Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
22 novembre 2008

Quelles leçons à tirer de l’élection d’Obama pour l’Afrique ?

 

Interview sur la Radio CHUO FM 89.1 (www.chuo.fm) le samedi 15 Novembre 2008, à Ottawa, Canada.

 

Auteur interviewé : Roland A. Y. Holou

Journaliste: Jean-Marie Vianney

 

 

1. Dans le Blog du quotidien français ''Le monde'', un Blogeur dit ceci par rapport à la victoire de Barack Obama à la présidence des États-Unis:
''Arrêtons d'acclamer la victoire d'Obama avec des slogans du type'' Un noir à la maison blanche, c'est formidable'' Nous risquons de jouer la victoire d'un peuple sur l'autre et attiser un contexte ou les relations interraciales sont plus tendues qu'on ne veut le croire, Obama est métis. Votre Commentaire ou réactions.

 

Merci Monsieur Vianney pour l’opportunité que vous me donnez encore une fois de m’exprimer sur les ondes canadiennes sur un sujet aussi délicat qu’historique.

Vous savez, la pensée du Blogeur cache une idée raciste à son niveau ou une méconnaissance de l’histoire des noirs. Bien qu’Obama provienne d’un père noir et d’une mère blanche, je crois personnellement qu’il est plus vu comme un noir qu’un blanc. Autrement dit, s’il faut parler de race, il doit être vu comme un Noir. Par conséquent, sa victoire peut être classé parmi les produits de la longue lutte des noirs. Mais en réalité, la victoire d’Obama n’est pas simplement liée aux Noirs. En effet aux USA, les Noirs font environ 12 % de la population. Bien qu’environ 96% de ces Noirs ont voté pour Obama, il est clair que sans la contribution des Blancs, il ne sera jamais élu. Cela ne veut pas dire que les problèmes raciaux sont partis. Un bon nombre de blancs ont refusé de soutenir Obama parce qu’il est noir. Par contre, d’autres ont vu au delà de la peau. Par exemple, 63 % de ceux qui ont voté ont basé leur choix sur la situation de l’économie américaine. 53 % de ceux qui s’inquiètent de la crise économique américaine ont voté pour Obama.

Donc en général, les relations raciales ou racistes contemporaines ne sont pas autant tendues que celles du siècle des esclavages. Avec les multiples mouvements des Noirs et les nombreuses reformes afférentes, la tension interraciale se détend. Evidement, cette situation raciste ne disparaîtra pas jamais de façon complète. Mais l’élection d’Obama est une preuve que les mentalités ont largement évolué dans le sens qu’un Blanc puisse voter pour un noir sans se borner seulement à la couleur de sa peau. En outre, en dehors de la race, il y a beaucoup d’autres facteurs qui ont joué sur la victoire de Barack, notamment le changement qu’il apporte dans le système de gouvernement et les promesses qu’il porte sur le redressement de l’économie américaine en décadence. Donc, l’élection d’Obama est digne d’être célébrée !

 

2. D'après vous l'élection d'Obama est-elle la fin ou le début de la fin avec la couleur de la peau et les origines ethniques? À qui serviront les retombés de cette victoire?


A mon avis l’élection d’Obama n’est ni la fin ni le début de la fin des problèmes raciaux ou ethniques. L’histoire des luttes anti raciales révèle que plusieurs combats ont été déjà menés et plusieurs victoires ont été conquises par les Noirs. La victoire d’Obama peut être vue comme l’une des grandes parmi tant d’autre. Mais en considérant les paramètres qui bloquent le progrès de l’homme noir, notamment aux USA, il est clair que l’ascension d’un Noir à la maison blanche n’est pas la solution apogée qui va tout régler. Les Noirs ont été victimes de nombreuses situations pendant des siècles et pendant ce temps beaucoup de systèmes ont été établis pour les maintenir dans des situations de faible émergence certes. De même, plusieurs Noirs ont aussi cultivé des comportements négatifs et des complexes d’infériorité qui ont contribué à leur maintien dans la couche sociale la plus basse. Donc, on ne saurait complètement régler tous ces problèmes du jour au lendemain. Mais progressivement, on peut y arriver.

L’élection d’Obama peut aider non seulement a atténuer la situation des Noirs en promouvant des décisions en faveur des couches démunies. Cette victoire d’Obama est aussi un signe d’optimisme pour les Noirs d’autant plus qu’elle encourage et renforce l’espoir que les faibles peuvent aussi se retrouver au haut niveau. En outre, cette victoire servira à tous les Américains et le monde entier. En fait, vu les promesses politiques que Obama a faites pendant sa campagne, il est clair qu’il a beaucoup a offrir non seulement pour la restauration de l’économie et de la diplomatie américaines en danger, mais aussi un message fort pour les nations qui continuent à rechercher des leaders politiques pouvant les libérer. Cette victoire d’Obama est une satisfaction du monde entier, car les sondages mondiaux étaient en sa faveur.

 

3. Dans l'élection d'Obama ou se situe selon-vous l'avancée? Pouvons-nous espérez dans quatre ans un effet Boomerang-Réactionnaire?

 

Les noirs ont trop souffert sur cette terre. Quand vous voyez comment le Noir est techniquement en retard et comment il est traité sur certains plans, l’élection d’Obama est un vrai signe de satisfaction et d’honneur pour les siens. Plusieurs personnes ont pleuré le 4 novembre 2008 quand la victoire d’Obama a été irréversiblement annoncée. Pour ceux qui connaissent le passé des Noirs, c’est incroyable. Bien qu’à la veille des élections les sondages prévoyaient la victoire d’Obama, plusieurs se demandaient si vraiment les Blancs allaient laisser passer ce noir. Il y 40 ans, quand Martin Luther King disait qu’il a fait un rêve, personne ne croirait que ce à quoi il faisait allusion pouvait se réaliser de si tôt. Le peuple noir a été si maltraité de par le passé, que pour ceux qui connaissent l’histoire des noirs en général, l’élection d’Obama est une grande avancée non seulement dans les relations entre les Noirs et les Blancs, mais aussi dans les relations des USA et le monde entier. C’est comme si la lignée des esclaves que est en train de prendre le dessus de ceux qui les avaient soumis à la corvée hier.

De toutes façons, la mentalité américaine vis-à-vis du noir a évolué. Obama a été élu sur le ton du changement. Mais comme il n’est pas facile de changer les mentalités, il se peut que ceux qui ont voté pour lui hier se soulèvent contre lui. Mais souhaitons lui du succès !

 

4. Vous disiez à un journaliste Africain que: "Si les Américains contemporains devraient avoir la mentalité africaine actuelle, Obama ne sera jamais éluD'après vous quelles sont les leçons à tirer pour l'Afrique de cette victoire? Que devrait-elle faire maintenant?


S’il y a une leçon a tiré de cette victoire d’Obama, c’est surtout celle de la mentalité américaine. Cette victoire n’est pas que le fruit de la longue lutte anti-raciale ou des ségrégations afférentes, mais surtout le produit de la mentalité américaine contemporaine qui a vu au delà des préjugés pour choisir l’homme qui peut mieux relever les défis auxquels les Etats Unis sont confrontés. C’est émouvant de voir comment les intellectuels américains ont joué leur rôle dans cette bataille.

Malheureusement, en Afrique, nous n’aimons pas promouvoir nos cerveaux. Nous avons une mentalité qui nous arrière et de plus, nous aimons nous détruire et nous coincer les uns les autres au profit de l’intérêt personnel. C’est clair que si les Américains contemporains devraient avoir la mentalité africaine actuelle, Obama ne sera jamais élu. C’est pourquoi j’invite les Africains a mieux reconsidérer leurs mentalités afin qu’enfin le soleil se lève en Afrique. Les Africains doivent cesser les coups bas, pour utiliser leur tête et leur pouvoir de façon objective pour bien réfléchir et trouver solutions à leurs problèmes. Dans mon dernière livre paru en France portant sur « la faillite des cadres et intellectuels africains », j’ai fait des suggestions pertinentes.

