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15 octobre 2007

Le face à face séculaire de l´ambition démocratique

La démocratie de la pauvreté et du manque face à celle de l´opulence et de l´oppression.

Ces inévitables et combien douloureuses vérités

Parfois on se demande ce que pensent tous ceux qui protestaient face à nos revendications, à cette déchirante démarche que nous nous étions imposée pour éclairer nos propres horizons depuis des siècles embrouillés. N´avons-nous pas le droit légitime de nous interroger sur notre propre avenir ? N´en déplaise à ceux qui se sentent morveux, à ceux que cela agace, dérange ; le devoir supérieur de critique et de motivation existentielle nous oblige y bien.

Faut-il vraiment croire que des gens de bonne foi, et cela devant le désolant tableau qu´offrait l´Afrique actuellement, qu´ils exigeraient des africains qu´ils se taisent et se laissent entraîner, comme par le passé quid par l´ignorance, l´illumination dans un gouffre social et culturel qui ne cessait de grandir ?

Ceux qui exigeaient des africains qu´ils n´accèdent pas à l´aspiration supérieure de la liberté et du droit légitime à la réalisation sensible ; à quel genre d´êtres humains avons-nous affaire ? A des civilisés, des humanistes ou des démocrates comme ils aimaient abusivement à le crier sous tous les toits tout en continuant à appauvrir, piller et volontairement consigner nos femmes et nos enfants au désespoir existentiel le plus vil ? Ou s´agissait-il tout simplement d´exercer un vieux réflexe primitif de la race humaine qui voulait que celui qui ne savait pas se défendre lui et ses biens, que celui-là devait se laisser détrousser, se plier aux abus et au sort chosifié que lui réservaient ceux qui dominaient ou étaient à même d´imposer leurs dictats existentiels ?

Pour les africains, répondre à ces questions, c´est mieux comprendre pourquoi l´Afrique doit cesser de se faire des illusions ou s´enfermer dans une passivité qui ne protégeaient ni sa culture, ni la réalisation sensible de ses enfants, encore moins leur avenir. Pourquoi ? Mais parce que nous sommes tous, habitant de la terre, soumis à un existentialisme solidaire et interactif. En effet, de par notre environnement, l´air que nous respirons, les matières premières, la cupidité primitive commerciale des uns et le défaut dominateur des autres ; tout cela est un carrousel avec lequel notre sens supérieur d´être humain doit apprendre à trouver les moyens et les idées avec lesquelles une meilleure cohabitation humaine est réalisable. Car l´air que polluaient les uns en s´adonnant à leurs excès favoris, ou les excédents d´armes et de produits de consommation avec lesquels aujourd´hui la misère et la pauvreté étaient institutionnellement produites et subventionnées; ces valeurs réelles et monétaires, quoique positives en elles-mêmes, abusivement et sournoisement employées, tous avaient en Afrique, hélas, le regrettable résultat de consigner, de léser et de détruire des droits humains légitimes et fondamentaux.

Produire, organiser, promouvoir et au besoin défendre énergiquement nos sociétés en repoussant les ingérences et les envahissements autant matériels, institutionnels que monétaires qui empêchaient ou minaient notre développement à la stagnations étaient la seule réponse mécanique valable pour sortir du sous développement. Cela est disons-le bien, facile à dire qu´à faire ; j´en conviens, mais pour quiconque a réellement compris le vice de la situation africaine actuelle, cela saute aux yeux. Car sans produire de soi-même les moyens et les instruments de réalisation, aucun peuple, aucune culture ne s´en est sorti. Et ce problème de la technologie de la production est assez ardu, parce que contrairement à ce que la culture occidentale nous a habitué, la production n´est ni libertin, ni un instrument d´abus ; elle est liée autant à l´environnement, à notre quête continue de satisfactions et de projections réelles, qu´à la rareté des matières premières et au respect de facteurs humains et sociaux. Voilà pourquoi nous critiquons véhémentement la consommation occidentale abusive des matières premières, surtout si, avec l´emploi soutenu de machines, le chômage et le profit aveugle et libertin avaient envahi la société postindustrielle. Est-ce là le sort ou l´exemple qui nous guète toutes les sociétés humaines ? Avons-nous le droit, oui, le devoir de prétendre à d´autres alternatives plus sociales, ou pas ? A la longue, à quoi rimait donc l´enjeu social supérieur de toute société ambitieuse et respectueuse de ses membres et de son avenir ?

