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21 mars 2007

Sur la répression de la liberté d´expression en Afrique

Des cris de détresse qui ne cessent de nous hanter les oreilles. Quand ce scandale prendra-t-il fin ? Quand l´Afrique arrivera-t-elle à réaliser que ses ambitions de liberté, ses vœux de développement ne pouvaient cohabiter avec un tel mépris de la liberté d´expression ?

Défaut de liberté ou liberté du faux ?

Au nom, entre autre de ces arrêtés et disparus d´Asmara : Fessehaye Yohannes, dit "Joshua", Dawit Habtemichael, professeur de physique à l'université d'Asmara et rédacteur en chef adjoint de Meqaleh, Mattewos Habteab, fondateur et rédacteur en chef de Meqaleh, Seyoum Tsehaye, ancien directeur de la télévision nationale, ancien professeur de français devenu photographe indépendant, Emanuel Asrat, ancien combattant de la guerre d'indépendance, diplômé en agronomie, rédacteur en chef de Zemen ; Temesghen Gebreyesus, journaliste sportif et membre du conseil d'administration de Keste Debena, Daniel Musie

« Afrique, Afrique ; Erythrée, Erythrée…ce sont tes enfants qu´on assassine et qu´on bâillonne ; et pire : ce qui, sous les cris esseulés de leurs tortures, et leur sang chaud et rouge qu´on ravit à la Patrie, c´est le ciel de ton âme sincère et fière qu´on avilit. »  Musengeshi Katata  

Assassinat d´opposants, musellement, disparition, intimidation et meurtre de journalistes critiques, tortures et arrestations illégales ; du nord au sud de l´Afrique, tout y était sur un continent qui avait pourtant besoin de toutes ses forces critiques et objectives actives pour parvenir à mettre en valeur ses meilleurs moyens de développement dans un monde dans lequel les intérêts se défendaient ou s´imposaient, de jour en jour, avec des moyens soutenus, autant douteux que sournois. C´est à se demander : diable, à quels idéaux sociaux ces sociétés de musellement et d´exaction des idées controverses tendaient-elles avec ce mépris évident de la contradiction ou de la critique ? Qui donc prétend connaître la vérité toute puissante, être infaillible, dont les solutions et les décisions représentaient la toute puissance du sacré ?

Et pour qu´on ne se perde, nous ne parlons pas de délits au droit civil commun auquel autant les opposants que les journalistes sont obligés en tant que citoyens. Nous parlons plutôt de ce vice pernicieux du pouvoir qui consiste à faire taire des vérités, des critiques désagréables. Ce qui nous convie à réfléchir sur la problématique de la valeur indéniable de l´objectivité dans toute société humaine, autant que celui de la justice, de l´équité, du respect de l´intégrité physique et morale de ses membres. Car on se demande bien : si le pouvoir public d´une société saborde ses propres valeurs, maltraite ses propres citoyens ; sur quelles valeurs se fonde donc son idéal ?

Vu d´un angle ou d´un autre, les victimes, curieusement, sont autant molestées qu´assassinées par de curieuses intrigues et constellations du pouvoir africain dans lesquelles, ne le cachons pas, l´occident des intérêts géopolitiques, militaires, économiques et commerciaux ; tout en criant faussement au haro à domicile, n´en était pas moins complice activement ou passivement. Car en d´autres occasion, cet occident – et c´était chaque fois que ses intérêts économiques et commerciaux directs étaient menacés, savait intervenir avec force et fracas ! Comment, est-ce possible alors qu´il laissa faire comme à Darfour, par exemple ou se contenta de timides invocations aux droits humains ? Mais bien sûr, que cela était courant : on couvrait le gouvernement en exercice (si on ne l´avait pas « aidé » à prendre le pouvoir) car c´est avec lui qu´on allait faire les contrats d´exploitation, qu´on allait ravitailler en armes et en produits luxueux de consommation, si on ne lui enjoignait pas à baisser ses barrières douanières pour laisser envahir son pays par des excédents meurtrier pour l´économie nationale et particulièrement pour les paysans dont les produits, sous des prix concurrentiels de dumping, devenaient invendables. Et un non moins important aspect de cette alliance (Elites africaine dévergondées – occident productiviste et néocolonialiste) était la protection et la sécurisation bancaire des avoirs des élites africaines en occident. Il s´ensuivait une dépendance réciproque qui sécurisait la complicité autant qu´elle obligeait à consolider et soigner ces relations contre nature. Et pendant ce temps, le capital et la plus value sociale africaine, au lieu d´œuvrer à financer l´avenir de ses enfants et de leurs ambitions, s´amassait généreusement dans les banques suisses, françaises, américaines, allemandes, anglaises…qui s´étonnait alors que la famine et la pauvreté sévissent en Afrique ; ou que ce capital honteusement soustrait à sa nature et à sa fonction socioculturelle initiale, ne revienne sous forme de vile corruption, d´armes mortelles entremettre les excédés, les impatients, les révoltés, tous trompés et pris au piège du désespoir ?   