 

5. En terminant, c'est vrai que Obama est tout un symbole d'une nouvelle mentalité, vision, espoir, courage, abnégation et détermination, c'est aussi vrai que il n'est pas Culturellement Africain, quel est l'impact de son élection pour l'Afrique?

En réalité, le problème actuel de l’Afrique est lié à la qualité des cadres et intellectuels africains plus qu’aux manigances des puissances étrangères. Cela veut dire que l’émergence de l’Afrique demandera des efforts de la part des Africains eux-mêmes, mais aussi des reformes dans les prises de décisions internationales de haut niveau. Bien que n’étant pas Africain, je pense qu’Obama pensera plus au bien de l’Afrique que ne l’auraient fait certains présidents américains qui n’ont aucun lien de parenté avec le continent noir. Etant à la tête de la plus puissante nation  au monde, Obama peut influencer les décisions de hauts niveaux qui affectent le devenir du continent noir. Son élection est aussi un message fort pour les jeunes africains que s’ils se forment et s’organisent, ils peuvent arriver à renverser les systèmes de gouvernances actuels des nations africaines pour enfin lancer le continent noir sur le bon chemin.

Par ailleurs, les problèmes raciaux aux USA peuvent être comparés a ceux tribaux et régionaux qui secouent certaines nations africaines. Si Obama a pu monter un message d’union qui a convaincu tant les Blancs que les Noirs, pourquoi alors les leaders africains ne peuvent-ils pas utiliser leur tête pour travailler de façon objective et résoudre les conflits qui secouent si tant le continent noir ?

Avec la crise économique actuelle qui secoue les USA, il se peut qu’Obama ne puisse pas faire de grands gestes financiers envers l’Afrique. Mais sa diplomatie et ses décisions peuvent avoir un impact positif et durable sur le devenir du continent noir. Il y a trop de leçons a tirer de cet événement historique et j’espère que nous trouverons d’autres opportunités pour en reparler. Merci.

 

A propos de l’auteur

 

Né le 18 septembre 1975 au Bénin, Roland Ahouelete Yaovi HOLOU est un Ingénieur Agronome. Il détient le Diplôme de Contrôleur du Développement Rural. Actuellement, il prépare son doctorat aux Etats Unis d’Amérique en Sciences Végétales, Entomologie et en Microbiologie. Il a travaillé en tant que Consultant et Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin avant d’immigrer sur les Etats-Unis d’Amérique où il y vit en tant que Résident Permanent. Roland HOLOU est auteur de travaux et publications scientifiques dont les livres:

· Le Bûching et le Développement de l’Afrique

· Pourquoi l’Afrique Pleure Et S’enfonce

· La Faillite des cadres et intellectuels africains

Roland Holou est Membre de plusieurs organisations professionnelles dont :

- American Association for the Advancement of Science (USA)

- American Society of Agricultural and Biological Engineers (USA)
-
American Society of Biochemistry and Molecular Biology (USA)
-
American Society for Microbiology (USA)
-
Association Béninoise du Pastoralisme (Bénin)
-
Canadian Society for Engineering in Agricultural, Food, Environmental, and Biological Systems (
Canada)
-
Ecological Society ofAmerica (USA)
-
Optimist International Club (USA)
-
Writer's Digest Book Club (USA)

Sur le plan musical, Roland HOLOU est un amateur de la guitare (Accompagnement et Basse) et du Piano.

