Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
4 février 2007

Airbus. Entre français et allemands, le torchon brûle

Des rumeurs de licenciements massifs de 8000 emplois (sur les 23.000 usuels) chez Airbus Allemagne ont soulevé une marche de protestation de 24.000 manifestants et des refus politiques révulsés.

Qui doit payer le prix de la mauvaise gestion chez Airbus Industries ?

Si Michael Glos, le ministre de l´économie allemande fait part de son indignation et de son intention de s´opposer énergiquement à ces plans de licenciements touchant les centres de production et de montage allemands, ce ne sont plus des rumeurs, sans cela ce ministre informé se serait réservé. De même que le ministre président du Niedersachsen, Wulf qui, lui, proposait un renflouement de la capitalisation d´Airbus pour parer à ses misères financières actuelles causées notamment par le A380 et le A350. Michael Glos (CSU), menaçant, dira à ce propos au journal Bild am Sontag : „Nous insistons sur le fait que l´Allemagne, comme haut lieu de technologie pour Airbus, particulièrement dans la construction de la coque, doit le rester. Si ce n´est pas le cas, l´Allemagne devra revoir ses commandes militaires envers la maison-mère EADS ». Et il ajoutera : « Nous ne nous laisseront en aucun cas imposer l´actuel démontage d´emplois et de haute technologie en Allemagne ».

Après les 4000 licenciements de VW en Belgique (Bruxelles-Forest), bientôt les 8000 d´Airbus sur un effectif de 23.000 ou 33%, lesquels, comme on le sait, allaient entraîner la disparition de 8000 autres chez les sous-traitants, la guerre des restructurations et des rationalisations prenait, en Europe, des allures bien déprimantes pour l´emploi. Et les relations politiques entre la France et l´Allemagne, pour harmonieuse qu´elles soient au concert européen, risquaient de devenir aigres sur le terrain associatif journalier. Et déjà on accusait (à tort ou à raison) le chef d´EADS, Louis Gallois de profiter de cette rationalisation pour établir définitivement la haute main de la France sur ce consortium commun. Cette accusation, pour plausible qu´elle soit, n´avait qu´un défaut : on n´avait pas informé les allemands sur les licenciements qui auraient lieu en France dans le cadre de ce même assainissement financier.

Dans l´un ou l´autre des cas, ces licenciements vont, en mettant des gens dans la rue, créer un profond sentiment de ressentiment entre les deux pays, car chacun croira, ou voudra bien croire, pour apaiser ses propres douleurs, que c´est l´autre qui en profite. Et les rapports sociaux entre ses deux pays ne s´en trouveraient que plus soupçonneuses dans les prochaines entreprises communes. Et pourtant, les responsables de ce débâcle sont à trouver ailleurs, notamment dans les étages du management qui n´ont pas estimé les coûts de production à leurs justes proportions dans le processus de création du A380, et même ceux du A350. Autant que l´incidence de la détérioration du dollar et parallèlement celle de la hausse du €uro. Par ailleurs, le prix des carburants ayant, entre temps augmenté, un réajustement était inévitable. Mais comment l´expliquer à ceux qui allaient en masse demain perdre leurs emplois ? Pas facile, surtout si les managers ont justement pour fonction de prévoir et de pallier à ce genre d´imprévus. Après tout ils sont grassement rémunérés pour le faire.

Dans les prochaines années, hélas, les coûts courants de fonctionnement, ceux de l´énergie vont augmenter dramatiquement ; ce qui coûtera l´emploi à bien de gens, parce que pour rester concurrentiels, les sociétés de production se verront obligé à la rigueur de mixer leurs lieux de production afin de profiter des bas prix des centres montants aux coûts bas. Sinon ils risquaient de se retrouver piégés à domicile avec des produits, comme le A380, qui ne seraient soutenables qu´à des coûts de production déficitaires. Et cela n´était pas dans l´intérêt des employés non plus, personne ne profite de la faillite, sauf la concurrence. Ainsi se présentait le cercle vicieux des actuels licenciements. Il ne reste plus qu´à boire l´amère pilule en espérant qu´on ne s´est pas trompé de médecine, et que la guérison s´en suivra rapidement. Sinon, eh bien sinon, il ne restera que la crève comme un chien battu au bord de la route. Car les autres, à savoir la Chine principalement, et l´Inde, eux aussi seraient bientôt de la partie, ce qui ne rétrécit que d´autant les gains et les marchés commerciaux. Mais aussi ceux de l´emploi, il en va de soi. Le prix de la liberté ou celui du manque de réalisme ?

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité