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8 avril 2006

Un monde meilleur est-il possible ?

Comment faire de ce vœu légitime une réalité réparatrice et nourrissante ?

Le changement vers un monde meilleur est-il possible ?

« Pour aimer et parfaire la liberté, ou même la restaurer et l´imposer au sein de notre société humaine, il faut d´abord savoir ce que c´est, et l´aimer et la chérir indéfiniment. Et pas seulement pour soi-même, mais aussi pour tout autre que nous. »     MK

En commentaire sur l´article d´afrikara : Altermondialisation : Se Déconnecter de la Matrix ? 

Bravo, Pierre Prêche ! Décidément, quand toi tu vas à l´église ; on a l´impression que la prière qui y est faite est plus claire, moins confuse que ce blabla insipide et trompeur qu´on entend tous les jours, à en vomir d´indigestion intellectuelle. Mais toi, mon fils, quand tu dis : « A jouer avec la matrice du système, le mouvement de balancier oscillant entre la déconnexion du système et sa réforme risque bien de se corrompre, et les perches tendues par les temples capitalistes de la corruption systémique ne manqueront pas de monter à l’assaut en temps opportun. Les nobles aspirations altruistes ne seraient qu’une caution inconsciente au prétexte démocratique derrière lequel s’abrite l’architecture prédatrice mondiale. » On entend vibrer l´esprit et la foi en un monde meilleur, et ça tranquillise et console de bien de mensonges et de médiocrités quotidiennes qu´on nous a offert jusqu´aujourd´hui. Et l´Afrique en sait quelque chose. Mais comme tu le dis bien, il ne s´agit pas seulement de vouloir le changement et d´écarter les jambes afin de se faire baiser royalement, ou de crier tels des muezzins envahis de barbes hirsutes et malsaines que des vœux faussement pieux et aveuglés par une foi primitive, rétrograde et sans novum idéel, du haut du minaret de la contestation, clamaient le désarroi plutôt que de proposer un ordre nouveau, une nouvelle philosophie existentielle qui mettrait fin à la criminalité et à la primitivité du Néolibéralisme fourbe et cannibale.

En vérité, ce système a préfabriqué le moutonnement et le suivisme au point que l´esprit se trouve incarcéré dans sa matrice, bercé par l´illusion qu´en dehors de la toute puissance de l´impérialisme capitaliste, il mourrait d´une mort affreuse. Et flatté ou aveuglé par la pompe et la créativité affermie dont ce monstre sacré s´accapare, il devient analogique, suiviste, plutôt que d´être ou de devenir créatif et innovateur. Et pour brouiller toutes ses velléités de libre raisonnement et de dialectique, toutes les valeurs sont faussées, mises à une désarçonnante inversion qui fait de l´Amérique bombardante, corrompante, entremetteuse guerrière une nation exemplaire jurant sur la démocratie et la liberté ! Ou encore une francafrique criminelle et inhumaine d´arborer sous liberté, égalité, fraternité de fausses allures de défenseur des droits des hommes, tout en étouffant et en massacrant les africains à loisir !

Ces champions qui vivaient des enfants des autres, des désirs des autres, des matières premières de leurs victimes étaient arrivés à convaincre ceux-ci que toutes ces monstruosités de l´esclavage, de la colonisation, de la francafrique, de la guerre du Vietnam, de l´invasion d´Irak…que c´était pour leur bien. Ce qui avait pour conséquences ce moutonnement empressé vers l´occident où sous une forme moderne, l´esclavage reprenait virulence tandis qu´en Afrique le parias aliéné, capo de l´Holocauste noir torturait et assassinait ses frères en leur privant d´avenir et d´épanouissement afin que le maître blanc règne, vende ses surproductions et domine économiquement et financièrement ce continent.

Mais l´histoire était bien cruelle ; les rescapés révoltés de l´injustice francafricaine se retrouvaient à Paris, aux Etats-Unis, partout dans le monde occidental confrontés avec le vrai visage du maître : celui du racisme, de la discrimination, de l´égoïsme et de la rapacité congénitale du système prédateur. Sans négliger le mal à se démocratiser et à se libéraliser dont ce moloch trompeur et totalitaire souffrait. Il fallait de nouveau se battre sur un terrain étranger, là où les normes et les signes symboliques ne portaient, dans leur enjeu ou leur sémantique de réalisation, aucune de leur projection historique ou culturelle. Aliéné et condamné à tout jamais ou citoyen d´un monde inexistant ?

Quand à ceux que Georges Bush nommait avec emphase : « l´Afrique est gouvernée par des incapables » sur CNN en novembre 2004, leur mort ou disparition prochaine est déjà chose acquise, car leurs maîtres sont eux-mêmes aux abois et endettés jusqu´aux cous. Et s´ils ne sont pas arrivés à faire prospérer l´Afrique afin qu´elle achète plus de produits étrangers du maître, à qui servent-ils donc ? A personne. La corde pour eux se trouve déjà pendue en occident, si ce n´est la guillotine. Eh oui, c´est le sort réservé aux traîtres ; seule la réussite compte dans la vie, pour tout le monde, même pour les voyous et criminels historiques invétérés.