Le profit, toujours plus grand, toujours plus privilégié, toujours plus irresponsable ; mais ce profit, quelle était donc sa finalité, somme toute ? Sinon être, grandir et rester au service de ses maîtres humains ? Existait-il dans le désert du Sahara quelques millionnaires tombés du ciel ; et si c´était le cas, combien de temps tiendraient-ils sans ceux qui les enrichissaient ? Les matières premières, elles, ne poussent pas sur des arbres fleuris chaque année. Elles ne sont pas éternelles. Et à la vitesse où l´occident, les chinois et bien d´autres indiens les engloutissaient, celles-ci risquaient de disparaître ou de n´être accessibles qu´aux riches ou à des prix exorbitants. Ainsi donc et si ces minéraux et fluides naturels appartenaient moralement à tous, il n´y a aucune raison qu´elles servent aux uns et pas aux autres. Ou que certains les utilisent pour bombarder, massacrer les faibles ou s´ériger en toute puissance de la domination.

Angéla Merkel, la chancelière allemande, en voyage en Afrique en Namibie a reconnu que l´extraction (et la consommation, bien sûr) des matières premières devait être liée au développement social. Et selon elle, les pays africains se devaient de l´imposer à leurs clients engloutissant. Après Sarkozy, encore une leçon de savoir faire de stratégique politique aux africains surpris à se vendre à bas prix ?

Cette remarque était une reconnaissance de nos revendications. Mais elle était aussi une accusation ouverte envers les élites africaines qui dépensaient les richesses de leurs peuples sans leur offrir les compensations sociales, promotionnelles et matérielles auxquelles ces peuples avaient légitimement droit. Bien au contraire, de Obasanjo à Dos Santos en passant par Mobutu, Kabila et autres...tous ces chefs d´Etats enflaient leurs comptes en banque étrangers en se faisant virer des tantièmes de provision sur la vente des matières premières de leurs pays, sur l´octroi de licences de déboisements sauvages, de pêches industrielles intensives ou d´achats de biens d´approvisionnement. Où étaient donc restés la production, les ponts et chaussées, l´instruction, la promotion et la mise en valeurs de la créativité des leurs ? De deux chose l´une : ou ils sont incapables, ou ils ne savent rien de l´exercice du pouvoir pour lequel ils ont été élus. Fallait-il que nous nous taisions, que nous supportions tous ces méfaits parce que...nous sommes des africains ?

Faut-il vraiment croire que pour tout africain tout lui tomberait du ciel, qu´il était pied et poings liés au bon vouloir étranger occidental ou chinois ? N´avons-nous pas devant nos yeux avec l´industrialisation précipitée de la Chine, que celle-ci, pressée par le vieillissement prochain de sa population, ne faisait cas ni de l´écologie, ni des moyens de promouvoir de meilleures sources d´énergie ? N´est-il pas visible que cette grande nation chinoise envahissait le monde de ses produits, comme l´avaient fait auparavant les occidentaux ? Fallait-il croire qu´il faut d´abord envahir les autres et les contraindre quitte à leur apporter, un jour peut-être, une quelconque idée, un quelconque réveil de respect culturel ou humanitaire ? Si tous nous devions passer par là, pourquoi diable cela doit-il être différent avec les africains ?

