OMC: l´insoluble face à face aux tranchées du commerce
Entre l´occident et le tiers Monde se déroule ces derniers temps de Crise Economique s´aggravant de jour en jour aux Etats-Unis, en Europe (Espagne, notamment), sous des allures faussement anodines, des combats à couteaux tirés. Les uns sont pressés par le temps dans une crise les étreignant de plus en plus désagréablement, les autres veulent certes aller de l´avant, mais sans se faire poignarder dans le dos.
Entre la meute des Loups et le troupeau attardé d´agneaux
La nouvelle qui a été annoncée hier 29 juillet 2008 n´a surpris personne. L´échec du fameux cycle de Doha qui eut lieu le 24 juillet 2006 non plus. Avec le temps, et selon les intérêts et les retranchements des partis en présence, tout le monde avait compris que les pays riches voulaient avoir le droit d´envahir les pays sous développés avec leurs produits agricoles, étouffant ainsi, comme nous l´avons toujours prévenu, les faibles infrastructures alimentaires des pays pauvres.
On se cachait bien, pour tromper son monde, derrière des formulations ou des simplifications telles que les pays riches octroieraient une entrée sur leurs marchés commerciaux des produits agricoles aux pays sous développés lesquels ouvriraient leurs marchés aux produits industriels des pays riches. Derrière cette fausseté, et avec des normes et des exigences qualitatives ou préférentielles précises, les pays riches voulaient tout simplement obtenir le contraire : l´abattement, l´orientation ou, s´il n´y avait pas d´autre alternative, la mainmise sur tous les secteurs agricoles des pays pauvres. Cette stratégie avait un but précis : défendre ses propres paysans à domicile, leur ouvrir un marché international où ils pourraient, à loisir et moyennant moult subventions étatiques, à des prix de dumping écouler leurs excédents risquant de chuter les prix à domicile et diminuer la marge à gagner.
Croit-on vraiment qu´il s´agit seulement de l´Inde qui est restée intransigeante et de la protection de son riz ? Les Etats-Unis qui voulaient avoir le droit de pratiquer le dumping sur le coton, l´huile ou le riz américain et envahir ainsi n´importe quel pays sous développé en abattant son agriculture, tout en se protégeant eux-mêmes furieusement de cette pratique comme tous les pays occidentaux. Ainsi, on prétendait faire des concessions qui n´en étaient pas, tout en ayant bien l´intention d´affamer et de priver de revenus les agriculteurs et les éleveurs des pays pauvres. On l´a vu notamment en Jamaïque (lait Nestlé), au Ghana (viandes européennes), au Sénégal (lait en poudre, oignons, tomates européennes), Egypte (lait, huile et riz américain)…etc. Tous ces envahissements créant le chômage et la mort de l´agriculture et l´élevage de ces pays sont suivis, ô sournoiserie, d´aide au développement ! On devrait plutôt dire corruption aux élites pour qu´elles ferment les yeux sur le meurtre des leurs dans leur arrière pays.
Peut-on dire que cette sournoiserie de fausses ou de coupables intentions étaient le résultat de la Crise économique d´excédents et de prix d´énergie de jour en jour élevés qui sévissait avec rage en occident en augmentant dangereusement le coût des facteurs de production ? Ceci est vrai, certes ; mais il suffit de suivre le cours de l´histoire économique depuis 600 ans pour arriver à la conclusion que les pas avancés employaient toujours les pays pauvres et leurs facteurs pour accumuler, produire pour parfaire et accomplir leurs puissances industrielles et économiques. Mais ils ne voulaient jamais en payer le prix équitable et loyal. Bien au contraire : ils s´arrangeaient toujours pour que ce soit le pauvre du Tiers-monde qui paie le prix de sa propre exécution économique.
Les indiens n´avaient pas oublié que les américains, avec notamment la banque du Vatican Monsanto avaient tentés de s´approprier à New York de la licence mondiale sur le riz Basmati propriété depuis populaire du peuple indien depuis 700 ans. Vandana Shiva dut se battre avec toute son énergie pour arrêter cette escroquerie honteuse et criminelle qui aurait appauvri toute l´Inde ou mis entre les mains de multinationales étrangères de l´alimentation. On le voit dans cette histoire autant que dans tant d´autres touchant des plantes médicinales africaines en Afrique du Sud ou sur tout le continent africain, qu´il s´agissait, en réalité d´un vaste plan de mainmise sur les patrimoines génétique biologiques du tiers monde.
Les recherches qui sont actuellement faits par les multinationales occidentales sur le poisson sont inquiétantes : après une pêcherie sauvage et irresponsable, ces multinationales préparent une race de poisson génétiquement manipulée qui ne serait composée que de race femelle. Autant dire que la dépendance, ainsi par ailleurs que pour le maïs américain génétique (A noter que les canadiens se sont dernièrement déclarés contre les grains agricoles manipulés biologiquement) serait lourde de dépendance pour les pays pauvres qui seraient ainsi liés sans retour aux grains et aux produis d´élevage produits par les pays riches.
A mon sens il y a une énorme fausseté dans les intentions commerciales des pays industrialisés autant européens qu´américains. Ils mettent en effet tout en œuvre, derrière une fausse façade contractuelle ayant pour but d´aider les pauvres ou de les encourager à produire et mettre à jour leur agriculture et leur élevage, pour les dominer et assujettir tous ceux qui s´y laissaient prendre. Il ne s´agissait pas de défendre la liberté ou les droits de souveraineté alimentaires et culturels en respectant la multitude naturelle de notre monde, mais bien de s´approprier les marchés et les rênes économique de pays pauvres, d´imposer ses intérêts aux détriments de ceux des pays sous développés en contrôlant leurs productions et leurs facteurs ou en les empêchant de s´épanouir autrement que sous la tutelle économique occidentale. Et on demande aux africains, aux indiens et autres de mettre volontairement la signature sous un tel contrat ? Honteux et scandaleux !
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance
Pour en savoir plus, lire :
OMC: la libéralisation du commerce mondial compromise