec une acribie incroyable. Et rien, mais rien ne lui échapperait. Mercedes y avait laissé des plumes et fut contraintes à payer des centaines de millions en peines conventionnelles. Le pire, c´est lorsque les victimes internationales confondues de corruption étaient obligées d´entretenir un département CCO : Corporate-compliance-Operations qui serait directement soumise au conseil d´administration et avait pour objet de contrôler et s´assurer que dans tout pays du monde, les règles d´anticorruption de La SEC étaient respectées, et appliquées. En d´autre terme : avoir la corde au cou. Sinon, cette sacrée SEC avait le bras long, notamment une levée de sanctions allant jusqu´à 2 millions $ en justice, les managers et les employés encourant des peines allant jusqu´à 5 ans de prison et des amendes de 100.000 $. Et la SEC a même le moyen de retirer une action de la Bourse. La société condamnée peut se voir pendant plusieurs années soumise à la Compliance-Monitoring : un contrôle permanent visant à éprouver l´observation et la pratique des mesures d´anticorruption au sein de la société. Bravo, pourrait-on dire aux Etats-Unis ; dommage que ce procédé ne s´applique pas à la politique américaine…

La corruption dont on prétendait qu´elle n´existait qu´en Afrique, a pris des proportions inquiétantes en Europe où les délinquants, depuis l´affaire Lockheed en passant par le Crédit lyonnais, Mercedes, VW, Siemens, ne craignent pas beaucoup de tribunaux européens, tant leur relations et leurs fortunes les mettent à l´abri de désagréables années d´emprisonnement. On se rappellera de l´affaire Elf-Aquitaine dans l´achat des raffineries de Leuna lors de la réunification, et de 30 millions de DM qu´on découvrit plus tard sur le compte de la CDU…on savait apparemment toujours « récompenser » ceux qui devaient veiller au silence, et à faire taire le bruit ou toute poursuite judiciaire. Les pauvres, comme on l´entendait de nouveau en Allemagne, on les pendait ; les riches on les laissait filer. Etait-ce nouveau ? Ce qui dérangeait, c´est que ces messieurs trichant et corrompant demandaient toujours au petit peuple de payer bravement ses impôts, de bien se conduire pendant qu´eux se gorgeaient de pensions faramineuses, se dotaient d´honoraires incroyables pendant qu´ils licenciaient et enjoignaient leurs ouvriers à la retenue revendicative des salaires. Et le chauffage, et l´électricité, et le coût de la vie, quand apprendraient-ils aussi à baisser ? Tout devenait cher, le chômage des jeunes augmentait et semblait permanent, les riches s´enrichissaient et les pauvres avaient l´eau jusqu´au menton…et on demandait toujours aux moins lotis de se modérer…Mais dites donc, les pauvres, les moins riches ont-ils eux aussi droit à la vie ou ne servaient-ils que d´acclameurs aux nantis ? Ces dettes publiques qu´on avait joyeusement faites, qui les paierait donc, si le chômage persistait ? Surtout celui des jeunes. De là à aller en Afrique et se faire couronner « civilisateur » ou marchand infaillible de vérité et d´exemple de gestion ou de développement…mon Dieu, cette grossière et aveugle prétention !

Musengeshi katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

 

       

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité