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23 avril 2008

Du 20 au 25 avril 2008 à Accra : au chevet d´une Afrique malade d´elle-même ?

La 12ième conférence de la Cnuced a ouvert ses portes à Accra dans une atmosphère économique et écologique se dégradant chaque jour pour les économies africaines sous développées. Et on se demande si, encore une fois, cette conférence serait positive pour les africains ou ne resterait, comme toutes les conférences où l´Afrique était invitée, un grand spectacle institutionnel de sourds et de muets.

Au-delà du discours et du cérémoniel

Encore une fois se rassemblait-on au chevet d´une Afrique malade. Malade d´elle-même, malade d´un système économique international dont elle n´arrivait pas à appréhender les nécessités et les intrigues ou tout simplement malade de ce qu´elle ne parvenait pas encore à motiver et concerter ses forces positives pour sortir de ses manques et de ses manquements. 

Et malgré que plus important soit à l´ordre du jour, notamment la paupérisation des africains malgré leurs croissances relativement positives, ou encore le prochain choc imminent de la détérioration écologique mondiale se répercutant sur l´agriculture et les économies africaines avec des conséquences négatives énormes; on est tout de même surpris d´être confronté avec des problèmes de culture politique du Zimbabwe, par exemple, où Mugabe ayant perdu sa réélection, se refusait à céder le pouvoir au gagnant. Peut-être savait-il déjà que ses ennemis occidentaux se promettaient déjà de le traduire en justice. Quant au Darfour, on se demandait bien comment revenir à une paix sociale équitable pour tous; mais selon toute évidence, le Soudan musulman voyait les choses autrement.

Plus urgent, cependant, est la discussion ou concertation sur les problèmes réels endiguant dangereusement l´avenir des pays africains. Car ces problèmes ne se guérissent pas d´eux-mêmes, bien au contraire, ils s´enveniment et risquent de coûter aux africains tous leurs efforts actuels en les replongeant dans une plus grande précarité. Ce sont d´une part les excédents criminels occidentaux qui, avec l´aide de la Banque Mondiale et du FMI, détruisaient sournoisement l´agriculture et les marchés nationaux de production et de commercialisation des denrées des pays tels que le Ghana, le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, les Congo Kinshasa et Brazzaville, en fait presque toute l´Afrique était touchée et menée discrètement à l´agonie jamaïcaine ou haïtienne avec un sarcasme commercial des plus inhumain.

Et même si toutes ces exportations occidentales en Afrique étaient légales, elles n´en étaient pas moins criminelles, parce qu´elles étouffaient ce continent ou le repoussaient à la servitude économique la plus injurieuse et de ce qu´elles détruisaient les emplois et les fondements primaires des économies sous développées. Ce faisant, elles entravaient sciemment au sain et paisible développement des africains. Mais, ne soyons pas aveugles, ne pas produire soi-même et assouvir ses besoins le plus fidèlement que possible, n´est-ce pas se livrer ouvertement aux tentations suicidaires de l´importation ? Les matières premières n´étaient pas éternelles, or, avec la concurrence internationale grandissante, ces matières premières étaient consommées à gorge déployée et plutôt abusivement que sagement. Lorsque ces matières premières auront disparue, et si à ce moment-là l´Afrique n´avait pas réalisé son industrialisation, de quoi donc vivrait-elle ? D´aumône et d´eau fraîche ? 

Parlera-t-on à cette conférence de l´aspect crucial et non moins antagoniste des rapports Afrique-Occident sous la francafrique ? Ou se taira-t-on sous la pression financière habituée des donneurs d´aide à des élites corrompues, incapables auxquels l´Afrique devait non seulement son retard technique et rationnel, mais aussi son manque criant d´organisation et de structures institutionnalisées de la production de moyens de réalisation ? Oui, parlons-en. Comment expliquer que sous pavillon du Portugal et de l´Espagne, des forteresses industrielles navales pêchaient à vides les côtes ouest africaines, affamant ainsi tous les pays riverains ? Avait-on, par hasard octroyé des licences aveuglement aux étrangers afin que ceux-ci affament les siens à loisir ? Ce genre intensif de pêcherie à vide des réserves poissonnières africaines, étaient-ils tolérables ? 

Aucune conférence, quelque brillante qu´elle soit, ne peut se substituer au refus ou aux manquements de devoirs que les pays, ainsi que leurs élites, sont tenus d´entretenir envers eux-mêmes. Cela est une vérité sans conteste. Ceux qui croyaient qu´à ces conférences ils trouveraient la ou les solutions à leurs propres erreurs se trompaient bien. En Afrique, comme sur tous les continents, les africains doivent accepter qu´une certaine Afrique, celle qui ne savait ni résoudre ses problèmes par elle-même, ou rendre justice à la réalisation de ses propres enfants et les défendre efficacement contre tous les dangers qui les guettent ; que cette Afrique-là devait mourir pour laisser place à une Afrique plus motivée et moderne. hélas, le malade se confondant avec sa maladie, beaucoup d´africains apeurés croient que la mort de cette vieille Afrique serait leur mort propre. Un reste blessant et offensant d´interminables siècles d´oppression musulmanes et chrétiennes (du 7-8 siècle au 19- 20 siècle), sans doute.  

Si les africains savaient, par exemple, que sous de fausses allégations de solution agraires, les généticiens américains et européens, avec l´aide de la Monsanto (Banque du Vatican), des laboratoires voulaient, comme avec l´eau, les asservir définitivement à l´industrie occidentale ; que diraient-ils ? Vandana Shiva s´était battue avec acharnement pour préserver le libre accès de tout indien à la culture de son propre riz. Les africains, avec la pauvreté, la corruption et le manque d´organisation qui les gangrenaient, ne risquaient-ils pas de vendre ou de concéder leurs richesses génétiques agricoles, ce qui les rendrait définitivement esclaves de multinationales avides sans foi ni loi ?

L´Afrique doit choisir si elle va continuer à se tromper elle-même tout en nuisant inévitablement à son avenir et au devenir de ses propres enfants, ou si elle accepte de tuer l´Afrique incapable et rétrograde en elle pour enfanter, comme une mère aimante, une Afrique moderne et responsable. Car la liberté a un prix d´efforts mentaux, physiques et intellectuels qu´il faut accepter de payer si on y tient. Et afin de jouir d´une liberté qui ne soit pas acquise de seconde main, ou celle qui n´était rien d´autre qu´un avatar d´une autre dominante et gratuitement hégémonique. Celui qui cherche toujours à se dérober envers ses obligations historiques, ou à se cacher de porter consciemment et volontairement le poids de sa propre liberté, de son propre bonheur, des rêves et attentes de ses propres enfants…celui-là ne doit pas être surpris si sa vie ne se transforme simplement en prison ouverte et que ses rêves ne soient perpétuellement peuplés de cauchemars et de frustrations.

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu" 

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Commentaires
M
http://www.swr.de/report/-/id=233454/sgpaia/index.html <br /> Sur cette page, et pour les amateurs, s.v.p se la faire traduire, on apprend comment les viandes bovines du marché commun étouffent et affament l´Afrique avec une sournoiserie toute délinquante. L´exemple de l´émission allemande dévoilant le dessous des cartes : REPORT MAINZ avec cette fois-ci le Cameroun. Avec des subventions européennes de 31 cents le kilo, tous les excédents de viandes sont déversés en Afrique où le kilo coûte 1 ?, alors que le kilo de viande locale, lui, coûte 2,50?. Il s´ensuit un appauvrissement de 1,4 millions de camerounais. Horst Seehofer, le ministre le l´agriculture allemande a promis aux paysans allemands qu´il ferait l´impossible pour inciter Bruxelles à augmenter leurs subventions. Autant dire le droit de tuer et d´assassiner joyeusement son nègre avec l´arme fourbe du commerce ! Et si ces gens cessaient de surproduire, que diable ; ou déversaient leurs excédents sur leurs propres marchés, que se passerait-il donc ?<br /> Cette émission du 28.04.2008 a aussi révélé que la Diaconie, et c´est dire l´église catholique et l´église protestante étaient les plus mauvais employeurs d´Allemagne. Leurs salaires, en effet, étaient des paies de dumping et des salaires de misère. N´est-ce pas curieux ? 1,2 millions d´employés allemands naïfs se laissent ainsi, soit disant pour l´amour de Dieu, cruellement exploiter. Mais l´église n´est-elle pas tenue de respecter et d´aider ceux qui lui permettent d´entretenir ses oeuvres sociales ? Je le pense bien. Plus que tout autre. Et apparemment ils mélangent tout: les choses terrestres et les choses du ciel. Et ici sur terre, les prix et les coûts de la vie sont régis par des lois...humaines ! On est tout de même surpris que cette Diaconie soit la plus grande propriétaire terrienne d´Allemagne, n´est-ce pas ; et qu´elle s´enrichissent effrontément au détriment du respect des droits et du bien être de ceux qui les servent ! Si ce n´est pas de l´escroquerie, qu´est-ce donc ? <br /> <br /> Musengeshi Katata <br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu" <br /> FR
M
Ou ce milliard €, pour peu milliard qu´ils soit, n´est rien d´autre que grosse goutte dans la mer. L´Afrique doit bouger et apprendre à fructifier cette aide en l´intégrant dans des structures positives et motivées vers des résultats transcendants. Et le pouvoir africain est appelé ici à cesser sa passivité ou sa lourdeur. Cela n´aurait en effet aucun sens à aider des gens qui dilapident et gaspillent l´aide qu´on leur octroie. Or, les structures africaines ne sont ni efficaces, ni dynamisées aux exigences modernes du rendement agricole. Pour changer les choses, il faut améliorer les structures de formation et de production du secteur agricole qui est immense : il tient à la fois des transports, de la réfrigération, de la chimie de traitement et de conservation, de la mécanisation ou technique de production…etc, etc. Et plus important : le niveau du revenu du consommateur appelé à acheter ces produits. Autant dire que sans un grand travail de conception et d´optimalisation de structures et de facteurs de faisabilité, cette histoire risque de rester au plus bas de ses attentes. Les africains doivent y mettre la main, et pas seulement en croisant les bras afin que l´aide vienne faire des miracles. <br /> <br /> Sans vouloir jouer gratuitement à la comparaison, je dois ici hélas citer l´exemple de l´Allemagne de l´Est qui a reçu une aide économique accrue et orientée de l´ Ouest et des investisseurs étrangers…les résultats aujourd´hui ne sont pas idéal : le chômage y est des plus élevé (30 à 40% !), les jeunes quittent l´Est pour vivre à l´Ouest, les revenus sont moyennement bas, les écoles désuètes ou désertées, et pratiquement tous ces pays de l´Est de l´Allemagne, et ceci malgré d´énormes investissements étatiques et des subventions fédérales, hautement endettés. Pourquoi ? Mais parce qu´il ne suffit pas de construire des routes ou des hôpitaux modernes pour croire qu´on faisait l´économie d´un pays. Sans un revenu conséquent, sans mettre les membres de cette société au travail pour, avec leurs épargnes, leurs impôts et leur créativité, soutenir l´entretien et la promotion de ces structures sociales, tout cela n´est que cosmétique qu´une crise économique latente réduira à des frais d´entretien pesants et affligeants pour les finances publiques et le coût de la vie. <br /> <br /> Ce que je voulais dire par-là est : il ne suffit pas seulement de recevoir de l´aide pour que celle-ci propulse le receveur dans la prospérité. Il faut aussi soutenir d´autres facteurs s´emboîtant et se liant à une structuralisme d´équilibre et d´auto réalisation. Et le revenu (et ses pendants : l´imposition, l´épargne et la réalisation sociale) est un facteur clé de toute réussite économique. A l´Est de l´Allemagne ont été investi publiquement 1000 milliards €, et cela continue. Et ces anciens pays communistes avaient un relatif haut niveau technique…et cependant, comme on le voit, les choses ne sont pas roses. Et eux, s.v.p, avaient des infrastructures utilisables avant la tombée du mur de Berlin.