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16 mai 2006

Sur l´hérésie actuelle de formatisme

Nigeria: veut-on brader la constitution?

La débauche des valeurs de démocratie et de liberté

Curieux phénomène qu´observe en ce moment : un Kofi Annan qui se penche trop à la fenêtre et confond son administration à New York avec l´Etat nigérien, et se déclare, au Nigeria dans le Guardian, opposé à l´amendement de la constitution qui permettrait au cupide Olusegun Obasanjo de briguer son troisième mandat présidentiel. "Nous devons accepter les constitutions et nous ne devrions pas essayer de modifier les constitutions pour contourner les règles" a-t-il dit au journaliste. Et même si il avait le droit de donner son avis, en grand diplomate des Nations Unies, il aurait pu employer une formule plus respectueuse de la souveraineté du peuple nigérien qui est le seul propriétaire et responsable de sa constitution. Cette façon par trop envahissante de confondre ses pouvoirs internationaux réels avec un interventionnisme gratuit dans les affaires intérieures des états indépendants est plutôt choquante, surtout si elle vient quelques temps après l´avis diplomatique américain s´opposant à l´amendement de cette constitution.

Certes, Olusegun Obasanjo, comme toutes les marionnettes africaines au service du Pouvoir blanc exagère. Il serait grand temps qu´il se prépare à quitter le pouvoir comme le prévoit son terme en Mai 2007. Acclamé au début de son premier mandat, il s´avère aujourd´hui incapable de guider le pays le plus peuplé de l´Afrique vers un idéal discipliné, créatif et innovateur. Les disparités sociales dans l´arrière pays sont effrayantes, le pouvoir de l´Etat, dans certaines provinces, sont abandonnés ou remplacés par la charia. Un désordre et une lassitude plus encombrant que libérant les forces positives du progrès. Les économistes sans vision ont l´habitude de compter les excédents financiers et de s´en accommoder, ce qui laisserait Olusegun Obasanjo apparaître comme un gestionnaire méticuleux grâce au pétrole et à son prix élevé actuel ; et cependant, même si on a des capitaux, il faut savoir les employer à élever le niveau professionnel et productif de la société ; sans cela, à quoi sert cet argent ? Accumuler, certes, mais à quels buts sinon dans l´intérêt supérieur du développement intellectuel et créatif du peuple ?    

Pour ce qui est des américains, on le sait, au plus tard depuis l´invasion de l´Irak et la dotation à celle-ci d´une constitution maraude importée made in USA qui permettait aux américains pratiquement de transformer ce pays en une province américaine dont ils dominait la politique et gérait les finances, après avoir ouvertement, devant le monde entier, castré l´élite de son pouvoir légal. Une colonisation mentale camouflée derrière des accusations fallacieuses de détentions d´armes de destruction massive. Les lois de la cupidité du pétrole sont viles et avilissantes, surtout lorsqu´on ne connaît ni honte ni gêne. Et jadis, le grand Kofi Annan, dans ses fonctions, ne put que croiser les bras d´impuissance. Mais aujourd´hui, il retrouverait ses devoirs à critiquer un processus national interne ? Un peu osé, si ce n´est pas une ingérence abusive dans les affaires institutionnelles d´un pays souverain. A croire qu´à force de vivre aux Etat-Unis, ce pays lui avait doté d´un paternalisme dérangeant.

Pas capable d´intervenir efficacement pour endiguer le génocide rwandais que Clinton laissa faire, celui du Kosovo qui vit le charcutage de musulmans, pas capable de régler au mieux le crise soudanaise malgré un démonstratif déplacement du conseil de sécurité le 19 novembre 2004 à Nairobi. Aujourd´hui encore, à Darfour les sévices et les viols des milices arabes se déroulaient comme hier, pendant que la population touchée, elle, devait se complaire avec les déclarations selon lesquelles l´Onu n´aurait pas réuni les fonds nécessaires à une aide efficace. A la fin, le noble Kofi Annan donnait l´impression d´un fonctionnaire qui, en se trompant de porte chaque matin, travaillait avec acharnement aux petites œuvres secondaires, plutôt que de s´atteler au principal. Trop difficile, peut-être ou touchait-il alors aux intérêts géopolitiques cachés des puissants qui lui réservaient alors de cuisantes défaites. Ou simplement le rappelaient à l´ordre.

Quant à Olusegun Obasanjo, cet ancien général, lui aussi veut retomber dans le collectionnisme africain du pouvoir comme, Mobutu, Mugabe, Bongo ou Eyadema : de ces désespérés à vouloir s´approprier les hommes et le temps pour se rendre compte à la fin qu´on n´est maître ni de l´un, ni de l´autre. Pire : on n´est pas maître de l´histoire, mais seulement un élément ; et d´après leurs maigres victoires face au développement, même pas des plus doués.

On a beau dire que pour que l´Afrique gagne rapidement du terrain sur ses problèmes, elle doit apprendre à critiquer, à changer rapidement ses anciennes mentalités dépassées, se débarrasser de ses autorités incapables qui gouvernent ses Etats en prolètes suffisants, et exiger que les meilleurs y affirment leurs qualités; c´est hélas, comme on le sait, lettre morte. Eh oui, le pouvoir corrompt et corrompt absolument. Et dans les pays sous développés, faute de société organisée et généreuse de professions et de fonctions satisfaisantes, les moins nantis intellectuellement s´accrochent au pouvoir désespérément parce qu´il représente le seul lieu de vraie réalisation. Contenu, portée et obligations du Pouvoirs ? Beaucoup ne savent pas ce que cela veut dire. L´important, c´est le pouvoir et ses honneurs ou ses avantages ; qu´importe ses devoirs !

Quand on va dans l´arrière pays nigérien, surtout dans le nord islamisant ; on se croirait au Moyen-Âge, tant l´organisation sociale moderne laisse à désirer. Et on a beau dire alors qu´on a des réserves pleines la Banque nationale, ces erreurs et manquement à l´éducation et à un conditionnement socioculturel moderne va soulever des problèmes insolubles dans l´avenir s´ils ne sont pas résolus rapidement aujourd´hui. Eh, oui…l´Afrique. Le pétrole, ne l´oublions jamais, n´est pas éternel.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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