Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
14 avril 2008

Sur la conférence des G7 à Washington

Devant les conséquences mondiales occasionnées par la crise hypothécaire de l´immobilier américain, les banquiers du G7 et leurs ministres des finances se sont réunis le 11 avril à Washington pour débattre de la crise sur l´invitation du gouvernement américain.

Crise d´escroquerie ou escroquerie de crise ?

Tous se rassemblèrent autour du patient (ou coupable) américain devant lequel nul n´osa parler de la fièvre de cheval qui secouait ce géant de soubresauts et vomissements caractéristiques d´une récession inavouée, ou des signes précurseurs de cette immonde maladie économique. Non, ce n´était pas le sida dont souffrait le patient qui s´en cachait et s´y refusait véhémentement. C´était plutôt le genre maladie vénérienne : un chancre économique qu´on avait difficile à avouer à sa famille. Et pourtant, tous ceux qui s´y frottèrent doivent se faire soigner avec de lourdes pertes. Qui payera les pots cassés des ventes d´hypothèques pourries ? Mais oui, le contribuable du pays des banquiers qui s´étaient abaissés à ces étreintes insalubres. On se tut donc, et on fit comme toujours : cacher les remontrances et conseiller les infectés à se faire le plus rapidement soigner…en rejetant leurs pertes sur les contribuables innocents.

Cette crise a révélé deux choses : que les Etats-Unis ne se gênaient pas à rejeter à leurs partenaires aveuglés et pour le moins trop confiant les fruits faisandés de ses propres erreurs économiques. Et de deux : pourquoi les américains, aussi sincères soient-ils, ne proposèrent pas aux banques préjudiciées de racheter les fameuses hypothèques éventrées ? On parla plutôt de crise internationale, d´un meilleur système de contrôle bancaire…en priant la banque mondiale de faire prochainement des propositions à ce sujet. Ce faisant, on passa sciemment à côté du principal ; par gêne ou par pudeur ? Que faisait donc le gêne ou la pudeur en affaire ? Parce que ce n´est pas le contrôle bancaire qui avait failli, c´était plutôt la bonne foi de banquiers américains qui, pour tromper les apparences de stagnation sur le marché immobilier américain, ces banquiers prêtèrent à des clients douteux quitte à gagner tout de même sur leur insolvabilité en rejetant ces obligations à leurs paires occidentaux étrangers.

C´était la première fois qu´on prêtait aux pauvres et mal lotis… en désespoir de cause. Parce que ce système capitaliste qui est le nôtre ne prête, par principe, pas aux pauvres ! Mais quand il n´y a pas de clients solvables et que le banquier veut tout de même gagner en rejetant à des collègues étrangers le sac aux puces…escroquerie ? Personne ne disait mot. Et pour cause : le dernier qui aurait à payer les pots cassés était…le contribuable de la banque acheteuse de ces hypothèques pourries. Et c´est cela qui était fondamentalement le côté répréhensible de toute cette histoire. En Allemagne banquiers et politiciens rendaient, suite à cette crise, leurs démissions. L´opinion publique, en effet, en avait marre que quelques banquiers aillent spéculer sur un marché immobilier étranger qui avait prêté à ses insolvables (ce que ces mêmes banquiers ne font, par principe, pas au pays), pour venir dans l´échec et les pertes, demander à leurs contribuables respectifs à domicile de rembourser les pertes parce que sinon la crise risquait de lui coûter plus cher ! Cette effronterie, ce culot sans gêne et sans remord ! Cette histoire renforçait la vérité selon laquelle les pauvres prêtent aux riches, et quand ces derniers perdaient dans des spéculations volontaires et douteuses…on leur jetait joyeusement à la pelle les épargnes des contribuables dans la gorge. Notamment 400 milliards $. Sous estimé pour la circonstance à Washington à 200 milliards $. Aux Etats-Unis, cependant, les pertes sont évaluées à 1.200 milliards $ au plus bas. Déjà les endettés brûlaient volontairement leurs demeures…pour se faire payer aux assurances. Triste issue.

On a beau sous estimer sciemment ce coup américain d´hypothèques avariées ; ce n´était cependant que la cime de l´iceberg. A force d´avoir élevé la spéculation à un sport national courant et hautement prisé, de nombreux fonds de pension sombraient dans l´insolvabilité et la banqueroute aux Etats-Unis, mettant à mal les pensions de plusieurs millions de travailleurs américains. Gangrené par, d´une part les endettements publics exorbitants, et de l´autre la crise économique des invendus, du chômage et de la concurrence internationale accrue face à la montée de la Chine et de l´Inde au firmament de l´industrialisation, le système capitaliste a des problèmes à assurer les valeurs futures de ses accumulations. Et en lieu et place d´investir dans le tiers monde dont on savait avec l´exemple des chinois qu´il deviendrait, un concurrent désagréable dans l´avenir, on spéculait donc, de courant en courant, au gré des fluctuations. Avec des conséquences et des risques incroyables comme on le voyait avec les énormes pertes bancaires faites en Allemagne, en France, en Italie, en Grande Bretagne…etc.

Cette histoire doit réveiller les africains en leur montrant que tout ce qui brille n´est pas or. Et qu´ils doivent cesser de compter sur l´aide ou la compassion occidentale. Car ces messieurs les occidentaux, tous bons chrétiens qu´ils soient, ont l´habitude de rejeter sur les faibles le poids de leurs efforts, de leurs erreurs et de leurs manquements. L´Amérique ne s´est pas gênée a servir à ses partenaires occidentaux des produits bancaires douteux. Mais, depuis 600 ans n´avons-nous pas fait l´expérience que ces occidentaux, lorsqu´il s´agissait de leurs intérêts étroits, mentaient à loisir, violentaient, assassinaient et traînaient à l´esclavage ceux qui ne savaient pas se défendre ? Il suffisait aujourd´hui de voir ce que cachait les fameuses APE proposés aux africains pour comprendre que l´Union Européenne cherchait de nouveaux esclaves lui assurant aveuglement l´approvisionnement alimentaire et minières de ses marchés. Sans qu´il n´aie ni à ouvrir ses marchés aux produits commerciaux africains, ni investir dans un partenariat respectant l´avenir des africains. Seul comptait l´Union Européenne et ses étroits intérêts.

En Allemagne, les communistes font déjà des entrées remarquées dans 10 des 16 parlements de la fédération. Pourquoi ? Mais parce qu´à force de demander aux ouvriers d´accepter de bas salaires, ceux-ci se sont rendus compte qu´on ne leur réservait qu´une vieillesse de pauvreté et de manque avec des pensions misérables. On les punissait donc trois fois : aujourd´hui avec des salaires étriqués, demain avec des pensions de mendiant, et enfin envers leurs enfants auxquels ils ne pourront léguer une quelconque fortune. Or, les riches eux, sur ces trois points, ne connaissaient aucun tourment ni aujourd´hui, ni demain ; et leurs enfants héritaient de fortunes qui leur permettaient de perpétuer l´aisance et la richesse. Celui qui, sans un mot adhérait à un tel système, ne se condamnait-il pas lui-même à la pauvreté, et par-là même à celle de ses enfants ? Dans quel monde vivait-on donc ? Dans un piège éternel ou dans une démocratie ouverte d´espoir, de justice sociale et de liberté ?

Musengeshi Katata

" Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu "

Forum Réalisance

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité