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2 mai 2006

Sur les festivités du 10 mai

Commentaire du 02.05.2006 sur afrikara

L´heure n´est pas encore mûre pour une quelconque festivité

Je n´aurai rien à opposer à des festivités si nous étions arrivés à établir toute la vérité sur ces 400 ans douloureux et baignés de sang et de larmes qui nous montent par trop souvent à la mémoire, qui hantent nos sommeils, et viennent, en amertume indissoluble sécher sur nos lèvres. Non, je crois que l´heure n´est pas encore à la festivité, car si les victimes savent ce qui s´est passé, les auteurs et criminels ne sont pas encore revenus de leurs campagnes historiques de triste réputation: ils n´ont pas encore reconnu ouvertement et cela spontanément le mal incroyable qu´ils nous ont affligé. Que nous criions ou pleurions en silence notre douleur, ils se complaignent encore dans une attitude du genre: nier le plus possible, cacher le plus de vérité possible, et avec la francafrique, sournoisement faire la même chose qu´hier avec de nouvelles méthodes plus discrètes qui laissent l´élite africaine apparaître comme le  criminel de grand chemin, comme le judas de ses propres frères. Et c´est là qu´on voit la méchanceté et la sournoiserie française, car elle persiste et signe. Et aller danser avec ces gens, ce serait entériner ce qu´ils font en Afrique. Surtout pas. Et je préviens tout noir qui le ferait qu´il va s´attirer notre commune colère. Ce jour-là, si vous ne connaissez pas l´histoire de l´esclavage, et si vous n´y êtes pas encore intéressés en tant que noir ou même blanc, fermez les yeux et imaginez-vous que votre soeur, votre frère ou un de vos enfants a été soumis à de tels crimes...Nous avons, plus que n´importe quel peuple sur cette terre, appris à souffrir, noyés dans nos larmes et notre désespoir. Ce à quoi nous nous refusons, c´est qu´on vienne employer ce patrimoine sacré et jusqu´aujourd´hui lapidairement reconnu pour nous faire danser et sautiller en place publique de joie, alors que le souvenir lui, de cette tragédie interminable nous fait vomir de dégoût. Et à moins que l´homme blanc, et le français particulièrement veuille de nouveau donner l´ordre à ses nègres de danser et de sautiller en grinçant; nous allons observer un silence qui rende hommage aux âmes perdues, à la liberté et la justice bafouées et aux droits éconduits des siècles durant. Et si dans trois ans nous sommes parvenus à nous unir autour de la vérité, du pardon et de l´oubli; alors peut-être nous pourrons fêter ensemble, à la condition, bien entendu que la francafrique ne soit qu´un mauvais souvenir. Sans cela, ils ne nous restera qu´à vivre chacun pour soi cette douloureuse et pénible tragédie humaine dans l´adversité. Car si la francafrique continue, c´est notre âme qu´on souille, notre avenir et celle des nôtres qu´on vole et appauvrit; et parler et danser ensemble dans ces conditions, c´est se suicider et manquer aux valeurs, aux devoirs humains les plus élémentaires. Ce n´est pas notre intention, n´est-ce pas? Et je suis persuadé que ce n´est pas non plus celui de tout français de bonne foi. Nous sommes prêts à oublier, à pardonner; mais nos conditions sont claires: plus jamais, sous quelque forme que ce soit. Au nom de la liberté et du respect de la valeur humaine. Et cette fois nous resterons intransigeant.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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