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1 juin 2010

Coup de tonnerre politique en Allemagne ce lundi 31 Mai: le président Horst Köhler démissionne !

A 14 heures dans un avis public à la presse, Horst Köhler (CDU) a froidement mis le peuple allemand devant son immédiate démission. Les raisons, dira-t-il, sont que sa fonction a été mise à mal. Il ajoutera que ce fut un honneur que de servir le peuple allemand. Choc et surprise dans toute l´Allemagne. Que s´était-il passé ?

 

Les signes d´un profond trouble politique dans la crise économique….

 

Selon lui, et cela se rapporte à une certaine interview radiodiffusée qu´il avait faite fin Mai sur les ondes de la radio Kulturelle allemande dans laquelle il disait notamment à propos de la guerre d´Afghanistan : "Aus meiner Einschätzung ist es wirklich so: Wir kämpfen dort auch für unsere Sicherheit in Deutschland, wir kämpfen dort im Bündnis mit Alliierten auf der Basis eines Mandats der Vereinten Nationen. Alles das heißt, wir haben Verantwortung. Ich finde es in Ordnung, wenn in Deutschland darüber immer wieder auch skeptisch mit Fragezeichen diskutiert wird. Horst_K_hler__ex_pr_sident_allemand
Meine Einschätzung ist aber, dass insgesamt wir auf dem Wege sind, doch auch in der Breite der Gesellschaft zu verstehen, dass ein Land unserer Größe mit dieser Außenhandelsorientierung und damit auch Außenhandelsabhängigkeit auch wissen muss, dass im Zweifel, im Notfall auch militärischer Einsatz notwendig ist, um unsere Interessen zu wahren, zum Beispiel freie Handelswege, zum Beispiel ganze regionale Instabilitäten zu verhindern, die mit Sicherheit dann auch auf unsere Chancen zurückschlagen negativ durch Handel, Arbeitsplätze und Einkommen. Alles das soll diskutiert werden und ich glaube, wir sind auf einem nicht so schlechten Weg."

 

Traduction: J´estime que les choses sont telles : Nous nous battons là-bas aussi pour notre sécurité en Allemagne. Nous nous battons là-bas aux côtés de nos alliés sur la base d´un mandat des Nations Unies. Tout cela veut dire que nous avons des responsabilités. Je trouve cela en ordre même si en Allemagne on discute là-dessus avec des points d´interrogation.

Mais mon estimation est telle que dans l´ensemble nous sommes en bonne voie, comme doit le comprendre une large partie de notre société, qu´un pays de notre dimension, avec notre orientation commerciale aux exportations et notre dépendance à exporter, doit savoir, dans le doute, en cas de force majeure, d´user de l´intervention militaire pour protéger nos intérêt, par exemple des voies libres de circulation commerciales, par exemple d´empêcher des instabilités régionales entières qui pourraient rebondir négativement sur nos chances commerciales, les emplois chez nous et le revenu. Tout cela doit être discuté et je crois que nous ne sommes pas sur une mauvaise voie »

 

L´opposition des Verts et de la Linke s´empara, comme on pouvait s´y attendre, de cette affirmation qui, selon elle, justifiait l´orientation néolibérale et néocoloniale de l´Allemagne actuellement avec la droite et les néolibéraux en coalition au pouvoir depuis fin septembre 2009. Une erreur d´estimation de la part d´un président constitutionnel plus représentatif qu´actif dans la politique de son pays ? Assez difficile à croire de la part d´un économiste ancien fonctionnaire de l´Etat allemand au ministère des finances et de l´économie avant d´être nommé secrétaire général du FMI chargé de l´exécution. Raison pour laquelle ses dires publics furent vertement critiqués des semaines durant par l´opposition qui savait bien qu´Horst Köhler n´était ni un amateur, ni un novice. Horst Köhler aura sans doute déploré, après avoir vainement tenté de désamorcer ses propres dires, que ni la droite ou les libéraux et encore moins la chancelière Angela Merkel ne se donna trop de zèle à le défendre énergiquement. Angela Merkel fit bien quelques remontrances à l´opposition au parlement à ce sujet, mais elle se garda de soutenir ouvertement une position qui n´avait, contrairement à l´estimation de Horst Köhler même, aucune sympathie dans la majeure partie de la population qui voyait d´un mauvais œil de nouvelles guerres allemandes économiques ou commerciales. Sur ce point de vue on peut dire que la démission du président Horst Köhler n´est qu´une suite logique de son écart volontaire ou pas de langage. Günther Gabriel, le président de la SPD se contenta, en apprenant la démission du président, de dire : « La culture politique allemande vient de se redorer le blason ». Entendez celui qui gaffe doit en payer le prix et s´écarter.