Pour contacter l’auteur, veuillez écrire à l’email : rayholou@yahoo.fr

 

Forum Réalisance « Question des temps »

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
J´ai recu un Mail qui m´a ému, Katata; malheureusement sans l´autorisation de l´auteur, nous ne pouvons pas le publier. Et néanmoins, voilà ce que ce Mail disait en substance: quand on demande aux noirs de prendre leurs responsabilités ou de se battre pour leur avenir, la plupart se mettent comme des taupes à fouiller le passé ou dans le souterrain de l´histoire, à déterrer des moignons et des bribes de discours rouillés de quelques époques périmées...aux pyramides impressionnantes ou aux grandeurs permettant de les guérir du désarroi devant lequel la réalité dominée par l´occident et les autres cultures industriellement avancées les confondent.<br /> <br /> Plus loin, ce lecteur m´écrit: "Ne vous êtes-vous jamais étonné que les africains soient la seule race du monde à ne pas dire ce qu´elle pense ? Ne vous êtes-vous pas rendu comptes du bas niveau superficiel et sans consistance rationnelle que les écrits des africains mettaient à jour ? Allez donc dans les journaux africains, sur le Net chez ceux qui prétendent parler de l´Afrique; vous serez surpris par le terre à terre et la cancannerie qui s´y colporte. Ou alors on étalait des images ou des rapports de faits sans en tirer les conclusions adéquates ou y réfléchir. Tout ce beau monde, cependant, prétendait faire de l´information ou participer à l´éclaircissement du monde existentiel africain !"<br /> <br /> Vous conviendrez avec moi, cher Shaka, continua cette femme, que le niveau rationnel ou logique discursif de ces gens est bien bas pour répondre aux exigences ardues de nos temps modernes. Ces gens feraient mieux de se taire ou alors d´apprendre ce que c´est que la logique contradictoire du positivisme pour être utile de quelque manière que ce soit aux leurs. Car coller des images ou colporter des faits courants ou particuliers en prétendant informer son monde, cela ne mène nulle part; en tout cas pas à réfléchir et changer les choses. A ce compte-là, le journal "Le Monde, L´Express, Télé 5 ou CNN sont bien meilleurs dans cette catégorie. Ils ne peuvent pas concurrencer ces spécialistes; ainsi on se demande: à quel jeu jouent-ils donc ? A passer le temps ou s´agissait-il tout simplement de cuver sa médiocrité et son désarroi intellectuel au grand jour ?<br /> <br /> Vous êtes la seule page Internet qui a poussé la réflexion au centre de ses préoccupations. Je me demande pourquoi, ou plutôt comment vous y êtes parvenus ? Je vous ai lue sur Afrikara, je savais déjà que vous parliez une autre langue que cette page qui a disparu parce qu´elle placardait le bon sens dans d´excellents articles sans pour autant aller au fond des choses. Mais avez-vous remarqué combien les gens aimaient à y commenter le vide superficiel et sans orientation aucune ? Ce n´est donc pas étonnant que cette page aie fermé ses portes. Je vous encourage à continuer, même si aujourd´hui vous ne servez qu´à une petite élite avertie de référence...le temps mettra bien de choses en place, et ce jour-là vous aurez gagné d´être resté ce que vous êtes...<br /> <br /> Comme toi je n´aime pas les compliments, Katata parce que nous avons appris que c´était souvent le meilleur moyen que les gens utilisait pour se défaire de leurs responsabilités et de leurs devoirs de se parfaire eux-même. Mais sommes-nous africains ou de la race noire des ombres silencieuses honteuses traversant la nuit historique des temps plus médiocres et appeurés que doués et conséquents ? Je me le demande, car si cela est la grande moyenne, les gens intelligents seraient rares...Cela me révolte que dans les enfants qui meuren de faim aujourd´hui et dont l´instruction est négligée, que parmi eux se trouvent de vrais génies que des incapables notoires aujourd´hui au pouvoir empêcheraient à mieux venir un jour servir l´avenir des leurs. Le savoir me fait vomir de dégoût et d´indignation.<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
J´ai pensé à ce journaliste noir américain qui sanctifiait l´esclavage qui lui avait permis aujourd´hui de vivre, en tant que descendant d´esclave, une vie plus aisée et plus riche que celle des africains restés au continent...<br /> <br /> Puis je ne suis tourné vers ces aliénés et vendus du pouvoir africain qui, dans leur médiocrité, leur corruption et leur incapacité condamnaient les leurs ainsi que leurs enfants à la mendicité et à la misère depuis si longtemps, trop longtemps...<br /> <br /> Je suis rentré dans le passé, dans ce cauchemar qui vit les noirs déportés, embrochés vivant et exposés au feu, pour que l´expatrié européen devenu américain puisse, en dînant, se délecter de leurs cris désespérés pendant qu´ils grillaient vivants exposés au feu...A la Jim Crow, à Emmet Till, à Malcolm X, à patrice Lumumba, à Sankara...à ces noirs qui s´assassinèrent pour ne pas avoir à subir l´esclavage...à cette mère qui réclama du lait pour son enfant malade et vit son propriétaire le lancer à déchiqueter à son chien...<br /> <br /> Est-il possible que ce genre de choses soient normales, oubliées ou qu´elle se répétent sous d´autres formes devant des noirs déclarant qu´ils sont modérés ou que le passé leur est indifférent, pourvu qu´ils vivent d´une manière ou d´une autre ? Ne sommes-nous pas en train de perdre ce sens humains éthique et moral qui constitue le noyau le plus fier de la race humaine, si nous ne combattons pas le barbare, l´intolérant et le fourbe ou le rapace en nous ?<br /> <br /> Je le pense bien. Je me considère comme un être humain de ceux qui ne peut hélas oublier qu´en 1554 l´église catholique ordonna la prise en esclavage de la race noire ainsi que ses biens, ses terres, sa dignité humaine et tous ses droits. Et tous les méfaits et crimes qui ont été faits sous la bannière de l´esclavage...n´en déplaise au temps ou même à l´espace, ne peuvent être excusés. Au nom de la liberté, des droits et de la fierté humaine...tout simplement. <br /> <br /> Parce que je suis et reste un être humain, rien d´autre; mais pas moins non plus. Et se refuser à condamner ces actes, les ignorer par opportunisme ou les considérer comme normaux; c´est renier ma condition humaine, la trahir dans ses valeurs les plus indélébiles. Mais je suis un être humain...et conséquemment fier de l´être, alors il ne me reste plus qu´à aimer et défendre ce que je considère comme patrimoine culturel incessible et inébranlable à tout être humain digne de ce nom.<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> FR
S
Je veux bien croire qu´on peut expliquer ceci, excuser cela, comprendre ceci, tolérer cela...la médiocrité reste médiocrité, comme la mauvaise fois reste piègée à sa bassesse. Pour paraphraser ce noir, un correspondant américain blanc prétendait que si l´économie n´était pas si abattue, Obama n´aurait eu aucune chance de gagner. Je doute de cette prétention qui prouve que mon interlocuteur faisait fi ou sous estimait l´intelligence et le doigté politique d´Obama et de sa campagne.<br /> <br /> Il y a du tout sur le Net, il ne faut pas s´en formaliser. Mais derrière ce racisme prétendant qu´Obama était métis, il y a bien sûr une forme d´amertume envieuse; on ne peut pas le nier. Après tout la mère d´Obama était blanche, et sa grand-mère qui l´a réellement élevé et dormé, était aussi blanche. Cela a-t-il fait de lui un blanc ? Je ne le pense pas; tout ce que je sais c´est que c´est un homme dont les valeurs éthiques et morales sont incroyablement élevée. Pourquoi les autres blancs n´ont-ils pas ces mêmes valeurs ? <br /> <br /> Lorsque nous parlions d´éthique et de valeurs humaines sur cette page qui en est son fondement dialectique, beaucoup de gens (noirs pour la plupart) nous écrivaient pour nous dire que nous étions naifs ! Des blancs par contre soutenaient nos vues, n´est-ce pas curieux ? c´est un peu cela le drame: les noirs, à force d´être détruit et castré d´un idéal supérieur, n´y croient plus, sont résignés ou se révoltent devant un tel discours parce qu´il ouvrent en eux des blessures pansées en toute hâte et dont les douleurs invisibles n´avaient cessé de torturer leurs âmes solitaires. <br /> <br /> Don Johnson, un journaliste américain blanc éditeur résidant en Allemagne avait, pour expliquer le succès d´Obama lors de sa nomination officielle comme candidat républicain, a avoué à la télévision allemande qu´il s´en réjouissait parce qu´Obama n´était pas noir comme Jessie Jackson. Le racisme, ici, était bien évident. Et connaissant Don Johnson pour son aveugle nationalisme (il faut dire qu´il a dans le passé trop souvent défendu la main politique de George Bush jusqu´à ce qu´il se rendit compte du désastre économique que ce dernier léguait insolemment à son pays). <br /> <br /> On le voit: d´un côté comme de l´autre, lorsque le subconscient ou les complexes s´en mêlent, on en oublie tout simplement à accepter l´évidence: que le candidat Obama est non seulement le meilleur de son crû, il représente le choix le plus élégant et judicieux que le peuple américain, dans sa déroute économique actuelle, s´est vu en droit de s´offrir pour parer aux abus et aux incapacités criantes d´un...George Bush. Saluons donc ce peuple à deux fois: parce qu´il a su élever en son sein un Obama talentueux et charismatique, et parce qu´il a su faire ce choix judicieux dépassant le complexe racial qui a toujours dominé cette société américaine. C´est une qualité progressive indéniable qu´une société sache se doter de ses meilleurs enfants pour la gouverner. Notre Roland Holou le dit bien: si les africains avaient le même bon sens de choisir les gens doués et intelligent à la tête de leurs institutions, ils ne seraient pas aujourd´hui à la traine de l´histoire á vivre d´aumône et de mendicité pendant que tous les autres races de la terre produisaient, créaient et innovaient pour protéger et épanouir leurs libertés et leur réalisations sensibles !<br /> <br /> Tout ceci, à mon avis, est un débat qui ne mène nulle part; à moins, bien entendu, de donner un auditoire immérité à la mauvaise foi ou aux ressentiments douteux. Si pour nous Obama reste noir, il doit cependant se conduire en chef d´Etat pour tous; ce qui veut dire que ni ses origines, ni sa couleur de peau ne sont relevant. Cela va donner, nous l´espérons bien une dure lecon morale et éthique à tous les blancs qui crurent nous faire avaler depuis des siècles un sens et un contenu de libertés, de droits et même de la démocratie honteusement faussés et truqués d´exclusions raciales et idéologiques. Et cela, nous ne le leur pardonons pas. Il vont donc dès maintenant boire jusqu´à la lie notre révolte dialectique. Car nosu avons bien l´intention de leur démontrer combien bas et primitif était leur absolutisme racial et économique. Absolument primitif, et philosophiquement d´une fausseté à peine soutenable. <br /> <br /> Et c´est cela que les africains doivent faire: aiguiser la dialectique et repousser toutes les fausses et les mensongères définitions et prétentions idéologiques grossières qu´on nous avait fait avaler et subir depuis des siècles. Parce que celles-ci ne sont ni fondées, ni éthique et moralement justifiables. Mais, les noirs n´ayant pas la prescience de cultiver l´esprit dialectique, il ne restera á beaucoup que de taper dans le beurre avec des arguments infantiles et bêtes comme ceux du racisme. Or, il ne s´agit pas d´être aussi bas que son géolier d´hier, mais bien de lui montrer que sa bassesse ne nous a pas détruit, loin de là; nous sommes devenus mentalement, intellectuellement encore plus fort que lui. <br /> <br /> Après tout, qui doit réparer aujourd´hui les dégâts économiques et