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21 mai 2006

Beaucoup sont appelés, peu sont élus

Mais qui donc se laisse exclure, mettre sciemment de côté ?

Réalisance et le droit légitime de réalisation

Il y a un remous sensible dans la communauté noire, et il y a de quoi : l´Afrique a atteint un niveau historique de contradictions négatives qui la secoue durement et incite ses meilleurs enfants à trouver le plus rapidement que possible les moyens de la sortir de cette impasse. L´impasse de la misère, de la faiblesse, de l´organisation illogique ou défaillante ; celle de l´improductivité. Mais comment y arriver si une critique sincère et objective n´est  faite ? Depuis l´indépendance des années ´60, en somme l´élite africaine, sans orientation, mais il faut le dire aussi sans vision et formation adéquate, s´est jetée dans la tourmente de l´histoire active de leurs peuples sans concept, et pire : sans réelle objectivation face à leurs devoirs, et à leurs partenaires coloniaux. Et devant cette personnalité chancelante et plutôt oscillante qu´affirmée, les pays coloniaux ont eu le jeu facile pur les tromper, les manipuler, leur vendre l´aliénation emballée chaleureusement dans du papier cadeau brillant et étincelant, pour la liberté, la démocratie ou le sens évident de l´histoire. Mais en réalité, il ne s´agissait que de leur propre projection de complexes et d´insuffisances qu´ils voulaient établir et asseoir indéfiniment en privilégiant leurs intérêts étroits et trop souvent aveugles, criminels et sournois, qu´ils ne prirent compte du droit légitime de l´africain à se réaliser, ou à respecter ses droits existentiels indéniables.

Et aujourd´hui, souffrant de la gloutonne francafrique, en mal d´orientation économique et culturelle affirmée, tous les erreurs du passé, les manquements, les négligences : toutes ces contradictions à la liberté réclament aujourd´hui leur tribut de réparation. Toute l´histoire scandaleuse et cruelle de l´esclavage, de la colonisation tendait à transformer l´homme noir et sa culture à rester et devenir la chosification du maître blanc, et comme un bateau au contenu méprisé, il errerait aux larges des côtes en attendant le bon vouloir de l´occident. A l´indépendance, ce fut une nouvelle levée d´ancre. Mais le capitaine ne connaissait ni les courants, ni les eaux, et encore moins vers quel havre il naviguait, et parfois, il ne savait même plus ce qu´il était. Il était noir, certes, et méprisé et couverts de blessures ; mais le pire était qu´il avait été empêché, pendant des siècles interminables à cultiver sa personnalité historique et ses facteurs existentiels en les confrontant avec la connaissance de ses facteurs d´action réelle, ses arguments critiques pour mieux répondre à ses aspirations, à ses attentes. Au lieu de se motiver et de s´orienter à nouveau en se basant sur ses propres paramètres sociohistoriques, on voulut gagner du temps et prit dans l´embarras les cartes de navigation des colonisateurs qu´on étala en grande pompe pour trouver le paradis. Avec la langue, la logique et les instruments sociaux désaccordés de leurs esprit et principes inhérents d´intentions, on partit au bon hasard la chance. La catastrophe de ces bris mal entretenus et sans constance d´architecture, au lieu d´ouvrir sur homogénéité et l´harmonie constructive, se révélèrent dévoyantes et plutôt vidées de réelle efficience que réalisant une logique cohérente et homogène répondant au  caractère et aux exigences propres de leurs nouveaux maîtres imitateurs. On le voit surtout lorsque les africains confondent, hélas par trop souvent science avec applications scientifiques. La science est universelle, mais il n´est pas dit que ses applications doivent avoir partout la m^me forme, la même couleur, les mêmes producteurs ! C´est donc que l´approche, l´interprétation ou même la projection réelle est passible de créativité individuelle. Toute la richesse, la créativité qui rend justice aux êtres humains dans leur quête de réalisation est une expérience historique de sommes subjectives ; de vues, d´idées, de goût différents qui viennent prendre place dans la société humaine parce qu´elles révèlent et accomplissent d´une façon ou d´une autre sensibilité existentielle humaine. Croire qu´on ne peut vire que d´imiter, ou de consommer ce que les autres produisent est de la pure aliénation mentale, un meurtre évident de la créativité : la source la plus vive, la plus importante et la plus belle de la nature humaine.

