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28 juillet 2010

Théorie de la Révolution en Afrique selon Jean -Pierre Kaya et le réalisme objectif africain

Commentaire sur Facebook à propos de la "Théorie de la Révolution en Afrique de Jean-Pierre Kaya"

 

Entre la théorie et le réalisme objectif pratique

 

@ Cher Souleymane Yameogo, tout dépend de ce qu´on comprend sous "Révolution"; comme vous l´avez reconnu, nous avons des lacunes et des manquements criants lesquels préjudicient notre libre et souverain développement dans le monde antagoniste et âprement concurrentiel d´aujourd´hui. Mais à mon avis les deux plus grandes plaies de l´Afrique sont d´une part son complexe d´infériorité latent lui inculqué autant par la colonisation que par le manque réel d´assise technique et scientifique affirmé dans nos société issues de cultures verbales, et de l´autre son manque à former en son sein des élites et des techniciens de qualité pour mieux organiser ses sociétés, sa production et mieux protéger et financer l´avenir de ses sociétés. Ah oui, à ce volet s´ajoute aussi l´intelligence à se doter de gens doués et intelligents pour nous gouverner et protéger nos intérêts à court et à long terme.

Je doute personnellement qu´une théorie de la révolution aussi précise soit-elle, puisse d´emblée répondre exactement et aussi parfaitement aux détails psychologiques, celui de techniciens bien formés et orientés vers des normes...qui doivent encore être déterminées par exemple dans le domaine de l´énergie, celui de l´éducation, des stratégies économiques et politiques défendant nos intérêts immédiats et futurs...etc. Voyez-vous, cher ami, une théorie est quelque chose, malgré sont intelligence ou son opportunité culturelle, de statique dans le temps et l´espace. La vie sociale, elle, est non seulement évolutive, elle doit aussi s´adapter à des inconnues et des variables autant de la subjectivité collective, que face aux défis internes et aux influences étrangères. Or, quiconque a fait des études et étudié les théorie et leurs influences dans la vie et l´histoire humaine sait que celles-ci ne sont que des points de repère intellectuel. Et pour vous donner un exemple je prendrai la Bible: celle-ci existait depuis 1400 ans lorsque, contre ses dix commandements éminents et incontestés, les occidentaux vinrent cependant faire des esclaves en Afrique, piller, voler, violenter pour que l´avenir de leurs enfants soit meilleur. Ils avaient pourtant tous été élevés sous les valeurs chrétiennes ! Pire encore: ce fut le Pape Nicolas V en 1554 qui donna le droit aux chrétiens de faire cela !!! Ceci pour dire que le meilleur livre de prière du monde, la meilleure théorie...doivent tout de même être acceptés et suivis. La plupart du temps la réalité est tout autre. Ainsi, tout intellectuel objectif doit se soumettre à la critique et l´accepter si réellement c´est un intellectuel parce que si la science est exacte à un certain moment donné, seule la critique et la remise en cause continue de ses postulats lui concède réellement le nom et la notoriété de science. Et à propos, combien de théories sont enterrées sans lendemain dans la mémoire historique de la culture humaine ? Un nombre infini. Alors, toujours pas modeste comme il se doit à un intellectuel ?

Maintenant, si vous voulez, je reviens à notre ami Kaya...s´il croit qu´il a raison, que sa théorie est si juste ou vraie; pourquoi s´emporte-t-il et croit que tout le monde doit l´avaler sans la critiquer ou élever des objections logiques et fondées ? C´est sa théorie, certes, mais va-t-il la sanctifier lui-même ou les gens auxquels il la proposent ont aussi leur mot à dire ? J´ai peur qu´ici il y ait une sorte d´égocentrisme indécent et pour le moins bien peu intellectuel ! Si vous suivez mes arguments vous verrez qu´ils sont fondés et réfléchis; notre ami Kaya n´a qu´à en tenir compte et ne pas se croire pour un Dieu intellectuel noir. Je lui ai posé la question de financement de sa révolution...il est resté jusqu´ici sans réponse valable. Maintenant, je pose une question de bon sens à tous: croyez-vous vraiment qu´il existe une théorie quelconque qui serait capable de créer l´emploi en Afrique, de produire les techniciens et les ingénieurs qui nous manquent ainsi que la technologie efficace avec laquelle ils vont faire progresser nos sociétés ? Croyez-vous que seule l´application d´une théorie de la révolution on fasse disparaître l´aliénation, la corruption des élites, l´ignorance et les tendances culturelles primitives et désuètes dans nos cultures, autant que cette théorie construirait des avions, des voitures, des machines de production ? Il faut tout de même garder les pieds sur terre...une seule théorie ne peut remplir ces complexes devoirs socioéconomiques, culturels, politiques, techniques, scientifiques ; croire que cela soit possible c´est être bien illuminé, imbu de soi-même ou tout simplement aveugle et borné ! Et dans ce cas on doit aussi se demander : où est donc resté la dialectique, que diable ; où est donc restée l´intellectualité du maître théoricien ?

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

 

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Commentaires
M
...même si le sujet sort du cadre des débats de l´article directeur, je pense que vos parents on vécu sans complexe et semblent vous avoir légué leur ouverture d´esprit; mais alors je ne comprends pas votre problème. Ce n´est pas parce qu´on peut se marier, en tant qu´individu, à des cultures différentes, que cela peut ou doit être transposé au niveau des Etats ou entités culturelles collectives ! C´est tout à fait autre chose.<br /> <br /> Ce qui brûle entre wallons et flamands actuellement, ce n´est pas la langue ni la culture différente; c´est plutôt l´économie ! La crise économique que nous vivons actuellement pousse à des restriction budgétaires et une meilleure considération des effectifs et des coûts. Et si une région, comme c´est le cas en Wallonie semble engloutir plus de moyens économique qu´elle n´en foisonne, l´autre partie, la Flandre se sent escroquée parce que c´est elle qui génère les excédents dont se nourrit la Walonie ! Tout cela est encore agravé par la détérioration de la courbe démographique qui va dans le même sens: les wallons s´adjugent trop de moyens financier sans pour autant faire des enfants, tandis que les populations flamandes, elles sont plus jeunes et plus dynamiques. Une question de juste répartition des biens et moyens d´existence.<br /> <br /> je crois que votre erreurs, si c´en est une, est d´extrapoler l´union individuelle et la comparer avec l´union culturelle...ce n´est pas possible et logique. Il y a bien de cultures différentes en Allemagne, en Russie, en France, en Grande Bretagne même...qui ne se séparent pas de leur pays pour autant. c´est aussi question de savoir si après cette scission les partis séparés seront viables et économiquement capables de soutenir les obligations effectives d´un Etat. Parfois la raison est plus sage que le coeur ou l´entretien de vieilles habitudes. Mais dans tous les cas quand on en arrive au divorce ou à l´idée de séparation, c´est que l´enfant est déjà tombé dans le puits. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
B
Bonjour, j'ai lu votre témoignage sur un site où il était question de couples mixtes. Je regrette de ne pas vous contacter en privé car j'ai beaucoup apprécié ce que vous dîtes. Intégrer la différence de l'autre, oui c'est possible à partir du moment où on a déjà conscience du socle de sa propre culture. Mon père est noir, africain convaincu, même si occidentalisé (comme de nombreux Gabonais) et ma mère blanche, occidentale, libérale. Ils ne m'ont jamais demandé de choisir et d'ailleurs je ne choisis pas. Ils n'ont pas décidé à ma place mais fourni les éléments des deux cultures, pour le meilleur et pour le pire, comme pour tout culture. Rien ne dit en effet qu'entre une Flamande et un Wallon ça se passerait mieux.
M
...car ce n´est absolument pas le cas; c´est plutôt un débat de fond...et de largesse d´horizon. A savoir si d´une part une quelconque théorie de révolution est à même de donner, en sciences humaines, toutes les solutions sociales attendues pour conjurer les méfaits du sous développement, de l´oppression économique interne et extérieure que nous connaissons en Afrique; d´énoncer les conditions d´un meilleur développement lequel permettrait aux capacités et aux structures sociales et économiques en Afrique de s´émanciper, de devenir créatives et répondre aux nécessités (exigeantes et changeantes il faut bien le dire) de l´entretient affirmée et résolue de la liberté et de l´indépendance dans notre contexte culturel contemporain. Oui, est-ce possible qu´une théorie soit à la hauteur non seulement de dire ce qu´est l´industrialisation mais aussi d´énoncer les facteurs et les formes de normes, leurs contenus psychologiques, intellectuels...et même leur évolution future dans l´espace et le temps face aux conditions énergétiques, par exemple ou face au commerce international...afin que le développement ait lieu ? Sommes-nous devant un oracle intellectuel ?