<br /> <br /> Les africains, pour fructifier l´aide qui leur est octroyée ou les dettes qu´ils se font souvent sans trop y regarder, se doivent de travailler plus et de s´instruire rapidement aux techniques modernes que requiert la rentabilisation de ces investissements. Sans cela, tout cela ne sera qu´un nouvel échec à accrocher à piteuse sa bannière. Or, nous évoluons aujourd´hui dans un monde antagoniste, cupide, empressé et fondamentalement soumis aux intérêts. Celui qui ne sait pas soigner et protéger les siens, à la longue, ne gagne rien du tout et s´appauvrit plutôt. <br /> C´est à l´Afrique de bouger rapidement, car bientôt ce continent n´aura plus de temps. Et tout le monde sait que ce qui se fait à la catastrophe est toujours bâclé. Rien ne sert de courir et de brûler les étapes, mais diable, il faut partir à temps. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> « Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »<br /> FR
S
La vérité est que l´Afrique, et c´est comme tu l´as dit en faisant allusion à ses longs siècles d´oppression musulmane et chrétienne, s´accroche instinctivement à ses valeurs, même si celles-ci sont dépassées. Si les maillons flexibles que constituent les intellectuels avertis et auxquels on pouvait faire confiance s´attelaient á changer les choses, elle serait prête à aller vers ce changement. Mais que voit-on : des corrompus, des aliénés et caméléons qui singeaient l´occident au lieu de s´en instruire. Voilà le mal. A force de s´assimiler, de parler ou d´exceller dans la langue et dans la culture du maître, ces beaux instruits de la culture occidentale se détachaient des leurs plutôt qu´ils ne s´en rapprochaient. Alors on se cachait derrière une religion qui n´était pas la sienne, même si celle-ci avait légitimé l´esclavage et détruit la spiritualité et les cultures africaines. Ou encore on confondait la raison et l´objectivité qu´on accordait aux étrangers plutôt que de l´élever en soi-même. Le tableau est long. Aujourd´hui certains africains arrivaient même á se cacher derrière Cheik Anta Diop, pour disserter à longueur de journée sur le passé, alors que le présent, lui, exigeait son tribut immédiat et assidu. Car si on laissait les siens dépérir dans l´ignorance et la pauvreté, qu´on les abandonnait aux crocodiles et aux rapaces économiques et commerciaux étrangers qui les pillaient et les avilissait tous les jours avec un une sournoiserie toute criminelle, on se demandait bien quelle était le rôle de l´intellectuel africain dans sa société, et surtout, quelle était son sens du devoir et de l´honneur ! <br /> <br /> La France vient de décréter 1 milliards € pour aider les agricultures africaines à reprendre pied. Une bonne nouvelle qui prouve que malgré tout, il existe une France qui aide l´Afrique dans ses difficultés. Et sous réserve de ce que cette aide signifie réellement, il faut saluer haut ce geste de solidarité. Mais voilà, je me demande si, ou plutôt je crains que cette aide ne se perde dans la nature parce que les structures africaines ne sont pas conscientes de sa valeur réelle. A la fin, on ne passera pas à côté d´exiger des réformes sévères du pouvoir africain. Il ne sera pas dit que le contribuable français serait contraint à domicile à l´épargne et à de sévères restrictions sociales pendant que son argent serait dépensé à bras ouverts en Afrique ou rentrerait, par des canaux détournés dans des comptes en banque en occident. De ce petit jeu-là, nous en avons marre, marre et assez. Il faut nous comprendre : ceux qui vont demain, et de nouveau tendre les mains ; ce sont ceux qui ne prirent pas la peine de fructifier l´aide qu´on avait mis à leur disposition. Est-ce normal ? Je ne pense pas. A la longue, on perd sa crédibilité et ses amis, parce qu´ils ont l´impression qu´en tendant la main on leur prend le bras. Et des images telles celles de Darfour ou ailleurs en Afrique où des femmes et des enfants en os quémandaient à manger…elles nous choquent tous et nous révoltent. Apprendre alors qu´un Sassou Nguesso sablaient le champagne Cristal à new York en dépensant pour 4 jours de séjour 400.000 $...vous permettez que je crache de dégoût et de révolte devant une telle injure à la responsabilité ! Une honte pendant que des femmes et des enfants manquaient du principal, que les hôpitaux étaient délabrés, les écoles insalubres, et que le chômage et la pauvreté atteignait des degré record dans son pays ! <br /> <br /> C´est pourquoi nous demanderons au gouvernement français de veiller à ce que cette aide soit, jusqu´au dernier centime, employée efficacement dans le but pour lequel elle a été octroyée. Pas dans un autre but. Shaka Bantou, j´ai dit !
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