financiers des blancs sur l´économie américaine et même envers le monde entier, sinon un noir ? Qui a besoin des matières premières et des marchés commerciaux des africains et des étrangers, sinon ceux qui prétendaient qu´ils n´avaient besoin de personne parce qu´ils étaient industrialisés et armés jusqu´aux dents ? Qui a besoin aujourd´hui d´immigration et de cerveaux étrangers pour lutter contre sa démographie négative et l´abrutissement de ses propres enfants, sinon ceux qui croyaient qu´il devaient se garder des invasions étrangères et prétendaient que leurs enfants étaient des génies ? Il y a tant et tant d´argument prouvant le déclin de l´occident...Ouvrez donc les yeux, africains, au lieu de vous couvrir de ridicule quand la balle est dans votre camp. <br /> <br /> Le grand Charles de Gaule disait à ses adversaires: "vous avez cherché le débat, j´étais prêt à me débattre; maintenant que vous préférez la déroute, je vous la laisse ! Quand un ennemi est battu par ses propres contradictions et ses absurdités, à quoi cela sert-il de se salir les mains à le combattre ? Il risque de mourir entre nos mains pour nous donner la faute de ses propres inepties. C´est comme les islamistes fondamentalistes en ce moment: ils veulent provoquer leur mort par l´ennemi occidental (et devenir ainsi des héros de l´islam primitif) pour ne pas avoir à justifier aux leurs leurs évidentes incapacités technologiques et industrielles. <br /> <br /> Il s´agit, dans l´existence, de donner l´excellence matérielle aux siens, surtout si on se prétend de culture ou de religion supérieure, pas d´acheter le progrès ou les armes de ses ennemis pour exercer sa soit disante excellence tout en prétendant qu´ils étaient impurs ou inférieurs. Celui qui croit à ce débâcle, cette absurdité dialectique et se laisse entraîner dans des guerres coûteuses est un simple d´esprit. il ne s´agit pas d´orgueil ici, mais bien de l´idiotie la plus pénétrante. Ou d´un désespoir indécent. <br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
Je dois dire une chose avant tout: c´est exactement le genre de déclarations dont raffole le francais: la négation du noir à accepter l´évidence logique et légitime de sa liberté pour se renfermer dans la prison mentale du maître et de son absurde préséance.<br /> <br /> je plains ce noir, s´il était noir...parce qu´il est le représentant de tous ceux qui, libérés de leurs symboles détraqués ou détruits, ne savent plus comment, ce qu´est-ce que c´est que la liberté ou ce qu´il faut en faire. Des siècles durant ils ont pleuré des larmes de sang, crié de détresse et de désespoir... personne ne les a ni entendu, ni secouru; toute leur vie a été marqué par la prédomination du maître et de ses injonctions. Et aujourd´hui tout aurait tout à coup changé parce qu´un noir serait élu à la tête du pays ? Les Ghetto, disparaîtraient-ils enfin, ou le racisme, ou encore la pauvreté séculaire issue de l´injustice et de l´exclusion sociale idéologiques ?<br /> <br /> je les comprends bien, ces gens; quoique, il faut se mettre à l´évidence que l´élection d´Obama est un symbolisme fort, presque incroyable sans sa beauté et son illumination. Seulement, comme je le disais en son temps, ce symbolisme, par son avènement, a augmenté les exigences envers la race noire: ils ne peuvent plus se cacher derrière moi pas compris, moi pas Bwana, pour dormir l´histoire durant le sommeil de l´aliéné suiviste ou de l´incapable d´imaginaire castré auquel l´homme blanc donnait à loisir ses ordres et ordonnait le sens de l´histoire. Obama a bien prouvé qu´il était capable, et toi ? Toujours à brouter la médiocrité insalubre et sans grâce ? Cette indécente horreur !<br /> <br /> Le même comportement que plus haut peut très bien avoir été celui de ceux qui se refusent à accepter la réalité pour ne pas avoir à souffrir d´être jugé ou prouver ce auquel ils ne s´étaient jamais préparés: l´exercise pleine et entière de sa propre liberté ainsi que de la responsabilité de de son contexte, son contenu de valeurs et sa portée dans l´espace et le temps. On voit cela le plus souvent quand on parle de liberté, de se réaliser, du sens de l´existence ou qu´on discute sur le contenu et la portée de la liberté: la plupart des noirs se taisent, à bout d´argument ou sans le moindre argument ou idée du tout. Beaucoup n´ont jamais appris ce que c´est qu´exister par soi-même, pour soi-même; pire, leurs projections idéelles ne se sont jamais donnés la peine de pousser la recherche d´assurance et de conviction jusqu´à l´absolu. <br /> <br /> Des siècles durant ces malheureux se sont accrochés à la réalités que les envahisseurs islamistes ou occidentaux leur avaient successivement imposé sous toutes formes d´abus et de violences physiques et mentales, ainsi qu´aux fausses définitions et croyances dont on avait martelé leurs psychismes et leurs subconscients saignant à sang à ce point qu´ils en avait perdu et leur identité, et le saint jugemen objectif ou le questionnement conscient et responsable de soi de tout homme libre de son destin, de ses valeurs et de sa finalité.<br /> <br /> Avec tous ces fantômes, tous ces névrosés involontaires de la liberté nous devons cependant vivre et essayer de les guérir aussi attentivement que possible en leur rendant le sens réel de la liberté, leurs valeurs socioculturelles et la légitimité de leur propre identité. Après tout, ce sont les nôtres; et d´une facon ou d´une autre, nous sommes tous des malades mentaux pour avoir accepté un seul instant que ces crimes du passé soient exercés sur nous et sur nos sociétés et nos cultures. <br /> <br /> L´histoire africaine ou celle de la race noire n´a pas commencé depuis l´élection d´Obama, j´en conviens; mais elle a pris un tournant symbolique fatidique en offrant aux noirs une raison de plus de persévérer, surtout pour ceux qui, embusqués au désespoir, n´y croyaient plus. Et ici, soyons bien clair: ce n´est pas l´homme blanc ou qui que ce soit à part nous-mêmes qui détient ou légitime notre liberté ou nos paramètres sociaux ou historiques de son exercice ou de sa réalisation, mais bien nous mêmes. Ce qui veut dire, encore une fois, que nous devons sortir de la prison mentale du maître, guérir nos complexes si nous en avons, et voir de l´avant. Et ceci librement et sans la moindre peur de faire des erreurs ou d´être jugé, ce qui est, somme toute, tout à fait normal. Nobody is perfect. <br /> <br /> Les américains dans leur sénat on l´habitude de dire : "We are what we are". Nous sommes ce que nous sommes. Et cela est valable pour tout le monde, noir, blanc, jaunes, rouges :nous sommes des êtres humains à part entière. le jour où Leopold Sédar Senghor a écrit : "Qui logera nos rêves aux paupières des étoiles ?", ce jour-là, comme Obama aujourd´hui, ce poète a ouvert dans le ciel de la conscience sensible noire un ciel de beauté et de tourment d´une incroyable foi à l´espoir et à la réalisation sensible. Parce que cette phrase, cette question est la plus belle et la plus poignante de tout l´univers poétique et dialectique humain. <br /> <br /> Oublier le passé ? Non, le passé fait partie de notre identité sociohistorique. Mais il ne faut pas que le passé soit plus important que l´avenir ! Et celui-là, nous voulons le gagner, n´est-ce pas ? Oh, oui; et encore mieux depuis qu´Obama est devenu président des Etats-Unis. Nous restons africains et fiers de ce que nous sommes, et nous nous réclamons aussi de l´excellence humaine à laquelle nous voulons boire du meilleur nectar de ses possibilités et de ses talents en y joignant les nôtres. Comme tout être humain digne de ce nom conscient que la vie est courte et incomparable pour chaque instant dont il déguste et chante les louanges de sa splendeur.<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> Forum Réalisance
Publicité