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11 décembre 2006

Une question de maturité socioculturelle et de volonté historique

En réponse à l´article d´Afrikara : Les Femmes Noires face à l’exploitation économique et l’oppression raciale, par Rosa Amelia Plummelle-Uribe

Elle est, et elle reste le berceau de toute société humaine

« Quand une société néglige ou perd le sourire et l´amour de ses femmes, elle se perd et cesse tout simplement d´exister »

La femme, de par sa faible et plutôt gracile constitution physique, a toujours subi, de tout temps et en toute société humaine, et quoique adulée et aimée, bien de vils maux. Que ce fut en Chine, en Inde, dans les pays islamiques, et même en occident où, jusqu´aujourd´hui, à part la Suède, la Finlande et quelques rares pays nordiques, les femmes souffrent toujours plus de la primitivité, de la misère, de la pauvreté, des crises économiques. Pourquoi ? Vraisemblablement parce que, quel que soit le niveau de l´évolution sociale, elle n´arrive pas à imposer à son partenaire phallocrate, à l´ordre social de lui rendre justice en lui permettant de jouir des conditions légitimes d´exercice, de mise en valeur idéale de son rôle et de ses ambitions sociales. Et ne soyons pas aveugles pour ne pas reconnaître, et particulièrement en Afrique de par son retard au développement, que le fait d´enfanter, d´élever les enfants et d´être cependant partenaire social qualifié aux côtés de l´homme, et tout de même se réaliser en tant qu´individu indépendant, la femme porte le poids le plus lourd de l´existence. C´est donc à l´organisation et à l´idéologie sociale de s´en rendre compte et mettre à sa portée des moyens permettant d´assoupir ce poids écrasant.

Les allemands font aujourd´hui l´amère expérience, eux qui se prétendent développés et civilisés, qu´on ne trompe pas socialement sa femme impunément sans qu´elle ne réagisse un jour et prive la société d´enfants. Et sans ceux-ci, la société meurt tout simplement. Eva Herman, avec l´ouvrage : « Das Eva Prinzip » le dit bien. Avant la fin du 21ième siècle, l´Allemagne aura disparu par manque d´enfants. Pour sauver cette déchéance quasi irréversible, toute femme née devrait, à l´avenir faire 4 enfants (qui y croit ?). Une terrible vengeance féminine, et cependant, on doit aussi se demander si faire des guerres comme l´Allemagne s´en est illustrée par deux fois au 20ième siècle (rappelons que la 1ère et la 2ième guerre mondiale ont au monde entier 100 millions de morts !), mettant à mal son contingent d´homme, d´enfants. Par ailleurs, on a par trop passé au silence les viols et exactions exercés sur les femmes par l´armée russe, et plus tard, après 5 dures années de misère et de la famine d´après-guerre, les efforts de reconstruction à laquelle elles participèrent en reconstruisant ce pays pierre par pierre (Trümmerfrauen).

Pour ne pas rester d´analyse ou d´intelligence sectaire, il nous faut reconnaître que c´est l´ordre social et son idéologie dont dépendent les acteurs et sujets sociaux. Le phallocentrisme a toujours tendance à s´exercer aveuglément, et plutôt autoritairement sur la femme, alors que la femme devrait, elle aussi, en partenaire à part égale, faire valoir et imposer ses droits. C´est la recherche d´un équilibre ouvert et généreux qu´il nous faut à tout prix encourager et défendre, parce que dans ce dialogue d´harmonie et de libertés partagées et pleinement assumées, il y a espoir d´un bien meilleur partenariat social, d´une meilleure société. Mais celle-ci, qu´on ne s´y trompe pas, passe inévitablement par le progrès, la connaissance, l´instruction et l´éducation à des idéaux de tolérance et de respect des libertés et de la réalisation entendue de tout membre de société, y compris les enfants parce que ce sont eux qui demain défendent et encensent les valeurs et le chant d´amour de toute société humaine quelle qu´elle soit. Et à mon sens, civilisés ou pas, développé ou pas encore, sous toutes les religions et régimes sociaux ; nous sommes bien loin de l´avoir compris. Ce n´est pas seulement le passé qui nous l´enseigne, mais aussi nos solitaires, morose et violentes sociétés industrialisées.

Et pour en revenir à l´Afrique, je ne crois pas qu´il faille dissocier le sort de l´homme de celui de la femme africaine ; tous deux souffrent actuellement de la francafrique, de la misère et de la pauvreté autant qu´ils ont souffert jadis de l´esclavage islamique ou chrétien, de la colonisation destructive et déculturante. L´Afrique devrait donc, avec la plus grande énergie, se débarrasser de ce joug injurieux et se mettre non moins rapidement à moderniser et harmoniser ses sociétés vers des idéaux rendant justice à ses valeurs et à ses ambitions d´harmonie, que de s´abandonner à celles qui reproduisent aveuglement de vieux préceptes dépassés ou empruntés à la hâte, pour faire bien ou singer simplement l´occident, et qui s´avéreraient, face à nos besoins et nos ambitions culturelles, vides et superficiels, et c´est dire : sans contenus réalisant. Ce combat, à mon avis, rend justice à tous les acteurs sociaux en leur rendant non seulement leur pouvoir sociohistorique rompu ou mis illégitimement à mal, mais aussi les moyens économiques, culturels et moraux d´aller à l´entreprise de leur propre et libre destinée. Ne l´oublions pas : pour avoir subi et supporté bien de maux, la femme noire est grande, et son cœur immense. Il serait grand temps que ses enfants et elle-même cessent d´être ceux qui souffrent le plus, ceux qui sont les plus pauvres, ceux qu´on pille, viole et tue sans vergogne, ceux qui meurent le plus du sida...

Musengeshi Katata.

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.

munkodinkonko@aol.com

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