Le grand problème actuel, est qu´à force de mentir et de tricher ou de se mettre sans réfléchir au service de la fausseté, les intellectuels se sont eux-mêmes castrés et dévoyés d´une saine objectivité qui, plus valeureusement que de faux cris de réformateurs sans idéaux et sans conviction, dont on se demandait pas s´ils ne venaient pas crier et aveugler les autres pour mieux attirer les bienfaits du maîtres et tendre en catimini la main pour recevoir quelques douteuses récompenses. Et ils étaient si nombreux qu´on se demandait quelles étaient donc ces femmes immorales et peu vertueuses qui les avaient tous accouchés et éduqués ! Partout où on tuait, où on massacrait, où on corrompait, comme par hasard ils étaient toujours là pour chanter les louanges de la félonie et de l´immoralité ; comment est-ce possible ? Aurions-nous à ce point perdu le sens moral et éthique du bien, de la liberté, du respect de la valeur humaine, de la justice ? Ou ces valeurs s´étaient estompées pour laisser place à une culture barbare du non sens, de la vulgarité, du mensonge, du crime et de l´affabulation ?

Oui, un monde meilleur, un monde nouveau était possible ; mais il faut aussi le dire bien clairement : il ne suffit pas seulement de le vouloir ou de le crier à tous les toits ; il faut aussi se départir de toutes les saloperies du passé, de réflexes criminels, rapaces et faux. Et aller faire une prière franche, pure et sincère dans une église qui ouvre à chacun et à tous une chance réelle et ne fait pas, comme l´Islam ou la chrétienté par le passé : faire l´esclavage, le vice et le violentement sous prétexte de répondre à la voix de Dieu. Ce genre de fourberie… ! Il ne s´agit pas non plus de renier faussement un christianisme renégat pour s´accrocher sournoisement aux soutanes du curé. Si l´imminence de cet ordre nouveau tarde à apparaître aux esprits étroits et confondus, c´est qu´ils placent encore, comme on leur a inculqué, l´argent comme l´idéal de la société au lieu de se dire que c´est l´être humain qui fait l´argent, pas l´inverse. Nous attendrons donc que l´endettement occidental devienne plus douloureuse, insupportable. Patience, ce n´est plus loin. Et quand la Chine se mettra à tourner à fond industriel, il ne restera à l´occident qu´à se cacher derrière la créativité humaine, plutôt que derrière de vulgaires banques notes, pour se sauver de la détresse ; et ce jour-là espérons que les vraies valeurs ne seront pas complètement détruites, parce qu´on en aura fichtrement besoin. Et si je devais répondre à la question pertinente de Pierre Prêche, je dirai, oui, se déconnecter afin de cultiver et protéger de meilleures valeurs que celles qui pourrissent le monde actuellement. Et c´est possible, et même recommandable. Les valeurs sociales islamiques ne sont pas les mêmes que les valeurs occidentales. Pourquoi l´Afrique devrait-elle tenir à des valeurs qui, dans leur fondement et leurs principes ne lui reconnaissent ni liberté, ni respect culturel ou sociohistorique ? 

En ce qui me concerne, sincèrement, je préférerai la réalisance, et pour renchérir et protéger ma prière : le saint conseil du grand Simon Kimbangu dont la chaude et chaleureuse conviction est de toute beauté, de tout amour, et incite à la recherche paisible et conséquente de l´équilibre autant interne qu´externe, à l´harmonie sensible, et à la pleine et profonde réalisation. Enfin un qui ne ment pas, et ne tue ni ne viole des siècles durant au nom de Dieu. Car Dieu n´est ni un repaire pour criminels, ni un prétexte à la violence ou à la cruauté.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu 

munkodinkonko@aol.com            

    

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Commentaires
M
C´est faire preuve de créativité, d´indépendance, de liberté que d´avoir la force de quitter ce système. Je le recommande vivement à tous les pays africains, afin que tout soit clair et sans ambiguité. Mais on sera surpris de voir que comme avec le christianisme, l´opprimé, malgré l´esclavage, la colonisation et tous les sévices de la francafrique, s´accrochera désesperément à la soutane du curé. L´aliénation et son salaire injurieux et démoniaque: le besoin de souffrir encore plus. Triste maladie. Et ces fantômes vivants couraient les rues, parlaient la langue du maître, employaient ses symboles, ses signes et insignes culturels et s´y accrochaient parce qu´à part elles, ils ne savaient plus ce qu´ils étaient, ni ce que leur liberté, en fait signifiait vraiment. Ils ont beau lire Cheikh Anta Diop, Patrice Lumumba, Malcolm X, Marcus Mosiah Garvey; ils ne saisissent plus le message de leurs propres racines, et se laissent, faute d´idéal affirmé, gouverner par la culture dominante du maître qui, elle, fait d´eux ce qu´elle veut, ou ce qu´elle a toujours fait d´eux: des chosifications de son utilitarisme dominant et hégémonique. Ce n´est qu´en sortant de ce cercle vicieux, en redevant soi-même qu´on recouvre la vraie existence, la vraie valeur humaine. Il faut non seulement en avoir le courage et le caractère, il faut aussi s´aimer et se respecter au delà de l´illusion ou de la précarité que nous offre le monde actuel. Et bien sûr vouloir et aimer la liberté au point de la redéfinir et de la reconcevoir, s´il le faut, plutôt que de la recevoir clé sur porte, comme un aliéné incapable et méprisé. Musengeshi Katata<br /> Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu<br /> (Copie du commentaire sur afrikara)
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