Sur le défi climatique prochain de Copenhague
A la
conférence qui va s´ouvrir de 7 décembre au 17 à Copenhague, tout le
monde est d´accord qu´il est grand temps de cesser de tourner en rond et
de
prendre enfin le taureau par les cornes en adoptant, dans le monde
entier, une
attitude active pour réduire le CO2 dont l´effet de serre menace
d´augmenter
dangereusement la température de notre environnement climatique avec des
conséquences effroyables de disette et de migration de près de 200
millions de
personne…et ce n´est qu´un aspect du désastre. En vérité, devant quel
problème nous trouvons-nous et pourquoi tardons-nous à nous mettre d´accord sur la
lutte
contre le danger imminent qui nous menace tous indistinctement ?
Quand
les forces du passé, nos erreurs et nos illusions nous empêchent d´agir
sagement.
« La
forêt empêche souvent de voir l´arbre » Shakespeare.
Un physicien
allemand d´origine indienne résumait la situation comme
ceci : « Nous sommes tous égarés dans le désert et nous
n´avons ensemble
qu´une seule bouteille d´eau qui a été à moitié vidée par les pays
industrialisés pendant un siècle au moins…maintenant il s´agit de
partager
cette eau restante afin que tout le monde survive. Les pays riches et
industrialisés sont les plus fort techniquement et financièrement ; les
pays pauvres cependant arguent qu´ils ne sont pas responsables de la
catastrophe et qu´il serait temps que les pays industrialisés et grands
pollueurs de l´atmosphère réparent leurs dégâts. Comment va-t-on
partager l´eau
restante afin que tout le monde aie son compte, mais surtout qu´à
l´avenir les
pays pauvres ne soient pas de nouveau empoisonnés sciemment par les
cheminées
rageusement polluantes des pays riches qui leur dévorait les matières
premières du monde entier tout en les ravalant à la pauvreté…ou en les
jetant
en pâture aux conséquences cruelles d´une écologie mondiale égoïstement
détruite
et mal assumée ! »
Avec cet
exemple, les camps antagonistes sont mis en place. Les pays sous
développés
exigent un substantiel effort de réduction des émissions de CO2 des pays
développés
d´ici 2020 car jusqu´en 2050, la diminution doit porter sur 80 à 95 % !
En
outre, ces pays sous développés exigent que leurs efforts n´entravent en
rien
leur industrialisation. Ce qui est tout à fait légitime après avoir
avalé les déchets
toxiques des pays développés. Mais pour se développer avec plus de
regard pour
l´écologie, il faut une toute autre technicité énergétique que celle qui
a été
employée par les occidentaux. Les africains ne l´ont pas et cela tient
aussi du
centralisme et du formatisme scientifique et technologique occidental
qui imposa
en Afrique et ailleurs une vue scientifique et technique analogue à la
sienne.
Mais disons-le aussi ici, les africains, malgré tout, n´étaient pas
obligés de
suivre bêtement et de commettre les mêmes erreurs d´approche technique
et
scientifique du gain et de l´emploi énergétique que les occidentaux !
Après
tout, étaient-ils indépendants, souverains ou pas ?
Avec cette
crise économique et financière que nous vivons actuellement, et
auparavant avec, depuis 20 ans au moins, des signes répétés de recul de
croissance et d´augmentation du chômage, les pays industrialisés sont
eux aussi
pris le dos au mur. Ayant perdu des sommes énormes pour éviter le
collapse du
système économique et subissant un chômage actuel rageur, ils se sont
endettés
gravement pour limiter la casse. Et la crise n´était aujourd´hui loin
d´être
terminée. Or les changement qui s´imposent pour réduire les émissions
carbone
vont demander une complète restructuration technique et financière d´une
portée
énorme et profonde. D´où viendra l´argent, que diable en période de
crise ?
Les
investissements traditionnels faits dans l´automobile, dans les
industries de production énergétique ou même de production de biens
industriels
sont énormes et demandent du temps pour changer de fusil d´épaule…les
lobbies
des méthodes traditionnelles ou lentement progressives de production
étaient
devenus puissants et influents dans la société de sorte qu´au gré du jeu
démocratique
des enjeux constitutifs de la société, ils savaient retarder tout ce qui
les
pousserait à de nouveaux investissements ou même étouffer carrément
toutes les
initiatives écologiques nouvelles nécessaires au changement. On se
trouvait
donc, tout en fêtant la démocratie, enfermé à un jeu qui empêchait les
forces
politiques et économiques progressives d´œuvrer au salutaire changement !
Tout le monde sait que si l´Amérique jusqu´aujourd´hui n´a pas signé
Kyoto, c´est
parce qu´elle craignait que ses industries ne soient brutalement
contraintes au
investissements de changement, ce qui, bien entendu, les aurait rendu
peu
concurrentielles.
Ceci
expliquant cela, et malgré tout tous étant liés ou appelés à prendre
la menace qui pèse sur le monde entier au sérieux, allons-nous assister,
comme
toujours, à des concessions minimalistes de la part des pays riches et
grands
pollueurs pour ne pas donner l´impression de saborder cette conférence ?
Ou allons-nous assister, comme l´a fait entendre les Etats-Unis et la
Chine, à
de substantielles concessions ouvrant une réelle voie de conscience et
de
responsabilité à la solution d´un problème de la haute importance pour
notre
avenir ?
Que ce soit
du côté africains, pauvre et sous développé que du côté industriel,
riche et technologique, le problème est à notre avis le même, du moins,
dans
ses coûts, ses efforts et ses restructurations d´une part, et de
l´autre, dans
l´acquisition et la maîtrise d´une technologie verte qui n´existe pas
encore ni
dans les pays émergents, ni dans les pays pauvres et sous développés. En
fait,
nous sommes d´une part pris dans les mailles des erreurs, de l´égoïsme
et du
centralisme financier, scientifique et technique de l´hégémonisme
absolutiste
occidental du dépassé qui a imposé partout dans le monde, à coup
d´interventionnisme
politique, économique ou à coup d´exportations de biens industriels, des
normes
aujourd´hui dépassée qui dévorèrent autant la liberté de voir et
d´entreprendre
les choses autrement, que celle d´investir dans des systèmes propres
d´intelligence
industrielle. Aujourd´hui que les pays faibles et sous développés sont
priés
gentiment de changer leurs vues du progrès et de ne pas copier bêtement
les erreurs
des occidentaux, ces derniers n´ayant pas développé des technologies
libres et alternatives,
ils sont bien pris au piège pour ne pas avoir pris le temps d´y penser
ou de s´y
préparer…
Arriverons-nous
à
un accord permettant d´engager le monde entier sur un
accord global écologique satisfaisant de réduction du CO2 ? J´en doute
sincèrement ; cela me rappelle le mensonge occidental du transfert de
technologie…qui s´avère aujourd´hui bien inutile puisqu´on aurait
reproduit les
mêmes erreurs que les occidentaux. Et cependant, même là ces
technologies devenues
caduques se laissaient encore attendre. Ou encore l´histoire de la
colonisation :
pendant que les uns fêtaient leur décolonisation en oubliant de faire en
sorte
que le cours de leur histoire réponde réellement aux exigences du
progrès et
ceux de leur réalisation sociohistorique, les ex métropoles
colonialistes mirent
tout en œuvre pour assassiner les élites gênantes et remettre, avec une
francafrique néocolonialiste et mystifiante, la politique et l´économie
de
leurs ex colonies sous leurs bottes. La liberté, selon cette manière
d´agir, ne
signifiait qu´une chose : elle était la propriété et la définition du
maître
occidental. Et maintenant ? Faut-il que nous répétions, nous aussi les
erreurs infantiles occidentales ? Oh non, nous dit-on vous devez faire
mieux ! Ah vraiment ? L´Afrique qui avait suivi l´occident et omis de
voir les choses autrement ; cette Afrique-là est aujourd´hui prise au
dépourvu
et intellectuellement elle était revenue à la case de départ : elle
devait
développer, selon ses moyens naturels et climatiques, ses propres
sources d´énergie
et sa propre technologie industrielle. Si elle s´était battue dès le
début pour
une voie de développement réellement indépendante, elle serait
aujourd´hui bien
loin ! Comme quoi on peut se laisser abuser ou même se cacher avec des
illusions de l´exercice de la responsabilité de sa liberté quelques
temps, mais
à la fin et inévitablement, elle est comme notre ombre de vie : elle
nous
suit toujours partout et exige sa pleine et entière reconnaissance.
Musengeshi
Katata
"Muntu wa
Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance
A
lire, à titre d´information :
2.- http://www.actualites-news-environnement.com/21293-conference-copenhague-climat.html
4.- http://www.actualites-news-environnement.com/22119-Climat-opportunites-agriculture-FAO.html