Ceux donc qui criaient en occident aux opposants et aux journalistes arrêtés ou assassinés ignoraient parfois, dans leur naïveté politique (est-ce vraiment possible de nos jours ?) que leur propre gouvernement ou leurs industriels y avaient sournoisement conspiré. On jouait donc à Paris, à Bruxelles, à Londres ou à Washington les faux indignés tout en sachant que la plupart du temps, ces ignominies avaient été autorisées ou conseillées par ceux qui faisaient en occident des déclarations trompeuses sur la démocratie et le droit à la liberté d´expression. L´exemple de Mugabe et de son opposition en était la preuve. Tout le monde sait que n´eut été la pression de certains gouvernements africains dont l´Afrique du Sud, ce dernier aurait connu un embargo encore plus contraignant. Et il est déjà bien pénible. On se rappellera, à propos d´embargo, que Cuba en est, depuis 47 ans, frappé pour avoir osé vouloir installer, aux proximités des frontières américaines, des fusées soviétiques. Mais aujourd´hui, l´Amérique ne prétendait-elle pas installer en Pologne, et c´est dire aux portes de la Russie, un système de 10 missiles de défense ? Et la Russie n´en était pas du tout émerveillée. On ne la comprend que trop bien.

Qui a oublié que Patrice Lumumba avait été assassiné sur une large conjuration américaine, belge, françaises, onusienne à l´époque ? Qui a oublié que la France avait demandé à Houphouët Boigny d´organiser avec Blaise Campaoré l´assassinant de Thomas Sankara ? Tous les occidentaux n´avaient-ils pas soutenus les gouvernements et le régime de l´Apartheid jusqu´au moment où cela ne fut plus possible ? Si la liberté d´expression avait tant de valeur en occident, aux Etats-Unis, pourquoi diable ces pays entretenaient-ils des dictateurs ou les toléraient en Afrique et de par le monde ? Les marchés commerciaux, les zones d´influences étaient-elles plus importantes que la liberté d´expression ou la démocratie ? Apparemment c´était le cas. Et cela veut tout aussi bien dire qu´il existe, vu sur l´angle de l´intérêt de tout un chacun des pays qui peuplent la terre, de différentes définitions de la liberté ou la démocratie.

Cette conclusion est autant effrayante qu´élucidant sur la fausseté ou le malaise qui prévaut dans notre monde soit disant civilisé d´aujourd´hui. Et pour lever les équivoques ou nous rapprocher à des valeurs communes, nous devons accepter des principes communs, sinon, tous ceux qui ont les moyens de le faire, imposent leurs propres dictats. Mais n´est-ce pas ce que nous vivons actuellement avec l´invasion américaine en Irak, les intrigues au Congo d´un Louis Michel ou celles de la France avec sa francafrique ? Et ce qui est mesquin et repoussant était que ces pays prennent tous des masques de bonne foi, se parent tous de mots tels démocratie ou liberté pour commettre leurs méfaits.

L´histoire de la Suède et du journaliste érythréen arrêté Dawit Isaac présente un aspect intéressant des choses. Le prix de la Presse et le prix de la Liberté d'expression lui a été décerné le 2 mars 2007 par le Club de la presse suédoise et fut remis à sa famille le 14 mars, au 2000e jour de son incarcération. Le co-fondateur du journal Setit avait été arrêté le 23 septembre 2001. Selon les informations de Reporters sans frontières, il est toujours en vie et est détenu à Asmara. Ce prix suédois est un noble et valeureux acte de reconnaissance et de solidarité avec le dur combat africain de la liberté d´expression en milieu curieusement antagoniste et réfractaire à une ouverte et franche information du peuple. On se demande bien pourquoi, trop d´indésirables révélations pour le pouvoir ; avait-on oublié les promesses pendant la guerre d´indépendance ? En Erythrée, et contre toute allégations du pouvoir politique présent, il semblait bien qu´on éliminait froidement tous ceux qui avaient luttés pour l´indépendance de ce pays. S´agissait-il de vouloir, en fin de course, faire taire ceux qui réclamaient la réalisation des idéaux et des promesses pour lesquels cette indépendance avait été entreprise, combattue et gagnée ?

Et malgré ce geste culturel et politique universel suédois que nous saluons tous bien bas, la Suède restait cependant un curieux pays ; outre qu´il participait solidairement aux embargos douteux de l´Union Européenne envers les régimes politiques africains désireux de sortir du piège de la domination économique et financière dans lequel l´occident les acculait ; ses troupes armées, sous les couleurs de l´ONU, fermèrent les yeux à Srebrenica en juillet 1995 pendant que 8000 musulmans placés sous leur protection étaient massacrés ! Oui, tout cela est bien curieux. Cela faisait aussi penser aux 800.000 massacrés du Rwanda…et à tous les pays occidentaux, et même africains ainsi que l´ONU qui y assistèrent sans broncher. Quitte plus tard à ériger de preux tribunaux, et à jouer les juges et chercheurs de vérité. Un monde bien contradictoire, dans lequel nous vivons. Trouverons-nous un jour la force éthique et morale qui organiseraient, contribueraient à ouvrir notre monde vers des sentiers solidaires et sincères nous permettant de vaincre ou de conjurer la fausseté, la sournoiserie, la bassesse criminelle dans les rapports internationaux ?

Les africains, dans la jungle empressée actuelle d´intérêts existentiels imposants et mieux armés, se trouvaient tous à découvert car ils ne savaient, dans leur faiblesse, ni défendre valablement leurs intérêts et leurs priorités, ni imposer le respect de valeurs contractuelles ou culturelles que bien de pays occidentaux vidaient sciemment de leurs contenus aussitôt que leurs intérêts étroits les exigeaient. Et dans cette constellation équivoque et plutôt malsaine entre d´un côté des intérêts réprimés, impatients et assourdis, et de l´autre des intérêts résolus et gourmands, la liberté d´expression qui est une importante fonction sociale, si pas la plus importante pour toute la race humaine était soumise à un sort ingrat. Et Dieu sait combien ces pays avaient besoin des discursives qualités critiques de cette valeur pour s´épanouir le plus largement et le plus rapidement que possible !

On étouffait donc, à coup sûr, et non moins vulgairement une source précieuse de la culture et de la pensée sociale critique. Mais, soyons francs, et même si on ne molestait pas ou on n´assassinait pas le journaliste en occident ; n´avait-on pas assisté au même phénomène de faussement de la vérité aux Etats-Unis dans toute la presse américaine lors de l´invasion de l´Irak ? Le livre de Franz Fanon : « Les damnés de la terre » ne fut-il pas saisi chez Maspero sous presse pour faire taire un Psychiatre et philosophe africain critique ? Quelles furent donc, pendant des années, oui, des décennies de colonialisme, les consciences de journalistes français, belges, hollandais, portugais, espagnols, anglais sur les meurtres pratiqués ouvertement en Algérie, en Inde, en Afrique du Sud, au Congo, au Kenya, à Madagascar ? Pendant longtemps bien de journalistes véreux cachèrent la vérité en considérant ces crimes comme des privilèges coloniaux de bon usage du pouvoir et de la force. Il fallut bien du courage et de la ténacité à certains pour publier la vérité.

Ceci pour conclure que, face à la fausseté et à la sournoiserie autant des petits dictateurs africains sanguinaires ou sans talent politique que celle de la meute internationale commerciale qui prévaut actuellement, les journalistes africains sont hélas bien esseulés et pris entre deux feux. Car même si on fait du bruit en occident, c´est souvent avec la complicité ou la cécité occidentale qu´on les malmenait ou qu´on les assassinait. Et c´est dire que dans ces cas par trop fréquents d´une Afrique bouillonnante, autant révoltée par ses faiblesses et ses manquements qu´à la recherche d´une orientation fiable mettant à l´abri ses valeurs et son avenir ; les critiques politiques et sociaux sont craints, surtout si les acteurs au pouvoir croulent sous le poids affligeant d´échecs et de visibles déboires économiques et financiers sanctionnant leur incapacité à sortir leurs pays de la misère et de la pauvreté. Voir chaque jour la situation se dégrader, les femmes et les enfants mourir de faim gratuite, du manque criant et d´apathie, cela fait bien mal et révolte énormément. Seuls des gens sans cœurs et sans idéaux ou fierté humaine peuvent rester insensibles et distancés devant de tels images journalières, devant les cris et les souffrances des leurs. Et plus d´un de ces intellectuels se demandaient : quel est diable le premier devoir de l´Etat ; à quel idéal social participons-nous donc, si nos efforts n´aboutissaient qu´à des résultats négatifs, qu´à ce tableau misérable et affligeant du manque et de la précarité ?

Et malgré tout, nous en appelons cependant à tous ces penseurs et critiques, à leur cœur et à leur doigté pour ne pas abandonner les leurs et une profession d´une valeur incessible à la société, parce qu´elle permet à leurs lecteurs et auditeurs d´ouvrir les yeux, d´affûter le jugement et le contrôle là où ses meilleurs enfants estiment qu´il en va de leur avenir et de leurs valeurs les plus chères. La liberté, pour peu banale et logique qu´elle soit (parce que pour mieux la comprendre ou adhérer à son principe fondamental, il faut irrémédiablement la reconnaître à tout autre que soi-même ; sinon, on n´a pas passé le cap primitif et gratuitement prédateur de la pierre taillée), est cependant le défi et la grandeur morale et éthique la plus haute et la plus profonde de l´existence humaine. Certains y ont facilement accès parce qu´ils ont compris que ni leurs idées ou intentions, ni leurs désirs ou ambitions n´étaient les seules valables ou dominantes au monde ; d´autres s´y refusent en s´embusquant derrière leurs complexes et leurs petitesses d´esprit. La culture et la civilisation humaine, cependant, est un continu débat permettant aux fourvoyés et aux demeurés d´accéder à la lumière d´une commune humanité de fière, solidaire et respectable jouissance de la pleine et légitime liberté.

Au risque de me répéter, je dois cependant dire que sans le développement économique, l´épanouissement de valeurs sociales de respect des lois et de la valeur humaine, ces exactions auront toujours lieu, malheureusement. Il faut donc aider les forces progressives des sociétés africaines à vaincre le plus vite que possible leurs faiblesses pour changer les choses le plus rapidement au mieux. Car ce qui flatte l´honneur et la fierté d´une société, ce n´es pas seulement sa richesse, son armée ou ses prisons et ses juges, mais aussi la liberté et la plénitude avec lesquelles ses citoyens exercent et assument leur existence. Pour le plus grand bien de tous, car il en va de soi qu´un monde de sociétés et d´individualités accomplies et cultivées, est un bien meilleur monde que celui de frustrés, d´illuminés, de fanatiques criminels et intolérants. Et si vous me demandez mon avis, mon choix est naturellement clair : celui de la liberté, même si celle-ci fait souvent bien mal et exige de nous que nous fassions l´effort de lutter et de nous émanciper de nous-mêmes, et de tous ce qui pourrait entraver sa pleine, saine et généreuse réalisation. 

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

       

         

