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3 mars 2007

Culture de liberté ou libertés de culture ?

Ou l´Afrique face à ses maux, son mal à être culturel

Culture de liberté ou duels culturels entre dominés et dominants ?

L´enjeu sous lequel s´exprime et s´entretient la culture, c´est la réalisation humaine. La culture comme telle n´est que le tissu temporel de l´ensemble de moyens d´expression du tourment existentiel d´une société, d´un groupe déterminé d´êtres humains. Et la discussion africaine actuelle autour de sa culture, pour peu louable qu´elle soit, tourne en rond si elle ne se saisit pas du facteur le plus déterminant de la culture : notamment les instruments de mise en valeur, de défense et de promotion de la culture. En clair : l´économie car sans développement de pellicules, par exemple, et de cameras cinématographique ainsi que des chambres de son et de découpage, vouloir parler d´industrie cinématographique en Afrique, c´est prétendre faire un repas sans avoir au préalable l´énergie pour cuire les ingrédient. Et ce défaut, on le retrouve partout en ce moment dans un activisme rageur en Afrique. Le réveil culturel en est la cause, et cependant qu´au lieu de se presser à se doter de moyens techniques pour mieux résoudre les problèmes, le superficialisme s´en mêle en désespoir de cause et incite le pauvre et sans ressource à importer, à imiter, à consommer, pour pouvoir s´exprimer ou faire valoir sa culture avec des moyens aliénants ! Conséquences ? Il s´appauvrit encore plus et son projet culturel devient insoutenable. Le mieux, ne serait-il pas de produire d´abord ses propres moyens techniques et didactiques de réalisation ? Je le pense bien, car là se trouve autant la liberté que le développement des dons et capacités ouvrant à la culture ses véritables ailes vers un horizon libre et indépendant.

Serions-nous toujours acculés à juger ou à critiquer ceux qui, dans leur médiocrité et leurs complexes nous emploient et nous affublent du visage méprisant de leur projection débile à notre endroit ? A quoi cela sert-il de discuter avec des gens qui 600 ans durant ne nous ont considéré que comme leur chose bienveillante et corvéable au possible ? De la fausse histoire de Tarzan à des films tels : « Les Dieux sont tombés sur la tête » où un petit sud africain dénudé courrait derrière une vide bouteille de Coca Cola ! Ce symbolisme du noir (ou de sa culture) arriéré courant après l´emballage sans contenu d´un objet de culture en croyant qu´il était issu des dieux est du symbolisme le plus injurieux que les blancs employèrent pour humilier les noirs pendant l´Apartheid.

Un autre Film : « Mister bones » en disait encore plus long car il suggérait stérile qu´un sorcier blanc échoué en Afrique guérirai en faisant accoucher la reine d´un enfant…blanc ! Combien de noirs ont pu comprendre ces injures culturelles ? Je ne le sais pas, tout ce que je sais c´est que beaucoup d´artistes, africains et noirs américains entre autres, ont joué dans ces films. Oui, il y lieu à ce que l´Afrique cesse de se laisser ridiculiser ou interpréter selon le bon vouloir des autres, et grand temps. Mais ce n´est pas une raison pour verser encore plus dans l´aliénation en négligeant le principal : les moyens économiques et techniques de réalisation contemporaine ! Et ceux-ci ne charrient ou ne convoie la liberté ou l´expression vraie, libre et indépendante de la culture, que si ces moyens sont conçus et procréés par ceux qui les utilisent. Après tout il s´agit de leur culture, de leur réalisation, du tissu complexe de leur existentialité ! Pas celle des autres.      

Et au risque de discuter l´enfant pendant que celui-ci brillait par ses faiblesses ou son absence, je répéterai la dernière phrase de cet article : L’Afrique dispose de toutes ses chances, à elle de s’en saisir et de s’en servir. Tout en y ajoutant : à condition de commencer d´abord par se doter et d´organiser d´abord les moyens et les structures permettant à sa culture non seulement de s´épanouir librement dans ses expressions les plus profondes et les plus exhaustives de ses propres talents et tourments existentiels, mais aussi de ne pas souffrir d´une quelconque domination quelle qu´elle soit.

Au fait, et qu´il en soit autant clair que légitime, nos cultures ont toutes leurs chances, parce qu´elle sont notre propre projection culturelle légitime. N´en déplaise à ceux qui croient qu´ils doivent faire avaler au monde entier leurs habitudes, leurs mœurs, leurs expressions et leurs jugements sociaux ou politiques : un scandale et un crime de négation dont la laideur et la vulgarité est sans borne, et mène tout droit à une chosification douloureuse et vide qui dénature, dévoie l´identité originelle des peuples. Hélas, le combat de libertés entre dominés et dominant a atteint aussi l´objet de culture, les langues, la consommation technique ou rationnelle des informations, des moyens de production, les matières premières, l´écologie abusée. Mais l´africain intelligent l´a déjà compris. Je l´espère. Maintenant, ne nous empêchons pas de reconnaître dans tout ce méandre culturel l´intérêt objectif dans tous les éléments, sujets et objets de culture. Et cependant que ceux-ci ne peuvent ni remplacer, ni se substituer à notre identité, à nos valeurs les plus chères, à notre langue, à la couleur de notre peau. Etre un être objectif de culture ne veut dire qu´une chose : accepter les différences et les particularités d´un chacun de culture et lui reconnaître la légitimité de vivre et d´épanouir son identité propre.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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