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23 février 2006

Réflexions sur le vif

Commentaires sur le vif

Ne pas oublier la défense et la promotion du présent. 

 

( 22 Février 2006 20H03 )

J´aime bien le passé, mais j´adore encore plus le présent et l´avenir. Et j´ai bien peur que trop souvent ces reconnaissances internationales culturelles ne cachent que le secret désir de nous renvoyer dans le passé. De nous apprendre à perdre notre temps sur ce qui a été et qu´aucun de ces messieurs islamistes ou chrétiens n´a respecté, pendant qu´on nous dévalisent de nos matières premières et qu´on nous étouffe par la francafrique ou le système monétaire international. Le passé, c´est très joli, mais le présent et l´avenir, c´est encore mieux. Et le combat qui s´ouvre devant nous n´est pas seulement un combat externe contre nos prédateurs occidentaux (ne mâchons pas les mots), mais aussi un combat de renouveau et de modernisation culturelle interne: d´instruction et de critique rationnelle autant sur la connaissance et sa fonction que celui qui nous oppose aux traditions primitives et dépassées. Et c´est sortir nos enfants raffermis de ce tunnel qui doit nous occuper intensément. Le passé, croyez-moi, il ne s´enfuit pas; il nous appartient pleinement. Mais l´avenir, si nous commettons les mêmes erreurs de naïveté qu´hier, ou nous négligeons de soigner ses paramètres directeurs, il nous échappera. Et comme pendant 600 ans d´esclavage et de colonisation, nous serons servis à toutes les sauces ingrates et amères. Ce n´est pas cet avenir là qu´attendent nos femmes et nos enfants, n´est-ce pas? MK

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu  

Ce mal infamant et progressif 

 

( 20 Décembre 2005 18H49 )

Beaucoup de gens ne comprennent pas notre méfiance et nos ressentiments face au monde blanc, et pourtant, il ne faut pas être aveugle ou idiot pour se rendre compte que d´une part notre histoire nous poursuit non seulement par les larmes, les crimes et la violence qui nous a été infligée, mais aussi ce sort ingrat qui nous prive, par la soumission et l´empêchement, à la propriété des moyens de production, au défaut de la connaissance ou de l´instruction, et à la discrimination proportionnelle à l´exercice du pouvoir social. Nous sommes donc défavorisés, et plutôt livrés au Pouvoir Blanc qu´indépendant ou partenaire. Le capital, la connaissance ou sa qualification ne se donnent pas, ils se méritent; ce sont de longs processus d´effort, d´épargne, de créativité libres et déterminées. Comment réparer cette disparité pour déboucher sur la liberté consciente et partagée? Quasi impossible. Et c´est là que croît notre révolte, parce que nous avons bien l´impression, que la race blanche se cache derrière de belles paroles tout en sachant qu´il ne s´agit que d´endormir les noirs pour, comme aux Etats-Unis, mieux les abattre. Parce qu´en réalité, l´oeuvre ou la bonne intention, si elle était franche, est plutôt ardue, si pas impossible. Et autant dire: l´homme noir restera toujours le perdant.

Et c´est là le drame. Dans le monde d´aujourd´hui où tout est rapide et imposant, celui qui a commencé à courir, à épargner ou à accumuler ne peut pas être rattrapé par celui qui était enchaîné et interdit au libre exercice social. Celui qui veut le faire croire aux noirs dans une société, ment perfidement, parce que si cela arrivait, toutes les structures d´épargnes et d´entreprises sociales s´écrouleraient et la société elle-même en définitive. Que faire donc? Voilà le dilemme entre l´homme noir et son négrier et bourreau d´hier. Comment pardonner ces crimes si leurs effets se répercutent inéluctablement, selon une arithmétique trigonométrique dans les temps à venir?

Ceci crée entre nous un fossé qui, à force de grandir et de l´élargir, devient amers et insupportable. Et il ne s´agit plus de tromper ou de mentir, ou encore de couvrir de promesses les noirs attérés dont on sait pertinemment bien qu´elles sont impossibles à tenir; il s´agit pourtant de rendre justice sociale et historique à l´homme noir afin de lui permettre d´être lui-même plutôt que de lui revêtir d´un masque injuriant et dépersonnalisant qui n´avait pour but que de le ravaler à une chosification castrée de conscience et de réalisation et vouée à l´utilitarisme obligé du maître blanc. Sortir de cette négation d´être, se libérer de l´aliénation, se produire et se projeter dans la quête réalisationnelle, n´est pas aussi facile qu´on le pense. Et ce processus ne se fait pas par déclanchement d´un bouton social de liberté. Hourrah, nous pouvons de nouveau nous réaliser! Où sont les moyens? Où sont les idéaux; sont-ils détenus par les mêmes qu´hier? Qu´en est-il de l´expérience sensible dérobée et étouffée pendant 5 siècles? Voilà où nous en sommes. Et j´ai peur que le monde blanc ne veuille, comme toujours, s´offrir facilement des lauriers de libérateur et de civilisateurs tout en voulant en réalité cacher ses responsabilités. Ce qui ne voudrait dire qu´une chose: tout cela ne serait-il que blabla, voudrait-on refaire le coup du lapin ? Et c´est ça qui nous met en rage, parce que le problème est plus imposant, plus profond que les criminels d´hier ne veulent le reconnaître.

MK

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu. 

  Sur la portée et le contenu de l´histoire

  ( 30 Octobre 2005 17H57 )

Je doute fort que le Brésil, à lui tout seul soit capable d´enseigner aux brésiliens noirs l´histoire de l´Afrique sans pour cela avoir fait une analyse de césure avec l´esclavage et la colonisation. C´est à dire en fait avoir la grandeur culturelle de condamner ces actes criminelles et d´ouvrir la pensée philosophique sociale à un modis vivendi existentiel qui s´écarte du racisme, de la discrimination (et pas seulement théoriquement, avec de gros slogans vides) et établit une société consciente dont il s´agit, dans sa démarche historique, aussi de conseiller à réparer les dommages progressifs incessants causés par les effets néfastes de ces crimes sociohistoriques désavoués. Alors et alors seulement cette prise de conscience de l´apport historique afrobrésilien sera fructueux et positif pour l´avenir de ce pays. Il vaut mieux aujourd´hui prévenir et libérer de l´aliénation, renaître la pleine et équitable confiance, que lutter demain contre les fantômes insaisissables de la criminalité et de la haine dans des ghetto désespérés et inhumains. L´exemple des Etats-Unis n´est que des plus instructif. Nous espérons vivement que le Brésil prendra cette voie courageuse et juste, et qu´un jour son unité et son histoire seront tellement confondues avec la justice et l´équité que ce serait une joie, une qualité humaine de fierté que de se prétendre être brésilien. Le pas qu´il a entrepris en nommant le jour de la mort de Zumbi comme le jour de la conscience de l´apport afrobrésilien à sa culture est un pas élogieux. est un excellent début.

MK

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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