Et, question de mémoire et de conscience historique, si nous nous retournions dans notre histoire ; qu´avons-nous appris de toutes nos expériences séculaires ? Que les intérêts occidentaux ou ceux des envahisseurs arabes islamisants étaient les nôtres, peut-être ? Ou que ce qui se produisait ou se défendait en occident était notre culture et notre avenir ? Non, n´est-ce pas ! Là était le complexe intellectuel que nous déplorons, parce qu´il suppose et prétend que la culture occidentale nous ferait notre avenir, et qu´il ne suffisait que de croire à sa religion, à ses valeurs et à les consommer et les pratiquer pour que notre avenir soit garanti et nous-mêmes aux portes du paradis. Ce méprisant conditionnement mental que les occidentaux avaient largement prodigué en Afrique et en Amérique latine était aussi bas que vil. Mais aujourd´hui, ne fallait-il pas changer de mentalité, ou s´accrochait-on désespérément à la soutane du curé tout en reniant, en repoussant un christianisme intéressé rendant crétin, bêtement soumis et plutôt improductif que créatif et libre ?

Tous les africains qui sous estimaient ou cautionnaient ces états de choses, ceux qui les acceptaient par ignorance ou tout simplement par aliénation ; se rendaient-ils compte de l´offense, du grave manquement qu´ils affligeaient à leurs propres existences, libertés et droits humains ? Oui, les vérités font beaucoup de bruit, et peut-être font-il couler autant de larmes et de tourments ; il faut cependant, au nom de la liberté et de la fierté humaine, avoir le courage de les accepter. Sinon on ne fait que tourner en rond ou se mordre la queue tout en prétendant chercher ou aimer sa vérité.

L´Afrique subit actuellement une sélection naturelle des plus infâme, parce que l´occident, et avant eux les arabes, lui dicte et lui impose des conditions existentielles qui n´étaient ni les siennes, ni dans les intérêts protégés de son accumulation et de son avenir. Et au lieu de préserver le meilleur d´elle-même, de procréer ses propres instruments de réalisation et de défense de l´avenir, elle les mettait à disposition. Et ce faisant en danger de dépérissement. Ceux alors qu´on entendaient chez les africains parler suavement de modération, ou même chez les occidentaux de coopération, de démocratie ou de liberté tout en entretenant ces nuisances actives et volontaires étaient à mon avis de grands filous. Ou des primitifs de grands chemins. Existait-il de démocratie de la faim et de la misère, ou de démocratie de la domination et de l´oppression qui se complaisait et se nourrissait de l´appauvrissement, de la soumission de la première ? C´est à peine si on n´entend pas Michel Debré prétendre : « Il faut des esclaves aux hommes libres ! » Car il est clair que derrière de fausses tentures de modernisme, de culture, de civilisation ; trop souvent le primitif et le prédateur animal fêtaient leur large médiocrité. Sommes-nous tous à ce point aveugles que nous les accompagnions joyeusement ou aveuglement dans leur débauche ouverte ?

Etre un être humain, se reconnaître de l´élégance et de la supériorité de la race humaine ; c´est bien autre chose que de se comporter comme le primate le plus bas ou croire que ses devoirs envers soi-même étaient au dessus de ceux des autres. On le voit : contre ce genre d´excès, il faut bien apprendre à se défendre de cultures et de politiques qui, tout en étouffant et en employant les autres à leurs dépends, leur prédisaient cependant sans le moindre gêne : je te fais le progrès, la démocratie ou la liberté. Incroyable ! Chacun, chaque culture est une part de démocratie et de liberté qu´elle doit apprendre à épanouir, à maîtriser, à accomplir. Celui qui prétend faire la liberté ou accomplir la démocratie ou le progrès pour les autres tout en les pillant et en les violentant ; tout en les envoyant en esclavage, au chômage ou à la pauvreté est une bien piètre quantité humaine. Parce qu´en fin de compte, ce qu´il condamne ou méprise, c´est son propre visage délirant que ne lui reflète l´autre. Après tout, lui aussi il a un visage, un souffle, une vie, des désirs, des droits…une culture !   

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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