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Commentaires
S
Ce qui blesse dans l´aventure de cet autocrate croulant, c´est qu´il pense vrai et agit faux. Et maintenant que son orientation vers la liberté ne s´avère, et c´est le résultat de son incapacité autant que de son manque d´estimation réelle de la portée sociohistorique de son entreprise, qu´aboutir à un gras débâcle, excédé, il devient criminel et imbu de lui-même. Et pourtant, en 27 ans de pouvoir, il avait eu non seulement le temps, mais aussi un capital de confiance qu´il a bazardé dans un essayisme politico économique dont les résultats aujourd´hui sont catastrophiques ! Et ce n´est pas en molestant ou en muselant l´opposition qu´il arrivera à juguler 1700% d´inflation par mois ! <br /> <br /> Les pays africains, pourtant, ne l´ont pas privé de leur solidarité ; la Chine non plus. Tout ce qui lui a manqué devant ses propres ambitions, c´est hélas le talent économique. Croire qu´on peut se débarrasser de l´empire occidental ou lui imposer une autre vue, un meilleur traitement économique et commercial tout en employant les mêmes préceptes, les mêmes principes que lui sans avoir ni capital, ni idées et encore moins un système logique de solutions permettant d´en sortir…cette illumination, mes enfants ! Cela fait mal, oui, de voir que de jour en jour son pouvoir devient laid, brutal, inhumain, désorienté ; et que dans tout cela, son peuple devient de jour en jour encore plus pauvre, désorienté, inconsolable et désespéré. <br /> <br /> 80% de chômage ! Comment diable avec un tel manquement d´emploi du capital humain voulait-il réussir ou accumuler ? Même le plus primaire des principes, il y a failli. Tout cela ne démontre qu´une chose : les africains, et c´est le vice de tous ceux qui croient que gouverner un Etat est donné à tout le monde, qu´ils manquent cruellement d´imagination. Ou alors, ils sont d´un amateurisme économique criminel. <br /> On ne sort de la tanière du loup, du piège de la soumission économique sans un effort imaginaire et physique incroyable. En tout cas pas sans mettre tout le monde au travail. <br /> <br /> Aujourd´hui où lui et son peuple sont dévorés par une inflation monstrueuse, de l´autre côté de la balance, pas un grain de production organisée et sévèrement orientée vers la fin de cette gangrène. Pas de brillants techniciens, pas de chercheurs doués, d´intellectuels avertis et consciencieux… Pauvre bougre, pauvre idiot, pourrait-on dire…illuminé, incapable, indécent, et à la fin battu à sur toute la largeur de la ligne. Son exemple, que l´occident pourra afficher sur toute l´immensité du ciel africain découragera tous ceux qui auraient la prétention d´oser se rebeller contre le moloch occidental tout puissant et qui annoncera : celui qui veut la liberté doit savoir souffrir de tout son sang. <br /> <br /> Et c´est hélas, le cruel salaire de la légèreté, celui de la naïveté, et bien entendu celui d´un manque effroyable de créativité rationnelle. Parce que pour vaincre toute réalité quelle qu´elle soit, il faut au préalable en avoir les moyens logiques et imaginaires. Or, c´est le grand défaut des africains de négliger l´importance de l´esprit et de l´analyse rationnelle, et pourtant, ils ne sont pas plus bêtes ou plus bornés que les autres peuples de la terre. Mais il y a un grand défaut à vaincre en Afrique : la surestimation bornée et gratuitement prétentieuse. Et savoir tourner sa cervelle cents fois avant de croire qu´on détient la vérité. Et tant que ce continent ne s´ouvrira pas volontairement, et plutôt farouchement qu´avec nonchalance à la critique et à culture spéculative de la rationalité orientée, eh bien, ce seront toujours les idiots et les incapables qui gouverneront. Les résultats, on les connaît depuis 600 ans. Ils ne sont pas brillants, pas du tout. Et cependant, on en voit encore avaler avec passion des règles économiques, des principes appris à toute allure en occident et de retour chez eux vouloir les appliquer à la lettre sans au préalable les avoir critiqué ou ajustés à leurs propres paramètres sociohistoriques. Ils sont vites étonnés que rien ne marche. Ca ! Le pire est que déjà pendant qu´ils volaient heureux vers leur pays, les théories qu´ils avaient avalés si hardiment étaient, elles, entre temps, tombées en désuétude. Et pendant qu´au pays ils croyaient détenir la vérité ou la science, celles-ci s´étaient évaporées, car devenues caduques sous l´invincible avancée de la connaissance. Eh oui, la connaissance est un défi, pas une certitude ou une possession ; elle couche dans le lit de qui lui offre le plus de ténacité intellectuelle, le plus de largeur d´horizon rationnelle que possible. Pour Mugabe, on peut déjà sortir les mouchoirs…pour les larmes de sang que va verser son peuple de sa témérité et de son manque évident de lucidité, chanter un requiem. Quant vouloir à tout prix s´accrocher au pouvoir…mon Dieu, cet abrutissement mental indécent, hein ! Shaka Bantou. J´ai dit !
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