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15 septembre 2006

Ce que le conflit israélo-arabe nous apprend

C´est bien plus qu´un primitif conflit existentiel

Les dessous des cartes : l´histoire, l´historien et ses faussetés

« Le moins qu´on puisse dire, c´est que nous n´étions pas sur la même longueur d´ondes »  Bernardin Mungul Diaka, ex ambassadeur du Congo-Zaire auprès du royaume de Belgique.

Sur l´excellent article d´ Emmanuel Navon du 27 novembre 2005 : LES "NOUVEAUX HISTORIENS" D’ISRAËL : L’ÉTAT DU DÉBAT. Intervention au Collège des études juives de l’Alliance israélite. http://nice.indymedia.org/article.php3?id_article=12667

Et je conseille vivement à mes lecteurs d´aller lire cet article pour plusieurs raisons : parce que c´est un article bien écrit et argumenté d´une part, et parce que dans le tissu de ses révélations, on y découvre bien de faussetés occidentales ; entre autres celles des anglais, des américains envers les juifs à la création de l´Etat d´Israël (1948-1949), mais aussi de leurs revirements et partis pris pro arabes. Cela permet, pour tous ceux qui ne se sont toujours pas expliqués l´animosité antérieure du christianisme envers les juifs, et les revirements contemporains des occidentaux envers ceux-ci d´en apprendre rapidement de quelques traits contemporains. Certes, la géopolitique du pétrole y fut, y est encore pour beaucoup ; et cependant, et c´est notre avis, qu´en réalité, le conflit arabo-islamique souffre plutôt d´un manque éclatant de droit international ou universel résolu. Toutes les intrigues, les tactiques, les stratégies qui ont été employées au Moyen Orient ne répondaient toutes qu´au subjectivisme dominant des faits accomplis ou de l´opportunisme occidental utilitaire sous lequel nous vivons depuis 600 ans : diviser pour régner et soumettre aux intérêts du Pouvoir Blanc.

Et si on entendait aujourd´hui l´Allemagne dire à gorge déployée qu´elle se sentait, dans le nouveau conflit israélo-libanais ou plutôt hezbolla-israélien, responsable de par son histoire (Holocauste) de la garantie de l´existence de l´Etat israélien, on sentait bien la fausseté et le parti pris sonner monnaie prenante dans cette prise de position. Car il ne s´agissait pas de garantir à tout prix l´existence d´Israël – il devait ou savait le faire lui-même (ne bombardait-elle pas à loisir ses voisins lorsque cela lui plaisait ? Demandait-il par hasard l´avis ou le consentement des allemands ?), á croire qu´à force de privilégier les israéliens et de fermer les yeux sur leurs excès, on en oubliait que les arabes, eux aussi avaient des droits existentiels légitimes – mais ce que l´ONU, et la communauté mondiale attendait de l´Allemagne, par exemple, c´est qu´elle ne prenne pas parti et participe neutralement et franchement à avancement d´une paix durable, et juste pour tous. C´est elle qui garantirait au mieux non seulement l´existence et les intérêts d´Israël, mais aussi ceux de l´Etat palestinien, entre autres, ainsi que l´intégrité et la souveraineté du Liban. Mais soyons sincères et objectifs pour recommander aux israéliens de se mettre en devoir de faire des compromis ouvrant sur le long terme existentiel, plutôt que de croire indéfiniment à la violence et à la suprématie des armes. La violence et la suprématie militaire sont passagers, et mauvais conseiller en matière de paix. Les hommes de bonne foi ont besoin de culture, de respect  et d´entraide mutuelle, d´échanges commerciaux ; c´est cela qui illustre l´acte responsable et cultivé de l´Etat civilisé. Ni les armes, ni la terreur.

Certains de mes lecteurs m´ont écrit, parce qu´à leur sens, ce conflit n´avait aucun rapport avec l´Afrique. Erreur. D´une part, dans l´historicité de ce conflit, nous découvrons la pensée tactique occidentale qui, elle, avec ses contours et ses raisons, gouverne bien le monde depuis 600 ans. Comprendre et connaître l´occident dans sa pensée usuelle, dans ses tribulations ; c´est savoir comment on peut en découdre au mieux avec cette culture. Par ailleurs, ne l´oublions pas : les juifs ont participé généreusement et plutôt avec joie qu´avec dédain aux juteux profit de ces entreprises d´exploitation inhumaine, depuis la peste européenne du 12ième siècle par laquelle on les accusa faussement de son origine, et leur imposa un interdit de professions manuelles, ils s´expatrièrent et mirent la main à l´esclavage, à la colonisation, à la francafrique, à l´Apartheid. Et même si tout cela n´avait eu pour but que de réclamer un jour une assistance soutenue à la réalisation de leur Etat, nous devons cependant constater que pour des fervents croyants en Dieu, ils n´ont inventé ni la justice, ni la liberté pour l´homme noir, loin de là. Bien au contraire, lorsqu´il s´agissait de piller, de violenter ou de massacrer l´homme noir dans sa culture et sa liberté, ils se mirent eux et leurs moyens financiers aveuglément au service du capitalisme occidental. Cet article est aussi, à part son pathétique affirmé à la cause israélienne, une dénonciation intéressante de la fameuse vision politique gauche-droite qui étriquait si souvent nos intellectuels africains en les fourvoyant dans un faux tunnel de principes qui ne cachaient que bien l´enjeu social réel : celui des libertés, et celui de la réalisation collective et individuelle. L´arrogance totalitaire occidentale établissait que tous les chemins menaient à Rome, mais cela n´était vrai que si chacun, selon ses moyens et ses ambitions, y trouvait son compte. Si Rome prenait les uns en esclavage, pillait les autres ou les bombardait et les contraignait à loisir, ce rendez-vous plus n´était plus qu´un faux gratuit et douloureux pour les exclus.   

C´est donc que lorsque l´Afrique se trouve devant l´Etat hébreux, il ne se trouve pas nécessairement devant une tradition d´amitié et de compréhension, même si aujourd´hui cet Etat voulait le laisser croire (en reconnaissant les juifs éthiopiens, par exemple). Pire : de part sa dépendance existentielle aveugle à l´occident et à sa stratégie de domination au Moyen Orient, les africains devraient plutôt se méfier d´un partenaire qui n´était pas capable de dire non aux cochonneries dans lesquelles l´occident avait l´habitude de l´impliquer afin de tromper les tiers africains ne voyant pas arriver la traîtrise (Je pense ici à la livraison de bactéries d´Anthrax aux sud africains de l´Apartheid, anthrax qui avait servi notamment à empoisonner les terres des paysans zimbabwéens lors du gouvernement de Ian Smith. Ainsi que l´assistance militaire et nucléaire à cet État.

Mais ne restons pas enfermés au passé ; l´histoire instruit, mais elle procure aussi à celui qui l´a comprise, le jugement nécessaire pour aller de l´avant, de vaincre de déjouer les conjurations qui entravent le développement de nos facteurs de liberté.  De par notre histoire, nous avons appris à vivre avec des crocodiles, des prédateurs de tout acabit : de ceux qui tout en nous chantant de leur christianisme et de leur Dieu parfait nous violentèrent, nous torturèrent et nous déportèrent vers l´esclavage et leurs travaux forcés. Puis vinrent ceux qui nous clamèrent de des droits des hommes, de liberté, égalité, fraternité, mais firent exactement la même chose : nous chosifier et nous soumettre à leur utilitarisme infamant. Personne n´avait semblé entendre nos cris, personne n´avait vu ni nos larmes, ni notre désespoir. Et aucun d´eux ne fut un seul instant prêt à respecter ou reconnaître notre liberté. Autant dire que lorsqu´aujourd´hui ces messiers se mettaient à nous apprendre ou à nous parler de liberté et de démocratie, notre méfiance devait retrouver vigilance, comme Wendel Philip le dit si bien : « Eternal vigilance is the price of liberty ». Cela est grandement valable pour l´homme noir et sa culture.

Cet article, je conseille de le lire á mes lecteurs parce qu´il permet de faire cette conclusion : quand bien même aujourd´hui l´occident embaumait ses intentions de gros mots de liberté et de démocratie, elle ne servait au monde qu´une maigre philosophie existentielle : celle qui, avec des faits accomplis, des stratégies utilitaires et unilatérales d´intention, préservait d´abord ses avantages et ses privilèges. Et l´élève israélien ne reproduisait que la leçon qu´il avait apprise dans toutes ses expériences historiques. Notre culture africaine millénaire, cependant, a toujours cherché un fondement commun et universel qui, comme une loi, serait le lieu de rencontre et le pilier d´affirmation d´un chacun. Cela nous a affaibli, parce que nous fûmes subjugués par ceux qui ne croyaient qu´à la force et à la violence. Mais cela ne veut pas dire que notre philosophie existentielle était fausse ; ce qu´il nous faut aujourd´hui, c´est développer les moyens de la protéger et de la défendre. Car selon toute vraisemblance, sa valeur éthique, morale, culturelle est d´une portée inestimable à notre développement d´abord, mais aussi à la coexistence pacifique. Et si nous devons être tous armés pour survivre et défendre notre existence, nous devons nous y atteler, car cette situation qui mettait nos matières premières entre les mains de gens cupides et indélicats qui les employaient pour semer guerre et désolation ou revenir nous priver de nos droits et de nos libertés, ce n´est ni dans l´intérêt de notre avenir, ni dans celui de la liberté de nos enfants. C´est un peu ce que je reproche à Kofi Annan, c´est qu´il s´est laissé manœuvré dans une guérilla de crocodiles intrigants et rapaces, au lieu de dire haut et fort la nécessité d´un Droit Nouveau qui nous sortirait de la primitivité et de son gourdin assommant. Sans un Droit des Gens fort et imposant, la jungle occidentale avait beau jeu. Et nos enfants et nos droits, comme des muezzins aux minarets d´incroyants, lanceraient leurs cris de détresse, pendant que les bombes, les pillages et les injustices, elles, continuaient de plus belle. Si nous voulons la coexistence pacifique, nous devons pouvoir l´imposer ; personne de ceux qui paient leurs riches cotisations à l´ONU ne voulaient nous la reconnaître. Et pour cause : tous avaient été élevés sous une philosophie qui incitait et préconisait la force ou la domination. Liberté et démocratie véritables, cependant, garantissent à tout un chacun les mêmes droits, la jouissance d´une liberté pleine et entière. Et c´est cela que j´appelle civilisation. Pas autre chose.

Musengeshi Katata

Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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