Idéalisme, pragmatisme et réalisme
Un rapport de changement de priorité face à la crise économique. Ce rapport, si on déplore déjà à priori de son occultisme humaniste, ne fera que répondre aux nécessités pressantes de la Crise économique qui touche le monde entier et dont les aspects deviennent de jour en jour contraignants pour tous.
Le meilleur choix d´intentions
L´Afrique, de par son sous développement et la pauvreté qui l´accompagne, a tendance à attendre de la France que celle-ci reste à la hauteur de ses propres idéaux de droits humains et de liberté qu´elle a toujours propagés et prétextés en Afrique. Or, avec le temps, tout le monde sait que ces idéaux, s´ils sont vrais, ne le sont d´abord que pour la France métropolitaine. Ni l´histoire de l´esclavage, celle de la colonisation ou encore celle de la francafrique actuelle ne permet de dire que ces idéaux sont valables partout et inconditionnellement à n´importe quelle époque de l´histoire des relations françaises avec les autres peuples et cultures. Et ma foi, redevenons réalistes et disons-nous que chaque peuple et culture doit entretenir et respecter ses propres valeurs d´humanisme, et qu´il n´appartient pas à la France
d´exporter son humanisme partout dans le monde, surtout si, à plusieurs reprises, elle a été elle-même surprise à s´y dérober lorsque ses intérêts économiques l´exigeaient.
Alors, pourquoi ne pas redevenir pragmatique, s´occuper de ce qui importe plutôt que de jeter gratuitement la poudre aux yeux des autres tout en sachant pertinement bien qu´il y avait plus important et urgent ?
Je suis de ceux qui sont arrivés à la conviction que, comme les impératifs futurs de la crise économique actuelle les imposent à tous, la France, l´Union Européenne ou l´occident tout court; tous nous aurons un intérêt grandissant dans un rapide relèvement économique de l´Afrique dans les plus brefs délais. Le temps en effet presse pour tout le monde. Car si l´Afrique tarde à devenir rentable et solvable pour ses partenaires internationaux, elle risque, dans ses faiblesses, à persister dans le chaos et l´anarchie, ce qui ne sera profitable à personne. Ni même à la Chine et l´Inde dont les ambitions industrielles s´affermissent en exigeant de ces deux pays des sources de matières premières accrues et accessibles. Autant par ailleurs que des marchés crédibles et diversifiés pour leurs industries d´exportations.
Ne faisons donc pas du sentimentalisme gratuit et mal placé en insistant sur quelque humanisme dont personne ne saurait ni s´en assagir ni le monnayer, autant qu´il ne résoudrait aucun problème du présent ou du futur, si ce fameux humanisme n´était pas doté au préalable d´un grand et pragmatique réalisme économique. La meilleure forme d´humanisme, à mon avis, est le développement, parce que celui-ci permet à celui qui a réussi à l´assouvir de satisfaire à tous ses besoins, d´être en mesure de défendre et de protéger les rêves et les attentes de ses enfants autant qu´avec la science et la technologie ainsi cultivées, la société développée peut répondre au mieux aux défis et exigences culturels et écologiques que nous imposent l´avenir.
Maintenant, si, et après coup cela s´appelle « Liberté, égalité, fraternité », humanisme Humboldien, cartésianisme, confucianisme ou autre…qu´importe ; seul le résultat compte. Ne mettons pas la charrue devant les bœufs ; cette époque passée où le sournois christianisme était plus important que les droits humains ou la liberté des noirs est résolue. Et bien finie. Le premier droit humain est à mon sens celui d´être responsable de soi-même, pas des autres. La France doit s´enlever l´idée que l´Afrique dépend d´elle, autant que les africains doivent s´émanciper de croire qu´ils peuvent, comme à Noel, faire la liste de leurs voeux à la France afin que celle-ci daigne bien les réaliser.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance