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6 janvier 2007

Les africains souffriraient-ils d´irréalisme

Les africains souffriraient-ils d´irréalisme sociohistorique ?

Ou comment arriver à remettre ce continent à jour face aux exigences contemporaines impératives ?

Manque de réalisme, manque d´objectivité ou manque flagrant d´imaginaire ?

« Une conscience qui ne défend ni son avenir, ni le bonheur de ses enfants, ou les applications réelles de son talent ; ou se contente uniquement de crier tout haut de son importance et de sa fierté sans exercer ses devoirs à organiser et défendre ceux qui s´en réclameraient n´est rien d´autre qu´une vide et fallacieuse prétention. »  Musengeshi Katata 

Quiconque arrive trop tard, disait Lénine, est puni par la vie. Cette pensée a souvent été évoquée à l´égard de l´Allemagne considérée comme une nation qui arrivait toujours en retard sur la scène internationale jadis de l´impérialisme, du colonialisme, des guerres rapaces européennes de mainmises sur les territoires d´autrui. Le monde, à l´époque du début du 19ième siècle, était considéré comme un gâteau dont les occidentaux se partageaient les parts au gré de leur gourmandise. Et pour ne pas perdre pied, garder accès aux matières premières et aux marchés commerciaux pour ses industries, l´Allemagne fut contrainte, en désespoir de cause, à sortir le gourdin des guerres de 14 – 18 et celui de 40 – 45. A ses dépends. Elle perdit en effet ces deux guerres à plate couture. Et rappelons, pour la petite histoire, que n´eut été l´intervention américaine et son influence prépondérante en 1945 sur la politique européenne, l´Allemagne, si on en croyait les exigences françaises, anglaises, hollandaises de l´époque, aurait été un état dispersé, ses territoires engloutis par ces grands pays. A la réunification allemande de 1989, Mitterrand, lors des pourparlers 4+2, exigea expressément, pour donner son aval à cette entreprise, que l´Allemagne ne se dote jamais de la bombe atomique. Et l´historien critique de citer encore une fois Lénine : « La confiance, c´est bien ; le contrôle, c´est mieux »

Qu´est-ce que tout cela a à voir avec l´Afrique ? Bien plus que les gens ne le savent, parce que ce sont justement les pays de ce cartel blanc qui dictent depuis 600 ans le sort et l´avenir de tous les autres pays du monde. Selon leurs intérêts étroits et appétits immédiats. D´autre part, en usant de cet exemple, je veux dire aux africains qui sous estiment, pour une raison ou pour une autre, la compréhension analytique des politiques occidentales, qu´ils commettent une erreur grossière et dangereuse, parce que cet occident continue, de par ses normes industrielles et techniques - et c´est dire aussi leurs voraces exigences, à influencer et orienter notre sens de l´histoire afin de jouir de nos matières premières, d´infiltrer nos marchés pour monnayer leurs excédents industriels corrompant et étouffant. Par ailleurs, avec le système de la francafrique inauguré avec succès contre Haïti, ces pays occidentaux s´enrichissaient royalement autant qu´ils avaient des pôles d´influence de pays sous développés qui les considéraient, grâce à leur élites corrompues, en pays amis.

C´est dire que lorsque j´entends certains africains chanter les louanges des pyramides, des pharaons, ceux de leurs histoires passées qui, à leur yeux seraient glorieuses et comme un bâton magique leur rendraient leur fierté et leur assurance blessées durant 600 ans et plus, autant que ces royaumes déchus du passé leur rendraient leur capacité à régir et orienter leur histoire contemporaine…je me dis : il faut être bien naïf pour croire que ces héros du passé disparus dans la tourmente de l´histoire parce qu´ils n´avaient pas réussi à imprégner à leurs sociétés, à l´exercice du pouvoir, aux exigences irréversibles de la modernité culturelle et historique ; qu´il suffisait de se tourner vers eux, de s´engouffrer dans leurs études pour trouver les réponses qui manquent aujourd´hui à leurs descendants pour maîtriser et orienter leur historicité. Du pur vaudou, à mon avis ; à croire qu´il suffit de retourner à l´âge de la pierre taillée, ou d´aller se faire dire son horoscope au coin de la rue pour recevoir le secret de la technique et du progrès et revenir les appliquer dans les temps modernes ! Pour ces historiens en herbe souffrant du mal de réalisme et d´objectivité, je suis obligé de leur rappeler que le monde a bien changé depuis et que le progrès est un dur travail précis et soutenu. Du tout au tout. Et j´ajouterai, non sans un mépris évident pour un tel manque cruel de réalisme et d´intellectualité, que ce comportement est de la pire idiotie et ne cache bien, n´en déplaise aux innocents qui s´y adonnent, que d´un manque flagrant de responsabilité. Et c´est peu dire.

