Morgan Tsvangirai prend les jambes à son cou
Ayant longtemps espéré l´aide concrète de la communauté internationale, et devant les menaces et la guerre psychologique menée par Mugabe contre lui, le leader du MDC jette l´éponge et se réfugie à l´ambassade du Pays Bas.
Plus de peur que de conviction politique ?
Eh oui, tout le monde n´est pas né courageux comme Thomas Sankara, par exemple, ou Patrice Lumumba. Beaucoup d´africains aiment la politique parce qu´elle procure, dans des milieux sans infrastructure et sans société organisée et productives de leurs moyens et instruments de réalisation, le moyen le plus rapide de s´enrichir. La plupart d´entre eux ne savent ni remplir les devoirs de l´état, ni organiser et promouvoir le développement de leurs peuples. Il s´ensuivait en Afrique une armée de parasites et d´opportunistes qui s´engluaient autour du pouvoir comme des mouches enfiévrées autour de faisanderies. Tous voulaient rouler en voiture luxueuse, consommer les importations étrangères, mais personne ne savait comment promouvoir les siens et les protéger dans un monde où le commerce occidental des excédents industriels faisait des victimes condamnées pour des décennies entières à la pauvreté en épuisant sournoisement leurs accumulations.
On y envoyait l´aide occidentale orientée, mais cette aide revenait par des canaux de consommation, de commandes d´armes ou de placements financiers privés dans les banques occidentales. En fait, ce n´était qu´un petit détour qui ne menait nulle part, sauf á la fierté vide d´avoir octroyé l´aide. On se croirait, dans ce système illusionniste, dans de méchants tourds de passe-passe. Et pendant ce temps, les matières premières des pays concernés étaient épuisées à la vitesse grand V. pendant que son arrière pays était noyé de boite de conserves, de lait en poudre, de viandes et de poisson plusieurs fois subventionnés des pays industrialisés. Même la riche Amérique jouait au dumping de ses prix du coton, du sucre, du mais et du riz empêchant ainsi les paysans africains de survivre. L´incroyable monde antagoniste africain.
Il faut avoir le courage de dire ou d´écrire ces choses ; mais que nous reste-t-il donc si nous voyons nos femmes et nos enfants mourir de faim et d´apathie chaque jour ? Avons-nous encore le choix que de protester et dire tout haut ce que les nôtres souffrent sourdement ? Morgan Tsvangirai, lui, a jeté l´éponge et à toute jambes il s´est mis sous la protection diplomatique de la Hollande. Il a craqué, comme on dit. Personnellement je n´ai jamais apprécié ni de son intelligence, et comme on le voit aujourd´hui, ni de son courage. Il était de ce prototype africain joufflu et obèse qu´on rencontrait actuellement chez les africains qui vivaient aisément aux dépends des leurs. Mais à aucun moment, dans aucun de ses discours il n´a fait preuve de réelle intelligence ou de lucidité politique exceptionnelle. Après tout, on était en droit de l´exiger de lui, s´il prétendait vouloir gouverner le Zimbabwe et battre le brillant orateur périmé qu´était devenu Mugabe.
Et maintenant ? Morgan Tsvangirai espérait-il qu´on lui donnerai le pays sans qu´il eut participé aux élections ? Tous ceux qui étaient prêts à l´aider ne sont-ils pas poussés à revoir leurs intentions ? Avoir la tremblette plus aigue que le courage et la lucidité politique ; étaient-ce là les qualités premières d´un leader politique convaincu ? J´en doute sincèrement. Ravier Solana a dit que les élections zimbabwéennes étaient une parodie démocratique. Mais, cher monsieur Solana, où se trouve en Afrique une vraie démocratie ? Venant d´un grand fonctionnaire de l´Union Européenne qui devait nécessairement être au courant que bien de membre de cette l´Union mettaient tout en œuvre pour chosifier les pouvoirs africains, cela étonne vraiment.
En tout cas, dommage pour le peuple zimbabwéen abandonné aux mains incapables d´un dinosaure dépassé qu´est devenu Mugabe. Et même si l´ONU ou quelques gouvernements étrangers intervenait en faveur du fugitif Tsvangirai, le mal était fait et consommé : il ne se débarrasserait pas aussi vite de sa réputation de rat peureux impressionné par la guerre psychologique de son adversaire qui n´avait plus aucune chance de relever ou conduire à un meilleur avenir le pays. A la fausseté du pouvoir africain s´ajoutait la frousse…pas de quoi être fier, en tout cas. Le pouvoir, lorsqu´on le brique, il faut avoir le courage de l´emporter ; plutôt que d´attendre qu´on vous l´offre pendant que vous vous cacheriez dans quelques ambassades. Mais qui sait, peut-être que le Zimbabwe compte de gens plus courageux, et nettement plus avertis du pouvoir que notre Kimble Morgan Tsvangirai. Sinon ce beau pays du zimbabwe sera toujours gouverné par des dictateurs illuminés comme Mugabe. Dommage.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu
Forum Réalisance