Les femmes congolaises, l´économie et le développement du Congo
Commentaire
sur Facebook sur l´article de Maurice Van der Maelen. «
Où sont nos femmes congolaises ? »
Un
grand Congo mérite une femme émancipée, instruite, fière de sa liberté
et de ses
responsabilités sociales et intellectuelles.
"Qui logera nos rêves aux paupières des étoiles ?" Léopold Sédar Senghor
En fait, si
on est vraiment sincère et si on se réfère autant à ce qui a
été dit ci-dessous que ce qui en est advenu du statut de la femme dans
la
société africaine et congolaise en particulier, on se rend compte que ce
sont
les hommes qui discutent le plus sur la question, et d´un autre côté, ce
sont
aussi les hommes qui, par étroitesse d´esprit et manque véritable
d´émancipation culturelle, tardent á rendre justice à la femme, cette
compagne
existentielle qui fait la moitié de leur existence. Peut-être est-ce une
grande
question d´éducation; j´en parlais avec Madame Kandolo pour laquelle
j´ai
beaucoup d´estime pour sa lutte pour l´émancipation de la femme et sa
reconnaissance pleine et entière comme partenaire égal en RDC.
Je dois
cependant dire que par rapport au statut de la femme dans la
culture islamique, la femme est plus libre au Congo ou en Afrique noire
chrétienne. Cela doit continuer; ce qui freine aujourd´hui
l´épanouissement
réel de la femme congolaise ou africaine, de l´usage de son intelligence qui est indéniable
(voir par
exemple Sandrine Mubenga Ngalula, inventrice de son état) et de ses
grandes
qualités d´organisation et créativité culturelle, c´est en premier lieu la pauvreté de nos sociétés et en deuxième lieu l´ignorance et les traditions encroûtées. Au delà de ce constat,
et ici
je reviens à l´intention de cet article qui demandait : « Où sont
donc les femmes congolaises ? », c´est le marasme économique et
culturel qui frappe le Congo et dans une certaine mesure toute la race
noire de
l´Afrique à Haïti. Et on voit que si nous ne nous donnons pas de
meilleurs
moyens et instruments économiques et sociaux de réalisation, la femme,
son
partenaire masculin et ses enfants souffriront toujours du manque et de
la
pauvreté.
Toutes les
discussions actuelles, aussi bienveillantes et averties
soit-elles ne sont rien d´autre que des exercices inutiles de style si
la
croissance économique ne devient pas sérieuse en Afrique. Dans la
pauvreté et
les moyens restreints, symptomatiquement, le jeu de coudes et les
anciens
instincts primitifs reviennent en surface et ce sont généralement les
femmes et
les enfants qui en pâtissent...ainsi que les malades, les faibles, les
invalides...etc. C´est même cela la raison et l´obligation supérieure
d´une
culture quelle qu´elle soit : croître afin de protéger les faibles et
leur
rendre justice en leur donnant les moyens et les instruments de se
réaliser pleinement
et librement. Il faut certes un idéal social élevé pour mieux gérer le
progrès,
la richesse de son émancipation et l´équilibre suivi et partagé de ses
enjeux;
encore faut-il avoir à partager ! Autant le travail, la connaissance,
l´éducation, la formation professionnelle et l´influence sociale ou
économique
sont conditionnés par la croissance économique et le progrès technique
et
scientifique d´une société. Si ceux-ci font défaut ou sont dilapidés
inconsciemment, on peut discuter tant qu´on veut, faire des propositions
ou de
joyeux constats à la pelle ; la question du financement reste ouverte et
on risque bien de retomber dans la médiocrité…et les vieux fantômes
primitifs
du passé.
Laissez-nous
donc nous battre pour que celui-ci ait lieu, et laissez-nous
débattre afin que nos erreurs du passé, nos complexes et nos manquements
soient
dissipés dans une philosophie sociale et culturelle réellement capable
et fier
de rendre justice à tous les membres de sa société...parce qu´elle en a
les
moyens et parce que sa philosophie met la réalisation de tout un chacun á
l´étendard de sa société et du devoir que cette dernière a envers
elle-même.
Sans moyens économiques et financiers, comment veut-on financer une
meilleure
éducation, donner de l´emploi et un revenu sécurisant aux hommes et aux
femmes
indistinctement; oui comment veut-on financer le développement
industriel,
technique et scientifique de la société ? Il nous faut travailler à
l´acquisition de ses moyens et instruments économiques de réalisation
parce
qu´ils ne sont pas la fin des choses, mais bien la meilleure clé fiable
qui
ouvre sur un meilleur avenir.
Musengeshi
Katata
« Muntu
wa Bantu, Bantu wa Muntu »
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