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1 novembre 2008

Entre l´internationalisation, l´humanisme et la bonne foi

Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé par des étudiants aux Etats-Unis...

Derrière les grands propos d´humanisme, il y a trop souvent de bien fausses intentions.

Discours du ministre brésilien de l'Éducation aux Etats-Unis. Pendant un débat dans une université aux Etats-Unis, le ministre de l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie. Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien. Voici la réponse de M. Cristovam Buarque :

 « En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.

En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour
toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.

Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Avant l'Amazonie, j'aimerais assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles œuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays. Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître.
Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des États-unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies, soit internationalisé.

Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome,  Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde entier.

Si les États-unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des Etats-Unis.
Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes.

Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la dette.

Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite  l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie.

Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous ! »

 

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Commentaires
M
Non, Djé, il n´est jamais trop tard pour la liberté et le droit humain. Remarque: ceux qui ont cru qu´on pouvait faire la liberté en privant les autres de droits et de liberté ont dû se reconvertir à un humanisme bidon. Ils ont cru qu´industrialisés ils seraient heureux et déictiques, ceux-là sont en train de vouloir faire avaler aux monde leurs surproductions et leurs inflations ! Ils sont si riches qu´ils croulent dans des dettes, le chômage et les inégalités sociales. Leur rapacité est tellement malsaine qu´ils vont jusqu´à empoisonner leurs propres instruments banquiers et financiers, causant ainsi au monde entier un préjudice honteux et criminel.<br /> <br /> Le drame des africains, à mon avis, c´est qu´ils ne sont pas persévérants, et à mon sens, et cela est pour mon goût trop courant chez les africains en ce moment, ils jouent trop aux exaspérés de l´injustice...pour ne pas être obligé de se battre et de démontrer que la victoire de leur liberté est d´une valeur incessible et que leur intelligence leur donne ce devoir, autant qu´elle exigen d´eux qu´ils mettent à jour l´intelligence la plus adéquate pour parer à leurs déboires. <br /> <br /> Je suis trés surpris souvent sur les sites de gens qui se présentent comme des intellectuels, qu´ils s´abandonnent à relater les faits ou les méfaits, et je me demande s´ils n´espère pas par-là mériter la pitié ou la commisération de leurs prédateurs occidentaux. Il faut être infantile ou aveugle pour le croire ! Ou me dis-je, il s´agit ici de se cacher de sa propre incapacité avec un activisme qui n´aiguisait ni l´esprit, ni n´allait à la recherche de solutions à même de changer les choses ! Parce que, soit dit en passant, on peut se demander: qui fera donc la liberté des africains, sinon les africains eux-mêmes !?!<br /> <br /> Et à propos du Brésil, si l´Afrique croit qu´elle a souffert; alors elle ne connaît pas l´histoire de l´Amérique latine qui essaie aujourd´hui de se libérer du joug des Etats-Unis et de son élite blanche affiliée au neo impérialisme américain. Il y a un excellent ouvrage là dessus: "Le colosse au Nord" de Frank Niess qui est considéré dans le monde entier et dans toutes les universités comme Le livre de référence de ce que les américains ont fait dans leur "poulailler sud américain".<br /> <br /> Il y a des solutions á nos déboires et à nos situations; certaines sont sur notre propre nez, d´autres nécessitent que nous usions de nos matières grises. Et à mon sens tous ceux qui jettent la hache aprés la cognée ou se refusent à se battre pour leur propre liberté, ceux-là peuvent se faire passer sur le Net ou ailleurs pour des génies ou des combattants farfelus et doues; ils ne resteront cependant que de petites quantités ou de petites lueurs de l´esprit. <br /> <br /> Les africains pourront aller où ils veulent, à mon avis: s´assimiler, s´aliéner, ramper, vivre couché ou caché en occident; rien ne leur épargnera le jugement éthique par lequel toute race, tout continent est tenu de défendre et de protéger sa liberté parce que c´est la seule voie à la réalisation sociohistorique et philosophique. C´est comme devant un miroir: quand on s´y regarde, on y voit aussi ses vérités, ses mensonges et ses rêves inassouvis. Mais si on doit y voir le visage du voisin ou les traces des chaînes qui rongent notre âme...il faut avoir le courage de changer les choses, ou sinon, on n´est rien d´autre que quelqu´un qui se refuse ou ne s´offre pas le véritable miel, le véritable nectar de l´existence. <br /> <br /> Il ne sert donc à rien de se trouver des prétextes quelconques pour justifier ce qu´on souffre, ce qu´on subit ou ce qu´on n´arrive pas à faire. Il n´y a aucune excuse au déni même feint de liberté. En lisant ce qu´a dit le ministre de l´éducation du Brésil, on se rend compte d´une chose, notamment: qu´il faut absolument mûrir l´esprit et attiser la dialectique si on veut donner à l´espoir une chance réelle de réalisation. Ceci dit, si la liberté est gratuite, la réalisation, elle, exige qu´on la mérite corps et âme. <br /> <br /> Excellente démonstration dialectique digne d´un esthète conséquent de la liberté. Et crois-moi, en fermant les yeux après avoir lu ces lignes, j´ai presque vu ces belles brésiliennes aux corps parfaits allongées sur des plages d´or...Ah, dialectique...encore, cela fait rêver et extasie l´âme!<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
D
Merci de nous avoir relayé ce pur moment de lucidité...<br /> <br /> Dans notre contexte africain, ces velléités d'internationalisation humanitaire ont déjà bel et bien débuté sans que que nos incompétents de gouvernants s'en émeuvent.<br /> <br /> En lien un très intéressant billet que j'ai lu il y'a quelques temps chez l'un de mes congo-blogueurs favoris<br /> http://alexengwete.afrikblog.com/archives/2008/06/27/9726490.html
M
Oui, Mr. Cristovam Buarque, ce que vous avez dit là est digne d´un ministre de l´éducation averti et dont le sens humaniste est absolument à la hauteur des exigences idéales de nos temps. Bravo, excellence de cette éloquente lecon d´instroduction à la dialectique d´un monde réellement épris de liberté, de saine coexistence et de véritable démocratie.<br /> <br /> Cette brillante tirade a allumé en moi une incroyable joie intellectuelle dont la flamme a réchauffé mon coeur d´africain aguerri aux mensonges et aux crimes de l´histoire humaine. Ému, je ne peux que dire: "Ils existent bien, ces hommes d´espoir et d´idées supérieures". Encore merci parce que dans ce monde où bien de fausses intentions nous sont vendues pour des vertus d´un humanisme équitable et valable pour nous tous, il y a lieu que la vérité et l´espoir ne soient pas oubliés. Sinon nous risquons tous de devenir des foantomes de l´histoire...et de la dignité humaine. Bravo!<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> Forum Réalisance
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