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29 mars 2007

L´Afrique entre la fiction, le faux et le mal d´être

Les africains ont-ils déjà compris que pour sauvegarder leurs cultures, les épanouir et les défendre contre la prédatation de l´hégémonisme occidental, ils devaient mettre leurs facteurs existentiels à l´abri de la rapacité et des abus du Pouvoir Blanc ?

Accepter la liberté, c´est accepter aussi sa logique

Mais pour y arriver, il faut non seulement se débarrasser de sa propre cécité, de ses propres complexes, et adopter une logique qui, quoique rationnelle et objective, ne se fonde pas moins d´abord sur le développement et la réalisation de moyens matériels, imaginaires oeuvrant irrécusablement au bien être et à la réalisation des nôtres. L´occident ne fait que cela depuis 600 ans. Non seulement elle ne fait pas cas des autres cultures ni de leurs droits existentiels, mais elle les emploie et les attelle avec son hégémonique système économique et financier à la servir.

Nous avons si souvent attiré l´attention sur l´aliénation religieuse, sur ce Dieu chrétien qu´on voulait faire avaler à toute l´Afrique pour mieux l´aliéner mentalement. Et curieusement, tout en prétendant vouloir la liberté, ou y aspirer, on était surpris de voir que les africains étalaient et portaient encore leurs noms chrétiens, q    u´ils affluaient encore dans les églises (alors que les blancs, dans tout l´occident la désertaient). Et ceux qui criaient à gorge déployée de la cherté ou de l´amour recherché de leurs racines africaines n´en portaient pas moins leurs noms chrétiens comme de viles boites de conserves ! Les racines ? Ne commençaient-ils pas par le nom ou la dénomination émanant de ses origines ; celle qui émanait de ses ancêtres et qu´on avait reçu en concordance avec sa culture, ses racines ?

Ce refus embusqué, cette fausseté à sortir de la Matrix logique et cosmogonique du maître pour permettre à l´esprit de se réconcilier avec sa liberté, du moins d´avec la logique qui y ouvrirait, n´est-ce pas la pire des aliénation ? S´accrocher aux soutanes du curé catholique, en restant, sous le centralisme et l´hégémonisme monothéique chrétien reniant autant la liberté spirituelle que culturelle originelle de l´homme noir ; peut-on vraiment croire que celui qui s´y abaissait aimaient ou savaient ce que c´est que la liberté ? Ou ne s´agissait-il que de faire semblant, de jouer au faux et au faussaire pour cacher quoi, au fait ? Son déracinement, son aliénation désespérée et incapable ? Mais pourquoi ne pas dire tout court : je suis un fantôme culturel, aidez moi ou faites de moi ce que vous voulez ; je suis à votre entière disposition ? Les choses ne s´amélioreraient pas, mais elles seraient, comme pendant l´esclavage ou la colonisation, plus faciles à supporter, autant pour l´assimilation, l´intégration au monde occidental, qu´à surseoir ses propres attentes et aspirations qui devraient attendre le bon vouloir du maître, et de la place que celui-ci réservait à l´assouvissement de ses subalternes. Mais attention, avec ce choix on reniait autant sa liberté que sa réalisation socioculturelle originelle ; parce qu´il n´y a pas une culture qui en réalise une autre, ou même un Etat, une société qui se réalise en privant ses semblables ou ses membres de la liberté et de la réalisation sensible qui sont les vœux sacrés de leur fondement !

L´un des exemple frappant par lequel on peut voir l´hérésie, l´abominable gratuité de l´aliénation est entre autre la monnaie : car tant que celle-ci, dans ses valeurs et ses principes, est dictée ou dominée par l´étranger ; son fondement réel qui est de représenter et de projeter les valeurs réelles de sa société, est truqué. Ce qui, au lieu d´épanouir et de promouvoir ses souverains maîtres, elle devient un instrument de normalisation contrôlé et régi de l´extérieur par l´étranger ; en ce conformant à des besoins, des principes qui n´avaient rien à voir avec leurs maîtres légitimes réels. La belle escroquerie faite à l´Afrique noire par les fameuses garanties de stabilité occidentales vide journellement sa monnaie en l´appauvrissant et en l´aliénant à un sens de l´histoire, des buts et des priorités financières et prévisionnelles qui n´étaient pas les siennes propres déjouaient non seulement sa liberté et son indépendance, mais elle enchaînait ce continent à une sournoise perdition identitaire et réalisationnelle.

Pourquoi un enfant noir, pour se nourrir, s´instruire, réaliser ses rêves, ses ambitions, devaient-ils diable être dépendant de l´aide occidentale, du bon vouloir de ceux qui ne l´avaient pas mis au monde ; de ceux qui ne l´aimait pas, qui ne connaissaient ni ses secrets désirs, ni ne partageaient avec lui de la même sensibilité culturelle ? Celui qui laissait les choses en arriver là, celui qui prétendait ou établissait que tel était le sens de l´histoire ; n´était-il pas le plus grand des menteurs et malfaiteur culturel ? Je le pense bien, parce qu´en vérité, lorsqu´on y regardait bien, on se rendait compte que tous ceux qui entretenaient et propageaient ce mensonge n´acceptaient en aucun cas que l´avenir de leurs propres enfants soient dépendant d´autres pays, d´autres cultures ! Il allaient jusqu´à bombarder, à massacrer gratuitement ceux qui détenaient un élément ou un facteur quelconque leur faisant défaut, à faire subir des sévices en tous genres allant jusqu´à l´embargo ou l´isolement le plus cruel lorsqu´ils avaient l´impression que l´intérêt immédiats de leurs privilèges étaient mis en cause. Mais alors, pourquoi l´enfant noir devait-il accepter cette avilissante dépendance ? Oui, pourquoi ; n´était-ce pas illogique et criminel autant de le contraindre que d´accepter ce dictat meurtrier, et pour le moins immoral ? Mais bien sûr !