Parce que pendant que des villages entiers, des milliers, si pas des millions d´africains n´avaient pas accès à l´eau pure et que cet état des choses les exposait à de nombreuses maladies, que l´ignorance et les traditions primitives faisaient leurs siennes et empêchaient, face à un manque de scolarité résolue, à l´avènement de sociétés de connaissance et de critique ; que tous ces maux ne détruisaient que bien journellement les capacités et les ambitions individuelles et sociales des pays africains embusqués au sous développement chronique; biens de gens ne semblaient pas voir ou comprendre les conséquences futures de ces négligences. Mais que dire de ceux qui, au lieu de lutter et de décrier ces manquements, ils les laissaient entreprendre la destruction du présent en prétendant que le passé était prioritaire ? Le développement, qu´on le veuille ou non, ne tombe pas du ciel; il faut y mettre du sien, et pas seulement en mendiant et se refusant à commettre les efforts nécessaires à son acquisition !

Et ici qu´on ne m´accuse pas de dénigrer l´histoire africaine, loin de là ; mais le présent, à mon avis, est plus important que quelque passé soit-il. Parce que le présent a une tout autre dynamique, il convoie et impose une tout autre rationalité, une toute dialectique du matérialisme existentiels que n´en contient le passé pour répondre efficacement aux exigences contemporaines. Faut-il encore faire des esclaves comme à l´époque pharaonique, se construire des pyramides immenses au lieu d´employer ces moyens sociaux à élever le niveau de vie des peuples, la créativité des individus ? Faut-il encore réserver la connaissance aux hauts prêtres, initiés de nobles des cercles fermés du pouvoir, au lieu de la vulgariser et de populariser l´instruction et la connaissance comme le veut notre monde contemporain actuel ? Ces héros qui ne connurent ni la voiture, ni l´avion, la communication satellite…encore moins la rapacité et la sournoiserie de la francafrique ; quel est l´homme de bon sens qui leur accorderait plus d´importance que celle réservée à la simple contemplation discursive du passé ?

Un brillant historien dont je suis l´admirateur fervent parce que son esprit est clair et critique dans l´estimation de l´histoire africaine, Le professeur J.P. Omotunde disait : « Il y a ceux qui font l´histoire, et ceux qui l´étudient » à longueur de siècles, à mon avis, sans en sortir. Et pendant qu´ils s´abîmaient l´esprit dans le froid passé, le chaud et délicat présent, lui leur échappait ou était mis à mal par la rapacité occidentale, et les illumination de l´ignorance ou des traditions désuètes, notamment. Et au lieu d´imposer avec fermeté l´instruction et ses débouchés d´application au sein de leurs sociétés pour redevenir maître de leur propre destinée, autant qu´il fallait imposer que la politique et les élites africaines remplissent enfin leurs devoirs sociohistoriques au lieu de se laisser corrompre, abuser ou de s´allonger comme une vile et immorale prostituée sur le lit douteux de la francafrique.

