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29 novembre 2007

La France et sa jeunesse révoltée

Derrières ces banlieues mises à feu régulièrement à chaque escarmouche avec les agents de l´ordre ; qu´y a-t-il réellement ?

France de jeunesse trompée ou France de jeunesse abusive ?

Au moindre incident, la jeunesse des banlieues va aux barricades et fait la casse. On se demande bien ce que cache ces violences. Absence de dialogue entre la société française et sa jeunesse défavorisée et vainement chercheuse d´emploi ? Bris d´identification dont cette jeunesse inassouvie rejette la frustration sur les agents de l´ordre parce qu´ils représentent une autorité manquant à ses devoirs d´intégration et de réconciliation sociale et économique ? Au fait, depuis quand la violence est-elle devenue un moyen de revendication sociale ?

Bien de questions dont les réponses sont tout aussi insatisfaisantes que la situation elle-même par laquelle ces brasiers de violences et de destructions ont lieu. A la fin, et même si les uns ont tord et les autres ne font rien pour changer les choses, la France et sa jeunesse se trouvent dans une impasse dangereuse. Et la déclaration de Sarkozy par laquelle la justice allait poursuivre les fauteurs de troubles et leur infliger toutes les rigueurs de la loi ne change rien au profond fossé que la crise économique et son désolant sous emploi de la jeunesse avaient pavé la France. L´irritation est grande dans une jeunesse qui ne savait plus quelle langue employer pour faire valoir ses droits. Et toute occasion, même accidentelle est bonne pour se défouler devant un pied au mur que la société entretenait depuis longtemps sans se donner la peine d´y trouver consolable remède.

Ce n´est pas seulement en France que la crise économique a laissé ses traces douloureuses ; en Allemagne, le pays le plus industrialisé et le plus riche d´Europe, 2 millions 500 milles enfants vivaient au seuil minimum. Et aujourd´hui 29 Novembre 2007, le président Horst Köhler a ouvertement accusé les managers et hauts administrateurs de sociétés à s´allouer des tantièmes et des honoraires qui ruinaient les salaires et les revenus de leurs employés. Et il avait pleinement raison - et pour ne prendre que cette référence évoquant notamment la Deutche Bank, Siemens, VW ou même la Deutsche Bundesbahn - car si en 1990 les paiements dus aux hauts managers valaient 33 fois celui de la moyenne de leurs bas employés, aujourd´hui, ce multiplicateur était de 240 à 300 ! Qui donc s´étonne alors que seuls les grèves et les confrontations publiques soient les seuls moyens pour les salariés mal payés à faire valoir leurs droits ? Rappelons que les prix de la vie, ceux de l´énergie et des services en Europe s´étaient accrus, depuis 1990, de 35% !

La France, contrairement à l´Allemagne, n´est pas aussi menacée par sa démographie ; et pourtant, tous ces deux pays semblent ne pas rendre justice à leur jeunesse respective. La situation de la France était encore plus étirée (Avec 30% de chômeurs dans sa jeunesse, la plus forte statistique de tout l´Union Européenne) parce que celle-ci avait une jeunesse abondante et active, tandis que l´Allemagne, elle, voyait déjà sa jeunesse fondre à vue d´œil vers un grisonnement menaçant de sa société.

On a beau dire que le système économique occidental doit être réformé (Ce à quoi s´est attelé Sarkozy notamment), toute réforme qui ne brise pas les vieux principes embusqués, on le voit en Allemagne, ne reproduit que les principes ou l´enjeu décrié des forces traditionnelles en présence. En clair : les riches s´enrichissent effrontément, tandis que les pauvres sont soit tenus à la laisse, ou trompeusement conseillés à la modération. Or, les prix des biens sociaux, eux, grimpaient inexorablement. Et le lourd endettement public de l´Etat que connaissent tous les pays européens et même les Etats-Unis, entrave, par ses intérêts négatifs, la marge de réparation des déséquilibres sociaux de ces Etats. Alors, la fuite en avant ; attendre et faire patienter les plaignants sur l´espoir prochain d´une reprise de la croissance résolvant tous les problèmes ? Attendre, attendre ; et si cette croissance ne venait pas ? Après tout, c´est depuis bientôt 30 ans qu´on faisait des promesses à la jeunesse des banlieues françaises sans les tenir. Et personne n´osera dire que tous les gouvernements qui se sont succédés en France depuis 1980 étaient tous aveugles ou incapables ?

Sarkozy a rapporté de Chine un contrat de vente de 150 avions airbus rapportant à la France 20 milliards € dans les prochaines dix années. Et comparé au PIB de la France qui avoisinait 1600 milliards, cela n´était qu´une goutte d´eau dans la mer. Il fallait plus pour changer les choses. Bien plus. Et peut-être pas seulement attendre que les autres, l´étranger achète nos produits, mais répartir les moyens de paiement à domicile de sorte que la différence entre les riches et les petites gens ne soit pas aussi immense. Que les petites gens puissent vivre et élever leurs enfants décemment en supportant aussi aisément que possible les coûts de l´inflation et celui de la hausse des prix.

Qu´on voie le problème d´une ou de l´autre manière, la France pêche lourdement envers elle même en privant sa jeunesse d´emploi et de formation adéquate. Encore une fois : c´est pourtant cette jeunesse qui sera priée de payer la pension des vieux par ses allocations, son engagement, et bien sûr honorer les intérêts négatifs de la dette publique française qui s´élève aujourd´hui à environ 1200 milliards € !

