Cet espace va à la recherche de l´existentialisme de l´homme noir pour lui permettre de mieux se déterminer face à l´histoire et face à la réalisation de sa liberté.
La Chine découvre avec horreur les conséquences désastreuses de la cupidité
commerciale de ses distributeurs de lait qui avaient « élargi » ce
produit alimentaire en le diluant avec de l´eau. Et pour tromper les apparences,
on y ajouta la mélamine (ne pas confondre avec mélanine de la peau), produit servant à fabriquer la colle ou le plastique.
Cette criminelle malfaçon a coûté la vie à 4 enfants, causé l´hospitalisation
immédiate de 13.000 autres, tandis que plus de 50.000 étaient atteints
d´insuffisances rénales inquiétantes.
Un déjà vu du sens malhonnête et criminel du profit.
L´art de coller et de plastifier la société. A force de fermer les yeux sur
le plagiat de ses industriels face aux produits étrangers, on en vient à
éveiller un état d´esprit commercial primitif qui élève le profit au dessus de
toute fierté que tout commerçant, que tout producteur et artisan place dans le
produit qu´il propose à l´acheteur. Sortant du communisme de fonctionnaires
bureaucrate et idéologisant, la montée industrielle et commerciale chinoise
vertigineuse vers le développement a hélas un aspect regrettable : le
manque évident de contrôles détaillés des produits envahissant l´immense marché
chinois en gestation. La catastrophe de ce lait faussé le prouve, autant que
des conséquences dont on ne peut aujourd´hui qu´évaluer approximativement des
suites.
Les sociétés mises en causes sont Fonterra,
un géant néo-zélandais de l´agroalimentaire possédant dans l´autre société
chinoise directement impliquée dans cette affaire, la Sanlu, 43% des actions. La Fonterra prétend qu´elle a, depuis le
mois d´août, prié son partenaire chinois à rappeler tous les produits de lait
infectés du marché. Or on apprend maintenant que cette escroquerie au lait
était connue depuis le mois de mars ! Par ailleurs, ô surprise, on apprend
aussi que les produits de lait vendus en Chine par Nestlé étaient aussi traités
à la colle et au plastifiant. Certes dans une mesure insignifiante, mais
traités tout de même avec une substance qui n´avait rien à voir dans le lait.
Nestlé mis à nu, retire tous ses produits de lait du marché chinois pour les
remplacer prochainement par des produits sains et irréprochables. Toutes les
grande surfaces de ventes dont Wal-Mart, Carrefour ont déjà retiré les produits
touchés des rayons.
On apprend aussi, et cela est très préoccupant au point de mettre en colère
l´organisation alimentaire de l´ONU, que ce lait avait été, contrairement aux
fausses affirmations des coupables, exporté au Bengladesh, à Taiwan, à Hong Kong, au Japon dans des petits pains chinois exportés qui furent aussitôt
retirés des rayons ; ce lait avait été aussi exporté …au Burundi et au Gabon ! Et curieusement, de la part des africains, pas un mot,
pas des demandes rapides d´éclaircissement afin d´établir la responsabilité
commerciale, d´aider les enfants touchés à se faire soigner rapidement, et
endiguer les dégâts en retirant rapidement les restes de ces postes du marché. Rien.
Et je dois avouer que ce silence met en colère et prouve, encore une fois,
combien l´Afrique est fragile dans la défense de ses enfants et se ses intérêts
ouvertement lésés, autant qu´il lui manque, même devant des cas aussi évidents
que ceux causés par le lait chinois frelaté, des mécanismes rapides de
réaction.
Aujourd´hui on ne peut pas faire aveuglement confiance à l´importation. Les
chinois ne font pas exception dans cette affaire, comme on le voit
présentement, mais aussi par le passé où ils ont librement excellé dans l´art
de falsifier les médicaments, les parfums, les pièces de rechange, les labels
de qualités de créateurs occidentaux…etc, etc. Et cette affaire va peut-être
leur permettre de réfléchir non seulement sur leurs différents systèmes de
contrôle, mais aussi sur le mal intellectuel, qualitatif et économiques évidents
qu´ils ont causé à la réputation des produits occidentaux. Et particulièrement
aux africains auxquels ils vendaient quotidiennement du faux inefficace pour du
vrai. Quand il s´agit de médicament, de lait, cela peut être, comme on le voit,
bien mortel.
L´Allemagne ainsi par ailleurs que toute l´Union Européenne ont demandé à
la Chine de faire des éclaircissements complets dans cette affaire, afin que ce
genre de situation ne vienne à se répéter. La Chine a mis sous mandat d´arrêt
28 personnes inculpées dans ce scandale, et le chef des services de contrôle de
qualité en Chine a démissionné. Reste maintenant à soigner et remettre à pied
les enfants malades, les adultes ne souffrant pas de cette malfaçon. On doit
cependant reprocher au chinois leur fausse pudeur qui leur a fait taire, dès la
prise de connaissance de ce scandale, de son origine et de son ampleur sur la
société chinoiseentière. Une fierté mal placée, à mon avis, parce que tôt ou
tard, il faut tout de même prendre des décisions protectrices et résoudre le
problème de l´origine et des coupables.
Nous sommes confiants que la Chine résoudra au mieux les conséquences de ce
scandale ; elle a assez d´hôpitaux et de moyens financiers pour le faire.
Mais qu´en est-il de l´Afrique, par exemple ? Dramatique. Et encore une
fois, nous avons raison de prier les africains à se défaire de leur importinite, de protéger leurs
secteurs économiques agroalimentaires de toutes importations les mettant à mal.
N´est-on pas surpris que Nestlé qui
fit sombrer l´élevage et l´agriculture en Jamaïque
en y exportant massivement à bas prix le lait de l´Union Européenne, ainsi par
ailleurs qu´au Ghana ; que ce Nestlé soit pris en flagrant délit de fraude
qualitative dangereuse en Chine ? On peut ainsi, comme on l´avait si
souvent fait en Afrique, assassiner tout un peuple sans qu´il ne s´en rende
compte !
Si en Afrique même les Miséréor et autres congrégations épiscopales y
vendaient quid des produits médicaux dilués, quid des chiffons aliénants et
sans valeur en prétendant aider l´Afrique ou en arguant qu´ainsi ces produits
seraient moins chers et mieux accessibles aux pauvres africains, en fin de
compte, il faut savoir ce qu´on veut ou ce qu´on défend. Et cette question
n´est pas seulement posée aux africains, elle est aussi posée ouvertement aux
occidentaux ou exportateurs volontairement malveillants. Car le jour où
l´africain reçoit pour son enfant gravement malade un antibiotique dilué ;
ce jour-là il est trop tard pour discuter ou philosopher sur la pauvreté. Quant
à ceux qui, sciemment et sournoisement avec leurs envahissantes exportations
agroalimentaires subventionnées vers l´Afrique où, avec des prix de dumping ils
détruisaient l´agriculture et l´élevage de l´arrière pays africain ; nous
leur disons encore une fois qu´ils sont malhonnêtes et qu´ils nous assassinent
nous et les nôtres tout en prétendant faussement nous aider. Et cela, c´est la
pire des inhumanités qui soit.