En relisant attentivement le dernier discours de Chirac lors de la conférence franco africaine à Monte Carlo, j´ai été surpris de l´entendre dire qu´il allait y mettre du sien pour que le transfert de technologie vers l´Afrique aie enfin lieu, car c´était la seule façon de développer ou d´aider ce continent à se développer. J´ai été dans les journaux africains, sur le Net ; personne n´a relevé le scandaleux mensonge de cette allégation plutôt gratuite. Parce que ce que monsieur Chirac semble oublier ou ignorer dans son intention de tromper son monde ou faire plus de vent que d´efficacité, c´est que la technologie, elle est constituée par des brevets détenus par des sociétés de droit privé ; ces brevets ne sont pas la propriété de monsieur Chirac. Il ne peut donc ni en disposer, ni décider de leur utilité. Ce sont leurs propriétaires légaux qui en décideront d´après leurs intérêts propres, pas ceux de monsieur Chirac. Encore une fois ici, le grand Chirac voulait mener son homme en bateau en lui faisant croire qu´il était tout puissant et maîtres des brevets de technologie ou du pouvoir de les employer à loisir. Une bien belle fausseté. Mais tout cela ne traduisait que l´embarras qu´i ressentait pour avoir cédé la technologie aéronautique d´Air Bus en Chine en vendant les 150 appareils A350 à ce pays.

Les intellectuels africains ont depuis longtemps remarqué que pour entrer sur le marché chinois, tout l´occident, comme des chiennes en chaleur, était prêt à tout ; et même à y investir tout en sachant que le retour du courrier créerait chômage et invendus en occident ! Alors, on trompait l´Afrique avec des mensonges qui ne tenaient même pas à l´école maternelle ! Peut-être voulait-il seulement impressionner Angela Merkel ou Louis Michel accourus qui, comme des vautours, voulaient s´abattre enfin sur l´Afrique et s´enrichir scandaleusement à la francafrique d´un Chirac sortant. Que n´avait-il eu 12 ans durant le temps pour transférer « sa technologie » en Afrique ; sans pouvoir officiels, il en serait capable ? Voulait-on prendre les africains pour des toupilles ? On sait ce que ce pays s´est empressé d´exporter sur ce continent de De Gaule à Chirac en passant par Mitterrand : 46 ans d´une francafrique des plus honteuse et avilissante pour une nation qui se réclamait des droits des hommes, et arborait : liberté, égalité, fraternité !

Un politicologue allemand a lâché cette phrase dernièrement sur un ton déconcerté : « On ne sait plus comment on doit aider l´Afrique à retrouver son équilibre sociohistorique ; chaque fois que nous y organisons des élections, les africains ne votent pas leur meilleur candidat, mais celui qui leur apporte le plus d´injustice et de pauvreté. Que faire ? » Voilà le résultat du faussement de valeurs et de l´aliénation que l´occident, depuis des siècles, entretient en Afrique. Ce qui est vrai y est devenu faux et ce qui est foncièrement faux y est devenue la vérité toute faite. Des dictateurs sanguinaires, et rapaces y étaient réélus et fêtés comme des sauveurs…jusqu´à ce qu´on se rende compte de leur notoire incapacité à gérer, épanouir et développer leur société. On voulait alors s´en débarrasser, mais c´était plus vite dit que fait ; car ceux-ci, en adhérant à la francafrique, s´étaient faits de puissants protecteurs occidentaux. Mais lorsque l´inverse avait lieu, qu´un leader intelligent et averti arrivait au pouvoir, soit les occidentaux le faisaient rapidement assassiner, soit on lui coupait l´herbe sous les pieds en finançant, comme au Zimbabwe, d´une opposition vendue aux intérêts occidentaux. Ou alors c´était la mort à l´échafaud public international d´un embargo, de mesures économiques et financières sournoises qui effondraient tous les efforts du peuple et le condamnait, comme en Jamaïque, au Ghana, à Haïti, aux deux Congo, à vivre de consommer les excédents européens, plutôt que de produire lui-même. Et tout le monde sait que l´argent exporté à l´étranger ne servait ni à créer l´emploi, ni financer des projets nationaux, mais revenait bien sous l´aspect de bricoles, d´armes, de corruption d´élites et de fonctionnaires. Un cercle des plus vicieux.

A la fin, je pense bien que les africains doivent cesser de jouer au clown sur la corde raide, car même si l´artiste a l´habitude de travailler sans filet, la corde peut casser un jour. Et ce sera la fin de l´artiste, et de son talent, si peu qu´il en a. Il est grand temps de cesser de se faire d´illusion en croyant qu´avec des demis vérités mi-mensonges mi- contradiction on arriverait cahin-caha à de bons résultats. J´en doute sincèrement. Et je dirai plus : il est grand temps que l´occident se rende compte que la liberté et le développement de l´Afrique lui seront profitables à beaucoup de points de vues, autant qu´aux africains eux-mêmes. Croire que tous nous devions prier le même Dieu, parler la même langue, être dominés par un centralisme économique et financier hégémonique et partial ; c´est la pire des foutaises qui n’ait jamais été entretenue sur terre. Il est grand temps d´accepter une philosophie de la liberté qui est une somme de toutes les libertés respectant un haut idéal humain et celles des autres, et qui, même sur un commun dénominateur humain, ne prive quiconque des moyens et des instruments légitimes pour défendre et épanouir une saine, loyale et sincère liberté originelle.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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