Le moins qu´on puisse dire, c´est que la république irréprochable de Sarkozy a du pain sur la planche. Parler en effet de vouloir protéger l´avenir tout en brimant sa propre jeunesse, c´est jeter la poudre aux yeux des gens. Parce qu´on exclut ou on handicape ceux-là même qui représentaient l´avenir. Mais rendre justice aux uns et aux autres est bien ardu, si on a les mains liées par les forces économiques mises en jeu dans l´enjeu démocratique. Peut-être faudrait-il changer de système, ou du moins l´améliorer ou le conformer aux nouvelles exigences de l´avenir ?

Parce qu´en fait la concurrence internationale ne va plus décroître ; elle va plutôt s´envenimer avec l´arrivée des pays tels que la Chines, l´Inde, le Brésil…et bien d´autres encore au firmament de l´industrialisation. Cela va être donc corsé de croire qu´on vendra plus, qu´on vendra toujours. Ou que les autres n´étaient que les clients attentionnés des industries occidentales. Loin de là. Par ailleurs, les prix des matières premières augmentent de jour en jour, ainsi que ceux de l´énergie. Et si hier encore on croyait faire le progrès avec le moins d´énergie possible, aujourd´hui on doit déchanter et trouver de nouvelles sources d´énergie. Les prix quant à eux, qu´ils soient de l´énergie ou ceux des biens vitaux, vont augmentant d´année en allée.

Il serait peut-être grand temps, à mon avis, que la France abandonne sa politique francafricaine de domination et d´exploitation unilatérale envers l´Afrique noire. Au lieu d´appauvrir celle-ci comme la France l´a toujours sournoisement entretenu sans le reconnaître publiquement, une nouvelle politique de réel partenariat pourrait représenter pour tout l´occident, et pour la France particulièrement, d´un intérêt grandissant pour l´avenir. Le seul problème est que l´occident doit quitter sa politique d´escroquerie et d´isolement des africains et investir chez eux ; cette culture occidentale doit mêmement accepter que ces africains vendent leurs produits agricoles et industriels en occident. Et c´est en fait là que se trouve le drame, parce qu´enfermée comme la France dans sa logique dominatrice, l´occident avait du mal à changer le fusil d´épaule. Sauf quand il est trop tard, comme on le voit dans l´histoire de la banlieue française.

Alors ? Eh bien, alors que chacun souffre de ses propres maux. En silence et sans rechigner. L´avenir ? Il appartiendra à ceux qui se lèvent tôt et ménagent leurs montures sur le longue traversée du voyage qui s´ouvre à l´horizon. Quant à la jeunesse de quelque état que ce soit, il ne faut ni la mépriser ni la négliger, sinon on risque un jour d´être maltraité ou éconduit d´égards par…son propre avenir ! Cette vérité est d´autant plus valable pour le pouvoir africain, cela va de soi.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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Commentaires
S
La police française se conduit en banlieue comme en terrain conquis. Au lieu de concilier et de tranquilliser, elle joue par trop rapidement au Rambo violent autorisé à tout. C´est peut-être une des séquelles de la crise économique et de l´impuissance du pouvoir public à résoudre, à rendre compte aux revendication bien connues des jeunes de la Banlieue. On ne sait pas leur donner ni emploi, ni formation professionnelle adéquate, alors on leur envoie la gendarmerie pour les faire taire. Parfois on se demande, lorsqu´on voit avec quelle violence les policiers agissent en banlieue, si la république irréprochable n´avait pas puisé dans les souvenir coloniaux d´Algérie, du Maroc, ou de Madagascar pour savoir comment se comporter en face de banlieusard en France !<br /> Pour la France de Sarkozy, et même pour l´Allemagne d´Angela Merkel, j´ai tout de même été surpris que ces deux chefs de l´exécutif de leurs pays respectifs aillent en Afrique jouer quid au donneur de leçon sur le développement, quid en pasteur enseignant le catéchisme de la foi au système économique occidental. Ce même système occidental qui souffrait de bien de maux, et ces deux chefs d´Etat tentaient vainement à réformer. Les africains qui se laissaient encore abuser par ces discours ou ces aides trompeuses devraient se demander : si chez eux les enfants étaient pauvres, si le chômage n´y avait pas été vaincu ; il faut être bien idiot pour croire qu´ils voulaient le grand bien aux enfants africains ! Il ne s´agissait, disons-le bien haut, que d´entreprises visant encore une fois à endormir une Afrique qui avait fini par comprendre que l´occident, sans investir chez elle, sans accepter sur son territoire la vente de produits agricoles africains tout en consommant allègrement toutes les matières premières du continent, que cette Europe-là n´en voulait qu´à ses accumulation en la repoussant dans l´importation et la consommation de produits issus de leurs industries surproduisantes. <br /> Au pays des droits de l´homme, quand les revendications des enfants ne sont ni entendus, ni pris en compte depuis plus de 30 ans, il y a lieu de dire que la liberté avait bien changé d´épaule. Tous ces pays qui croyaient aller jouer le civilisé et le donneur de leçon en Afrique apprennent aujourd´hui que la liberté dont ils se prétendaient maître est volatile et infiniment liée à ceux auxquels on l´avait arbitrairement privée. Chez l´occidental cela dure avant qu´il ne se rende compte que les autres ont tout aussi droit que lui à la liberté. La preuve ? Il a fallu 450 ans pour qu´ils arrêtent l´esclavage ! Civilisation, culture, hein ; quand tu mens comme tu respires ! Shaka Bantou, j´ai dit !
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