 

Cet homme, Horst Köhler, peut-il être jugé seulement par cet évident écart d´estimation ? L´opposition allemande en tout cas a été sans merci avec lui ; cette opposition nous a-t-elle gardé du courant néocolonialiste que nourrissait secrètement un président ancien chef du FMI ? Des questions, toujours est-il que dans la tourmente de cette crise économique qui met les finances allemandes à l´épreuve, où bien de pays européens tels que la Grèce, l´Espagne, la France, l´Italie, l´Irlande etc avaient été noyés par les exportations allemandes et s´en trouvaient bien endettés, parler de guerres commerciales et économiques…! Tout cela rendit Horst Köhler bien solitaire…cachez le naturel du FMI, disait-on en sourdine, et il revient au galop sous la forme d´un Horst Köhler. Sa démission n´était plus qu´une question de temps…et d´honnêteté politique. Mais cette politique d´envahissement commercial et économique, était-elle pour autant fausse ? Cette doctrine n´est pas nouvelle ; elle est pratiquée ouvertement par les Etats-Unis, la France…en Allemagne, cependant, et eu égard au passé de ce pays, l´opposition ne voulait pas entendre parler de guerres coloniales, économiques, commerciales. Sans exporter, que ferait donc l´Allemagne, de quoi vivrait-elle ? Mais les autres, comme la Grèce ou mêmes les africains qui s´étaient noyés dans des dettes d´achat d´importations étrangères…demain devraient-ils se refuser à ingurgiter les produits exportés chez eux ou n´avaient-ils pas d´autre choix ? Le fond de la crise économique et ses troublantes vérités…

 

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »

 

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Commentaires
M
Ce qui m´a justifié dans mes conclusions jadis sur l´éminence de la crise économique et surtout de sa virulence fut le fait que l´Allemagne, lors de la réunification, se refusa à faire appel au FMI pour l´aider à supporter les frais énormes de 1000 milliards € occasionnés par le redressement et l´intégration économique de la DDR à l´Allemagne de l´Ouest. Mais comme on le sait, la Droite allemande pria son secrétaire général à devenir en 2004 son chef d´Etat ! Cela sentait déjà le roussi à l´époque car l´Allemagne s´était penchée à la fenêtre en sous estimant les frais réels de sa réunification qui furent autres que des "blühende Landschaften" comme le prédisait si légèrement le très patriarche et imposant Helmut Kohl. <br /> <br /> On parle, on cherche, comme toujours, à justifier ce départ impromptu...on parle même des maux de vendre de l´ex président Köhler lors des signatures des lois sur les emprunts à la Grèce, puis pour assurer l´€...Rien à faire, et malgré ses cris, il voyait bien venir le retrécissement de sentiers de sortie de la crise. Après tout il était économiste...et son passage au FMI ne l´a rendu que plus versé en la matière. A plusieurs reprises il a incité, sans résultat, le gouvernement à lutter énergiquement contre le chômage sans pour autant dire comment ! Produire, produire, c´est bien...mais si le client ne venait pas ? Avait-on le choix de déverser ses excédents comme les américains laissaient actuellement jaillir leur pétrole dans le Golfe du Mexique avec les conséquences catastrophiques qu´on sait ? Qui paierait donc les coûts à la production engagés et celui des matières premières employées à la production ? Crier au feu, c´est bien, mais lorsque la situation est sans isssue...les chiens aboient, la caravane passe. Ce n´est pas d´hier. l´endettement public allemand, lui, croissait et croissait encore dangereusement...ce sont les générations futures qui vont se réjouir de leurs lourdes obligations.<br /> <br /> En fait, et on le voit bien avec les désertions politiques actuelles sur la scène fédérale et gouvernementale allemande, que petit à petit on en venait enfin à prendre la crise au sérieux...en faisant, hélas le constat que la politique perdait dans cette crise sa superbe parce qu´elle réagissait après coup plutôt qu´elle n´agissait efficacement pour endiguer les méfaits de cette monstrueuse crise comme l´a dit lui-même Köhler. La crise faisait des siennes et contraignait ses victimes politiques à des erreurs...grossières et monumentales parce que prises en flagrant délit de cosmétique économique et de manque d´à propos. On proclamait de grosses décisions mondiales ou régionales qu´on ne saurait tenir ou mettre solidairement en route...alors que la vraie solution était ailleurs. On se refusait à la reconnaître tout simplement, comme le disait Van Rompoy dernièrement, parce que les vraies solutions étaient amères et impopulaires ! <br /> <br /> Le secrétaire d´Etat américain Geithner a rendu une visite éclair à Merkel en revenant de Chine pour lui dire qu´il fallait revaloriser le marché et la consommation nationale ! En voilà un qui qui aimait bien donner des lessons gratuites aux autres...lui dont l´Etat des plus puissant du monde aimait à vendre ses dettes aux chinois...si c´était cela remonter la consommation chez soi en achetant à tout rompre pour laisser payer par les étrangers ses factures ? Où était donc la fierté de la grande nation économique américaine ? cette crise, décidément, mettait tout le monde dans la boue...sarkozy lui faisait appel et conférence franafricaine à Nice...allait-il dire aux africains comme hier à Dakar: "l´homme noir n´est pas entré dans l´histoire"?. Mais que faisaient donc les présidents africains à Nice ? Chercher à soutenir et sauver l´occident de sa détresse maladroite par laquelle cet occident avait appauvri vilement l´Afrique et miné son développement plutôt que pensé que les africains seraient ses futurs clients demain ? celui qui ne sait pas écouter, dit l´allemand, doit apprendre à souffrir...son ingrat destin.<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
S
J´avoue sincèrement que je ne l´ai jamais aimé, Köhler...il suffisait d´aller en Amérique Latine pour qu´on vous crache au visage à la seule prononciation de son nom. Il n´y a qu´en Afrique où l´élite abâtadie l´acclamait encore sans se rendre compte qu´en tant qu´ancien du FMI l´homme était un néolibéraliste enraciné et les pillait bien avec ses amis en jouant le faux attentionné et humaniste. Cette sortie verbale des plus caractéristique du colonialiste ne m´avait pas surpris. J´avoue cependant que l´opposition m´a beaucoup plu dans sa réaction contre. Jürgen Trittin particulièrement...Ah oui, celui-là n´y a pas été avec le dos de la cuillère, la Linke non plus. Ah, bonne et vigilante opposition; cela a été un réel plaisir de les entendre. <br /> <br /> Toute cette histoire prouve bien que la crise a pris l´Allemagne à contrepied; d´année en année, alors que toute l´Europe enviait l´Allemagne, l´endettement public allemand cependant a explosé. La droite allemande (mais aussi la gauche de Schröder) ont comprimé depuis 2003 les salaires et augmenté successivement les impôts et taxes à la valeur ajoutée pour réduire les coûts à la production et ainsi mieux exporter...cela a commencé à marcher en 2006-2007-2008 jusquà ce que la crise des exportations remit tout à zéro. Maintenant les frais sociaux, le manque à gagner dans les communes et l´endettement public explosent...or il s´agit maintenant d´épargner ? Pilule difficile à faire avaler aux gens auxquels on avait prédit hier monts et merveilles grâce à l´exportation...pour les empêcher de faire valoir des revendications salariales largement dues. <br /> <br /> La crise économique semble prendre tous les gouvernements occidentaux actuellement au pouvoir par la gorge. Pour l´allemagne, à peine élue, Merkel et sa coalition libérale perdent des plumes à vue d´oeil...la semaine passée c´était Robert Koch, ministre président à Essen qui jetait l´éponge, ce lundi vient le tour de Köhler qu´on ne regrettera pas (en tout cas pas moi) parce qu´il criait beaucoup mais économiste de métier il ne semblait pas comprendre que son pays était enfermé à une douloureuse impasse. Exaspération, cécité logique ou obscurantisme néolibéral ? A force de tromper le tiers monde et de l´appauvrir sciemment au FMI l´homme ne voyait plus les choses bien clairement. Et pourtant, l´histoire de la Grèce était encore fraîche, ainsi que la crise monétaire de l´€...fallait-il commencer á bombarder le monde entier afin d´obliger les gens à acheter allemand ? Cette sottise logique ! Non, je ne l´ai jamais aimé, ce sournois néolibéral du FMI. Tous croient que les autres doivent se noyer pour qu´eux s´enrichissent. Mais après à qui vendra-t-on que diable ? Les autres avaient eux aussi le droit de vendre et se développer ou pas ?<br /> Décidément...<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
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