Car il est bien évident que sans produire, instruire et promouvoir, sans soigner et attiser ses facteurs sociaux; n´importe quel pays du monde n´est rien d´autre qu´une assemblée d´indécis et de fourvoyés voués à tous les aléas et les turpitudes primitives de l´existences. 600 ans de domination occidentale ne nous l´a que bien appris, n´est-ce pas ; depuis l´esclavage jusqu´à la francafrique ! Curieux, lorsqu´il s´agit de tirer des leçons du passé afin de mieux entreprendre et organiser l´avenir, ces messieurs du passé se dérobaient et prétendaient aller fouiller encore plus loin ! Mais mon ami, la vérité se trouve devant ton nez ! C´est pourquoi je pense bien que ces gens n´ont en réalité qu´un but : cacher leur incapacité et leur manque de talent à répondre adéquatement aux exigences du présent ; ils se cachent, tout simplement sous un faux prétexte de fouilles archéologiques. Rouler en voitures étrangères, consommer étranger tout en sacrifiant les capacités des siens qu´on se refuse à promouvoir, organiser, célébrer et respecter…ces gens-là peuvent crier jusqu´à la lune de leur amour du passé autant qu´ils veulent ; tant qu´ils ne respectent pas et n´honorent pas la défense et la promotion du présent, ce sont des incapables dangereux.

Simon Kimbangu qui connaissait la faiblesse dans laquelle se trouvait le continent africain face aux occidentaux et aux exigences de l´avenir promit à ses adeptes que leur libération viendrait et que celui qui en portrait l´étendard serait de la connaissance, de la puissance militaire, du pouvoir spirituel et populaire. Et beaucoup de congolais se sont, comme toujours dans leur naïveté, dits : il nous suffit de trouver celui qui correspond plus ou moins à cette description, et la prophétie de notre histoire se serait réalisée. l´erreur bien connue du prêt à porter, du prêt à penser, du prêt à réfléchir. Et tout irait, du coup et comme par bâton magique, à merveille. Moi cependant, je pense qu´il voulait dire que celui qui voudra relever le défit de liberté et de réalisation de l´histoire contemporaine en Afrique et ne pas se laisser emprisonner jusqu´à la mort comme lui, devait être capable de réaliser le plus rapidement que possible ces conditions au sein de son peuple. Et cette différence d´interprétation fait tout entre ceux qui jouent à l´attentisme, à l´aliénation en croyant au père Noël, ceux qui se laissent corrompre et prostituer, ceux qui se cachent et mettent la tête entre les jambes et nous de la Réalisance qui croyons fermement que pour avoir une belle moisson, il faut défricher et semer de saines graines tout en séparant sévèrement la graine de l´ivraie. Et veiller jalousement sur son jardin en l´arrosant journellement. Sans cela, rien de nos jours n´est ni gratuit, ni ne tombe du ciel. Sinon le Grand Simon Kimbangu, pour tout Dieu humain et prophète qu´il fut, ne serait pas mort en prison coloniale. Et si son esprit élairé et sa précieuse piété aujourd´hui nous animent ; ils nous interdisent à accepter toute situation, tout acte qui porterait atteinte à la liberté d´un être humain. Par respect pour l´amour que nous avons de cet enfant noir exceptionnel. Et il serait grand temps que les charlatans, les incapables et les illuminés cessent d´enfumer ou de tromper les autres. Les résultats, on les voit en Afrique: pas brillants.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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Commentaires
M
Oui, je crois que le terme est exact: imaginaire enfermé à la chosification, et dont le rôle se résoudrait à choisir et consommer la créativité étrangère, plutôt que de souffrir de réaliser la sienne propre. Dans toute l´Afrique on assistait à un curieux phénomène typique de l´aliénation : celui qui consistait à acheter les produits étrangers, à en débattre de la couleur, de la forme, de l´éclat de suffisance qu´il engendrait dans la société. Or, c´est produire et consommer sa propre créativité qui assure l´emploi et l´avenir. De même pour l´aide qui ne menait qu´à la dépendance et à l´abrutissement social et intellectuel. Le plus curieux, c´est que les malades s´accrochaient illogiquement aux soutanes du curé tout en sachant que la religion que prédisait ce prélat de l´importation les assassinait sournoisement. Allez savoir! On se croirait dans une méchante pièces de théâtre sans acteurs conscients, mais où le souffleur, caché dans son coin retiré, projetait un dialogue pathologique sur la scène que le public avalait pour en vomir aussitôt sur la chaussée à la fin de la pièce. Quand cessera enfin cette indigestion négativiste ? C´est la question. Musengeshi Katata. Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu.
S
Comment expliquer aux attardés de l´imaginaire, aux esprits étroits sans accession á cette lumière de l´esprit, à tous les étriqués, les empêchés à ce nectar de la créativité ce qu´on ne peut pas expliquer, mais qui se cultive et dépend à la fois de l´intelligence et de la capacité à se réaliser en employant la toute puissance de l´esprit ? Un des grands savant de notre monde, Albert Einstein disait : « Fantasie ist wichtiger als Wissen » ou la fantaisie est plus importante que la connaissance. Pourquoi ? Parce que la connaissance est aléatoire et changeante, la fantaisie, par contre est un moteur de créativité sensible qui saisit, transforme, s´approprie et associe des perceptions afin de leur donner une matérialité qui répond à des attentes, un idéal, des ambitions de besoins, de couleurs et de formes propices à réaliser celui qui en est capable et sa société. Cette forme de créativité sensible est d´une valeur inestimable au génie, à la perception globale des rapports de faisabilité et de projection de solution de problème avec une élégance toute particulière. Ce don n´est pas donné à tout le monde, et ceux qui le possède doivent l´entretenir et le cultiver dès le bas âge, sans cela, cette vocation s´étiole et meurt comme une rose privée de soleil. <br /> En Afrique, ce qui me choque, c´est qu´on sous estime la valeur de ce don exceptionnel qu´on retrouve chez les grands couturiers, les grands musiciens classiques, les grands managers d´industrie, tous les innovateurs de l´histoire humaine. Pourquoi ? Peut-être parce qu´à force de suivre ou de se laisser castrer des siècles durant, les africains ne voient pas la nécessité à rechercher et encenser ce riche diamant de la créativité humaine individuelle. Notamment en instruisant et en développant les qualités de leurs enfants. L´analphabétisme et son pendant : le formalisme instruit expliquent, entre autre, pourquoi les africains sont en permanence retardataires et ne semblent pas capable de résoudre leurs problèmes existentiels eux-mêmes. Or, quand on vient en occident, on y rencontre un nombre incroyable d´africains qui travaillent dans des laboratoires, des centres de recherche de haut niveau ; et ils y excellent ! Tout s´explique : c´est le système social éducatif et instructif africain qui pas à jour car il procrée des suivistes, des perroquets plutôt que des esprits et des volontés créatives et d´imaginaire riche et ambitieux. C´est un peu cela, le mal africain de l´imaginaire perdu parce que méconnu et inexercé. La mort imaginaire au sens créatif et réalisateur de l´existence. Et pourtant, à force que les occidentaux et les autres pays développés consommeront les matières premières à gorge déployée, autant la survie des attardés dépendra de leurs capacités à créer des systèmes, des sources d´énergie et de production fondés sur une nouvelle technologie. Et celle-ci ne s´acquiert qu´en usant profondément de la créativité imaginaire, les moyens et sources traditionnels ayant disparu. L´Afrique doit le comprendre et cesser de se tromper elle-même en croyant que les matières premières sont éternelles. Et ceux qui, comme des muezzins du Coran, polarisaient, se contentaient de chanter les louanges du passé, de recommander l´études des pyramides et des cultures passées pour guérir les maux actuels se trompaient bien même sur ce point précis. Et lorsque nous prétendons que les élites africaines ne font pas leurs devoirs, ce cas particulier de l´instruction et de l´éducation est d´une importance capitale pour l´avenir. Et il serait grand temps de les prendre en considération. Shaka Bantou. J´ai dit ! Et qu´on prépare l´enfant noir à exercer efficacement ses responsabilités sociohistoriques au lieu de dépenser les maigres moyens de l´Etat sous développé à nourir un aparatchik de fonctionnaires incapables et improductifs.
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