La réalisance est une logique, un théorème de mise en valeur de toute vie humaine, entendu que celle-ci, comme tout autre, a des droits légitimes de réalisation face à sa sensibilité, ses besoins et ses droits de réalisation réelle et imaginaire. De quel droit une société, un groupe de gens, mêmes des individus auraient-ils le droit de priver un être humain, des groupes d´être humains à leur réalisation, à l´exercice paisible et organisé de leur existence ? Aucune, même pas au nom d´une quelconque trompeuse démocratie ou liberté. Ceci non seulement pour sanctionner l´esclavage ou la colonisation, mais aussi pour critiquer le chômage actuel occidental qui prive ses citoyens de réalisation par la valeur la plus importante de la société : le travail. On a beau alors allonger ou meubler les discours politiques de grands slogans de démocratie et de liberté ; tant que cette hérésie persiste, tous ces facteurs de la réalisation sociale sont tronqués, plus faussés que vrais. Surtout pour les chômeurs. Car eux aussi ils ont droit à la libre réalisation ; eux aussi détiennent un puzzle important de la définition sociale. Et par là, du contenu de la valeur dite de démocratie ou de liberté. De même que la démarche qui consiste établir une quelconque hégémonie économique, financière, culturelle comme l´a fait l´occident jusqu´à ce jour est de la plus douteuse prétention parce qu´elle renie deux des plus grands principes existentiels de coexistence pacifique : la tolérance et le respect des autres.

Je comprends encore que certaines personnes ne saisissent pas la portée exacte de la réalisance, parce qu´ils sont habitués à vivre selon les faits accomplis du capital qui les engage, de la norme sociale qui a toujours établi ceci ou cela, et certaines hérésies comme le chômage, par exemple ; ou encore l´aumône et son pendant : la mendicité. Pourquoi ne pas donner à tout le monde un emploi qui le remplisse du sentiment qu´il œuvre activement à sa réalisation ? Que certaines personnes thésaurisent pour eux des fortunes folles n´est, à prime apport pas un délit ; mais cela en devient un lorsqu´ils prive la société de la capacité à étendre sur tous ses membres son devoir de protection et de promotion de leurs réalisations individuelles. La détention et l´accumulation du capital n´a pas seulement pour but de satisfaire au luxe ou à un quelconque complexe d´horreur du manque ou de la pauvreté, mais il a aussi le devoir créatif de rendre justice à ses prétentions fonctionnelles : circuler, produire, s´épanouir en respectant les valeurs sociales de son milieu de gestation.

Et je ne dirai pas que je sois le seul à avoir constaté ou réfléchi sur l´état de notre idéologie socioéconomique actuelle ; beaucoup d´observateurs critiques se sont prononcés la dessus partant de points de vue différentes, mais non moins élucidantes sur les conséquences et les méfaits de la crise économique actuelle qui a ceci de particulier : elle frappe les pauvres, pendant que les riches s´enrichissent effrontément.

Beaucoup cependant tardent à établir la relation qui existe entre le chômage occidental et l´exploitation scandaleuse de l´Afrique qu´on étouffe et qu´on empêche à la libre éclosion, alors que développée, elle serait à même de remplir ses devoirs envers elle-même, ce qui réduirait ou annulerait l´immigration clandestine ou envahissante comme c´est le moment en occident. Par ailleurs, elle serait alors capable d´entretenir avec l´Europe des rapports commerciaux fructueux autant par leur volume que par leur qualité. Ne pas avoir accès à cette logique primaire, et s´enfermer, comme le fait la francafrique  tout l´occident, dans un vieux schéma qui sent le colonialisme et le mépris racial, c´est ce qui nous faire conclure qu´il s´agit, de la part de l´occident d´un racisme scandaleux et aveuglant. Parce qu´en dépit de toute logique d´intérêt à long terme, elle persiste à nier l´évidence la plus enfantine.

Et ceux qui m´interpellent et me traite de tous les noms ne sont, à mes yeux que des pauvres demeurés, parce qu´ils n´ont compris ni les signes des temps, ni saisi les changements irréversibles qui doivent s´opérer sur notre idéologie socioéconomique et financière actuelle pour que l´avenir soit protégée de maux grandissant de contradictions dévorantes et sans issues.

Non, ils ne sont pas tous blancs ; ils sont aussi noirs. Tous ont ceci de commun : ils sont nés dans ce système et y ont été abreuvés avec ses valeurs, mais aussi avec ses contradictions. Et en sortir, ou faire une quelconque analyse rationnelle et froide ; ce n´est pas donné à tout le monde. Je l´accorde, mais alors je me demande pourquoi ils crient si fort ou s´exercent si abusivement s´ils ne comprennent rien ? Beaucoup sont tombés, je le sais, dans leur désarroi dans le réflexe anti-étranger pour protéger leurs acquis ou l´espoir qu´alors ils auraient accès à plus de bienfaits de leurs sociétés. Or, ils ne jouent que les chiens de garde enragés ; le mal, lui se trouve ailleurs : ce sont ces étrangers qui sont, qu´on le veuille ou non, l´espoir de ces racistes illuminés. Quant à Sarkozy, il a beau vouloir imposer une immigration sélective pour attirer les intellectuels africains à venir créer l´emploi en France pour des racistes et les autres et ici, c´est à se demander : mais qui font donc les industriels et les intellectuels français ; dorment-ils ?)  ; lui aussi ne tape que dans le vide. Il s´agit de créer l´emploi et le développement en Afrique, afin que celle-ci soit en mesure de résoudre ses problèmes elle-même, mais aussi de consommer les surproductions occidentales sans lesquelles celle-ci ne saurait maintenir son haut niveau de vie.

Autant dire encore une fois, et même si Sarkozy s´en défend en prétendant que la francafrique et son exploitation éhontée et scandaleuse n´existe pas ; du moins, pas en démocratie, que ce monstre criminel entretenu par tous les présidents français, par les industriels de l´armement et ceux du pétrole ou des matières premières doit disparaître. Et le plus vite serait le mieux. Dans l´intérêt de tous. Oui, je sais, beaucoup vont pleurer des larmes de crocodiles, mais à long terme, une telle hérésie n´est pas soutenable. Que la France intellectuelle, politique ou économique ne l´aie pas encore compris me déçoit beaucoup, et fait douter de l´intelligence de ces esclavagistes et colonialistes d´hier qui crient à la liberté et à la démocratie, mais ne la conçoivent et ne se l´imaginent que pour eux-mêmes, tout en la refusant sournoisement aux autres. Une honte. C´est en fait cela notre dilemme : ces blancs qui croient détenir les clés de l´histoire, mais se retrouvent en réalité dépendant de leurs anciennes victimes historiques. Et leur fierté et leurs prétentions les empêchent de garder les pieds sur terre. Cela risquerait de leur coûter bien cher, car la Chine et l´Inde, eux, vont les ravaler à leurs plus petites concurrence. Et alors ? Ce sera la débâcle la plus honteuse et sale de l´histoire industrielle. Et ce jour-là, qu´on ne nous vante surtout pas de l´intelligence françaises. Cela rappellerait la vieille bourde de la ligne Maginot : pendant que les français, en rats embusqués et fortifiés attendaient les allemands ; ceux-ci les saluèrent du haut du ciel avec leurs avions et envahirent en un temps record l´hexagone. L´histoire se répéterait-elle en d´autres circonstances tout aussi… troublantes ?

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

               

       

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