<br /> <br /> J´en doute, j´en doute absolument; pour cela le domaine du développement est trop complexe et fluctuant pour l´enfermer dans une formule magique. Parce qu´il s´agit d´être humains qui doivent d´abord êtres au préalable instruits à développer des capacités dont personne ne peut encore savoir la tendance et l´excellence future. Croire qu´il suffit seulement de produire moins cher ou de produire ce que tout le monde a déjà produit et inventé...est une bien heureuse illusion. D´un autre côté, les moyens en matières premières, en énergie ou même en acceptabilité des inventions et produits nouveau est tout de même lié à des facteurs de compétition et de goûts parfois plus étrangers que nationaux ! Que dira donc la grande théorie de la révolution à ce sujet ? Désolé mais de deux choses l´une: ou l´auteur est véritable néophyte de l´économie et du commerce, ou il est sous le coup d´une illumination quelconque de la théorie...<br /> <br /> Petite remarque: je viens, comme tout le monde qui s´intéresse au sujet de la croissance chinoise, de constater que ce pays commandait de plus en plus de grosses cylindrées allemandes. La vente des automobiles allemandes a augmenté en Chine de 65% ! Et c´est bien choquant parce qu´on s´attendait à ce que les chinois soient, face à la rareté des matières premières et même en prévision des dégâts écologiques que leur industrialisation va occasionner, que ces chinois fassent montre d´une meilleure conscience de développement et de consommation. Or ce n´est absolument pas le cas ! Les chinois semblent volontairement succomber dans les excès du luxe opulent et par trop je m´en foutiste de ce que ces excès et ces abus représentent en injure à la pensée industrielle moderne de production et de consommation...! La Chine en serait-elle dispensée, à quel titre ? L´Allemagne, de son côté, ne se fait pas prier et produit et vend à satiété ces croiseurs déjà décriés en Allemagne pour leur consommation énergétique autant que pour leur emploi exubérant de matières premières. Pour l´Allemagne il s´agit de faire du profit à tout prix et ramener l´argent en Allemagne dans cette crise, et malgré sa conscience certainement plus écologique que celle des chinois, ce pays allemand, pour le profit immédiat, entrave ses propres principes écologiques. <br /> <br /> Ceci pour dire á tous ceux qui croient que ce que les occidentaux racontent est vrai, que lorsque ces mêmes occidentaux sont en difficultés ou à l´étroitesse économique, ils jettent aussitôt leurs propres principes par dessus la fenêtre. Mais demain ils vont aller en Afrique prétendre qu´ils sont vertueux et raisonnables et que l´Afrique devrait suivre leur exemple surfait ? Mais qui s´en étonnerai aujourd´hui ? Après tout, ils avaient pendant 400 ans fait l´esclavage et soumis les africains après leurs indépendances à une sournoise dépendance politique et économique...pour aller crier et se proclamer dans le monde entier comme faiseur de liberté et de démocratie ! Les africains avaient-ils compris ce que cela signifiait réellement; une théorie de la révolution allait-elle donner des solutions précises et claires à toutes les faussetés que concoctaient sournoisement certains capitalistes étrangers à notre endroit, ou guérir la bêtise, l´ignorance ou l´aliénation contre nature de nos élites corrompues et incapables ? Je me le demande...et je suis bien sceptique, pour ne pas dire surpris par les prétentions scientifiques de cette théorie de la révolution.<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
S
Le peuple mal instruit, mal organisé dans ses intérêts et même mal informé sur les réels enjeux de son engagement individuel et collectif, ce peuple ne sait pas valablement prendre ses responsabilités. Voilà. Cela donne un champ libre aux marchands de mensonges, aux demi instruits illuminés etc, aux "je le connais" comme disent les congolais eux-mêmes. Les problèmes économiques étant souvent des véritables "Matriochka", ceux qui n´avaient pas le souffle intellectuel large et averti n´y voyaient que du feu...tant d´erreurs avait été commises en Afrique et bien de capitaux se sont effondrés dans le sable par ignorance et illogisme, or cet argent aurait pu être utilisé efficacement et sortir des effets durables et fructueux pour des décennies et plusieurs générations de travailleurs et gens ambitieux.<br /> <br /> A propos de l´élite, classe dans laquelle apparemment se précipitent tous les idiots et les abrutis sans imagination en Afrique...il faut bien dire que c´est un lieu trop important pour y laisser jouer toutes les demi portions de la société ! Un pays sous développé a un urgent besoin d´intelligence créative, d´imaginaire et d´intelligence constructives parce qu´il faut tout organiser et mettre sur pied contrairement à un pays développé où on peut se donner le luxe d´élire des idiots qui seront surveillés par des institutions élevées à cet effet. Il faut absolument mettre fin à cet opportunisme abrutissant de l´intérêt public en Afrique. Autre chose: je convie les journalistes à devenir un peu plus informateurs des dessous des cartes pour permettre aux moins informés de percer les mystères des apparences trompeuses ou savoir faire la différnce entre les intérêts à court termes et ceux à long termes. Des écrivains et intellectuels africains ont longuement écrit au sujet de l´endettement, de l´incidance de l´aide, sur l´agriculture et l´élevage et leur importance sur le développement de la société; il faut les porter aux lecteurs et surtout aux jeunes lecteurs...parfois il suffit seulement d´une phrase importante pour que les gens comprennent...<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
Je m´énerve quand je pense que devant l´immensité et la complexité de nos problèmes, quelques diplômés hâtifs de l´occident puissent encore manquer d´à propos à ce point pour croire qu´il ont découvert la pierre théorique du bonheur africain...Tout ce qu´on peut dire est que, décidément qu´on peut réfléchir désordonnément chez certains instruits africains. Mais ce n´est pas du tout nouveau, comme nous le savons tous...En fin bon, c´est la vie; attendons de boire cet élixir théorique de transformation de notre continent en un Paradis économique, politique et culturel. Je ne cache pas mon amertume ici. On se croirait face à une nouvelle Bible...<br /> <br /> A nos lecteurs je dis ceci: quand l´élite d´une culture est malade d´elle-même et ne sait, pour plusieurs raisons comme on le voit en Afrique actuellement, ni répondre aux attentes de ses propres enfants, ni les aiguiller sur de bonnes voies de réalisation économiques, politiques et culturelles ou les défendre efficacement contre les dangers qui les guettent, il s´ensuit de longues décennies et siècles d´errance, de pauvreté et de manque douloureux d´orientation lesquels sont parsemés de pauvreté, de maladies, d´impuissance à sortir d´un cercle vicieux sociohistorique complexe de manque à être et à devenir dans lequel sans efforts énergiques et sans orientation résolues, il ne sauraient se sortir.<br /> <br /> On le voit dans les pays, par exemples, aux frontières des Etats-Unis et du Mexique, par exemple, où jour pour jour et en désespoir de cause, des enfants mineures, des filles et des femmes violaient la frontière américaine pour y chercher le bien-être. Les africains sont aussi par milliers à quitter leur continent, à prostituer leurs filles et leurs femmes en occident et même en Chine pour ne pas mourir de faim. Tout cela parce que leurs élites, au lieu de mieux organiser et financer le développement des leurs, se sont contentés de se servir eux-mêmes ou n´ont pas du tout compris le poids culturel de leurs devoirs envers les leurs et leur avenir...culturel commun, il faut bien le dire. <br /> <br /> C´est pourquoi cette élite du pouvoir, et cela surtout en pays pauvres et en voie de développement, doit être élue parmi ceux que le peuple estime être réellement à la hauteur des problèmes et des nécessités qu´exigent une rapide résolution des bouchons temporels. Les meilleurs cela veut dire bien de choses mais surtout qu´ils comprennent réellement de quoi il s´agit et soient en mesure de doter la société d´institutions, de règles, de normes et de réflexes critiques et intellectuels permettant à la société de se survenir à l´avenir à elle-même. L´Afrique doit s´y mettre rapidement, car le temps presse et á mesure que les concurrents à l´industrialisation et au commerce international abondent, la pression exercée sur nos pays et nos élites augmente insupportablement. Mais la faiblesse actuelle de notre continent ne doit pas devenir le lieu ou le marché aux puces de théories illuminées, aventurières ou aussi abracadabrantes que grotesques, loin de là.<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
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