Commentaire sur Facebook sur les dangers culturels évidents des langues coloniales
sur l´originalité identitaire des africains
L´Afrique peut-elle redevenir elle-même et comment ?
Repenser l´Afrique ? En partant de quels critères ? Non, ce n´est pas de
l´arnaque; c´est plutôt pour dire que celui qui doit repenser l´Afrique,
celui-là n´existe pas parce qu´il a été lui-même influencé par tous les
éléments de l´histoire qui l´ont précédé et formé. Tout ce que nous pouvons
faire, à mon avis, c´est de retrouver l´Afrique de nos valeurs les plus belles,
les plus positives, les plus fidèles à nos identités. Mais ici encore nous
devons avoir le courage de faire la différence entre valeurs volages, aliénées
ou mêmes contradictoire à nos intérêts...et celles qui nous définissent et nous
réalisent réellement dans le temps et l´espace. C´est un énorme travail autant
honnête que sincère et objectif; combien de gens savent le faire ? Bonne
question quand on sait que les historiens africains sont muselés ou en retard
critique, que les économistes nous laissent piller et exploiter pendant que des
gouvernements fantoches et corrompus jetaient nos accumulations par la fenêtre
au lieu d´investir dans notre avenir à tous, que notre histoire était présentement
écrite par les étrangers que par nos propres écrivains ? Je me demande d´où
donc viendra le changement si nous laissons les choses comme elles sont
actuellement ?
A propos de langues étrangères ou africaines je dirai ceci: les structures
rationnelles d´une langues sont importantes au développement mental et
intellectuel d´un enfant et de toute la société. Mais une société peu versée
dans l´abstraction ne sait pas non plus créer l´abstraction par décret...or de
l´abstraction et de la spéculation naissent la science, la technique et l´imaginaire
esthétique et créatif. Apprendre une langue enrichit toujours celui qui s´y est
prêté parce qu´après tout son cerveau fait un effort pour définir, raisonner,
décrire les choses et les idées dans cette langue nouvelle ou dialoguer.
Cette histoire de langue, pour peu qu´elle soit importante et utile pour
l´identité d´un peuple, d´une nation, ne doit pas nous faire oublier la réflexibilité
de la langue par rapport à sa culture et à son contexte technique,
abstractionnel, scientifique. Les langues africaines, pour dire vrai, sont
restées enclavées dans le passé suite au module linguistique dominant de la
colonisation...et bien sûr le haut niveau technique et scientifique de la
culture du colonisateur. Aussi, parler de restaurer les langues africaines
aujourd´hui doit aussi passer par une actualisation profonde et permanente afin
que ces langues arrêtées redeviennent actives et répondent aux exigences des
temps et de notre évolution future. Et á propos de langues africaines il est
important de dire ceci á tous ceux qui chantent l´Union africaine…tout en suggérant
par-là une forme d´union raciale ou continentale ; il n´existe pas de
langue africaine réunissant toute l´Afrique ! Cela veut dire que l´union,
si elle se fait réellement, doit accepter d´emblé les différences linguistiques,
religieuses, de traditions et de valeurs régionales, etc. Ce n´est donc pas
cette Union qui va résoudre des problèmes économiques, politiques mais plutôt
le travail, le rendement et l´effort de rapprochement culturel dus au respect
du bon voisinage.
Je n´ose pas dire ou constater, encore une fois, que l´Africain se cherche
un échappatoire pour expliquer ou excuser ses problèmes actuels...qui sont
évidents et pas seulement linguistiques ! Retrouver la vraie Afrique africaine
est voeu louable et légitime mais complexe dans sa réalisation si on est
réellement sincère. La langue ne joue qu´un rôle parmi tant d´autres;
personnellement je pense que c´est l´imaginaire créatif africain qu´il faut
réactiver et magnifier: son sens du beau, du détail, son intelligence pratique
et fonctionnelle, son originelle saisie des problèmes et bien sûr de solutions
particulières à y apporter. Ceci est loin uniquement de n´être qu´un travail
linguistique ! Nous devons plutôt nous poser tous fondamentalement toutes les
questions existentielles relatives à notre avenir et notre sens de l´histoire
et y répondre le plus efficacement et le plus intelligemment que possible et
avec un idéal respectant nos meilleures valeurs, en organiser et abreuver nos
sociétés...tout en continuant à chercher en nous et par nous à l´avenir ce qui
nous réalise le mieux. Et nous verrons à ce moment là, logiquement, que ce
n´est pas une langue qui fait une identité, mais plus. Beaucoup plus.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance
Tout cela est bien plus large que de simples considérations linguistiques ! Mais je suis aussi d´avis, si cela peut tranquilliser les gens, que s´ils optent pour le développement de leurs langues nationales ou régionales, qu´ils prennent aussi la peine de les actualiser ! Ces langues, comme on le sait, sont restées, suite à la colonisation et la domination occidentale, bien statiques.
je ne dis pas qu´il faut se méfier de gens qui piquent un sujet dans la mare et s´y accrochent en prétendant que c´est le point principal...par lequel nous donnerons à notre développement un meilleur sort. Il faut hélas dire que ce n´est pas le cas, les choses sont plus complexes. la mise sur pied d´un concept éducatif africain digne de ce nom est par exemple plus important ou la mise à jour des principes et normes d´estimation professionnelle des métiers et qualifications universitaires. Il ne suffit pas seulement aller à l´école, apprendre un métier quelconque ou avaler ses cours à l´université; il faut aussi que ces connaissances, ces qualifications se traduisent par des prestations et des réalisation réelles adaptées aux besoins et exigences de nos sociétés ! A la fin je me demande si, encore une fois, quelques malins ne vont pas sauter sur cette "perche linguistiques" pour nous en rabattre les oreilles tout en sachant que ce n´est qu´une partie du problème...et même pas le plus important, comme on voit.
produire, donner à nos enfants de meilleurs moyens de vie et d´instruction pour leur permettre d´épanouir le plus largement que possible leurs capacités intellectuelles et créatives desquels la société se nourrit et en attend son développement et son modernisme, cela est bien plus important ! On ne doit pas prendre le subsidiaire pour le principal; cela est une bien médiocre manière d´être objectif et régler un problème aussi complexe que celui du développement social et humain.
Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance