Enrichir ses adversaires au lieu d´investir dans son propre avenir

La symptomatique de l´animal consommant

Commentaire sur afrikara du 03 septembre 2006

Il est curieux que ce soit justement Thabo Mbéki qui se plaigne du m´as-tu vu de ses concitoyens ; après tout n´était-il pas celui qui leur demandait de ne pas devenir riche ? Comment s´appauvrit-on, comment dilapide-t-on l´accumulation au lieu de s´en servir pour produire, sinon en dépensant futilement ? En parler, c´est très bien ; mais peut-être vaudrait-il dire aux africains du Sud qu´en se conduisant comme ils le font, ils succombent à la politique industrielle des blancs qui, eux, pour accroître leurs richesses et leur influence économique, verraient bien les noirs consommer aveuglément pour grossir leurs porte monnaies. L´argent, comme on le sait, on ne peut le dépenser qu´une fois, et gare si en le dépensant, il tombe dans la poche de l´ennemi, car celui s´enrichit d´autant et exercera son hégémonie avec plus d´argument. Ce m´as-tu vu de l´inconscient sociohistorique, on ne le voit pas seulement en Afrique chez les parvenus aliénés de la Mercedes, des dents en or et des bijoux pendant au cou ou recouvrant tous les doigts de la main ; mais aussi en France, chez quelques rares entrepreneurs africains, ou encore aux Etats-Unis où les noirs parvenus et d´étroite vision s´affublaient de montres en diamants, de chaînes volumineuses aux cous, à croire décidément que les chaînes de l´esclavages étaient bien difficiles à oublier. Ce m´as-tu vu tapageur et démonstratif n´était, en réalité, qu´un manque de maturité qui se débattait avec l´inculture et un  complexe d´infériorité qui cherchait à tout prix à se guérir de ses maux. Question d´éducation. Et de conscience culturelle. Mais que reproche-t-on donc au petit peuple, si la famille Mandela, après avoir reçu des millions d´indemnisation, parcourait le monde et croulait sous les achats de bijoux en or sur toutes les places joaillières du monde entier ? L´exemple, dans un peuple, vient toujours d´en haut. Les occidentaux ont eux aussi joué à ce petit jeu d´abandonner leurs enfants à l´industrie et à ses cupides intentions, aujourd´hui ils commencent à le regretter : les enfants sont trop gras, agressifs, violents et criminels grâce à des vidéos consacrant la violence. Et à force de consommer plus d´électronique que de lire ou faire fonctionner ses méninges, le taux d´idiots et d´incapables a dangereusement augmenté, en occident et même au Japon. La seule différence avec l´Afrique est que les parents, et les sociétés de ces zombies de la consommation occidentale, eux, ils avaient fait leurs devoirs ; en Afrique on consommait au suicide et au dévoiement, plutôt qu´au progrès. Car le progrès, on ne l´achète pas, on le fait d´abord avant de vouloir en jouir pompeusement. Demain, on entendra tous ces dépensiers d´aujourd´hui s´égosiller : nous sommes si pauvres, aidez-nous ! Mais nous avons tous appris la fable de la cigale et de la fourmi, n´est-ce pas ?

Musengeshi katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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