L´exemple typique du conflit de frustré „castré se débattant en verre clos“.
Le castré impuissant à résoudre logiquement son conflit, à en articuler la
solution et l´appliquer systématiquement, tape du pied et se livre à une
révolte désordonnée, sans le moindre systématique d´organisation. Or pour
sortir efficacement du piège de la castration, il faut non seulement protester,
exprimer sa colère ou sa frustration ; il faut aussi savoir POURQUOI on
proteste, et surtout, COMMENT ON POURRAIT EFFECTIVEMENT EN SORTIR.
L´Iran
aux portes d´une nouvelle révolte de réformes socioéconomiques ?
« Je
me révolte donc nous sommes » Jean Paul Sartre
Ce phénomène de la contestation fonctionnelle désorganisée - ce qui ne veut
absolument pas dire qu´elle est injustifiée ou irrationnelle, loin de là – se
retrouve autant dans le mouvement Hip Hop, par exemple, que dans les casses et
révoltes des banlieusards parisiens. Et si les uns sont organisés et à long
terme, les autres sont impulsifs et momentanés ; mais tous ceci de
commun : ils n´arrivent pas à produire LE CHANGEMENT RÉEL. Pourquoi ?
Parce que pour changer ce qui dérange les contestataires, il faut nécessairement
produire un imaginaire créatif (à la fois imaginaire que réel) permettant non
seulement de résoudre le problème du nœud social contesté, que de proposer une
meilleure voie de changement résolvant le problème des inégalités tout en
satisfaisant tout le monde, les conservateurs autant que les progressistes.
Dans le Hip Hop, par exemple, mouvement qui a fait suite aux « Black
Power » des années `70 aux Etats-Unis, le problème était l´injustice
sociale américaine systématique envers les afroaméricains. On fit donc naître
une musique (le seul domaine où les noirs avaient librement accès) de
contestation, plus démonstrative et choquante par sont bruit et son
inconformité, que par son élégance et son goût raffiné. Après tout, ceux qui
pratiquaient cette musique ou ceux qui la consommaient n´étaient pas de
l´establishment ou de haute culture intellectuelle. Ceci entraînant cela, le
mouvement initié par cette musique de contestation quoiqu´ayant un fondement
social profond et légitime de revendication, resta cependant enfermé dans une
musique de boum-boum faisant certes de nouveaux millionnaires, mais ceux-ci
n´enrichirent que d´autant mieux l´establishment conservateur en s´achetant des
bibelots et objets tapageurs et démonstratifs du luxe et du succès matériel des
nouveaux arrivés. Le système, pour autant, n´avait pas été changé, du moins, on
n´y était pas arrivé faute de large implication sociale, de projection à long
terme et naturellement faute de moyens économiques d´action. Si les nouveaux
arrivant tombaient dans le piège d´enrichir ceux qui les avaient exclus en
consommant démonstrativement leurs symboles sociaux de réussite, le résultat ne
pouvait que renforcer les forces de l´establishment conservateur en renflouant
ses caisses, et c´est dire en lui donnant encore plus de moyens financiers d´entretenir
et promouvoir sa domination.
On rencontre ce même phénomène en Afrique face à l´indépendance et la
libération de ce continent face aux forces néocoloniales abusives. Au lieu de
soigner son imaginaire attardé et ou malade et se doter d´une idéologie, d´un
système social de valeurs protégeant à la fois les aspirations que les moyens
avec lesquels les africains comptaient se réaliser, on adopta à la hâte et sans
les conformer le système d´éducation et d´organisation sociale hérité de la
colonisation. Pire, au lieu de produire rapidement ou de mettre en voie les
instruments et les moyens pour produire par soi-même la réalisation de ses
besoins, la protection et l´épanouissement de l´imaginaire créatif, les rêves
et les attentes de ses propres enfants, on se mit démonstrativement et plutôt
négativement à l´égard de ses finances et de son économie, à se pavaner en
limousines étrangères et à sanctifier l´importation. Ceci a un effet
immédiat : la ruines des finances sociales, la destruction de l´emploi et
l´immigration des techniciens et universitaires doués et hauts qualifiés. En
fait la banqueroute et l´appauvrissement du système social des ex pays
colonisés dont les cris à l´aide internationale ou à l´assistance au
développement grandirent autant que ceux-ci s´enfonçaient irrémédiablement dans
l´indigence et la pauvreté. Et si on ne changeait pas de politique et
d´orientation économique, si on continuait malgré tout à pervertir soi-même ses
propres moyens de subsistance et de réalisation, il est inutile de croire qu´on
sortirait du sous développement. C´est une grossière et faussement prétentieuse
illusion.
Pour en revenir à l´Iran, et même à tout autre pays voulant se développer
et vaincre le manque et la pauvreté afin de mieux protéger et permettre aux
rêves de ses enfants à se réaliser le mieux que possible ; croire que
l´étranger leur ouvrira la voie et les moyens leur permettant de mieux se
développer…est de la pure illusion. Personne ne peut logiquement et
effectivement se substituer à l´effort imaginaire créatif et l´émancipation
mentale et rationnelle requis pour se réaliser pleinement et librement. Bien au
contraire, lorsqu´on se trouve en face d´un pays ou d´une culture aussi avertie
et développée comme l´occident, celle-ci a tendance à employer son partenaire
faible à réaliser ses propres objectifs ou résoudre les contradictions qui
entravent ou minent ses ambitions. Aussi, et surtout en pays islamique, il faut
bien sûr se révolter ; « je me révolte donc nous sommes »
comme le disait si bien Sartre, mais il faut organiser cette révolte,
l´institutionnaliser et surtout, il faut s´émanciper et s´objectiver face au
pilier moteur de la société en interprétant ou en orientant l´Islam (qui est la
référence centrale de la société islamique) à répondre rapidement aux exigences
économiques, sociales et industrielles d´une société moderne affirmée et fière
d´être autant maître que responsable de son avenir. Sans cela, la révolte n´aboutit
à rien puisqu´elle ne touche pas le moteur enroué de l´architecture sociale.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance
Je me rappelle de ce "Leisa mpunda" des RDcongolais ou nourrir le cheval afin qu´il te mène là où tu veux. Seulement, avec le cheval congolais c´est toute une affaire: il est plutôt lent, abusif et illoyal qu´il n´est créatif et travailleur ! Et depuis que le peuple sait, suite aux insiffisances criantes du pouvoir à organiser efficacement le travail et rentabiliser les accumulations nationales...c´est le manque intuitif de confiance et le désordre complet. Ceci sanctionne bien sûr le débâcle d´une élite corrompue, opportuniste et inefficace à tout point de vue.
On ne peut pas se cacher de l´information extérieure, ne fut-ce que pour se juger soi-même, cultiver la tolérance et l´ouverture d´esprit, ainsi que garder contact avec les autres nations et les autres créativités du monde extérieur dont on sait qu´elles peuvent influer sur notre avenir positivement ou négativement. Et malgré tout, la liberté en tant que telle ne peut jamais être détenue ou faite à l´étranger pendant que les nationaux se croiseraient les bras. Nous savons bien que nous sommes tenus ou liés à l´échange; encore faut-il que ces échanges soient équitables et ne nous étouffent pas notre développement en pillant nos accumulations ou en détruisant notre imaginaire créatif. Acheter aveuglement ce que produisent les autres, c´est s´aliéner à coup sûr, perdre le besoin de produire soi-même et par-là même restreindre son intelligence et son imaginaire créatifs. Comme il est cruel que pendant que nos femmes et nos enfants manqueraient même de l´eau pure, nos minerais précieux et nos métaux seraient employés à enrichir l´étranger ou à fabriquer des armes avec lesquels on revient tuer nos enfants ou les intimider. L´échange est bon et constructif que dans la mesure où il ne devient pas un instrument, une arme de destruction mentale, culturelle ou économique.
En ces moments de crise économique, on voit resurgir les spectres du protectionnisme...On se souvient de la phrase d´Obama: "...buy american"; les chinois viennent de suivre l´exemple en recommandant à leurs industriels de dépenser les subsides du plan de redressement économique chinois en achetant uniquement chinois...toute exception devant être autorisée par l´autorité gouvernementale. C´est bien la preuve que les plans de redressement nationaux doivent être régis par des critères et des directives de leur lieu d´exercice et contrôlé par l´autorité qui en a émis les moyens et fixé les objectifs. Nous allons donc, qu´on le veuille ou non, assister l´érection de murs protectionnistes nationaux car il n´existe pas encore de moyens globaux servant à tous et ayant les mêmes effets envers tout le monde. Cela va rendre cette crise bien plus difficile à combattre...
Et cependant, il n´y a pas d´autres alternatives: le gouvernement dont les contribuables s´endettent ou mettent leurs précieuses épargnes au service du redressement de leur économie ne peut pas financer les producteurs industriels d´autres pays sans en espérer quelques résultats ou bienfaits escomptés pour sa propre économie et ses industriels ! Ceci montre encore combien la fameuse globalisation était une fausseté qui n´avait pour but que d´enrichir ceux qui pouvaient en profiter en envahissant les pauvres de leurs produits. Idem pour la fameuse illusion de la division internationale du travail à laquelle fut condamnée l´Afrique en lui refusant les investissements nécessaires au développement.
Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance